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l'avons-nous négligée complètement, et nous ne l'avons pas collationnée, exception faite pour deux ou trois bulles, le folio ayant été arraché de la seconde copie. GERMAIN, au contraire, dans les quelques bulles qu'il a publiées et tirées du Bullaire, a suivi la première. C'est ce qui explique. la différence que l'on constatera entre nos deux éditions, pour les références. En lui-même, le Bullaire ne présente pas beaucoup d'intérêt; c'est tout simplement une copie tirée du Cartulaire. Cependant, nous avons cru utile de le collationner, afin qu'on puisse se rendre compte de l'orthographe.

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Livre des Privilèges de Maguelone. Ce manuscrit a 31 centimètres de hauteur sur 21 de largeur. Il comprend 79 folios, 36 en parchemin, dont 32 écrits. Du folio 36 à la fin, il est en papier, et contient l'analyse des bulles, analyse qui a dû être faite au xvir siècle. Le foliotage est moderne.

C'est un joli manuscrit qui nous parait ètre du commencement du xive siècle. Il serait ainsi antérieur au Cartulaire de Maguelone, et, par conséquent, le plus ancien de ceux qui forment le fonds de l'évèché de Maguelone aux Archives de l'Hérault. Deux scribes, nous semble-t-il, ont dù concourir à sa composition. Nous le concluons du moins de la différence d'écriture et d'orthographe que nous avons constatée.

Ce manuscrit, que nous appellerons simplement le Livre des Privilèges, contient toutes les bulles adressées au chapitre, ou à un dignitaire du chapitre, et aussi les lettres de blame expédiées à nos évêques. D'une manière générale, il ne fait pas double emploi avec le Cartulaire, et il est rare de retrouver dans ses folios les bulles qui ont été insérées dans celuilà. Sous ce rapport, il présente donc un grand intérêt pour l'histoire du chapitre de Maguelone. C'est de ce manuscrit que s'est surtout servi GERMAIN pour écrire sa belle étude sur Maguelone sous ses évêques. Il a même publié la plupart de ces bulles, et a mentionné les autres.

Cartulaire d'Aniane. Nous ne nous arrêterons pas à décrire ce beau manuscrit du xI° siècle, qui a été édité par M. l'abbé LÉON CASSAN et M. E. MEYNIAL. D'ailleurs, nous lui avons emprunté très peu de bulles, dont nous avons revu le texte sur l'original. Disons seulement que cette publication est très défectueuse quant aux dates, les éditeurs n'ayant consulté aucun itinéraire des Papes, pas même JAFFÉ, et que, quelquefois même, le texte laisse à désirer.

Les ARCHIVES MUNICIPALES DE MONTPELLIER nous ont fourni aussi un grand nombre de bulles.

Fonds des Grandes Archives. - De ce fonds nous avons tiré les bulles les plus intéressantes au point de vue diplomatique. Toutes sont

des originaux sur parchemin, avec sceau de plomb, généralement encore attaché. La série commence avec le pontificat d'Innocent III; la plupart d'entre elles sont encore inédites; quelques-unes ont été cependant mentionnées par GERMAIN et M. FABREGE. On remarquera encore ici que, entre ces deux historiens et nous, il y a des différences pour la cote des bulles tirées de ce fonds. Nous suivons, en effet, l'inventaire fait par LOUVET, édité dernièrement par M. J. BERTHELÉ, archiviste du département de l'Hérault.

Liber instrumentorum memorialis. Ce manuscrit a été édité par GERMAIN sous ce titre : Liber instrumentorum memorialium. Ce titre nous parait fautif, et nous lui restituons celui que nous croyons ètre le véritable. Il comprend 191 folios, contenant 570 documents, écrits sur deux colonnes hauteur, 44 centimètres; largeur, 30 centimètres. Le texte ne commence qu'au onzième folio; les neuf premiers contiennent une table pour permettre de retrouver facilement l'acte dont on peut avoir besoin.

Ce manuscrit remonte au commencement du XIIIe siècle. Il ne contient pas d'acte postérieur à Guillem VIII (1202), ce qui semble bien démontrer, ainsi que l'a dit GERMAIN, qu'il fut composé par son ordre et pour son usage. Tous les actes intéressent directement la famille des seigneurs de Montpellier: aussi le désignerons-nous toujours par le sous-titre que lui a donné son éditeur: Cartulaire des Guillems.

Ce qui caractérise ce manuscrit, c'est qu'il a été composé d'après un plan méthodique, et que, autant que possible, le copiste a groupé les actes provenant d'une catégorie de personnages, ou se rapportant à un même sujet. Ainsi, les bulles des Papes se trouvent toutes du folio 11 ro au folio 16 vo, mais elles n'ont pas été insérées par ordre chronologique, et les Papes y sont classés indistinctement.

Nous ne nous arrêterons pas davantage sur ce manuscrit, étudié longuement par GERMAIN en tête de son édition.

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Grand Thalamus. - Ce manuscrit doit-il ce nom, pour le distinguer du Petit Thalamus, à son format et à son volume, qui le rendent d'une pratique bien difficile, ou à l'importance et au nombre des actes qu'il contient? Longueur, 54 centimètres; largeur, 37 centimètres; folios, 387, dont 275 foliotés en chiffres romains et en chiffres arabes, les autres foliotés seulement en chiffres arabes. Couverture en carton recouverte de basane verte, avec coins de cuivre; au dos, six grosses nervures recouvertes de plaques de cuivre (une plaque manque). Le premier acte date de 1204, le dernier de 1674.

