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rière, des pages entières pleines de force et de verve. Mais le ba

ron d'Holbach n'avait pas besoin des secours d'une main étrangère, et ce témoignage lui est rendu par J. J. Rousseau et par l'abbé Morellet, qui lui fut attaché jusqu'à la fin de sa vie. Les opinions peu orthodoxes du baron d'Holbach ne lui attirèrent aucune persécution. A la vérité, sa conduite fut toujours sage et prudente. Honnête homme, ami fidèle, excellent père de famille, il sut mériter et conserver l'estime publique, l'affection de ses amis, le respect et l'amour de ses enfans. Les pauvres le regardaient aussi comme un père, et jamais ils n'implorèrent en vain ses bienfaits et son appui. Quoiqu'il n'aimât point les prêtres et qu'il eût toujours montré la plus grande aversion pour les jésuites, aussitôt qu'il les vit expulsés de France et malheureux, il les secourut autant que les circonstances le lui permirent. Le baron d'Holbach avait été marié deux fois. Voulant épouser, en secondes noces, la sœur de sa première femme, il fut obligé de recourir à des dispenses que la cour de Rome ne lui refusa point. Le fils aîné du baron d'Holbach devint conseiller au parlement, et le plus jeune capitaine de dragons. Ses deux filles ont épousé, l'une le marquis de Chatenay, et l'autre le comte de Moliveau. Quoique une nomenclature de livres ne soit pas d'un intérêt puissant pour nos lecteurs, cependant, comme au nom du baron d'Holbach se rattachent une foule de souvenirs littéraires, et d'ouvra

ges qui ont fait plus ou moins de sensation; que plusieurs de nos plus savans bibliographes ont consacré tous leurs soins à cette dernière partie, et que notre Biographie doit être également utile aux savans et aux simples amateurs nous ne croyons pas pouvoir nous dispenser de citer, en observant l'ordre des dates, les Ouvrages que lui attribue plus particulièrement le Dictionnaire des ouvrages anonymes et pseudonymes. Ce sont: 1° Arrêt rendu à l'Amphithéâtre, contre la musique française, 1752, in-8°; 2o Lettre à une dame d'un certain âge sur l'état présent de l'Opéra, 1752, in-8°; 3° Chimie métallurgique, dans laquelle on trouvera la théorie et la pratique de cet art; traduction de l'allemand, de Gellert, 1758, 2 vol. in-12; 4° Minéralogie, ou Description générale des substances du règne minéral, traduction de l'allemand, de Vallérius, 1759, 2 vol. in-12; 5° l'Antiquité dévoilée, refaite sur le manuscrit original (consulter dans les Dictionnaires historiques, l'article Boulanger), 1766, in-4°, 3 vol. in-12; 6° le Christianisme dévoilé, ou Examen des principes et des effets de la religion chrétienne, 1767, in-12 (ouvrage publié sous le nom de Boulanger. M. Barbier l'attribue au baron d'Holbach, et La Harpe à Damilaville). 7° La Contagion sacrée, ou Histoire naturelle de la superstition, 1767, in-12. Cet ou→ vrage appartient bien au baron d'Holbach; il a été réimprimé plusieurs fois. 8° Esprit du clergé, ou le Christianisme vengé des entreprises et des excès

