Imágenes de páginas
PDF
EPUB

parti des députés qui se pressaient autour de lui les hideux. La chambre de 1815, dont la marche commençait à devenir alarmante pour l'autorité, fut dissoute, comme on sait, par l'ordonnance du 5 septembre. M. Hyde avait déjà été éloigné et envoyé, en qualité de ministre plénipotentiaire de France, près des États-Unis d'Amérique. Il reçut en même temps du roi le titre de comte, et quel

ICHON (PIERRE-LOUIS), était, lors de la révolution, supérieur de la maison de l'Oratoire à Condom, et comme beaucoup de ses confrères il s'en montra le chaud partisan. Son patriotisme l'ayant fait nommer, en 1791, membre de l'assemblée législative par le département du Gers, il vota avec le côté gauche, et quoiqu'il abordât peu la tribune, il se fit néanmoins remarquer par un discours très-animé contre les prêtres insermentés, auxquels il attribuait les troubles qui agitaient la France, et demandait qu'ils fussent tenus de prêter leur serment civique, sous peine d'être privés de la moitié de leur traitement, à moins qu'ils ne préférassent sortir de France, auquel cas il leur serait payé en entier. Nommé par le même département à la convention, il tint la même conduite, et fut un de ceux qui, à la société des Jacobins, dont il était membre, provoquèrent la mise en jugement de Louis XVI. Tou

[ocr errors]
[merged small][ocr errors]

tefois il ne prit pas une part bien active aux démêlés qui eurent lieu entre la Montagne et la Gironde, bien qu'il penchât pour le premier parti, et ne partagea pas les excès si funestes pour la liberté, auxquels se livra cette coupable faction. Il était en mission à Bordeaux, lors de l'arrivée des événemens du 31 mai 1793, et de l'indignation générale qu'elle excita dans cette ville; cependant son caractère de député y fut assez respecté pour qu'on lui permît de retourner à Paris, malgré l'opposition de quelques citoyens. Il fut inculpé par Barrère, au sujet de la conduite d'un de ses délégués nommé Fournier; et depuisla fin de la session de la convention, ayant disparu de la scène politique, il se trouvait inspecteur de la loterie à Senlis en 1814; place qu'il perditau second retour du roi.

IDIAQUEZ (FRANÇOIS-SAVERIO DE), grand d'Espagne de première classe, jésuite, est né à Pampelune, le 24 février 1711

Après avoir fait ses études à Bordeaux, chez les jésuites de cette ville, il se rendit à la cour de Madrid, où ses belles qualités le firent accueillir des personnages les plus distingués. Les impressions qu'il avait reçues chez les PP. de la compagnie où il avait fait ses études, l'avaient tellement dominé, qu'à l'âge de 21 ans il prit la résolution de renoncer à ses grands biens et à ses titres en faveur d'un frère puîné, et d'entrer dans la société des jésuites. Il s'y distingua par ses vertus et sa science, et, après avoir professé les humanités, la philosophie et la théologie, il parvint aux premières dignités de son ordre. Lorsque le bref de suppression de la compagnie de Jésus fut prononcé, en 1773. par le pape Ganganelli, il se retira à Bologne et mourut à Bertaglia, lieu peu distant de cette ville, le 1 septembre 1790. Le P. Idiaquez est auteur d'ouvrages pieux et estimés, et a traduit du français en latin les Pensées chrétiennes du P. Bouhours.

IETZELER (CHRISTOPHE), architecte suisse, est né à Schaffhouse, en 1734. Il embrassa d'abord la profession de son père qui était pelletier; mais porté pour les mathématiques, il quitta bientôt son métier, se rendit à Berlin, où il eut l'avantage de profiter des leçons de l'illustre Euler. Après avoir voyagé dans différentes contrées de l'Europe, il revint dans sa patrie et fut nommé architecte de la ville. La chaire de mathématiques au gymnase de Schaffhouse étant ensuite venue à vaquer, Ietzeler l'obtint et la rem

plit avec distinction jusqu'à sa mort, arrivée en 1791. Il est auteur de la Description du nouveau pont de Schaffhouse, et du Plan d'une maison des orphelins, à la fondation de laquelle il avait employé la plus grande partie de sa fortune, et dont il fut administrateur gratuit pendant qu'il vécut, ce qui est le plus bel éloge que l'on puisse faire de ce savant artiste.

