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et que ledit S d'Esquerdes n'est délibéré faire publier la paix de l'an et deux, comme il avoit dit, se, préalablement, mondit seigneur le Roy ne fait départir les gens de guerre qu'il a ès pays de nostre cousin l'Archiduc, son filz: sur quoy escripvons audict S de Molembaix, pour responce, se ledit S d'Esquerdes ne veult faire publier ladite paix avant accepter ladite journée, qu'il n'est besoing plus tenir parolle avec lui, ne user le temps par lettres et parolles. Dont vous advertissons, pour en advertir lesdits des estas, afin qu'ilz ne facent traveil ou despence d'envoier audit Arras, se ladite paix de l'an ш** et deux n'est, avant tout euvre, publiée par ledit Sr d'Esquerdes. Très-chier et bon amy, Nostre-Seigneur soit garde de vous. Escript à Malines, le xxo jour de janvier шet huit.

Très-chier et bon amy, nous vous requérons que faictes assembler et tenir prestz, ou païs de Haynnau, le plus grant nombre de gens de guerre, de cheval et de pied, que possible vous sera, afin de aler au devant de messire Phelippe de Clèves, et résister contre sa puissance, s'il venoit par deçà; et, de nostre part, nous ferons tenir prest la puissance de par deçà, pour ly aler au devant, quant en serons adverti, et, se en estes plus tost adverty que nous, faictes-le nous savoir. Escript comme dessus (1).

Suscription: A nostre très-chier et bon amy messire Anthoine Rollin, seigneur d'Eymeries et d'Authune, grant bailli de Haynnau.

Original, aux archives de l'État, à Mons.

(1) Cette lettre ne porte aucune signature, même de secrétaire, et il est digne de remarque qu'aucune des autres lettres du duc de Saxe n'est signée

de lui.

LXXXII.

MAXIMILIEN ET PHILIPPE AUX ÉCHEVINS ET CONSEIL

DE MONS.

Les démarches faites pour parvenir à la paix avec le roi de France, d'une part, ceux de Flandre et de Brabant, de l'autre, ayant été infructueuses, ils ont résolu de faire assembler les états de Hainaut, afin de pourvoir à la garde de ce pays. Ils ordonnent aux échevins de Mons d'envoyer leurs députés à cette assemblée, pour ouïr ce qui y sera proposé de leur part, et prendre, avec les autres gens des états, les mesures qui seront jugées nécessaires.

13 février 1488 (1489, n. st.).

DE PAR LE ROY DES ROMMAINS ET PHELIPPE, SON FILZ, ARCHIDUCZ d'Austrice, Ducz de Bourgoingne, de Brabant, ETC., CONTES DE FLANDRES, D'Artois, de BourgoinGNE, DE HAYNNAU, DE HOLLANDE, de Zeelande, ETC.

Chiers et bien amez, vous povez bien avoir esté advertiz des devoirs de nostre part faiz, tant devers le roy de France, comme devers ceulx de Flandres et de Brabant, à nous rebelles, pour appaisier les différens et guerres régnans, et que, néantmoins, l'on n'y a peu ne puet parvenir par quoy est besoing de pourveoir à la garde et préservacion de nostre pays de Haynnau, comme ont fait et font ceulx de noz autres pays de par deçà. Pour quoy nous avons ordonné à nostre amé et féal chevalier, conseillier, chambellan et grant bailli de Haynnau, le seigneur d'Eymeries et d'Authune, faire assembler les gens des estas de nostredit pays de Haynnau à certain jour, auquel jour aura aucun de par nous, pour déclairer et remonstrer ausdits des estas aucunes choses concernans le bien et préservacion de

nostredit pays et de noz bons et loiaulx subgetz d'icelluy. Et, pour ce que ladite matière vous touche, comme membre de nostredit pays, nous vous ordonnons et commandons expressément que envoiez voz députez à ladite assemblée, pour oyr ce qui sera ouvert, de par nous, par nostredit commis, et sur la matière communicquier, besongnier et conclure, avec les autres gens des estas qui y seront assemblez, sans retraicte, ainsi qu'ilz trouveront estre nécessaire pour le bien, garde, tuicion et deffence de nostredit pays et de vous-mesmes, et vous, en ce, conduire comme en avons en vous entière confidence. Chiers et bien amez, Nostre-Seigneur soit garde de vous. Escript le xine jour de février, l'an I et huit, et du règne de nous, Roy, le troisième.

