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qualité de lieutenant de place. Ilosa s'avouer, dans la capitale même de l'Autriche, le partisan de la révolution française; fit venir le Moniteur, alors défendu dans les états de l'Empire, et en répandit des traductions latines en Hongrie. Une chanson qu'il fit aussi circuler à cette époque le fit jeter en prison. Traduit devant une commission militaire, et accusé d'avoir conspiré contre l'état, il fut condamné à mort et pendu le 8 janvier 1795. Il montra beaucoup de sang-froid et de fermeté dans ses derniers mo

mens.

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avait fait une étude particulière de la botanique, et a laissé quelques ouvrages estimés traitant de cette science.

HEBERDEN (GUILLAUME), commença ses études à Londres, lieu de sa naissance, et les termina à l'université de Cambridge, où il fut reçu docteur en médecine en l'année 1739. Il se fixa dans cette ville, et donna des leçons de son art, et le pratiqua avec succès pendant dix ans. Il quitta Cambridge en 1748, et alla s'établir à Londres. Bientôt il se fit une réputation brillante. D'abord membre du collège de médecine, il fest ensuite admis à la société royale. et, en 1778, il fut nommé correspondant de la Faculté de médecine de Paris. Après être parvenu à acquérir une fortune indépendante, il se retira dans une maison de campagne agréable qu'il acheta près de Windsor, et y parvint à un âge très-avancé. Né en 1710, il mourut le 17 mai 1801. Guillaume Heberden a publié : 1° Réflexions sur les moyens de se procurer de l'eau plus pure que celle que fournissent les pompes de Londres; 2° Observations sur les ascarides; 3° sur la Fièvre hectitique; 4° Traité des maladies du foie; 5 Histoire de l'angine de poitrine; 6o Description de la méthode dont se servent les Chinois pour préparer la racine de ginseng;

HEBENSTREIT (JEAN-CHRÉTIEN), médecin, naquit, en 1720, à Klein - léna près de Naumbourg. Il fit ses études à l'université de Leipsick, et y fut reçu docteur en médecine. Il s'établit ensuite à Naumbourg, mais il n'y resta que peu de temps, ayant été appelé, en 1749, à Pétersbourg pour occuper la chaire d'histoire naturelle et de botanique. Pendant son séjour dans la capitale de la Russie, il fut admis comme membre à l'académie impériale des sciences. Le comte Kyrila Rasumowsky ayant été nommé, en 1751, hetman des Cosaques, choisit M. Hebenstreit pour son médecin, et l'emmena avec lui dans l'Ukraine; mais il ne resta que deux ans dans ce pays, et revint en Allemagne. En 1755, il retourna à Péters-7° Antiheriaca, an essay on mibourg sa santé ayant souffert du climat, il quitta définitivement la Russie, revint en Saxe, et s'établit à Léipsick, où il exerça la médecine jusqu'à sa mort arrivée le 27 septembre 1795. Il

thridatium and theriaca, in-8°, Londres, 1745, 8° Commentarii de morborum historiâ et curatione, in-8°, Londres, 1802. Ce dernier ouvrage n'a été imprimé qu'après la mort de l'auteur; il

est très-estimé, et a été traduit en plusieurs langues.

HEBERT (JACQUES - RENÉ), membre du conseil-général de la commune de Paris du 10 août 1792, et substitut du procureur de cette commune, naquit à Alençon, département de l'Orne, vers 1755. Il était venu à Paris pour y trouver quelque moyen de fortune, mais ce ne fut d'abord que dans l'obscurité qu'il put exercer ses misérables talens. Contrôleur des billets d'un des petits spectacles delacapitale, il fut bientôt renvoyé pour cause d'infidélité dans la gestion de ce modique emploi. Ne sachant que devenir, il se fit laquais. La même indélicatesse le priva honteusement de cette der nière ressource. Heureusement pour lui, la révolution qui survint bientôt le plaça sur un plus grand théâtre, et le mit à même de développer son astuce et son auda

ce,

et toute la perversité de son âme. Hébert devint un des agens les plus actifs de la faction désorganisatrice qui voulut s'emparer de tous les pouvoirs, et dont les intolérables excès souillèrent la plus belle des causes. Ces funestes excès servirent puissamment les vues de l'étranger, toujours avide des malheurs de la France, et celles du despotisme, dont la licence démagogique amène tôt ou tard le triomphe. Parmi les milliers de pamphlets et de feuilles anarchiques que provoquait imprudemment une multitude d'écrits contre-révolutionnaires désavoués même par les personnes sages de ce parti, l'Ami du Peuple, de Marat, l'Orateur du Peuple, de Fréron, et le Père Du

