Imágenes de páginas
PDF
EPUB

faites, le gouvernement anglais rappela son ambassadeur. Nelson ne pouvant se résoudre à se séparer de la femme qu'il idolâtrait, abandonna son commandement, et retourna en Angleterre avec sir W. Hamilton et son épouse. Les temps étaient changés; cette Emma, à qui sa beauté avait attiré jadis tant d'hommages, fut vouée au mépris général. Cependant elle continua ses relations avec l'amiral, et eut de lui une fille dont elle accoucha secrètement et qui reçut en naissant le nom de Nelson. W. Hamilton mourut peu de temps après, et Nelson lui-même fut tué au combat de Trafalgar. Privée de son mari et de son amant, et entièrement livrée à elle-même, lady Hamilton ne ́respecta plus rien, et après avoir dissipé tout ce qu'elle tenait de la bienfaisance de son mari et de la générosité de l'amiral Nelson, elle quitta l'Angleterre, et passa en France avec sa fille. Toutes ses ressources consistant en une modique pension, elle se fixa dans les environs de Calais, y traîna quelque temps une existence misérable, et mourut le 16 janvier 1815. Ce n'est pas sans répugnance que nous sommes entrés dans les détails que l'on vient de lire; mais lady Hamilton, par l'influence honteuse et fatale qu'elle a exercée en politique, est comptable de sa conduite envers la postérité, et sa vie tout entière appartient à l'histoire.

HAMILTON (GUILLAUME-GÉRARD), fils unique de Guillaume Hamilton, avocat célèbre de l'Écosse, naquit, en. 1729, à Londres, où son père était venu s'é

tablir. Après avoir fait ses études d'abord à Winchester, et ensuite à Oxford, il s'adonna à la poésie, dans laquelle il eut quelques succès. Son goût dominant l'entraînait vers la politique. Devenu libre par la mort de son père, il put suivre sans contrainte son penchant naturel. Nommé membre de la chambre des communes, il y parla une seule fois avec beaucoup d'éloquence on le surnomma Single speech, l'homme à un seul discours; et ce fut aux talens qu'il développa à la tribune qu'il fut redevable de la place de lord du commerce, à laquelle il parvint en 1756. I occupait cet emploi depuis 5 ans, lorsque le vice-roi d'Irlande, le comte d'Halifax, le choisit pour premier secrétaire d'état. Il prononça dans le parle

ment d'Irlande un autre discours qui soutint la réputation de grand orateur, qu'il s'était faite dans la chambre des communes à Londres. Cependant il renonça à ses fonctions peu de temps après que lord Halifax eut cessé d'être vice-roi; quelques débats qu'il eut avec le comte de Northumberland l'y déterminèrent. Revenu en Angleterre en 1765, il fut 33 ans membre du parlement; et ce qu'il y a d'étonnant, c'est que pendant ce long-espace de temps, il ne prononça pas un seul discours. Il fut ensuite nommé chancelier de l'échiquier en Irlande. En 1784, il revint à Londres, et y mourut le 16 juillet 1796, âgé de 67 ans. Une partie de ses œuvres ont été recueillies par M. Malone, qui les a réunies en 1 vol in-8°, imprimé à Londres en 1808, sous le titre de Lo

