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pour que l'on ne sonnât point. Ensuite, nous nous sommes presentés au sieur Bourgeois, régisseur, et l'avons engagé à ne rien craindre. Nous l'avons prié de nous remettre les clefs et de nous accompagner dans la visite que nous nous proposions d'y faire, en l'assurant qu'elle seroit faite, avec honnêteté, et que nous ne nous étions chargés de la faire nous-mêmes que pour arrêter la fermentation du peuple, auquel nous avions promis de rendre compte de nos démarches. Led. sieur Bourgeois nous ayant remis toutes les clefs, sauf celles du caveau qui contenoit des vins étran gers, nous avons tout ouvert, tout visité, et n'avons rien trouvé qui pût justifier les soupçons qui avoient excité la rumeur du peuple. Nous ayant été demandé de faire ouvrir le caveau dont la clef ne nous avoit pas été remise, nous avons fait appeler un serrurier pour lever et reposer la serrure en notre présence, et celle des préposés de madame la comtesse de Lauraguais, et nous n'y avons rien trouvé de suspect. Nous étant transportés dans la cour, nous nous sommes aperçus qu'une des barrières avoit été forcée et que le peuple arrivoit à la hâte. Nous avons envoyé quatre autres factionnaires pour fermer et empêcher d'entrer ; mais l'on nous a rendu que la serrure étoit forcée. Pour lors le peuple a fait dire qu'il vouloit qu'on vérifiàt les archives, non pour en soustraire les titres, mais pour les déposer dans un lieu où chacun pût les consulter et en prendre communication. Nous avons cru que la prudence nous faisoit un devoir de déférer à cette demande. En conséquence, nous avons fait prier M. Gazon, commissaire féodiste, de nous conduire aux archives, où il nous auroit représenté quelques cahiers, et non les titres et terriers, qui ne se déposoient plus aux archives; de quoi nous aurions rendu compte au peuple assemblé, qui, mécontent d'une soustraction de titres qu'il imputoit au sieur Gazon, vouloit que l'on s'en prît à lui et que l'on fît à Lons-le-Saunier une perquisition pour assurer le dépôt des titres et la facilité de la communication. Nous étant aperçus que l'effervescence du peuple prenoit un accroissement sensible, nous nous sommes hâtés de faire conduire le sieur Gazon à la conciergerie pour sa propre sûreté, avec deux fusiliers pour l'y garder, et nous avons commandé un détachement conduit par le sieur Chamois, sous-aide-major, et le capitaine la Jeunesse, commandé par nous led. d'Arcier, colonel,

pour rendre compte de la rumeur au conseil d'administration de la légion nationale de Lons-le-Saunier et prendre ses ordres sur la conduite à tenir. Et de suite, nous sommes arrivés à Lons-leSaunier, environ les deux heures après-midi, où, après avoir référé au conseil de lad. ville de l'objet de notre mission et de nos craintes sur les suites de la fermentation qui agitoit le bourg d'Arlay au moment de notre départ, nous avons reçu, à la tête de notre détachement, l'invitation précise de nous abstenir de toutes perquisitions, et d'engager tous les habitans à rendre la liberté au sieur Gazon et à ramener les choses au point de modération si nécessaire pour la tranquillité publique, en laissant aux tribunaux le droit qui n'appartient qu'à eux, de statuer sur la communication et le dépôt des titres, et à maintenir, enfin, dans notre ressort, le droit de propriété et ne faire valoir nos forces que contre ceux qui voudroient y porter atteinte.

Puis nous sommes revenus à la tête de notre détachement dans le bourg d'Arlay, où nous avons eu la satisfaction de retrouver tout dans l'ordre et la tranquillité. Aussitôt, le sieur Gazon a été remis en liberté. Les gardes mêmes, qui, dans la matinée avoient été prévenus de se retirer, ont été rappelés dans leurs fonctions; les clefs que nous avions fait déposer au corps de garde, de peur d'un retour, ont été rendues; et en applaudissant à ce retour de modération que nous espérions des sertiments d'honnêteté et de justice de nos concitoyens, leur avons fait part des avis et ordres du conseil national de Lons-le-Saunier, en les invitant de ne s'en écarter jamais. De quoi nous avons dressé procès-verbal, que nous avons signé et fait signer par le secrétaire du conseil, qui en gardera une minute pour constater en tous les temps notre conduite et celle des habitants. Fait à Arlay, les an et jour que dessus, signé : Abry d'Arcier, colonel; Durore, lieutenant-colonel; Chamois, aide-major; Berthaud, major; Robelin, capitaine; Daille, échevin en exercice; Jacquot.

Doc. app. à M. Berthelet.

INDICATION DES PLANCHES

CONTENUES DANS

L'HISTOIRE DU BOURG D'ARLAY

Page 111.

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Portrait d'Abry d'Arcier.

Vieux château d'Arlay, côté de la porte de l'Epinette. Maison d'Abry d'Arcier, vue cavalière prise de la roche Chantemerle.

LISTE

DES

MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ D'ÉMULATION DU JURA

POUR 1882.

Membres du Bureau.

M. le PRÉFET du département, Président d'honneur.
Président M. F. ROUSSEAUX, avocat.

Vice-Président: M. TOUBIN, professeur au Lycée de Lonsle-Saunier.

Secrétaire-archiviste et Trésorier: M. GUILLERMET, bibliothécaire de la ville de Lons-le-Saunier.

MM.

Membres résidant au chef-lieu.

ARNOUX, substitut du procureur de la République.

BEAUSÉJOUR (DE), juge.

BILLET, docteur en médecine.

BILLOT, Achille, artiste peintre.

BOIN, avocat.

BONNOTTE, Amédée, banquier.

BOULEROT, Léon, propriétaire.
BREUCQ, propriétaire.

BRUCHON, Alexis, ancien avoué.

MM.

CHAMPION, ancien avocat.

CHAPUIS, pharmacien.

CLÉMENT, Léon, fabricant d'horlogerie, à Messia-les-Chilly.
CLER, Léon,, inspecteur des contributions directes.
CLOZ, Louis, artiste peintre.

COQUET, André, chef mécanicien de la marine, en retraite.
DECLUME, ancien imprimeur.

DECLUME, Lucien, imprimeur.

DEQUAIRE, professeur de philosophie au Lycée de Lons-leSaunier.

DOSMANN, propriétaire.

GANEVAL, avocat à Lons-le-Saunier.

GAUTHIER, Charles, ancien imprimeur.

GERRIER, Gustave, juge de paix.

GIRARDOT, professeur au Lycée de Lons-le-Saunier.

GRANDJEAN,, conservateur des Forêts.

GRUET, professeur au Lycée de Lons-le-Saunier en retraite.

GRUET, ancien administrateur de chemins de fer.

GUICHARD, Charles, homme de lettres.

HUMBERT, Marc, avocat.

JEANNET, premier clerc de notaire.

JOBIN, licencié en droit, greffier du tribunal civil.

LELIEVRE, avocat, député.

LIBOIS, archiviste du Jura.

MELCOT, chef de division à la Préfecture.

MIAS, professeur au Lycée de Lons-le-Saunier.

MONNIER, Raoul, juge au tribunal.

PAILLOT, architecte.

PERNOT, ingénieur ordinaire des Ponts et Chaussées.

PROST, Camille,, banquier.

PRULLIÈRE, receveur principal des contributions indirectes.

RACINE, Léon, négociant.

ROBELIN, Sculpteur.

ROBERT, Zéphirin, conservateur du Musée de la ville de Lons-le-Saunier.

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