chêne, d'Hébert, se faisaient surtout remarquer. Le Père Duchêne, où la trivialité du langage le disputait à l'infamie des principes, succéda à un autre Pere Duchesne rédigé par M. S. Lemaire, employé à la poste aux lettres, dont les opinions étaient constitutionnelles, recueil dont les ennemis de la révolution dénaturèrent bientôt les excellentes doctrines. La feuille ultra-révolutionnaire d'Hébert fut lue avec avidité par la plus vile populace; c'est par l'horrible influence qu'Hébert exerça sur les événemens de cette époque, que son nom est devenu fameux. Ce nom fatal se rattache à tous les crimes du temps. On a dit, quoique le fait ne soit pas prouvé, que Hébert n'avait été nommé membre de cette commune de Paris, qui s'installa de sa propre autorité dans la nuit du 9 au 10 août, et qu'il ne devint ensuite substitut du procureur-syndic de la commune, que parce qu'il avait participé aux massacres de septembre, et à l'assassinat de la princesse de Lamballe. Cependant la commune usurpatrice porta ses prétentions plus loin; elle voulut élever sa puissance sur les débris de la représentation nationale même. Le projet fut formé d'assassiner tous les membres de la convention qui ne partageaient pas les principes démagogiques, et notamment les députés du parti de la Gironde, et de s'associer les autres représentans. Ce complot, auquel Hébert avait eu la plus grande part, allait recevoir son exécution, lorsqu'il fut découvert (voyez GUADET). Les différens par

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Hébert (dit Pere Duchêne)

Procureur Cat de la Commune de Paris

tis de la convention se réunirent alors pour résister à ces audacieux ennemis, et former une commission de 12 membres, à l'effet de rechercher les conjurés. Hébert fut arrêté avec un autre individu sur qui se fixaient plus particulièrement les soupçons. Aussitôt qu'elle en fut informée, la populace des sections se rendit, avec ses chefs, à la convention pour y dénoncer la commission des douze, et demander impérieusement la liberté d'Hébert; tandis que la Commune, d'un autre côté, s'était constituée en permanence, ainsi que les sociétés des Jacobins et des Cordeliers. La convention, que les factions tourmentaient déjà avec une grande violence, céda, et Hé bert reparut triomphant à la Commune. Soit par crainte, soit par prudence, il sembla un moment vouloir garder quelques mesures et jouir avec modération de son triomphe; il s'opposa aux fureurs de ses partisans, qui réclamaient les plus promptes vengeances; il alla même jusqu'à flétrir du nom de mauvais citoyen quiconque demanderait qu'on répandit du sang:mais il se dédommagea bientôt de cette retenue qui n'était de sa part qu'une véritable hypocrisie. Sa victoire fut un arrêt de mort contre la commission des douze, et contre la plupart des con ventionnels qui avaient concouru à la former. Hébert, malgré quelques actes de modération apparens, portait ses regards partout où il y avait des victimes à immoler, et l'on sait avec quel acharnement il persécuta la reine Marie-Antoi nette. C'est lui qui eut l'inexpli

cable audace de charger cette infortunée princesse de crimes qui révoltent également la raison et la nature. Il était l'un des commissaires nommés pour interroger les malheureux enfans de Louis XVI. En présence de ses collègues, il fit au jeune prince des questions où il y avait une dépravation telle, que cet enfant infortuné ne put les comprendre, et il signa des réponses dont il n'avait pas mieux compris le sens. Telle fut la base de la plus atroce des accusations. Le tribunal révolutionnaire lui-même n'osa faire usage de cette pièce, dont Fouquier-Tinville avait impudemment chargé son acte d'accusation. On rapporteque Robespierre, à qui l'on rendait compte de ce qui s'était passé, ne put s'empêcher de s'écrier avec colère : « Ce » n'était donc pas assez, pour ce » scélérat, d'en avoir fait une » Messaline, il fallait qu'il en fît »> encore une Agrippine.» Ces paroles rapportées à Hébert lui firent pressentir la haine que lui portaient même les chefs de son parti, et le sort qui l'attendait du moment où il perdrait sa popularité; aussi n'omit il rien pour rendre à sa faction l'ascendant qu'elle semblait avoir perdu. Pour y parvenir, il fallait s'attacher la populace, l'intéresser et l'émouvoir par quelque spectacle extraordinaire. Ce fut alors que Hébert fit instituer les fêtes de la Raison: cérémonies tellement ridicules, qu'elles produisirent un effet tout contraire à celui qu'il s'en était promis; elles discréditèrent de plus en plus ses partisans. Après avoir poursuivi avec

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