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tion, et en sorte que cuydions (1) bien estre asseuré de luy d'avoir bon espoir à ladicte paix, qui eust esté et seroit le bien de nous deux et de noz enffans, pays et subgectz de par deçà, aussi de tous noz sucesseurs, et par conséquant de toute la chrestienneté. Mais, à ce que ledit roy de France a escript, depuis aucuns jours en çà, à nostredite très-chière et très-amée fille, dont nous luy avons fait responce, ainsi que le tout verrez par les copies d'icelles lettres que vous envoyons cy-déans encloses, vous pourrez bien entendre quèle est l'intencion au contraire d'icellui roy de France, et qu'il n'a point vouloir de délaisser ne habandonner lesdits Gheldrois, ains de tout son effort les aidier et secourir, contre tous droiz, et de adommaigier nous, nosdits enffans, vous et tous noz bons et loyaulx subgectz de nosdits pays de par deçà. Par quoy nature nous enseigne d'y pourveoir, et de nous mectre à deffence de tout nostre povoir, à la préservacion et secours de nosdits enffans, vous tous et nosdits pays et subgectz de par deçà, et en ce ne voulons espargner corps, biens, ne tout ce que Dieu nous a presté. Sy vous requérons que, de vostre part, vous vueillez bien penser, et de bonne heure, aux choses dessusdites, et qu'il n'a point tenu à nous, ne aussi jamais tiendra, d'avoir bonne paix et unyon avec ledit roy de France, à celle fin que chascun de vous en son endroit se prépare et dispose, comme bons et loyaulx subgectz, d'eulx mectre aussi en deffence avec nous, à leur juste cause, et faire de tout vostre povoir comment le cas le requiert et qu'il appartiendra. Chiers et bien amez, Nostre-Seigneur soit garde de vous. Donné en nostre ville de Brucelles, le me jour de septembre, l'an xvo viii. PER REGEM.

RENNER.

Suscription: A noz amez et féaulx les gens d'église, nobles et autres des estas de nostre conté de Haynnau.

(1) Cuydions, croyions.

Original, aux archives de l'État, à Mons.

CXXX.

MAXIMILIEN A LOUIS XII.

Il le prie de différer le serment qu'il doit faire, et les ratifications qu'il doit délivrer, pour l'observation du dernier traité conclu entre eux.

Anvers, 2 janvier 1508 (1509, n. st.).

Très-hault, très-excellant et très-puissant prince, très-chier el très-amé frère, pour ce que, par le traictié de paix fait et passé entre vous et nous (1), est dit et déclairé que les sèremens et ratiffications d'icellui traictié se feront, d'une part et d'autre, endedens ung mois après la date dudit traictié, à quoy, de nostre part, avons satisfait, ainsi que par voz ambassadeurs entendrez, et ne faisons aucune difficulté que de la vostre ne vueillez aussi faire et accomplir le semblable dedens ledit terme, néantmoins, à cause que présentement sommes fort occupez pour nostre brief partement des pays de par deçà, ne povons bonnement envoyer si tost noz ambassadeurs devers vous que eussions bien désiré, afin d'estre présens au sèrement et ratiffications que devez faire endedens ledit terme. Par quoy vous requérons suractendre de faire ledit sèrement jusques à l'aillée de nosdits ambassadeurs, que sera briefve, et prendre ce petit délay de bonne part (2).

Lesdits noz ambassadeurs devers vous porteront aussi avec

(1) Le traité de Cambrai, du 10 décembre 1508.

(2) Maximilien fit partir ses ambassadeurs sur la fin de février. Ils arrivèrent, le 10 mars, à Bourges, où était Louis XII, et eurent, le lendemain,

eulx toutes noz ratifications, en quoy sont comprins tous les articles appoinctées entre nous à Cambray, et prendront, d'autre part, de vous toutes ratiffications. Vous advertissant que, jaçoit que lesdits sèrement et ratifications ne soient faictes par vous endedens ledit terme, que l'aurons et tiendrons aussi vaillables que si le contenu dudit traictié estoit observé en cest endroit, comme ce et autres choses entendrez plus à plain par l'évesque de Paris, ensemble de noz nouvelles.

