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haute antiquité, dont la circonférence est de neuf aunes, et de l'espèce duquel il n'existe plus, à ce qu'on croit, que ce seul individu dans la Nouvelle - Espagne. Il fit plusieurs excursions dans ces contrées au commencement de l'année 1804, s'embarqua ensuite pour la Havane, passa de là à Philadelphie, séjourna, pendant quelque temps dans les États-Unis de l'Amérique septentrionale, traversa enfin l'Atlantique, et arriva en France après

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6 années honorablement ployées aux plus utiles travaux. M. de Humboldt, pendant ces longs voyages, au prix de fatigues excessives et à travers d'éminens dangers, a étendu ses recherches aux trois règnes de la nature, comme à toutes les branches de l'ordre physique et moral. Il a répandu de nouvelles lumières sur l'histoire naturelle de l'homme et sur celle du plus grand nombre des animaux de ces contrées. L'herbier qu'il a rapporté du NouveauMonde et qui se compose de près de 4000 espèces differentes, est le plus riche qu'on ait recueilli. Sa collection de minéraux offre le même intérêt. Il a rectifié la position géographique des points les plus importans des régions qu'il a parcourues, et en donnant les profils des sections verticales de tous les pays qu'il a visités, il a trouvé un moyen aussi nouveau qu'ingénieux de réunir sous un même point de vue les résultats de toutes ses observations topographiques et minéralogiques. Enfin la masse de renseignemens intéressans et de découvertes nouvelles qu'il a ajoutés à nos con

T. IX.

naissances, surpasse tout ce qui a été offert par aucun voyageur avant lui. Il se propose maintenant de visiter avec le même soin qu'il a mis à examiner et à faire connaître le Nouveau-Monde, les parties les moins connues de l'ancien. La haute Asie et particulièrement les Alpes du Thibet, dont un des pics surpasse, à ce qu'on croit, le Chimboraço de près de 3000 pieds, serait l'objet de ses premières investigations. M. de Humboldt a publié un grand nombre d'ouvrages. Les derniers l'ont été de concert avec M. Aimé Bonpland. Attachés par les liens de Ja plus étroite amitié, ces deux naturalistes sont convenus que leurs noms réunis paraîtraient à la tête de toutes leurs publications, et que les préfaces indiqueraient les parties que chacun aurait traitées en particulier. Il a paru à Paris, à Londres et à Hambourg, en 1805 et années suivantes, 1° Voyages aux régions équinoxiales du nouveau continent, pendant les années 1799, 1800, 1801, 1802, 1803 et 1804, 4 vol. in-4°; de nouvelles éditions en ont paru en 18141817, in-8°; 2° Vues des Cordilières et monumens des peuples indigènes de l'Amérique, 1811, 2 vol. grand in-folio avec figures; 3° Recueil d'observations astronomiques et de mesures exécutées dans le nouveau continent, 2 vol. in-4°. M. de Humboldt a pris les plus grands soins pour vérifier tous ses calculs; il a présenté au bureau des longitudes de France ses observations astronomiques sur les distances lunaires, et sur les éclipses des satellites de Jupiter, ainsi que près de 500 hau

