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commis caissier sur un bâtiment de la compagnie des Indes. A son arrivée à Tellichery, des événemens particuliers, par suite de la guerre qui se continuait encore avec les Français, l'ayant détaché du bâtiment, il fut obligé de faire à pied un long voyage, et ne put rejoindre son navire qu'une année après, au fort Saint-David. Ce voyage, fait lentement, lui fournit l'occasion de voir beaucoup de pays et de bien examiner les positions; il exécuta les plans de divers établissemens, les présenta à la compagnie des Indes, et en reçut une gratification. Il s'établit ensuite à Londres, y grava des cartes géographiques, et y exerça la profession de marchand d'estampes; nouvelle situation qui lui procura de l'aisance. Mais entraîné par un goût dominant vers l'étude des antiquités typographiques, il commença par acheter le manuscrit autographe, enrichi de notes, des antiquités des Brames, rassembla tous les matériaux nécessaires pour une nouvelle édition qu'il projetait depuis long-temps, et se retira à Chesnut dans sa province natale, pour ne plus s'occuper que de cet objet. Il en fit paraître le premier volume, considérable ment augmenté, en 1785. Deux autres le suivirent en 1786 et en 1790. Malgré l'accueil distingué que ce recueil précieux reçut du public, Herbert reconnut qu'il était susceptible d'être perfectionné, et il en préparait une nouvelle édition, lorsqu'il mourut le 18 mars 1795. Le manuel intitulé: New directory for the east indies, est en partie son ouvrage;

il a aussi publié une édition du Comte de Gloucester, par Atkins, ouvrage qui manquait à la librairie.

HERBEZ-LA-TOUR (PIERREJOSEPH), législateur, membre de la convention, fut élu député du département des Basses-Alpes à l'assemblée législative, ensuite à la convention nationale. Dans le procès du roi, il vota pour la peine capitale. Après la révolution du 31 mai 1793, il fut envoyé en mission dans le Midi; il y trouva un parti en armes contre la convention, et fut mis en état d'arrestation; mais le succès des troupes envoyées pour combattre ce parti, le rendit bientôt à la liberté, et il rentra à la convention. Nommé, après la session, commissaire du gouvernement dans le département des Basses-Alpes, il en remplit quelque temps les fonctions, mais se retira bientôt, et rentra dans la vie privée.

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HERBEZ-LA-TOUR, fils du précédent, se voua dès sa jeunesse à la carrière des armes, et la parcourut honorablement. Nommé chef de bataillon dans le 17 régiment d'infanterie légère, sa bravoure le fit distinguer à l'atta que du fort Posling dans la Carinthie, en novembre 1805; et sa belle conduite à la bataille d'Eylau, eu 1807, lui mérita le grade de major au 18e régiment de ligne. En 1814, il fut élevé à celui de colonel, et reçut du roi, le

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1er novembre de la même année, la croix de chevalier de SaintLouis.

HERBIN(AUGUSTE-FRANÇOIS-JULIEN), orientaliste distingué, dont les sciences et les lettres regrettent

encore la fin prématurée. Il naquit à Paris, le 13 mai 1785, et mourut dans la même ville le 30 décembre 1806, n'ayant pas atteint sa 25 année. A la suite d'excellentes études, il se fit admet tre parmi les élèves de l'école des langues orientales, et ses progrès furent si heureux et si rapides, qu'à l'âge de 16 ans il composa une grammaire arabe, qui, si elle laisse quelque chose à désirer sous le rapport de l'exactitude et de la perfection du plan, est néanmoins regardée comme un ouvrage très-recommandable, fruit de beaucoup de zèle, d'un travail assidu et d'un esprit judicieux. Cette grammaire parut en 1803, sous le titre de Développemens des principes de la langue arabe moderne, suivis d'un recueil de phrases, de traductions interlinéaires, de proverbes arabes, et d'un essai de calligraphie orientale, Paris, 1 vol. in-4°, avec 11 planches. L'auteur devait la faire suivre d'un Dictionnaire arabe-français et françaisarabe, et de différens fragmens des Mille et une Nuits. La mort l'a arrêté avant l'entière confection de son travail. On a remarqué particulièrement, dans la Grammaire, la partie de la Calligraphie orientale; il avait acquis dans cet art une grande habileté, et il a eu le soin, rapporte-t-on, & de dessiner » les modèles des planches de » cette grammaire; d'en diriger >> entièrement le travail. Souvent » même il a été obligé de graver >> des caractères pour prévenir l'ir régularité de leur exécution.» Il fit paraître, au mois de février de la même année 1806, en 39 pages in-12, une Notice sur Hafiz de Chv