Très-hault, très-excellant et très-puissant prince, très-chier et très-amé frère, Nostre-Seigneur vous ait en sa saincte et digne garde. Escript en nostre ville d'Anvers, le second jour de janvier, l'an mil ve et vin.

RENNER.

Vostre bon frère,
MAXIUS.

Suscription: A très-hault, très-excellant et très-puissant prince, nostre très-chier et très-amé frère le roy de France.

Original, à la Bibliothèque nationale, à Paris, fonds Béthune, MS. 8485, fol. 1.

audience de ce monarque, qui, le même jour, en leur présence, ratifia et confirma le traité de Cambrai.

Ces ambassadeurs étaient H. de Melun, le Sr de Wiry, Mercurin de Gattinare, président et depuis grand chancelier de Bourgogne et cardinal, et Jean Caulier. Voy. les Lettres du roy Louis XII et du cardinal George d'Amboise, t. 1, p. 145 et suiv.

CXXXI.

MAXIMILIEN AU CARDINAL D'AMBOISE (1).

Il lui annonce le retour en France de l'évêque de Paris.

Anvers, 2 janvier 1508 (1509, n. st.).

MAXIMILIAN, PAR LA GRACE DE DIEU, ESLEU EMPEREUR DES ROMAINS, TOUSJOURS AUGUSTE, ETC., ROY DE GERMANIE, de Hungherie, de Dalmatie, de Croacie, etc., ARCHIDUC D'Austriche.

Très-révérend père en Dieu, très-chier et très-amé cousin, nous avons présentement despeschié l'évesque de Paris (2), pour

(1) George d'Amboise, né en 1460, devint successivement, sous Charles VIII, évêque de Montauban, archevêque de Narbonne et archevêque de Rouen. Louis XII le fit son premier ministre; le pape Alexandre VI lui envoya le chapeau de cardinal, et le nomma son légat en France. Ce fut lui qui négocia et signa, avec Marguerite d'Autriche, le traité de Cambrai. Il mourut à Lyon le 25 mai 1510.

(2) Étienne du Poncher, évêque de Paris, conseiller du conseil d'État de Louis XII. Il fut envoyé, avec le comte de Carpy, à Cambrai, pour les négociations préliminaires qui devaient amener le rétablissement de la paix entre la France et la maison d'Autriche.

Après la conclusion du traité, Louis XII nomma le comte de Carpy et l'évêque de Paris ses ambassadeurs auprès de Maximilien, et chargés, en cette qualité, de recevoir le serment et la ratification de l'Empereur. Du Poncher prit une grande part à la politique de ce temps, et fut un des quatre ministres que Louis XII désigna, à la mort du cardinal d'Amboise, pour avoir la direction des affaires de son royaume. Voy. les Lettres du roy Louis XII, t. I et II, passim.

s'en retourner vers très-hault, très - excellent et très - puissant prince, nostre très-chier et très-amé frère et cousin le roy de France, et communicquié aucunes choses avec luy, pour dire et déclairer à nostredit frère et à vous, ainsi que par lui entendrez. Sy vous requérons le croire. A tant, très-révérend père en Dieu, très-chier et très-amé cousin, Nostre-Seigneur vous ait en sa saincte garde. Escript en nostre ville d'Anvers, le second jour de janvier, l'an mil vo et vш.

RENNER.

Vostre cousin,
MAXIUS.

Suscription: A très-révérend père en Dieu, nostre très-chier et très-amé cousin, le cardinal d'Amboise, légat en France.

Original, à la Bibliothèque nationale, à Paris,

fonds Béthune, MS. 8485.

FIN DES LETTRES DE MAXIMILIEN.

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