gique parlementaire. On lui attribua long-temps les Lettres de Junius. Plusieurs personnes avec lesquelles il était lié particulièrement, et qui avaient l'habitude de son style, ont cru le reconnaître dans cette production; mais malgré ces probabilités, on ne peut rien affirmer de positif à cet égard. HAMILTON (SIR JOHN), servit, en qualité de lieutenant-général dans l'armée anglaise, pendant la campagne de 1813 contre les Français. Le 10 novembre de la même année, il se montra avantageusement avec la division portugaise alors à ses ordres, sur les bords de la Nivelle. Le duc de Wellington le mentionna honorablement dans son rapport, pour avoir forcé des retranchemens, étant secondé par le lieutenant-général Henri Clinton, commandant la 6e division. HAMILTON (SIR), né dans la province de New-York, appartenait à une famille distinguée. Il entra au service dès sa première jeunesse, et se fit remarquer par beaucoup de courage et de sang-froid. Ami de la liberté et de l'indépendance des peuples, il se montra le partisan zélé de la révolution française. Il servait aux Etats-Unis d'Amérique en qualité de major, quand il fut accusé de crime de haute trahison, comme ayant été chargé par l'envoyé de France, M. Genet, de livrer aux Etats-Unis un corps de 5,000 hommes, qui devaient être embarqués sur les vaisseaux français, et employés dans la guerre contre les Anglais; il fut en conséquence arrêté dans les premiers jours de décembre 1793, et traduit en jugement par ordre du congrès. Ac

quitté et mis en liberté il vint à Paris, et l'assemblée nationale lui accorda, par un décret, le titre et les droits de citoyen français. Il semblait être attaché à sa destinée de périr malheureusement, car il fut tué par le colonel Burr, avec lequel il se battit en duel en 1804. On regretta en lui un patriote vertueux, et un excellent militaire. C'est assez faire son éloge que de dire que ses concitoyens voulurent, en 1806, lui ériger une statue.

HAMILTON (ÉLIsabeth), naquit dans une ville d'Irlande, appelée Belfast. Elle s'attacha de bonne heure à l'instruction, pour laquelle elle eut un goût tout particulier; elle a composé des romans et quelques autres ouvrages qui lui ont acquis de la réputation. En 1802, elle publia ses lettres sur les principes élémentaires de l'éducation, qui ont été traduites en français par L. C. Cheron, Letters on the elementary principles of education, 2 vol. in-8°. On avait pensé jusqu'alors que les savans pouvaient seuls s'occuper d'observations métaphysiques. Elisabeth Hamilton fait voir dans cet ouvrage, fruit de longues méditations, que les mères de famille peuvent également se rendre ces observations familières. Son ouvrage intitulé Letters on the formation ofthe religious and moral principles (Lettres sur la formation des principes religieux et moraux), imprimé en 1806, in-8°, fut composé pour l'aînée des demoiselles d'un gentilhomme écossais, demoiselles dont l'éducation lui était confiée. Elle a aussi donné des

1816, d'une maladie très-douloureuse dont elle mourut le 23 juillet de la même année. Les journaux anglais publièrent, après sa mort, une notice très-bien écrite sur sa vie littéraire.

instructions sur la pratique des devoirs religieux, dans deux ouvrages, dont l'un porte pour titre Exercises in religious knowledge, in-12, 1809; et l'autre, Popular essays, illustrating principles essentially connected with the improvement of the understanding, the imagination and the heart, 2 vol. in8°, 1813 (Recueil d'essais populaires tendant à former le cœur et l'esprit). Miss Hamilton regardant les personnes qui se livrent à l'enseignement, comme faites pour exciter un intérêt général, voulut assurer l'existence des institutrices en donnant le projet d'un établissement qui devait atteindre ce but, dans un écrit intitulé: Rules of the annuity fund for the benefit of governesses, in-4°, 1808, (anonyme). On ne voit pas que ce projet ait été exécuté. La production dans laquelle miss Hamil ton prouva le mieux la profonde connaissance qu'elle avait des mœurs de son siècle, et en général du cœur humain, fut: the Cottagers of Glenburnie (les Paysans de Glenburnie), 1808, in-8°. Elle dépeignit dans ce roman les mœurs des habitans de son pays, et surtout des campagnards écossais, avec une vérité telle que chacun d'eux pouvait s'y reconnaître. Ce petit ouvrage fut reçu favorablement en Angleterre et en Irlande, quoiqu'il présentât le tableau fidèle des défauts des deux peuples. Miss Hamilton est encore l'auteur d'une Vie d'Agrippine, épouse de Germanicus (Life of Agrippina, wife of Germanicus), 3 vol. in-8°, 1804. Cette femme, dont les ouvrages sont en général très-estimés, fut attaquée, en

