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que avons fait avec le roy n'est point venu du bien, parce qu'il auroit espousé la fille de Bretaigne : dont nous n'en sçavons rien encoires; toutesfois il le peult faire, et le trouverez ainsi, si paine povez prendre de lire la paix de m et deux, voire si avez tant de sens que de le entendre et bien interpréter. Et, quant il seroit ainsi, se ne seroit pas par nostre coulpe, mais par vous aultres, infâmes et parjures, que ne luy avez tenu foy, loy, serment ny promesse, mais l'avez tousjours cuydé servir de traficques, trahisons et tromperies, tellement que luy a semblé qu'il souffit de le plus endurer; et Dieu vous rendra vostre desserte (1).

Quartement, vous mensoingnez (2) que la paix de l'an mu* et u et celle de Tours sont rompues: vous n'en sçavez riens, car le roy, en renvoyant la fille et espousant une aultre, ne fait riens contre la paix, et, si vous ne l'entendez, je le vous feray entendre. Néantmoins, et comment il soit, s'il la vous envoye, il fait ce que pièça avez souhaité et désiré pour luy faire avoir ung plus beau mariaige; et, s'il ne la vous renvoye, vous avez belle querelle pour aller conquérir le royaulme de France, et vous y servira la paix de l'an et п. Et sera ceste querelle trop plus belle que celle que avez quise (3) en Bretaigne, et vous y viendra bien à point l'argent des cheminées et la vaselle que le feu conte de Nassau a eu de Bruges et fait mener à Breda, là où le pourez aller quérir, se en avez à faire, ou du moins y envoyer, si ne y avez le loisir, par l'occupation de la garde de ladite ville de Bruges, que à grand (sic) pourrez longuement faire, selon la folle conduite comme me semble estre en vous.

Et, au point que vous dites qu'il nous fauldra acheter une nouvelle et aultre paix, et que monseigneur Phelippe fera paix sans nous, monseigneur Phelippe n'a encoires riens fait sans

(1) Vostre desserte, ce que vous méritez.

(2) Mensoingnez, mentez.

(3) Quise, cherchée.

nous, ne nous sans luy, et espérons tousjours ainsi continuer; et, s'il advenoit ainsi que vous dites, que je ne crains, selon l'expérience que j'en ay, nous avons encoires bien fait. Mais, si la paix de Tours nous eust esté entretenue, et eussions voulu croire vous et aultres larrons qui avez desrobbé le trésor et finances du pays et bonnes villes, pour soustenir vostre mauvaise et dissolute vie, laissant en povreté vostre et nostre prince naturel (1) dont rendrez bien bref compte, si vous ne vous absentez bientost. Il appert aussi que avez petite volunté de hanter ce quartier, ou d'envoyer voz messaigiers et trompettes en cestedite ville, car vous avez battu et violé le nostre, monstrant non noble, mais vilain couraige, et nous signiffiant comme voulez avoir traicté les vostres.

Vous dites que des choses que nous fismes, oncques n'en advient du bien : vous ne sçavez que bien nous avons fait, et ne vous chiet point à respondre; mais, si vous regardez à vousmesmes, ou aux vostres, vous, ne le feu abbé vostre frère, ne feistes jamais bien. Et, tant que vous deux avez eu auctorité en court, les besoingnes de nostre prince sont reculez, et reculleront tousjours, tant que y serez : car tant estes abominables vous envers Dieu et le monde.

Vous dites que nous sommes faulx et loyaulx (sic) mutins; vous monstrez bien ce que est en vous. Et, quant ainsi seroit, si aymons-nous mieulx d'estre nommez mutins, pour entretenir nostre juste querelle.

Vous dites que en la fin nous en serons pugniz. Parlez de vostre punition et la craindez, car, selon la justice de Dieu, le diable vous rompera le col par escliptre (2) ou tonnoire (3), ainsi qu'il fit à l'apostat abbé, vostre frère. Veullez prendre exemple et

(1) Cette phrase paraît incomplète, et le sens en est peu intelligible. (2) Escliptre pour éclistre, éclair.

(3) Tonnoire, tonnerre, foudre.

que avons fait avec le roy n'est point venu du bien
roit espousé la fille de Bretaigne : dont nous
encoires; toutesfois il le peult faire, et le
paine povez prendre de lire la paix de m
tant de sens que de le entendre et bien i
seroit ainsi, se ne seroit pas par nostr
aultres, infâmes et parjures, que ne
ment ny promesse, mais l'avez to
ficques, trahisons et tromperies.
qu'il souffit de le plus endure
desserte (1).

