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Gilles de Berlaimont en avait cédé des parties à l'abbaye d'Anchin, qui avait le prieuré d'Aymeries. dont le titulaire (prieur d'Hemmerie signe un acte du Cartulaire en 1217.

Dans l'intervalle. en l'année 1231, une sentence arbitrale de Jean. abbé d'Honnecourt, et du doyen d'Avesnes. fixe les droits de l'abbaye de Fesmy et ceux de Gérard. curé de Berlaimont, sur la dime des terres de Sassegnies dites le Patrimoine de l'Eglise.

Les biens que possédaient les moines à Berlaimont étaient plus importants et moins contestés. En 1249, ils achètent une maison en cette ville: Gilles, sire de Berlaimont. reconnaît que Michel Lyprens mars et Maroie. sa femme. ont cédé à l'abbaye de Fesmy une maison, avec les appendices, qu'ils avaient en cette localité ; cette propriété tenait au manage de l'Eglise de Fesmy, et le seigneur de Berlaimont ne retient, pour toute obligation sur l'immeuble vendu, que le droit de justice.

Il était créancier des moines quelques années plus tard; car il expose dans une charte datée de novembre 1261 que ceux-ci lui doivent deux cents livres tournois, somme dont répondent leurs propriétés de Berlaimont et de Floyon, et remboursable par cinquante livres aux Pàques et à la Saint-JeanBaptiste, d'année à autre, jusqu'à extinction de la dette. Or le sire de Berlaimont devait pareille somme se décomposant ainsi cent livres à Jehan le Mesureur, de Berlaimont trois cents aux fils, frères et héritiers de Guillaume, jadis bourgeois d'Avesnes. Les religieux de Fesmy reconnurent devoir pareille somme aux créanciers du seigneur qui se déclara satisfait.

Les sires de Berlaimont ne furent pas toujours aussi accommodants avec l'abbaye. Les jours som

bres arrivaient. et le manage monacal qui jus qu'alors s'était étendu constamment, soit par des achats, soit par des dons ou des legs. allait être livré au pillage et aux ravages d'un incendie « à l'oquison et au commandement de Gilles ».

Car la crainte de l'enfer, l'excommunication et Finterdit ne retenaient point toujours l'humeur batailleuse et la cupidité des seigneurs, et les moines de Fesmy en faisaient la triste expérience à Berlaimont. Gilles. chevalier, sire de Berlaimont, fit brûler le manage de Fesmy: il s'empara des terres des religieux, y fit établir des viviers. Sur une autre portion de leurs biens, située près du moutier et à l'usage de carrière, il ordonna d'extraire des pierres nécessaires à ses moulins. C'était une confiscation à peine déguisée.

Mais le sire de Berlaimont se repentit de ses exactions. D'accord avec sa femme Joye, il décida de réparer les dommages qu'il avait causés aux moines.

Par une charte d'avril 1265. il fait amende honorable. Les pierres étaient rares alors, semble-t-il, à Berlaimont; Gilles ne s'interdit pas absolument le droit d'user de la carrière; mais son exploitation ne s'étendra pas sur une surface de plus d'une mencaudée; si ses gens charrient quand le sol environnant est ensemencé, il paiera le dommage causé.

Pour les autres torts qu'il reconnaît, il donne à Eglise de Fesmy une terre de huit mencaudées. une autre de six mencaudées provenant toutes deux de Thierry de Berlaimont et achetés par le Damoiseau, fils du sire; elles sont exemptées de terrage et de tous droits seigneuraux, la haute-justice exceptée, «la ding ira l'où elle doit aller ».

En 1267, Gilles. fils ainé de Gillon, sire de BerJaimont, cède aux religieux de Fesmy une autre

propriété. un manage. qu'il avait acquis de maitre Thierry de Berlaimont, clere : à ce manage étaient joints une motte, c'est-à-dire un lieu fortifié (pas bien redoutable, puisqu'il ne portait point ombrage au seigneur suzerain. des fossés. des courtils, un jardin, une pièce de terre de vingt huitelées tenant à ce jardin. et un pré de trois journels et demi tenant aux fossés et au jardin.