HAMILTON (LADY MARY), fille de lord Melvil et Leven, un des 16 pairs d'Écosse, naquit à Édimburgh en 1737. Cette femme distinguée, sous le rapport de l'esprit et des avantages extérieurs; l'une des plus aimables et des plus belles personnes de la cour d'Angleterre, épousa en premières noces le docteur James Walker; elle eut pour second mari, Georges Hamilton de la Jamaïque. Devenue veuve, elle se livra à la littérature, où elle obtint des succès flatteurs; son imagination était brillante, et sa inorale pure et sévère. On lui doit : Munster's village, the Marchiones of Lawon, the Duchess of Crony, en anglais; et le duc de Popoli, en français. Ce dernier roman est écrit avec une élégance et un charme de style que l'on devait peu attendre d'une étrangère. Sa famille conserve un ouvrage ma. nuscrit, intitulé Marion, qui est peut-être son meilleur ouvrage. L'idée en est originale et heureuse. Marion est la jeune servante que Jean-Jacques Rousseau,dans un de ces momens d'oubli et de fièvre morale, qui préparaient son génie et qui devaient le rendre si grand, si bizarre, si malheureux, et si difficile à juger, accusa d'avoir dérobé le simple ruban que lui-même avait pris. L'auteur fait l'histoire de Marion, et suivant l'idée de Jean-Jacques, qui a dénoncé lui-même cette

faute avec tant d'amertume, et qui a pris plaisir à en montrer toutes les suites possibles; elle lui fait parcourir une longue route d'infortunes, causées par la seule faute du malheureux et timide Jean-Jacques. Une des filles de lady Hamilton, Isabella Hamilton, a épousé M. Jouy, de l'académie française; une autre a épousé le lieutenant-général, Paul Thiébault,

HAMILTON (SIR EDWARD), capitaine de la marine anglaise, entra fort jeune au service et se distingua par ses talens et sa bravoure. Une inflexible rigueur envers ses subordonnés, et qui dégénérait souvent en cruauté, obscurcissait des qualités trèsestimables. Au mois de janvier 1802, commandant la frégate la Trent, il fut accusé d'avoir agi tyranniquement envers son équipage, et d'avoir exercé plusieurs abus de pouvoir. Traduit devant une cour martiale, présidée par le vice-amiral Mitchell, il fut déclaré coupable et privé de son emploi. On remarqua que pendant la délibération de ses juges, la frégate l'Hermione, qu'il avait reprise sur les Français, entrait dans la rade de Portsmouth. Sir Edward n'en fut pas moins condamné, parce que l'on crut devoir donner quelque satisfaction aux matelots anglais qui, depuis longtemps, se plaignaient des traitemens cruels que plusieurs officiers leur faisaient éprouver. On craignit même à cette époque un sou. lèvement général des marins de grades inférieurs, qu'on parvint cependant à apaiser par quelques exemples, tels que la condamna

tion du capitaine Hamilton, etc.. Mais sa disgrâce ne fut pas de longue durée; au mois de juin de la même année, il fut rétabli dans son grade.

HAMILTON (ALEXANDRE), savant anglais, membre de la société asiatique de Calcutta, s'est rendu célèbre par une connaissance parfaite de la littérature indienne qu'il professe. Pendant son long séjour dans l'Inde, il n'a cessé de s'occuper de recherches précieuses dans toutes les bibliothéques des brahmanes. Après avoir visité, à Londres, la bibliothèque de la Compagnie des Indes et les collections des British museum, il se rendit à Paris pour compulser les manuscrits sanskrits de la bibliothéque nationale. Il fit ensuite en anglais un nouveau catalogue de ces manuscrits, dont la collection lui parut assez complète. M. Langlès à traduit ce catalogue en français. Il y a fait des additions considé rables, et a réuni dans le même volume, le catalogue des manuscrits bengalis qui se trouvent également dans la bibliothèque nationale, 1 vol. in-8", 1807.