de nos prêtres modernes; traduction de l'anglais, de J, Tranchard, et de T. Gordon, mais presque entièrement refait par le baron d'Holbach, 1767, 2 vol. in-12; 9° de l'Imposture sacerdotale, ou Recueil de pièces sur le clergé, traduction de l'anglais, 1767, in-12; 10° David, ou Histoire de l'homme selon le cœur de Dieu, traduction de l'anglais, 1768, in-12; 11° Dernier chapi tre du militaire philosophe, ou Difficultés sur la religion, proposées au P. Mallebranche, 1768, in-12; 12° Examen critique des prophéties qui servent de fondement à la religion chrétienne, traduction de l'anglais, de Collins, 1768, in-12; 13° Histoire ancienne de la Russie, par M. de Lomonosow, traduite d'après la version allemande du baron d'Holbach, par Eidous, 1768, in-8°; 14" Lettres à Eugénie, ou Préservatif contre les préjugés, 1768, 2 vol. in-12. Elles furent attribuées à Fréret; l'avertissement et les notes sont données par M. Barbier, à Naigeon. 15° Lettres philosophiques sur l'origine des préjugés, du dogme de l'immortalité de l'âme, de l'idolâtrie, traduction de l'anglais, de Toland; les notes sont de Naigeon, 1768, in-12; 16° les Plaisirs de l'imagination, poëme en 3 chants, d'Akenside, traduction de L'anglais, 1759, in-12; 17° les Prêtres démasques, on les Intrigues du clergé chrétien, traduction de l'anglais; presque entièrement refait, 1768, in-12; 18° Théologie portative, ou Dictionnaire abrégé de la religion chré tienue, 1568, in-12; elle parut

sous le nom de l'abbé Bernier; 19° De la cruauté religieuse, tra❤ duction de l'anglais, 1769, in-8°; 20° l'Enfer détruit, ou Examen raisonné du dogme de l'éternité des peines, traduction de l'anglais, 1769, in-12; 21° l'Intolé→ rance convaincue de crime et de folie, traduction de l'anglais, 1769; 22° l'Esprit du judaïsme, ou Examen raisonné de la loi de Moïse, et de son influence sur la religion chrétienne, traduction de l'anglais, de Collins, 1770, in12; 23° Essai sur les préjugés, ou de l'Influence de l'opinion sur les mœurs et sur le bonheur des hommes, par M. du M.... (attribué à Dumarsais); les notes, dit M. Barbier, sont de Naigeon, 1770, in-8°, réimprimé, en 1797. dans les œuvres de Dumarsais ; 24 Examen critique de la vie et des ouvrages de saint Paul, 1770, in-12 (consulter l'article Boulanger dans les Dictionnaires historiques); 25° Histoire critique de Jésus-Christ, ou Analyse raisonnée des Évangiles, in-8°; 26° Recueil philosophique, ou Mélanges de pièces sur la religion et sur la morale, par différens auteurs, 1770, 2 vol. in-12; 27° Système de la nature, ou des Lois du monde physique et moral, 1770, 2 vol. in-8°, attribué tantôt au baron d'Holbach, tantôt à Mirabaud, secrétaire perpétuel et l'un des membres de l'acadé mie française; 28° Tableau des saints, ou Examen de l'esprit et des personnages que le christianisme propose pour modèles, 1770, 2 vol. in-12; 29° de la Nature humaine, ou Exposition des facultés, des actions, et des pas¬

sions de l'âme et de leurs causes, traduction de l'anglais de Hobbes, 1772, in-12; 30° le Bon Sens, ou idées naturelles opposées aux idées surnaturelles, 1772, in- 1 2 ; c'est un abrégé du Système de la nature; 31° la Politique naturelle, ou Discours sur les vrais principes du gouvernement, par un ancien magistrat, 1773, 2 vol. in 8°; 52° Système social, ou Principes naturels de la morale et de la politique, avec un examen de l'influence du gouvernement sur les mœurs, 1773, 2 vol. in-8°; 33° l'Agriculture réduite à ses vrais principes, par J. G. Vallérius, 1774, in-12, réimprimé an 2 de la république, in-8°; 34° l'Ethocratie, ou le Gouvernement fondé sur la morale, 1776, in-8°; 35° la Morale universelle, ou les Devoirs de l'homme fondés sur la nature, 1776, in-4°, et 3 vol. in-8°, souvent réimprimés. 36° On doit encore au baron d'Holbach: l'Art de la verrerie, de Néri, Merret et Kunckel, 1752, in-4°; 37° Introduction à la minéralogie, 1756, 2 vol. in12; 38° Essai d'une histoire naturelle des couches de la terre; 39° l'Art des mines; 40° Traité de physique. Ces trois ouvrages sont traduits de Lahmann, et ont été publiés séparément, en 1759, / in-12; 41° OEuvres métallurgiques, traduction d'Orschall, 1760, in-12; 42° OEuvres de Henckel, traduction de l allemand avec Charas et Roux, 1760, 2 vol. in-4; 43 Recueil des mémoires de chimie et d'histoire naturelle des académies d'Upsal et de Stockholm, traduction de l'allemand, avec Roux, 1764, 2 vol.

in-12; 44° Traité du soufre, traduction de l'allemand, de Stahl, 1766, in-12; enfin, nombre d'árticles dans les recueils du temps, sur l'histoire naturelle, la philosophie et la politique; il est un des auteurs des deux Encyclopédies.

