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bres, et, à l'apparence, antant que l'on peult juger en son eaige (1), il l'a aussi pourveu de grant sens et prudence.

Après que longuement il s'est monstré à nous et noz gens, allant et soy pourmenant d'ung lieu à aultre, et que les plus de nous ont veu ses jambes et ses cuises à descouvert, il s'est retraict, avec lesdits princes et ceulx de son conseil, et nous a fait venir devers lui, pour entendre le résidu de nostre charge. Et, pour ce que nostre charge consiste en pluiseurs remonstrances et requestes que lui avons fait, pour le bien de la paix et traictié du mariage, selon noz instructions, après qu'il nous eust oy de bouche, nous a ordonné lui bailler par escript: ce que avons fait. Qui est en substance nostre besoingné, jusques ceste heure. Nous espérons que serons despeschiez dimence, ou lundi, pour aler devers le

roy.

Quant à la grant chière que l'on nous fait icy, il n'est possible d'en plus faire.

Nostre très-redoubté seigneur, plaise vous adès nous commander voz bons plaisirs, pour les accomplir à noz povoirs, aidant Nostre-Seigneur, auquel prions qu'il vous ait en sa sainte garde, et vous doint accomplissement de voz très-nobles désirs. Escript à Amboise, le xvme jour de janvier, ao x

** et u.

Voz très-humbles et très-obéissans subjetz et
serviteurs, LES AMBASSADEURS De vous et des
ESTAS DE VOS PAYS, ORDONNÉS PRÉSENTEMENT
EN FRANCE.

BEERE.

Suscription: A nostre très-redoubté seigneur monseigneur le duc d'Austrice, de Bourgoingne, etc.

Copie du temps, aux archives du royaume :

chambre des comptes, reg. no 104, fo 20 vo.

(1) Le dauphin, depuis Charles VIII, était alors âgé de douze ans et demi, étant né le 30 juin 1470.

XVIII.

MAXIMILIEN AU GRAND BAILLI ET AU CONSEIL ..

DE HAINAUT.

Il les charge de réclamer, des prélats, nobles et villes de Hainaut, et d'envoyer au président de Flandre, leurs lettres de confirmation de la paix conclue avec la France.

Gand, 16 mars 1482 (1485, n. st.).

De par le Duc d'Osteriche, de Bourgoingne, de Brabant, de LemBOURG, DE LUCEMBOURG ET DE GUELDRES, CONTE DE FLANDRes, de HAYNNAU, DE HOLLANDE, DE ZELLANDE, de Namur et de Zuytphen.

Très-chiers et bien amez, par le traictié de la paix naguaires faicte et conclute entre le roy et nous (1), est expressément dit, entre autres choses, que, pour la plus grant seurté et fermeté d'icelle, lui ferons baillier lectres et seellez, de telz princes et seigneurs de nostre sang, prélats, nobles, villes et communautez de noz pays et seigneuries, qu'il vouldra avoir, par lesquelles ilz jureront, promectront et s'obligeront entretenir ledit traictié de paix, et tous les poins et articles y contenuz, en la forme et manière que verrez par la minute desdites lettres que vous envoyons cy

(1) Le traité d'Arras, conclu le 23 décembre 1482. (On le trouve dans les Preuves des Mémoires de Commines, t. IV, p. 95, édit. de 1747.) Un article de ce traité portait que le roi délivrerait au duc d'Autriche des lettres par lesquelles les trois états de son royaume, ainsi que les seigneurs et villes y dénommés, s'obligeraient à l'entretenir dans tous ses points; l'article suivant était ainsi conçu: « Item, seront baillées, de la part dudit duc d'Austriche » et des estas desdits pays, pareilles seuretés des prélats, nobles, villes et » communautés des pays et duchés de Brabant, Limbourg, Gheldres, contés » de Flandres, de Haynnau, Hollande, Zellande, Namur, que le roi voudra