a

HAMILTON (GAVIN), sortant d'une famille ancienne de l'Écosse, eut, dès sa jeunesse, du goût pour la peinture; il alla étudier cet art à Rome, et suivit les leçons d'Augustin Massuchi. On a de lui plusieurs tableaux, parmi lesquels on cite particulièrement ceux représentanti Achil le s'attachant au corps de Patrocle, et repoussant les consolations des chefs de l'armée grecque; 2° Andromaque pleurant la mort d'Hector; 3° Hélène et Paris. Il avait

une grande connaissance de la fable, et avait fait des études particulières des poètes et des historiens grecs et latins. Le goût avec lequel il choisissait ses sujets n'était pas un de ses moindres avantages. Le célèbre Cunégo a gravé presque tous ses tableaux. Il est l'auteur d'un ouvrage imprimé à Rome, en 1773, 1 vol. in-fol., portant pour titre: Schola italica picture. Ce volume contient 41 planches. Chargé de diriger les fouilles qui furent faites à Rome, à Tivoli, et dans plusieurs autres lieux de l'Etat romain, il découvrit différens monumens précieux de l'antiquité. Il habita presque toute sa vie à Rome, où il mourut en 1797. On assure que sa mort fut la suite de la frayeur que lui causèrent les Français, lors de leur première entrée en cette ville.

HAMILTON (ROBERT), étudia la médecine à l'université d'Édimbourg, ville où il naquit en 1721. Il fut d'abord attaché à la marine, fut ensuite employé à l'hôpital militaire de Port-Mahon, et, en 1748, il alla exercer la chirurgie dans la ville de Lynne, comté de Norfolk, où il fixa définitivement sa résidence. Il publia, en 1791, un Traité sur les écrouelles. En 1801, on donna ses Observations sur la fièvre de marais rémittente. Au commencement de ce dernier ouvrage se trouve une notice de sa vie. Robert Hamilton a aussi inventé différentes machines fort ingénieuses, particulièrement deux, dont l'une est destinée à la réduction des épaules disloquées, et la seconde un appareil au moyen duquel on peut

rapprocher les extrémités des os fracturés, et par ce moyen obvier aux inégalités et aux difformités qui pourraient être la suite de ces fractures. Le docteur Hamilton mourut le 9 novembre 1793.

HAMMER (LE CHEVALIER JOSEPH DE), interprète de la chancellerie aulique de Vienne, pour les langues orientales, correspondant de l'institut de France, et membre de l'académie de Goettingue. Ce savant laboricuxa publié un grand nombre d'ouvrages estimés. Il joint, à des connaissances aussi variées qu'étendues, un esprit tres-distingué. Il a étudié à fond l'arabe, le persan, le turc, le grec vulgaire, le français et l'anglais, et n'est pas moins instruit dans les langues anciennes. Il parle toutes ces langues, et a écrit dans plusieurs d'entre elles. M.de Hammer a été secrétaire de la légation autrichienne à Constantinople, et il a parcouru l'Asie-Mineure et l'Egypte. Parmi ses nombreuses productions, nous nous contenterons de citer les suivantes : 1° Ancient alphabets and hieroglyphic characters explained, avec le texte arabe et la traduction anglaise, in-4°, 1806, Londres. On trouve dans cet ouvrage l'explication de 80 alphabets anciens. 2o Encyclo-· pædische Uebersicht der wissenschaften des orients aus sieben`arabischen, persischen, and turckischen werchen übersetzt, 1804, Leipsick. On trouve des notions entièrement nouvelles sur les sciences cultivées par les Arabes, dans cet ouvrage, auquel la grande bibliographie de Hadjy-Khalfa a servi de base. 3° De l'influence exercée par le mahométisme, pen

« AnteriorContinuar »