faults of the play then become glaring; its beauties are dimmed; the interest is impaired. But to read it, as it should be read, as a classical subject treated in the manner of the most brilliant age of French letters, without carping constantly at the form or criticizing incessantly the difference between the two schools,―to read it in this wise to enjoy a perfect work of art. Racine set himself to accomplish a given task in a particular way. The question to the student of literature is not whether treated differently the same subject would be finer, but whether the poet has succeeded in his effort. And with regard to Andromaque the answer to the question must be that, notwithstanding blemishes and faults, Racine has succeeded in producing a master-piece. A distinguished modern critic, of much taste and deep artistic feeling, Jules Lemaître, sums up well the beauties of the work; "C'est un si pur chef-d'œuvre que cette tragédie, que ce chaste drame d'héroïque pitié conjugale et maternelle entrelacé à ce terrible drame d'amour farouche et meurtrier ! Et Andromaque respire si bien la divine jeunesse du poète! Que de beaux vers, simples, harmonieux et doux, qui traduisent, sous la forme la plus limpide et la plus noble, les sentiments les plus tendres, les plus fiers, les plus douloureux! Que de vers qui semblent éclos sans effort, d'une poussée presque involontaire, comme de grandes fleurs merveilleuses,-comme des lis!" F. C. S. PERSONNAGES. ANDROMAQUE, veuve d'Hector, captive de Pyrrhus. ORESTE, fils d'Agamemnon. HERMIONE, fille d'Hélène, accordée avec Pyrrhus. PYLADE, ami d'Oreste. CLÉONE, confidente d'Hermione. CÉPHISE, confidente d'Andromaque. PHOENIX, gouverneur d'Achille, et ensuite de Pyrrhus. La scène est à Buthrote, ville d'Épire, dans une ANDROMAQUE. TRAGÉDIE. ACTE PREMIER SCÈNE I.-ORESTE, PYLADE. ORESTE. Oui, puisque je retrouve un ami si fidèle, PYLADE. J'en rends grâces au ciel, qui, m'arrêtant sans cesse, Surtout je redoutois cette mélancolie Où j'ai vu si longtemps votre âme ensevelie; ORESTE. Hélas! qui peut savoir le destin qui m'amène ? PYLADE. Quoi ! votre âme à l'amour en esclave asservie Par quel charme, oubliant tant de tourments soufferts, ORESTE. Je me trompois moi-même ! Ami, n'accable point un malheureux qui t'aime : T'ai-je jamais caché mon cœur et mes désirs? Tu vis naître ma flamme et mes premiers soupirs: Enfin, quand Ménélas disposa de sa fille En faveur de Pyrrhus, vengeur de sa famille, |