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teurs barométriques qui ont été en outre calculées et vérifiées par M. Prony, d'après les formules de M. La Place. 4o Essai sur la géographie des plantes, ou tableau physique des régions équinoxiales, fondé sur des observations et des mesures faites depuis le 10 degré de latitude australe, jusqu'au 10me degré de latitude boréale, in-4°, avec un grand tableau. 5o Plantes équinoxiales recueillies Mexique, dans l'ile de Cuba, dans les provinces de Caracas, de Cumana, etc., 2 vol. in-fo; 6° Monographie des melastomes, 2 vol. in-fo; 7 Nova genera et species plantarum, 3 vol in-f°; 8° Recueil d'observations de zoologie et d'anatomie comparées, faites dans un voyage aux tropiques, 2 vol. in-4°; 9° Essai politique sur la NouvelleEspagne, 1811, 2 vol. in-4°, avec atlas, in-fol., ou 5 vol. in-8°, àvec fig.; 10° Ansichten der natur, Tubingen, 1808, in-8°, traduit en français sous les yeux de l'auteur par M. Eyriès, sous le titre de Ta bleaux de la nature, Paris, 1808, 2 vol. in-12. 11° De distributionė geographicâ plantarum secundum cali temperiem et altitudinem montium prolegomena, Paris, 1817, in-8°; 12° Sur l'élévation des montagnes de l'Inde, in-8°. M. de Humboldt a aussi présenté à l'académie des sciences en 1817, sa Carte du fleuve de l'Orénoque, qui offre la jonction de ce fleuve avec celui des Amazones, par les eaux intermédiaires du Rio-Negro. Le célèbre d'Anville avait déjà devi-' né cette confluence, qui se trouve maintenant reconnue. M. de Humboldt a aussi, de concert avec M. Gay-Lussac, fait diverses

expériences magnétiques. Ils ont vérifié par un travail fait en commun, la théorie de M. Biot sur la position de l'équateur magnétique, et ils ont reconnu que les grandes chaînes de montagnes et même les volcans en éruption, n'avaient point d'influence sensible sur la force magnétique. Ils ont reconnu de plus que celte force diminuait progressivement à mesure qu'on s'éloignait de l'équateur. On s'est empressé de publier en plusieurs langues des relations des voyages du baron de Humboldt, mais il a désavoué ces éditions auxquelles il n'a point participé. Les ouvrages cités cidessus sont les seuls reconnus par lui. Il prépare encore la publication d'un grand ouvrage de géologie et de physique générale. Le roi de Prusse vient, en dernier lieu (1822), de se faire accompagner au congrès de Vérone par cet illustre voyageur, et a visité avec lui Venise, Rome et Naples.

HUNT (HENRY), un des chefs du parti demagogique en Angleterre, ou autrement dit des réformateurs radicaux, est issu d'une famille respectable, et possède une fortune indépendante. Il s'est acquis une grande célébrité par ses virulentes sorties contre le ministère anglais, et ses discours populaires en faveur des parlemens annuels, de l'universalité des suffrages et de la réforme radicale. Hunt possède les qualités propres au rôle qu'il a adopté: une audace et une ténacité que rien ne peut vaincre, une voix sonore, grande facilité pour l'invective, et une éloquence assez grossière, il est vrai, mais par cela même plus

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à la portée de ses auditeurs ordinaires. Il a parcouru presque toutes les grandes villes de l'Angleterre pour y proclamer ses principes, et il s'est fait parmi le peuple un grand nombre de partisans. En 1816, il fut élu président d'une assemblée tenue sur la place du palais de Westminster etil proposa comme second article de l'arrêté de l'assemblée, la suppression des folles dépenses du gouvernement pour des places inutiles, pour des salaires exorbitans, pour une liste civile dévorante et insatiable, pour la bande des mercenaires de la cour dans la chambre des communes, pour l'organisation d'un corps de pillards réguliers dits sinecuristes, et d'une énorme armée permanente. A la suite de la fameuse assemblée de Spafields, dont il était le principal meneur, le peuple le chargea de rédiger et de présenter une pétition au prince-régent. Cette pétition fut en effet remise par Hunt à lord Sydmouth, qui l'informa que le prince-régent l'avait reçue. En 1817, Hunt cut une querelle violente avec le maître d'un hôtel garni. Cette af faire devint bientôt publique; les journaux s'en emparèrent et l'exploitèrent suivant leur couleur. Quelque temps après, ayant été insulté par un nommé Dowling, il le défia publiquement au combat du pugilat (boxing), et, sur son refus, il l'accabla d'injures et de menaces. Dowling porta plainte devant les tribunaux, et Hunt fut condamné à une amende. Aux éléctions de 1818, il fut présenté comme candidat au parlement, mais il ne réunit qu'un petit nom