à

HOLCROFT (THOMAS), poète et romancier anglais, né à Londres en 1714, d'un pauvre cordonnier. Les secours d'un M. Vernon l'aidèrent à se livrer à l'étude. Holcroft apprit avec une facilité remarquable les langues française, allemande et italienne. Doué de quelques avantages extérieurs et d'une heureuse mémoire, il se crut propre paraître sur la scène dramatique, et débuta à l'âge de 25 ans sur le théâtre de Dublin, en Irlande. Après avoir fait quelque temps partie d'une troupe ambulante, il vint essayer ses talens à Londres; mais il n'obtint que de médiocres succès comme acteur. Dégoûté du théâtre, il ne le quitta néanmoins qu'après y avoir fait jouer, en 1781, sa première comédie, la Duplicité, qui fut favorablement accueillie par le public. Depuis ce temps, plus de 30 ouvrages dramatiques, des poésies et des romans sout sortis de sa plume féconde. Celle de ses comédies la plus généralement estimée, est l'École de l'arrogance, imitation du Glorieux de Destouches. qui ent un grand succès. En 1782, il· avait publié un poëme intitulé le Sceptique, ou le Bonheur de l'homme. Sa dernière production est une relation de ses Voyages en Allemagne et en France. Holcrofta, dans la plupart de ses ouvrages, attaqué la superstition et l'hypo

crisie. Quelques critiques sévėres l'ont traité d'écrivain irréligieux. Ses romans ont eu pendant quelque temps une grande vogue, plusieurs ont été traduits en français et en allemand. Hugh Trevor et Anna Saint Yves, offrent beaucoup d'intérêt. Holcroft est mort à Londres, vers l'année 1799. Une belle action de sa vie mérite de n'être pas oubliée. Impliqué dans une affaire criminelle, où les ministres n'attaquaient rien moins que sa vie et celle de onze autres prétendus conspirateurs, tous contumaces comme lui, il alla se constituer volontairement prisonnier, s'exposant ainsi au châtiment de tous, et prouvant leur innocence et la sienne, par la généreuse énergie de cette action. Le grandjury les acquitta.

HOLKAR ESWAUL-RAO), l'un des chefs mahrattes qui ont fait la guerre aux Anglais avec le plus de courage et de talens, est né d'une famille très distinguée dans son pays. On sait que les Mahrattes forment une monarchie démocratique, composée de gouver nemens confédérés sous la conduite de rois, lesquels ont un chef suprême nommé Peishwa. Animé de la haine nationale contrelesAnglais, Holkar ne laissa jamais échapper l'occasion de leur en donner des preuves. Il fit ses premières armes avec le célèbre MoadjuSyndia, mort depuis quelques années, et succéda dans le commandement d'une grande partie des pays appelés Decan, au nord de l'Inde, à Malarow-Holkar, souba du Malwa. Holkar était alors un des plus puissans rois de l'empire mahratte, et pouvait au besoin