BULLAIRE DE L'Église dE MAGUELONE. - T. I.

Livre Noir. Ce manuscrit est presque aussi grand que le Grand Thalamus longueur, 53 centimètres; largeur, 36 centimètres; folios, 54; foliotés en chiffres romains; couverture en bois recouverte de basane jaune. C'est un joli manuscrit du XIe siècle qui, pour l'écriture et l'exécution, se rapproche beaucoup du Cartulaire des Guillems.

REMARQUES SUR LE TEXTE

Après avoir recueilli les bulles, il restait à faire un travail considérable. On nous permettra de nous y arrêter: il a été de beaucoup le plus pénible, et nous y avons apporté tous nos soins, afin de présenter au public un texte aussi parfait que possible.

Pouvions-nous adopter une orthographe unique? Évidemment non. Nous nous sommes trouvé, ainsi que nous l'avons dit, en présence de deux sources bien distinctes: il fallait garder à chacune sa caractéristique. Nous avons reproduit les bulles déjà imprimées, et que nous n'avons pas retrouvées dans nos Archives, avec l'orthographe que leur avait donné leur dernier éditeur.

Quant aux bulles tirées de nos Archives, la question était très embarrassante. Pour quelques-unes d'entre elles, GERMAIN nous avait précédé; nous avons tenu à comparer son texte avec les originaux de là quelques variantes orthographiques que nous devions souligner.

Si nous n'avion eu ensuite qu'à publier un seul manuscrit, à l'orthographe invariable ou presque, comme le Cartulaire d'Aniane, la chose cùt été facile: nous n'avions qu'à reproduire le manuscrit tel qu'il est. Mais l'embarras était grand, quand la même bulle se trouvait en plusieurs exemplaires dans nos divers manuscrits, quelquefois même dans un seul, avec une orthographe différente. N'oublions pas aussi les abréviations, souvent si nombreuses, qui étaient une autre cause de difficulté. Enfin, nous ne voulions pas surcharger le texte de trop de notes, afin de ne pas obliger le lecteur à jeter sans cesse les yeux sur le bas des pages, pour connaitre quel était le texte orthographique du manuscrit. On trouvera, en effet, dans le même document: tanquam et tamquam; ymo, immo et imo; eundem et eumdem. Le c et le t sont aussi employés indifféremment l'un pour l'autre, mais cependant sont bien distincts, exception pour le

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Cartulaire d'Aniane, où le c figure toujours; ainsi nous avons racio et ratio, devocio et devotio.

Dès lors, voici la règle que nous avons suivie, et qui nous a paru le mieux répondre au but que nous nous proposions; il faut que le lecteur puisse, avec le texte et les notes que nous donnons, reconstituer le texte orthographique du manuscrit. Tout ce que peut, en effet, nous demander la critique, c'est que nous lui fournissions le moyen de reproduire l'original des Archives.

A cette règle nous n'avons fait qu'une exception : nous avons partout, excepté pour le Cartulaire d'Aniane, substitué le t à la place du c, parce que le premier nous a semblé apparaître plus souvent que le second, que GERMAIN nous en avait donné l'exemple, et que les abréviations de ces finales sont trop nombreuses.

Quand nous avons trouvé dans le texte le mot en abrégé, nous avons toujours adopté l'orthographe moderne, traduisant toujours le signe de la nasale par m et non par n.

Voilà pourquoi on trouvera indistinctement, quelquefois dans la même bulle: quatenus et quatinus, eundem et eumdem, etc. Nous avons collationné avec le plus de soin possible, et, en tenant compte de ces quelques remarques, il sera toujours facile au lecteur, soit avec le texte, soit avec les notes, de reconstituer l'original.

En terminant ces quelques pages, qu'il nous soit permis de remercier notre excellent confrère, M. l'abbé URBAIN ROUZIÉS, co-directeur du Dietionnaire d'Histoire et de Géographie ecclésiastiques, qui, avec beaucoup d'amabilité, a bien voulu copier pour nous quelques bulles que nous n'avions pu nous procurer dans les bibliothèques de Montpellier. Qu'il reçoive ici le témoignage de notre reconnaissance.

J. ROUQUETTE,

Directeur de la Revue historique du diocèse de Montpellier,
Curé de Sussargues (Hérault).

Pour nous éviter l'obligation d'identifier à tout instant certains personnages dont les noms reviennent le plus souvent, nous avons cru plus pratique de donner, en tête de ce Recueil, les listes des Papes, des archevèques de Narbonne, des évèques de Maguelone et des prévôts, ainsi que les noms des rois de France, des comtes de Melgueil et des seigneurs de Montpellier. Le lecteur pourra s'y rapporter.

Liste chronologique des Papes dont certaines bulles se trouvent insérées

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Liste des archevêques de Narbonne contemporains de ces Papes

d'après l'Histoire générale de Languedoc (tome VI, pp. 247 et suiv.)

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(1) Plusieurs plaintes avaient été portées contre cet archevêque pour cause de simonie: en particulier, pour ne citer que ce fait, il fut accusé d'avoir exigé une somme d'argent de

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