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raz, l'un des plus célèbres poètes persans. Cette brochure, où se trouve une imitation de plusieurs odes de cet aimable auteur, surnommé l'Anacreon de Chyrâz, a été tirée sur une presse portative, par Herbin lui-même, et distribuée à ses amis; elle est devenue fort rare. Dans la notice que le Journal de Paris publia sur Herbin, lors de sa mort, il donna la liste des

ouvrages manuscrits qu'il a laissés. Ce sont: 1o Dictionnaire arabe-français et françaisarabe; 2° Blanche de Rossi, ou la Fidélité conjugale, traduit du toscan; 3° Beder-Eddin, roman oriental, destiné à faire suite aux Mille et une Nuits; 4 la Journée villageoise, poëme en 3 chants, traduit en vers sur l'original italien; 5° Essai sur les synonymies arabes, contenant 218 mots; 6° Fragmens sur l'indostan; 7° Dissertation sur la manière de simplifier les caractères chinois; 8° Histoire des poètes persans; 9° Traité sur la musique des Arabes. Il serait à désirer que ces nombreux et utiles travaux ne fussent pas perdus pour les sciences et le public, à qui ils sont faits pour inspirer un vif intérêt.

HERBIN (P. E.), littérateur, a publié plusieurs ouvrages, parmi lesquels les suivans méritent d'être remarqués: 1° Conquête des Français en Egypte, à laquelle on a joint une description géographique et l'histoire des révolutions de ce pays, ainsi que le tableau des mœurs et coutumes des peuples anciens et modernes qui l'ont habité, 1797, in-8°; 2° Statistique générale et particulière de la France et de ses colonies, avec une

établies, en 1787, par le roi, M. d'Herbouville, d'abord membre de celle de Rouen, fut élu, à la première réunion, procureur-syndic pour le clergé et la noblesse. Il se conduisit, dans l'administration de cette place, avec autant de modération que de fermeté. Élu président de l'administration du département de la Seine-Inférieure, il y devint le protecteur le plus zélé des familles nobles et riches du département, dont une partie vint habiter la ville de Rouen. Après la journée du 10 août, M. d'Herbouville fut mis en ar

nouvelle description topographique, physique, agricole, politique, industrielle et commerciale de cet état, 1803, 7 vol. in-8°, et atlas in-4°. Ce dernier ouvrage a été fait en société avec MM. Amaury-Duval, Deyeux, Delalauze, Duinays, Peuchet, Parmentier et Sonnini. HERBIN-DESSAUX (J. B. ), maréchal-de-camp, membre de la legion-d'honneur et chevalier de Saint-Louis, né le 31 décembre 1755, fit toutes les campagnes de la république et de l'empire, et fut nommé maréchal- de - camp d'infanterie, le 27 mars 1799. En 1814, il était commandant mili-restation, et détenu pendant queltaire à Sédan. Le 27 juillet, jour anniversaire de la mort de Turenne, se trouvant décoré de la croix de Saint-Louis depuis quelques jours, il adressa à la garnison un discours en l'honneur du plús grand général de Louis XIV. Dans les cent jours, en 1815, il fut élevé, par Napoléon, an grade de lieutenant-général. Depuis le second retour du roi, le général Herbin est demeuré sans activité. Il a publié, en 1816, une brochure intitulée: Opinion sur la formation et le recrutement de l'armée.