mettre 100,000 hommes sous les armes, dont 50,000 de cavalerie. Mais des dissensions qui s'élevèrent entre lui et quelques membres de sa famille, et surtout les guerres presque continuelles qu'il eut à soutenir contre les Anglais, ont fait perdre depuis à ce prince la plus grande partie de ses forces et les deux tiers du pays dont il avait hérité de Malarow-Holkar. Il n'est plus aujourd'hui possesseur que d'une petite partie du Malwa, vers les limites occidentales de l'Inde, au nord de Paovah. Des contestations qu'il avait eues avec son anciea frère d'armes Moadju-Syndia, avaient déjà tellement fait décliner sa puissance, que ses forces ne s'élevaient pas, en 1800, à 40,000 hommes mais il est vrai que presque toute cette troupe se composait d'une cavalerie bien 'disciplinée, et avec laquelle il termina heureusement la plupart des guerres qu'il entreprit alors, et surtout celle qu'il fit, en 1803, au Peishwa, chef des rois confédérés qui forment l'empire de Mahrattes. Celui-ci, obligé de fuir pour éviter de tomber aux mains de son vaillant ennemi, se réfugia auprès du gouvernement de Bombay, qui lui fit un très-bon accueil, à cause de l'influence que ce chef des rois confédérés possédait encore dans le pays mahratte, influence dont les Anglais profitèrent pour accroître les divisions qui existaient entre Holkar et le Peishwa. Ces divisions funestes finirent par affaiblir beaucoup la puissance des rois confédérés, sans que les Anglais fussent obligés pour cela de réunir contre eux des forces

imposantes. Holkar recommença contre eux les hostilités, en 1804: mais la fortune trahit son courage; et par un traité du 24 décembre 1805, il perdit toutes ses provinces maritimes. Un nouveau traité conclu l'année suivante, ne laissait néanmoins aux Anglais la possession, que pendant deux ans, des provinces qui sont au sud de la rivière de Taplee près du golfe de Cambaye. Les choses restèrent dans cet état pendant quelques années : les Anglais ne comptant point sur des forces suffisantes pour envahir toute la partic septentrionale de l'Inde; et les Mahrattes, à cause des divisions qui régnaient entre leurs chefs, n'osant point tenter de secouer tout-à-fait le joug britannique. En 1817, un grand nombre de montagnards connus dans le pays sous le nom de Pindarés, et habitués à ne vivre que de pillage, inondèrent la plus grande partie du pays sous la dépendance de la compagnie des Indes, et saccagerent plusieurs bourgades. Les Anglais se hâtèrent de déployer des forces imposantes contre ces nouveaux ennemis; mais tandis qu'ils étaient occupés à les repousser dans les montagnes, les rois confédérés,jugeant l'occasion favorable, se réunirent pour affranchir leur pays de la dépendance honteuse dans laquelle les tenait le gouvernement anglais. Holkar et Amner-Khan arborerent les premiers l'étendard de la liberté, et se trouvèrent bientôt l'un et l'autre à la tête de deux fortes armées, dont les efforts, joints à ceux des autres troupes mahrattes, menaçaient de devenir

funestes aux Anglais. La défection du Peishwa, qui d'abord s'était joint à ses compatriotes, dérangea les plans des confédérés; le chefdes princes indiens,séduit par les offres que lui firent les ennemis communs, non-seulement se détacha de la ligue, mais encore entraî na dans sa trahison la plus grande partie des Mahrattes. Les Anglais profitèrent habilement de ce premier succès. Ils rassemblèrent contre les autres rois confédérés une armée plus formidable que toutes celles qu'ils avaient encore eues jusque-là dans l'Inde. Elle s'élevait à 100,000 hommes, tant indigènes qu'européens. Les troupes d'Amner - Khan furent séparées du reste de la coalition par l'adresse des chefs britanniques, et ee prince se vit obligé de souscrire, presque sans avoir combattu, aux conditions du traité le plus onéreux. L'intrépide Holkar, quoique accablé par le nombre, opposa presque seul aux efforts des Anglais une résistance qui leur fit payer bien cher la victoire; mais enfin il fut forcé de traiter avec eux. Ce fut ainsi qu'il perdit les deux tiers de ses états. HOLKER(JEAN-JACQUES-LOUIS), l'un de nos meilleurs manufacturiers, est parvenu, par son activité et son industrie, à occuper un rang distingué parmi les hommnes qui font le plus d'honneur au commerce et à l'industrie nationale. Associé et collaborateur de MM. Chaptal et Darcet, il exploite avec eux leurs heaux établissemens de produits chimiques, situés, l'un aux Ternes, et l'autre à Nanterre, près de Paris. Son nom, à ces titres si recommandables,

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