NUMAN.

PER REGEM IN CONSILIO.

Suscription: A noz chiers et bien amez les mayeur, eschevins, conseil et communaulté de nostre ville de Mons.

Original, aux archives de l'État, à Mons.

LXXXIII.

LE DUC ALBERT DE SAXE AU GRAND BAILLI DE HAINAUT.

Interception de lettres de Bruxelles. Situation de cette ville. Convocation des états généraux à Malines, pour délibérer sur la réduction du Brabant et sur l'entretien de la maison de l'archiduc Philippe.

Malines, 23 février 1488 (1489, n. st.).

AELBRECHT, DUC DE SAXSSEN, etc., LIEUTENANT GÉNÉRAL DE MONSEIGNEUR LE ROY DES ROMMAINS ET DE NOSTRE COUSIN, SOn Filz, en LEURS PAIS DE PAR DEÇA.

Très-chier et bon amy, par pluiseurs lettres et escriptz qui ont nagaires esté trouvez sur deux messagiers que ceulx de la ville de Bruxelles et les députez des membres de Flandres y estans envoièrent et escripvoient, tant à messire Phelippe de Ravestain, comme aux membres dudit pays de Flandres, avons sceu et au vray esté adverty que lesdits de Bruxelles sont en grant branle, et seroient de légier à réduire en l'obéissance de mondit seigneur le Roy et de nostredit cousin, son filz, actendu mesmement les nouvelles de la prinse de Saint-Omer (1), au moien

(1) Le 11 février, les gens de Maximilien étaient entrés dans Saint-Omer, à la faveur des intelligences qu'ils avaient avec les bourgeois. Voy. MOLINET, ch. CCI, et SISMONDI, Histoire des Français, t. X, p. 324.

Trente d'entre les bourgeois conduisirent principalement la conspiration contre les Français; Maximilien accorda à chacun d'eux une gratification de 120 livres, et ensuite une pension viagère. Voy. mon Rapport sur les archives de la chambre des comptes de Lille, p. 289.

de laquelle ilz apperchoivent bien que ledit messire Phelippe ne pourra finer ne leur amener le secours de France tel qu'il leur a promis, car lesdits de France auront bien à faire de leurs gens pour la garde des frontières du quartier dudit Saint-Omer. Et, pour ce, très-chier et bon amy, que désirons communiquier avec ceulx des estaz des païs de l'obéissance de mondit seigneur le Roy et de nostredit cousin, son filz, tant touchant ladite matière, comme sur le fait et provision de l'estat d'icellui nostre cousin, nous vous requérons bien acertes et néantmoins mandons, de par nostredit seigneur le Roy, que ordonnez à ceulx des estas de nostre païs de Haynnau qu'ilz envoient leurs députez, en bon et notable nombre, devers nous, en la ville de Malines, jeudy après les quaresmeaulx prouchain venant; ayans ample charge pour, avec les députez des autres estas desdits païs, que mandons aussi audit jour, communiquier, besoingnier et conclure, avec nous et les gens du conseil de mondit seigneur le Roy ordonnez vers nous, sur lesdites deux matières, assavoir: sur la réduction desdits de Bruxelles, Louvain et autres en Brabant, et sur le fait et provision de l'estat de nostredit cousin l'Archiduc, ainsi qu'il sera advisé pour le mieulx. Et en ce veuilliez faire toute diligence. Très-chier et bon amy, NostreSeigneur soit garde de vous. Escript à Malines, le xxu jour de février anno ш** et vin.

LETTIN.

Suscription: A nostre très-chier et bon ami le S' d'Aymeries et d'Authune, grant bailly de Haynnau.

Original, aux archives de l'État, à Mons.

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