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dire touchant l'appointement du duc (1) et du comte de Lennox, pour lequel faire plus aisément, il a fallu que ce duc ait remis la prévôté de Glascow entre vos mains, selon qu'il le vous a promis, ce que je lui ai assuré vous faire trouver bon que j'en dispose et la réserve pour vous, m'assurant que, à ma requête et pour mon service, la redonneriez audit comte de Lennox, comme cedit porteur vous dira, et aussi du retour de Melvil, que j'avais envoyé vers la reine ma bonne sœur pour m'excuser de quelques lettres que je lui avais écrites, lesquelles elle avait trouvées un peu trop rudes; mais elle a pris l'interprétation qu'il lui en a faite en bonne part, et depuis m'a envoyé Randolph, lequel est de présent ici, m'ayant apporté fort honnêtes lettres de sa main et bonnes paroles, et quelques plaintes de ce que la Reine (2) et son ambassadeur lui avaient assuré que j'avais publié pour moquerie les offres qu'elle m'avait faites pour le mariage de milord Robert (3). Je ne puis croire que personne de ceux-là m'ait voulu brouiller tant avec elle, vu que je n'ai parlé à aucun ni écrit sur ce propos-là, non pas à la reine même, qui, je m'assure, n'aurait pas fait un tel témoignage contre moi; mais je suis délibérée d'en écrire à M. de Foix et à Baptiste. Et cependant si vous entendez quelque chose, l'entretenez à son retour d'Angleterre; mandez-le moi, mais ne faites semblant de ce que je vous écris à personne du monde. Au reste je tiendrai le parlement, le cinquième du mois qui vient, pour cette seule occasion de remettre le comte de Lennox en ses biens, et

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(1) Le comte d'Arran, créé duc de Châtellerault par le roi de France. (2) Catherine.

(3) Lord Robert Dudley, depuis comte de Leicester.

après je ne faudrai vous dépêcher un gentilhomme qui encore plus amplement vous pourra instruire de toutes occurrences que, pour le présent, je ne vous puis mander. Cependant, je vous prie, faites-moi réponse aux lettres que par Rolland je vous ai écrites, et me mandez au long de toutes nouvelles en cet endroit. Je finirai la présente après m'être recommandée de bon cœur à vous, priant Dieu qu'il vous donne sa grâce. Votre bien bonne maîtresse et amie,

Marie, R.

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AU MÊME.

Ce 28 janvier 1565.

Monsieur de Glascow, j'envoie ce porteur, plus par mine que pour importance, exprès pour faire deviner ce que c'est. Faites bien de l'empêché qu'il a tant tardé, et, s'il est possible, que l'ambassadeur d'Angleterre pense qu'il soit venu pour chose d'importance; et soudain allez chez la Reine demander audience, et, sous l'ombre de ma pension, de quoi vous lui parlerez, inventez propos pour l'entretenir assez longuement, afin que l'on pense qu'il y ait chose d'importance en cette dépêche. .... vous mandera de mes affaires : par là vous saurez le profit que en pourrons tirer; et le lendemain parlez encore à elle, si vous pouvez, et écrivez à M. le Cardinal (1), comme si tout était bien pressé, mais ne lui en touchez rien, sinon que lui envoyez mes lettres pour lui faire entendre de mes nouvelles; et me renvoyez le plus tôt que pourrez, en même (1) De Lorraine.

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diligence, un de vos gens avec toutes les nouvelles que pourrez apprendre. Et en cet endroit je prie Dieu vous avoir en sa sainte garde.

Votre bien bonne maîtresse et amie,

MARIE, R.

AU MÊME.

De Lislebourg, ce 1er octobre (1565).