Ce manage était un fief relevant de la seigneurie de Berlaimont. et le damoiseau Gilles en avait été investi par les hommes de fief de son père. notamment Gérard de Leval, chevalier, Gérardin et Gilles. fils de Gossart d'Aulnoye. Etevennes Etienne . maire d'Aulnoye.

Les moines Facheterent pour quatre cents livres. et le sire de Berlaimont. avisé de cette transaction. l'approuva. ne retenant de ses droits dans la motte que la haute-justice et le sang. c'est-à-dire le droit de juger les meurtres: il accorda des privilèges de mouture pour le grain que les religieux enverraient à son moulin de Berlaimont.

En échange. ceux-ci cédèrent au sire de Berlaimont une masure, sise devant le moutier, qui fut réincorporée au fief seigneurial. L'abbaye de Fesmy jugea qu'abondance de précautions ne nuit pas, et. instruite par les leçons du passé sur les variations de conduite des seigneurs de Berlaimont, elle fit confirmer cette vente par l'évêque de Cambrai. Nicolas, qui délivra un acte d'approbation écrit en langue romane (mai 1267.

Dans ces divers actes figurent les représentants de la noblesse du pays noblesse qui, en général. s'est éteinte très rapidement ; car elle a déjà disparu quand la maison de Bavière, en possession du comté de Hainaut, accumule ruines sur ruines dans le pays et en fait la proie facile des Bourguignons.

Citons encore Monsigneur Gilon de Hargny ; Isabiaux, dame de la Porquerie; Gautier de Biausart; Alexandre et Gillot de Baissans (Bachant): Jean Gourlians de Mesquimont, etc.. témoins dans les chartes que nous analysons.

A la fin du XIVe siècle. les seigneurs de Berlaimont avaient grandi, ils étaient à la tête de la noblesse du pays. Un autre Gilles était sire de Berlaimont et de Perulwez et avait le titre de boutteliers de Hainaut. L'évêque de Cambrai lui ayant demandé d'amortir la chapelle de Saint-Nicolas placée en l'église paroissiale Saint-Michel et d'approuver les libéralités qu'elle avait reçues de Jehan Letelier. chapelain de Bouchain. Gilles donna satisfaction à l'évêque et aux moines ceux-ci jouissant des biens de la chapelle à condition que le chapelain de Saint-Nicolas serait tenu de dire ou de faire dire annuellement une messe pour le seigneur et Maroie. son épouse (20 mai 1387).

Les sires de Berlaimont. bien qu'ayant des droits sur Sassegnies, n'étaient point les seigneurs de ce village, qui appartint à la célèbre famille de Jauche.

Demicelle Philippe de Jauche avait épousé un seigneur du Sart, près de Fesmy, et quand Gilles du Sart. écuyer, seigneur de Sassegnies. mourut, il laissa des biens pour fonder dans l'église de Sassegnies une chapellenie où se diraient des messes pour le salut de son âme, de celle de sa femme. Philippe. et de leurs successeurs.

Divers immeubles furent achetés par les exécuteurs testamentaires du sire de Sassegnies, tant sur ce village que sur Berlaimont, pour asseoir les rentes nécessaires. Mais là où s'étendait la juridiction dur seigneur de Berlaimont, celui-ci, en approuvant l'acte, retint ses droits de justice, haute, moyenne et basse de plus le chapelain de Sassegnies devait.

en entrant en possession du bénéfice. donner vingtcinq sols tournois au sire de Berlaimont (1332).

Le chapitre de Cambrai ratifia, par une charte datée du 26 avril 1348, la fondation de cette chapelle placée sous le vocable de Saint-Jean et chargée de deux messes par semaine. A l'origine sa dotation était partagée par moitié entre les cures de Sassegnies et de Berlaimont: plus tard elle fut unie en totalité à cette dernière dont le titulaire comptait d'ailleurs les sept vaches maigres plus facilement que les années d'abondance; car la portion congrue était mince et les décimateurs tenaces!

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