bre de suffrages. En 1819, Hunt se rendit à une assemblée populaire dans la ville de Manchester; il y fut accueilli avec l'enthousias me le plus vif et porté en triomphe par le peuple. Il assista à un banquet splendide ordonné en son honneur, et le soir il se rendit au spectacle avec quelques-uns de ses amis; mais ayant refusé de se lever et d'ôter leurs chapeaux pendant que l'orchestre jouait l'air national God save the King, ils furent maltraités et expulsés de la salle par quelques officiers de cavalerie eu garnison à Manchester. Hunt se hâta de traduire devant les tribunaux les auteurs de ces violences. Peu de temps après, il fut lui-même mis en cause pour des discours séditieux, condamné à 2 ans et demi de détention, et enfermé dans la prison d'Ilchester. Ayant à se plaindre des mauvais traitemens que lui avait fait éprouver le geôlier, il adressa, du fond de cette prison même, ses plaintes à un tribunal qui, les ayant jugées fondées, prononça la destitution du geôlier. On a même depuis ordonné la démolition de la prison d'Ilchester, l'une des plus insalubres de l'Angleterre. Hunt a recouvré la liberté au mois de novembre 1822. Le peuple s'est porté en foule à sa rencontre dans toutes les villes où il a passé, dételant les chevaux de sa voiture pour la traîner. Des habitans du comté de Sommerset lui ont offert un magnifique vase d'argent avec une inscription flatteuse. L'emprisonnement de 2 ans et demi qu'il a subi n'a fait qu'ajouter encore à sa popularité; et déjà Hunt a manifesté l'inten

tion de se proposer comme candidat aux prochaines élections pour la chambre des communes. HUNT (JAMES-HENRY-LEIGH), fils d'Isaac Hunt, réfugié américain, naquit en 1784, et fut élevé à l'hôpital de Christ à Londres. Sorti de cet établissement, il exerça d'abord la profession de procureur: quelque temps après il obtint un emploi du gouvernement; mais il se démit de cette place en 1809, pour établir un journal d'opposition intitulé The Examiner (l'Examinateur). Cette feuille périodique, dont la publication n'a pas été interrompue, est à la fois littéraire et politique, rédigée avec un talent très-distingué, et contenant des articles spirituels et piquans. Elle compte un grand nombre de lecteurs dans les TroisRoyaumes. Mais, M. Hunt s'étant un jour permis une attaque directe contre le prince-régent, il fut mis en prison et y resta long-temps. Ce jeune écrivain a publié en outre différens ouvrages estimés; les principaux sont: Juvenilia, ou Poëmes écrits entre les âges de 12 et de 16 ans, 1801, in-12; sur la folie et le danger du Methodisme, 1809, in-8°; Réponse du réformiste à l'article sur l'état des partis dans l'Edinburgh-Review, 1810, in-8°; The Reflector (le Réflėchisseur), ouvrage périodique, n° 1, 1810; Essais critiques sur les acteurs des théâtres de Londres, 1808, in-8°; Contes classiques, choisis dans les ouvrages des auteurs les plus distingués, 5 vol. in-12; la Fête des poètes et autres pièces, 1814, in- 12. On

annonce en ce moment (1822) un nouvel écrit périodique, qui aura pour titre le Libéral, dont M. Hunt sera le rédacteur en chef, et auquel lord Byron doit fournir des articles.