HERBOUVILLE (CHARLES-JOSEPH-FORTUNE, MARQUIS D'), lieutenant-général, pair de France, commandant de la légion-d'honneur et chevalier de Saint-Louis, né à Paris, en 1756, obtint une sous-lieutenance au régiment de Mestre-de-camp cavalerie, à 17 ans. Il passa ensuite capitaine dans le régiment de Royal-Navarre, puis officier supérieur des gendarmes de la garde, colonel, et cnfin maréchal-de-camp. Lorsque les assemblées provinciales furent

ques mois. Remis en liberté, il se retira dans une propriété qu'il avait aux environs de Rouen, s'y occupa uniquement d'agriculture, et traversa heureusement l'époque la plus orageuse de la révolution, sans être atteint par aucun malheur particulier. En 1800, le pre

mier consul nomma M. d'Herbouville préfet du département des Deux-Nèthes. Il servit le nouveau gouvernement avec zèle, et montra des talens administratifs trèsdistingués. La ville d'Anvers lui dut des embellissemens, et il y fonda plusieurs établissemens utiles. De la préfecture d'Anvers, il passa, en 1806, à celle de Lyon, qu'il quitta 4 ans après, pour cause de maladie. Le 31 mars 1814, il fut du nombre de ceux qui arborèrent les premiers la cocarde blanche. Nommé par le roi pour présider, au mois d'août 1815, le collège électoral de Lyon, M. d'Herbouville prononça un discours, cité par tous les journaux du temps, et dans lequel il crut sans doute, pour prouver son dé

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vouement au gouvernement royal, devoir se répandre en déclamations véhémentes contre l'homme qu'il avait, comme tant d'autres, servi dans sa fortune. M. d'Herbouville fut nommé lieutenantgénéral en 1814, pair de France au mois d'août 1815, et marquis en 1817. Il fut aussi directeur des postes, depuis le mois d'octobre 1815 jusqu'au mois de novembre 1816. On a de lui divers Rapports sur des objets d'administration, des Mémoires sur l'agriculture et la statistique du département des Deux Nèthes. M. d'Herbouville a épousé mademoiselle d'Argenteuil, abbesse du chapitre noble d'Epi.

nal.

HERBST (JEAN-FRÉDÉRIC GUILLAUME), naturaliste allemand, naquit le i novembre 1743, à Petershagen, dans la principauté de Minden. Il fut d'abord instituteur à Berlin, et quelques années après, il obtint la place d'aumônier d'un régiment d'infanterie prussienne. Herbst avait des talens qui n'attendaient que l'occasion pour se développer. On le nomma enfin au ministère de la chaire dans différentes églises de Berlin, et il remplit cet emploi en orateur chrétien. Il ne se distingua pas moins par ses connaissances en histoire naturelle; il fut bientôt, en qualité de membre, associé à la direction des amis de l'histoire naturelle de Berlin, à l'académie royale de Bavière à Burg. hausen, et à la société économique de Postdam. Il n'y avait presque aucune partie du monde où il n'entretînt des relations pour augmenter, à tout prix, ses richesses comme naturaliste. On le vit fré

quemment parcourir l'Allemagne, la France, les Pays-Bas, la Suisse et le Danemark. Son cabinet renfermait une collection nombreuse de crustacées et d'insectes. Herbst mourut le 5 novembre 1807. Comme orateur, il jouissait chez les protestans de la même estime que le prédicateur Spalding. On a publié différens recueils de ses sermons. Ses autres ouvrages, en grand nombre, out contribué aux progrès de la science à laquelle il s'était particulièrement voué, l'histoire naturelle.