Monsieur de Glascow, je m'ébahis infiniment; depuis un bien long temps je n'ai reçu aucune nouvelle de vous, mêmement par Manvissières qui se dit l'ambassadeur du Roi; je vous prie de mettre soin de m'avertir plus souvent. Quant à nos nouvelles, vous saurez que Mauvissières avait commission de traiter appointement, ce que volontiers j'accepterais avec la Reine, ma voisine; mais avec mes sujets, s'étant gouvernés de la façon qu'ils ont fait, j'aimerais mieux tout perdre. Or je m'assure qu'en aurez assez entendu sur ce point par votre frère, et, depuis lui, par-devant Chalmer: et, de fraîche mémoire, il n'y a sinon que ils font toujours de pis en pis et sont à Dumfries, où ils ont délibéré de demeurer jusques à ce que je parte d'ici, qui sera demain, et aller alors, à ce que je suis avertie, à Annan qu'ils délibèrent tenir fort contre moi avec l'aide de trois cents arquebusiers anglais, de la garnison d'Angleterre, et se vantent d'envoyer davantage de supports, et par mer et par terre, pour tenir bon contre notre armée, qui doit partir demain ou après, pour le plus tard, où le Roi et moi allons en personne, espérant que, le temps de la proclamation expiré, que

nous retirerons et leur donnerons loisir d'attendre l'ar

mée de la reine d'Angleterre qui doit être prête à ce printemps. Or, après avoir, le plus souvent que pourrez, par toutes les voies que pourrez, persuadé à la Reine de nous envoyer gens et argent à cette nécessité, mandez-moi en toute diligence ce que je puis espérer; et gardez toutefois de donner jalousie à l'homme que savez, à qui vous ferez les mêmes persuasions secrètement: car l'on a su à la cour quelque chose de vos menées de Bay.... Je vous en écrirai plus amplement la première commodité : et surtout ayez l'œil si mes rebelles feront point quelque secrète menée par-delà avec les protestans ou Châtillon, ou si le duc et comte de Murray auront point quelque solliciteur près de la Reine à laquelle vous pourrez assurer qu'ils ont la liberté de leur conscience, et que ce n'est cela qui les mène, mais le bien public; car je n'ai rien changé de l'ordre à quoi eux-mêmes ont consenti; et, s'il n'ont été au conseil, c'a été pour ce que je n'ai jamais su les y faire venir depuis que je suis mariée, excepté quelques-uns qui, après avoir opiné contre eux, se sont allés ranger à eux, de quoi beaucoup commencent à se repentir, et entre autres le duc et Gudo..... qui m'en ont fait parler. Hier Dromleveriel et Lowener m'envoyèrent demander leur pardon, et qu'ils nous viendraient servir, m'assurant qu'ils s'étaient déchargés à eux, ayant apparu que leur intention n'était autre que ne la peignaient. Le traître Maxwel a grand honte de m'avoir si lâchement rompu sa foi, et n'a point d'envie d'envoyer son fils en Angleterre pour pleige, se souvenant comme le sien dernier fut traité : il me l'a mandé lui-même. Somme que, pour peu d'aide qu'Angleterre voie qu'espérions, ils s'en retireront, à mon avis, pár voir ces gens si étonnés. Au reste, vous ver

rez ce mémoire que je baille à ce porteur pour dire au Roi au lieu de ses instructions: mandez-moi comme il s'en sera acquitté, car je vous assure qu'il est meilleur Anglais qu'Ecossais. En cet endroit je ferai la fin, priant Dieu qu'il vous doint bonne et longue vie. Votre bien bonne maîtresse et amie,

MARIE, R.

LETTRE DU ROI HENRI A MONSIEUR LE CARDINAL

DE GUISE.

Du château d'Édimbourg, ce 19° jour de juin 1566, en grande hâte.

Monsieur mon oncle, ayant l'occasion si bonne de vous mander de mes nouvelles, je n'ai voulu faillir vous avertir, par ce gentilhomme partant, comme la Reine ma femme est présentement accouchée d'un fils, dont, je m'assure, n'aurez moindre joie que nous-mêmes, et aussi pour vous faire entendre comme, à cette même occasion, j'ai bien voulu, de ma part, comme la Reine madite femme fait de la sienne, écrire par cette présente voie au Roi, le priant qu'il lui plaise nous assister et honorer jusque-là de lui être parrain, afin que, par ce moyen, il m'oblige davantage à lui rendre grâces de tous ses bienfaits envers moi, pour lesquels je serai toujours délibéré et prêt à lui faire honnête service. Ains pour n'avoir à vous mander chose que, je pense, vous puisse être plus agréable, à ce coup je prie Dieu,

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