» avoir. »

enclose; et il soit que les ambassadeurs du roy estans présentement devers nous nous ayent, de sa part, requiz avoir lectres et seellez, de ce que dit est, des prélats, nobles, villes et communaultez inscrips et nommez en la fin de ladite minute; et, pour ce que, de nostre part, voulons entretenir ledit traictié de paix, nous escripvons présentement par-devers vous, voulons et vous mandons bien expressément que, à toute dilligence, vous envoyez à chascun desdits dénommez une copie d'icelle minute, assavoir aux prélaz, nobles et villes y dénommez, et leur ordonnez, de par nous, de expédier leurs lectres en double queue, soubz leurs seaulx, selon et en ensuivant ladite minute, sans y riens changier, muer ne obmectre, et que lesdites lectres ilz vous renvoyent saines et entières en seel et escripture. Et, après que les aurez toutes recouvrées, les envoyez, par propre et seur messaige, ès mains de nostre amé et féal conseiller et président de Flandres, messire Paule de Baenst, en ceste nostre ville de Gand; et en faictes telle diligence, que toutes lesdites lettres et seellez y soient endedens le vie jour d'avril prouchain venant, sans y faire faulte, comment qu'il soit. Très-chiers et bien amez, NostreSeigneur soit garde de vous. Escript en nostre ville de Gand, le xvie jour de mars, l'an ш deux.

DE BEERE.

MAXIUS.

Suscription: A noz amez et féaulx le Sr d'Aymeries, nostre grant bailly de Haynnau, et aux gens de nostre conseil à Mons.

Original, aux archives de l'État, à Mons: Recueil des traités de paix des années 1425 à 1485.

XIX.

MAXIMILIEN AUX ÉTATS DE HAINAUT.

Il leur ordonne d'envoyer leurs députés à Gand, le 27 avril, pour aviser el conclure, avec ceux des autres provinces, sur l'entretien de lui et de son fils, sur les moyens de décharger le domaine, sur le fait des monnaies, etc.

Gand, 5 avril 1485.

DE PAR LE DUC d'Osteriche, de Bourgoingne, de Brabant, de Lem-
BOURG,
De Lucembourg et de GueldrES, CONTE DE FLANDRES, DE
HAYNNAU, DE HOLLANDE, DE ZELLANDE, DE NAMUR ET DE ZUYTPHEN.

Très-chiers et bien amez, affin que par les estas de noz pays de par deçà soit, par ensemble et d'un commun accord, mis arrest et conclusion sur l'entretènement des estas de nous et de nostre très-chier et très-amé filz le duc Phelippe, nagaires conceu par les depputez de nozdits pays, et y contribuer, par chascun d'iceulx noz pays, par chascun an, leur taux et porcion tel qu'il appartiendra; d'autre part, pour vacquer et entendre à la visitation de l'estat et disposition du demeine de nosdits pays, et des debtes et charges deues par nous et noz prédécesseurs, pour deschargier icelui demeine, et aydier à payer et acquiter lesdites debtes et charges, ainsi que par lesdits de noz pays sera plus à plain advisé et conclu, et y faire au mieulx que possible sera; tiercement, pour avoir et obtenir de nous noz lettres patentes de certains poins et ordonnances que avons consenty et accordé à nosdits pays pour le bien, unyon et transquilité d'iceulx, ce que désirons fort, affin que, par ensemble et par bonne manière, soit entendu à l'entretènement des estas de nous et de nostredit filz le duc Phelippe, et pour payer et acquiter nostredit demeine, charges et debtes, comme dit est; et quartement, pour adviser

et conclure sur le fait des monnoies et valuacion des deniers, nous escripvons présentement par devers vous, et vous requérons et néantmoins mandons que, vous estans assemblez, parlez et communiquiez ensemble sur les poins et choses dessus déclairées, et ce que en ce aurez advisé et conclu, envoyez voz depputez, de ce chargiez, atout (1) plain et ample povoir, en ceste nostre ville de Gand, endedens le xxvre jour de ce présent mois d'avril, pour, par ensemble, et d'un commun accord avec les depputez de noz autres pays que y avons aussi mandez, venir, audit jour et pour ceste matière, sur tout mectre arrest et conclusion. Vous advertissant que, ou cas que soyez deffaillant de envoyer voz depputez endedens ledit jour, ayans charge et povoir, comme dit est, que, nonobstant leur absence, les autres de noz pays qui lors seront à ladite journée, pourront procéder oultre èsdites matières, ainsi qu'ilz verront estre nécessaire et prouffitable; et le taux qui sera mis et imposé sur les absens, pour la cause dite, sera levé et exécuté sur eulx et leurs biens, ainsi qu'il appartiendra. Si n'y vueilliez faire faulte. Très-chiers et bien amez, Nostre-Seigneur soit garde de vous. Escript en nostredite ville de Gand, le ve jour d'avril, anno u trois après Pasques.

DE BEERE.

MAXIUS

Suscription: A noz très-chiers et bien amez les gens représentans les trois estas de nostre pays et conté de Haynnau.

(1) Atout, avec.

Original, aux archives de l'État, à Mons.

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