Quartement, vous mensoin
et celle de Tours sont rom
roy, en renvoyant la fille
contre la paix, et, si v
tendre. Néantmoins, e
fait ce que pièça avez
plus beau mariaige
querelle pour alle
servira la paix d
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bien à point'
de Nassau

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Bruge cond

PE AU GRAND BAILLI DE HAINAUT.

weraux à Malines, pour délibérer : 4o sur la répétition de yucrite et des pays qui lui avaient été donnés en dot; 2o sur la que Albert de Saxe; 5o sur le differend du Roi avee Phi_ex Flamands. — Le bailli est chargé d'envoyer à cette assemdeputés de chaque ville du Hainaut.

Malines, 14 janvier 1491 (1492, n. st.).

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... đụy er Prɛlippe, Archiducz d'Austrice, Ducz de BourMan, De Brabant, CONTES DE FLANDRES, D'ARTOIS, ETC.

nce et bien amé, nous vous tenons averty que, par la paix i de mariaige faiz, en l'an mi" et deux, entre le dolce a present roy de France, et nostre très-chière et trèse alle de nous, roy, et seur de nous, archidue, dame Mar

ait, entre autres choses, esté dit que, se le roy de France et elle ne se parfaisoit, tre de son party, et que nostredite fille nous doit estre rendue et restituée, e des villes de nostre pays de nostre obéissance, ensemble nnez en mariaige par ledit lyé ailleurs, et a répubesoing aviser sur la

(65)

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''s pays. Et, pour ar bon et meur avis, estaz de tous noz pays de

Malines, au vin jour de février et vous mandons expressément que e nostre pays de Haynnau vous choisispersonnes des plus notables et plus affectez

et honneur, et les envoiez à ladite journée, en

..si des prélatz et nobles de nostredit pays plus notables

ectez comme dessus, pour avec nous et les gens de nostre conseil aviser et conclure, tant sur la répéticion de nostredite fille et seur et desdits pays à elle donnez en mariaige, comme sur le fait de la debte et pension de hault et puissant prince nostre trèschier et très-amé cousin et lieutenant général le duc de Saxen, et aussi sur l'appaisement du différent d'entre nous, d'une part, messire Phelippe de Clèves et ceulx de nostre ville de Gand, d'autre (1), et que les dessusdits viengnent chargez pour conclure sur les matières dessusdites sans retraicte, et qu'il n'y ait

(1) Dans l'assemblée du conseil de ville de Mons, tenue le 12 mars 1492, un des députés de cette ville, de retour de Malines, fit rapport que, le 7, des ambassadeurs de monseigneur Philippe de Clèves et des villes de l'Écluse et de Gand y étaient arrivés; qu'ils avaient demandé audience et fait leur exposition en thiois; que les choses paraissaient aller bon train. (4o registre du conseil de ville de Mons.)

bien noter ce que dessus est escript: car il est tamps, comme j'espère en Dieu, à qui je prye, capitaine, qu'i veulle garder ceste bonne ville, et qu'elle ne puisse venir en tel estat ne dangier que vous, voz complices et adhérens ne le pourrez mectre. Escript en icelle ville, par récompense et protestation que pareille ne vouldrois escripre à homme de bien, le xxшe jour de décembre ** et xi.

Vostre ennemy, tant que serez contre Dieu, nostre créateur, mon prince naturel, ses bons et loyaulx subjectz, et contre le bien publicque.

JEHAN COPPENHOLLE.

Archives du royaume : conseil d'État et audience, reg. 34 2o, p. 337.

CIV.

MAXIMILIEN ET PHILIPPE AU GRAND BAILLI DE HAINAUT.

Convocation des états généraux à Malines, pour délibérer: 1o sur la répétition de l'archiduchesse Marguerite et des pays qui lui avaient été donnés en dot; 2o sur la pension à accorder au duc Albert de Saxe; 3° sur le différend du Roi avec Philippe de Clèves et les Flamands. - Le bailli est chargé d'envoyer à cette assemblée deux ou trois députés de chaque ville du Hainaut.

Malines, 14 janvier 1491 (1492, n. st.).

DE PAR LE ROY Et Phelippe, Archiducz d'Austrice, Ducz de BourGOINGNE, DE BRABANT, CONTES DE FLANDRES, D'Artois, etc.

Chier et bien amé, nous vous tenons averty que, par la paix et traictié de mariaige faiz, en l'an ш et deux, entre le dolphin, à présent roy de France, et nostre très-chière et trèsamée fille de nous, roy, et seur de nous, archiduc, dame Mar

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