HUNTER (HENRY), écrivain et prédicateur écossais, naquit à Culross, dans le comté de Perth, en 1741. Il s'adonna dès son jeune âge à la littérature sacrée, et devint bientôt un des plus célèbres prédicateurs de l'Angleterre. Il fut pendant 31 ans desservant de la congrégation presbytérienne de London - Wall. Hunter possédait parfaitement les langues française et allemande; il publia des traductions fort estimées d'Euler et des Études de la nature de Bernardin de Saint-Pierre. Plein d'admiration pour Lavater, il se rendit à Zurich, et séjourna quelque temps auprès de lui. Il traduisit en anglais la Physiognomonie de Lavater, qu'il fit imprimer à Londres avec le plus grand luxe typographique. Cet ouvrage, enrichi de belles gravures, est d'une exécution parfaite, et l'exemplaire s'en vend 40 guinées. Quand Hunter apprit la mort funeste du théosophe helvétien ( blessé d'un coup de baïonnette, dans une rue de Zurich, par un soldat ivre ), il en ressentit la plus vive douleur, et composa un poëme en son honneur. Hunter a publié, en outre, un volume de Sermons; un Voyage en France, en Allemagne, en Hongrie et en Turquie, en forme de lettres à une dame; les traductions des Voyages de Sonnini en Egypte, de laVie de l'impératrice Catherinell,

de Castera; et des Lettres d'Euler à une princesse d'Allemagne. Il est mort à Bristol, le 27 octobre 1802.

HUNTER (ALEXANDRE), médecin anglais, naquit à Édimbourg en 1733, et, après avoir étudié son art sous les médecins les plus habiles de l'Angleterre et de la France, il exerça successivement dans plusieurs villes de sa patrie. Il avait fait surtout de profondes recherches sur l'aliéna tion mentale, et il publia un ou vrage estimé, intitulé Essais sur des cas de démence. C'est lui qui donna le plan de l'hospice des aliénés à York; il devint médecin de cet établissement. I concourut aussi à la formation d'une société d'agriculture dans la même ville, et publia, sous le titre d'Essais géorgiques, les travaux de cette société. Il était membre des sociétés royales de Londres et d'Édimbourg. M. Hunter est mort à York, âgé de 80 ans, le 17 mai 1809.

HUNTER (RACHEL, MISTRISS), née en Angleterre, avait épousé un riche négociant portugais, dont elle devint veuve, jeune encore. Se livrant alors à la culture des lettres, elle a publié les ouvrages suivans: Letitia, ou le château sans spectres, 4 vol. in12, 1801; Histoire de la famille Grubthorpe, 3 vol. in-12, 1802; Lettres de mistriss Palmerstone à sa fille, 3 vol. in-12, 1803; le Legs inaltendu, 2 vol. in-12, 1804; Poésies, in-8"; les Amusemens des génies, in- 4o, 1805; lady Maclairn, ou la Victime de la scélératesse, 4 vol. in-12, 1806; Annales d'une famille, ou la Sa

gesse mondaine, 3 vol. in-12, 1807; la Maitresse d'école, conte moral, 2 vol., 1810. Ces différens ouvrages sont écrits avec facilité, et se distinguent par une morale pure. Mistriss Hunter est morte à Norwich, en 1813.

HUNTER (JOHN), frère du célèbre chirurgien et anatomiste anglais William Hunter, naquit, en 1728, à Longcalderwood en Écosse, d'une famille peu aisée. Son éducation fut entièrement négligée, et à l'âge de 20 ans, il savait à peine lire. Il se disposait à entrer au service militaire; mais son frère William Hunter, qui joaissait déjà d'une réputation avantageuse, l'appela auprès de lui, et lui reconnaissant les plus heureuses dispositions, ne négligea rien pour les développer. Les progrès de John Hunter furent extraordinaires. Il contribua puissamment aux utiles travaux de son frère, et fit bientôt lui-même d'importantes découvertes dans plusieurs branches de la chirurgie, et surtout. en anatomie comparée. S'attachant particulièrement à cette dernière science, il forma une collection précieuse en ce genre, et disséqua un grand nombre d'animaux tant indigènes qu'étrangers, qu'on lui envoyait de toutes parts. Il se plaisait aussi à étudier les mœurs et les habitudes des animaux féroces, et il entretenait une ménagerie à cet effet. Il démontra l'existence des vaisseaux lymphatiques chez les oiseaux, et perfectionna plusieurs grandes opérations chirurgicales, entre autres, celle de l'hydrocèle. On lui doit aussi un nou

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