HERDER (JEAN-GODEFROY DE), surnommé le Fénélon de l'Allema. gne, naquit à Mohrungen, petite ville de la Prusse orientale, le 25 août 1744, d'une famille peu favoriséede la fortune. Dès son enfance, un goût décidé l'entraîna vers l'étu de, et malgré les obstacles qu'y apporta son père, simple maître d'école, et plus pieux que savant, il y fit des progrès assez rapides. Placé chez le prédicateur Trescho, comme copiste, il ne laissa pas, dans cette situation dépendante, qui augmentait encore sa timidité naturelle, de montrer le germe des plus grands talens. Trescho en fit bientôt son élève, et l'associa aux leçons de latin et de grecqu'il donnait à ses enfans. Les progrès de Herder furent tels, qu'ils décidérent un médecin russe à s'intéresser à lui, et à l'emmener en Russie pour lui apprendre la chirurgie; mais à leur passage à Koenigsberg, ils rencontrèrent des personnes qui, enchantées du mérite du jeune allemand, le conservėrent à sa patrie et aux lettres. Il prit alors l'état ecclésiastique, étudia la théologie, et entra dans

le collège de Frédéric. Malgré les diverses fonctions dont il y fut chargé, il suivit les cours de l'université, et notamment celui de Kaut, dout il devait un jour combattre les opinions. Dès-lors il embrassa tous les genres de littérature, et commença à se faire connaître par son Chant de Cyrus, composé à l'occasion du rappel de quelques illustres exilés de la Sibérie. Appelé l'année suivante à Riga, en qualité de prédicateur et d'instituteur à l'académie de cette ville, il établit sa réputation, et publia plusieurs, écrits, qui fixèrent sur lui les regards des hommes de lettres et des savans de l'Allemagne. Le désir qu'il avait de voyager lui fit saisir avec empressement l'occasion qui se présenta de venir en France, avec le jeune prince de Holstein-Eutin. Ce fut dans ce voyage qu'il se lia avec le célèbre Goèthe d'une amitié qui ne s'altéra jamais. En 1770, nommé par le comte de Schaumbourg-Lippe prédicateur de la cour, surintendant et conseiller consistorial à Buckenbourg, il déploya toute l'étendue de ses connaissances, donna un nouvel essor à son génie, et rivalisa de gloire avec les premiers écrivains de l'Allemagne. En1775, il se rendit à Goettingue, pour y occuper une chaire de professeur, à laquelle il venait d'être nommé; mais au moment de subir un examen, qui devait constater l'orthodoxie de ses opinions religieuses, il reçut la nouvelle que le duc de Saxe-Weimar, protecteur éclairé des hommes de mérite, l'avait nommé surintendant-général, conseiller consistorial et prédica

teur de la cour. Il n'hésita pas à faire un choix Dès ce moment, indépendant et libre, il put se livrer sans obstacle à ses grands travaux, et cultiver l'amitié des premiers littérateurs, dans une ville regardée comme la nouvelle Athènes de l'Allemagne. Plein de reconnaissance pour son bienfaiteur, il la lui témoigna en instituant des établissemens utiles, en perfectionnant ceux qui existaient, et en introduisant des réformes partout où le besoin s'en faisait sentir, dans le cercle du pouvoir dont il était revêtu. Ces services furent dignement récompensés : en 1789, il fut nommé vice-président du consistoire, et supérieur ecclésiastique; et en 1791, l'électeur de Bavière lui envoya des lettres de noblesse pour lui et sa postérité, voulant ainsi honorer un homme qui avait illustré l'Allemagne. Le bonheur de ses dernières années couronna la vie la plus honorable; il ne lui manqua que d'en jouir plus long-temps. Il mourut à Weimar, le 18 dé cembre 1803, regretté de toutes les classes de citoyens, et de la famille ducale, qui l'avait comblé de bienfaits.

HERHAN (LOUIS-ÉTIENNE), imprimeur, mécanicien et fondeur de caractères, né à Paris en 1768, l'un des typographes dont la France s'honore, fut, au commencement de la révolution, employé à la fabrication des assignats, et principalement au polytypage des planches gravées en taille-douce tel qu'il est décrit par le conventionnel Camus, dans le tome 3 des Mémoires de l'institut, ou dans son Histoire et procédés du poly

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