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CVII.

LE DUC ALBERT DE SAXE AUX ÉTATS DE HAINAUT (1).

Il les invite à renvoyer leurs députés à Malines, pour donner réponse aux demandes faites à la dernière assemblée des états généraux.

Malines, 2 mai 1493.

AELBRECHT, DUC DE SAXEN, Lieutenant gÉNÉRAL, ETC.

Très-chiers et bons amis, combien que, puis nagaires, sur la requeste faicte par vous et les depputez des estaz des autres pays de par deçà, qui ont esté assamblez, icy, devers nostre trèschier et très-amé cousin l'Archiduc, pour eulx retraire chascun en son lieu, pour faire rapport des demandes qui leur ont de par nostredit cousin esté faictes, ait esté dit et ordonné que les estaz de chascun desdis pays se assembleront, en certain lieu de chascun d'yceulx pays, au xv jour de ce mois, et que l'on y envoyroit aucuns, de par nostredit cousin, pour recevoir la responce que par eulx aura esté conceue sur lesdites demandes et requestes : néantmoins, pour certaines causes et considérations, avons, par l'advis des chancellier, gens de l'Ordre et du grant conseil, advisé de faire retourner les depputez desdits des estaz desdits pays en ceste ville de Malines, faire leurdite responce pour à la personne de nostredit cousin l'Archiduc et à nous. Dont vous advertissons, et voulons et vous mandons expressément, de par

(1) Le duc écrivit, pour le même objet, au grand bailli de Hainaut. Cette lettre est aussi en original aux archives de Mons.

monseigneur le Roy et nostredit cousin l'Archiduc, et requerrons, de par nous, bien acertes, que renvoyez, devers nostredit cousin et nous, en cestedite ville, au xxe jour de cedit mois (1), voz députez, en tel ou plus grand nombre qu'ilz n'ont esté à la derrenière assemblée, pour, avec les députez des estaz desdits autres pays, que semblablement y mandons estre audit jour, conférer, et par ensemble baillier bonne responce sur lesdites requestes et demandes. Et tellement vous y conduisez que nostredit cousin et nous puissons, ceste foix, appercevoir et congnoistre qu'estes ceulx que voullez aydier et subvenir aux nécessitez et affaires de nostredit cousin et desdits pays, et non estre cause de la perdicion et foule d'iceulx. Très-chiers et bons amis, Nostre-Seigneur soit garde de vous. Escript à Malines, le second jour de may, l'an ш** xш.

Très-chiers et bons amis, nous avons chargé nostre cousin le prince de Chimay vous dire et déclairer plus avant nostre intencion touchant ceste matière. Sy vous prions le vouloir sur ce croire.

NUMAN.

Suscription: A noz très-chiers et bons amis les prélatz, nobles et autres représentans les trois estaz du pays et conté de Haynnau.

Original, aux archives de l'État, à Mons.

(1) Dans cette assemblée, les états accordèrent 80,000 écus pour les frais de la guerre, et laissèrent en suspens les autres points. (4a registre du conseil de ville de Mons.)

CVIII.

LE DUC ALBERT DE SAXE AU GRAND BAILLI DE HAINAUT.

Convocation des états généraux à Anvers, afin de donner réponse sur les 200,000 florins qui leur ont été demandés pour l'entretien de la maison de l'Archiduc. Ordre au grand bailli d'y envoyer les états de Hainaut.

Anvers, 11 juin 1493.

AELBERT, DUC DE SASSEN, LIEUTENANT GÉNÉRAL.

Très-chier et bon amy, nous vous requérons bien acertes, et néantmoins ordonnons très-expressément, de par mon très-redoubté seigneur monseigneur le Roy et nostre très chier et trèsamé cousin l'Archiduc, son filz, que, à toute extrême diligence, vous escripvez et mandez les prélatz, nobles et estaz du pays de Haynnau venir et estre le xxve jour de ce présent mois en la ville d'Anvers (1), devers nostredit cousin et nous, pour illec, ensuivant la dernière conclusion prinse avec eulx, à leur partement dudit Malines, avec les estaz des autres pays, lesquelz semblablement avons mandé venir aux jour et lieu dessusdis, baillier

:

(1) Dans cette nouvelle assemblée, les états ne prirent pas de conclusion sur l'entretien de l'Archiduc, non plus que sur les prétentions du duc de Saxe et sur deux autres demandes qui leur furent faites l'une de 22,000 écus pour les ambassadeurs ayant été en France, l'autre de 20,000 écus pour madame Marguerite d'Autriche. Ils furent ajournés à Malines au 8 août. Là, ils résolurent de députer vers le roi des Romains, afin qu'il consentît que l'Archiduc fût reçu à la seigneurie de tous ses pays, et envoyât quelques personnages pour le conduire en cette réception. On convint que l'Archiduc

finale responce sur la demande, à eulx faicte et ausdits des autres estaz, des i mil florins pour l'entretènement de l'estat de nostredit cousin l'Archiduc, et, oultre plus, oyr aucunes autres choses que illec semblablement leur seront ouvertes, et qui grandement touchent l'honneur et prouffit de nosdits seigneurs, et le bien de tous leurs pays et subgectz. Sy n'y veullez aucunement faire faulte car nostredit cousin l'Archiduc et nous, nous en attendons du tout à vous. Très-chier et bon amy, Nostre-Seigneur soit garde de vous. Escript à Anvers, le xre jour de juing, anno ** XIII.

BARRY.

Suscription: A nostre très-chier et bon amy le S" d'Aymeries, grant bailly de Haynnau.

Original, aux archives de l'État, à Mons.

nommerait les députés, auxquels les chefs-villes du pays adjoindraient un de leurs pensionnaires. Les états refusèrent d'accorder les 200,000 écus demandés par l'Archiduc, jusqu'à ce que sa réception eût eu lieu : ils ne voulurent pas non plus en voter le tiers, ainsi qu'il le désirait; mais ils lui offrirent, pour son entretien et celui de sa sœur, 40,000 écus. Quant au duc de Saxe, ils le renvoyèrent à se pourvoir devant le Roi.

Maximilien accueillit le vœu des états généraux, et vint aux Pays-Bas, en 1494, pour émanciper son fils. (4e registre du conseil de ville de Mons.)

CIX.

L'ARCHIDUC PHILIPPE AU GRAND BAILLI DE HAINAUT.

Il le charge d'envoyer au chancelier de Bourgogne des lettres, munies de son sceau, touchant l'entretien de la paix de Senlis.

Malines, 19 août 1493.

De par L'Archiduc, DUC D'AUSTRICE, DUC DE BOUrgoingne, de BRABANT, ETC.

Très-chier et bien amé, par la paix derrenièrement faicte, Senlis (1), entre mon très-redoubté seigneur et père monseigneur le Roy, nous, noz pays, seigneuries et subgectz, d'une part, et le roy de France, ses royaume, pays et subgectz, d'autre, est, entre autres choses, dit et traictié que, endedens le premier jour de septembre prouchainement venant, nous ferons baillier certains seellez, touchant l'entretènement de ladite paix, tant par les seigneurs de nostre sang, de nostre Ordre, officiers, nobles, comme par ceulx des villes de noz paix (2), dont vous estes nommé l'un, et selon certaine minute qui fut lors conceue par les ambassadeurs, d'une part et d'autre, dont vous envoyons ung double en papier cy encloz; et vous requérons et néantmoins mandons expressément que faictes incontinent grosser ladite minute, en parchemyn, en forme de lettre, et la signez et faictes seeller de vostre seel, et, ce faict, la renvoyez, à toute dili

(1) Le 23 mai 1493.

(2) Paix, pour pays.

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