IFFLAND (AUGUSTE - GUILLAUE), célèbre acteur et auteur dramatique allemand, né à Hanovre, le 19 avril 1759. Són goût pour le théâtre se manifesta dès son enfance, et une représentation de tion de la Rodogune de Corneille fit une si vive impression sur ses organes, que ses parens ne voulurent plus, que très-rarement, le mener au spectacle. Mais rien ne put vaincre cette inspiration de la nature qui le portait au théâtre; et comme son père lui avait déclaré qu'il ne souffrirait pas qu'il se fit comédien, il s'évada de la raison paternelle pour aller débuter à Gotha, en 1777. Le poète Gotter, qui habitait alors cette ville, frappé des dispositions du jeune acteur, plut à le former par ses conseils, et ffland fit des progrès si rapides, qu'il ne tarda pas à être choisi pour faire partie de la troupe de l'électeur-palatin, qui tenait une cour splendide à Manheim, et qui protégeait particulièrement les talens propres à donner du relief à son théâtre, un des mieux dirigés de l'Allemagne. Iffland en devint le princi-* pal ornement. Aspirant à tous les genres de gloire qui peuvent s'obtenir sur la scène, il ne se

se

borna pas à être excellent acteur; il enrichit bientôt le théâtre d'une foule de ses propres compositions, et devint un des auteurs dramatiques les plus estimés de son temps. Il débuta dans cette nouvelle carrière, par la tragédie d'Albert de Thurneisen, qui fut accueillie avec faveur du public, enchanté déjà du talent original que déployait l'auteur dans ses différens rôles. Les productions d'Iffland se succédèrent avec rapidité pendant plusieurs années sur le théâtre de Manheim, et, en 1790, il donna Frédéric d'Autriche, pour le couronnement de l'empereur Léopold II. Cette pièce lui mérita la bienveillance du prince, qui chercha à diriger sa plume contre l'esprit d'indépendance qui commençait alors à faire quelques progrès en Allemagne. La pièce des Cocardes fut le fruit de l'inspiration impériale. Mais la guerre de la révolution devait bientôt mettre fin aux représentations des farces anti- révolutionnaires; et les Français s'étant rendus maîtres de Manheim, Iffland se réfugia à Weimar, et ob. tint de nouveaux succès dans cette ville, qui passe à juste titre pour une des plus éclairées de l'Allemagne. Le roi de Prusse l'attira ensuite à Berlin, où il lui confia la direction des spectacles de la cour. Iffland mourut dans cette capitale, le 20 septembre 1814. Cet écrivain était recommandable non-seulement par ses talens, mais encore par ses qualités personnelles. La plupart de ses pièces sont du genre du drame. Les admirateurs enthousiastes des talens d'Iffland, lui

décernèrent le surnom de Molière de l'Allemagne. Il avait de commun avec le créateur de la comédie française, d'être en même temps acteur et auteur. Mais il y a bien loin des admirables conceptions dramatiques du premier, aux légères esquisses de son successeur. Le théâtre d'Iffland se compose de plus de 20 volumes. Il a encore publié plusieurs écrits remarquables sur la partie théorique de son art, et principalement sur la déclamation. «Il n'y a pas, dit M. » de Stael, un accent, un geste, » dont Iffland ne sache trouver »la cause en philosophe et en ar»>tiste. »>

IGNARRA (L'ABBÉ NICOLAS), savant antiquaire napolitain, né à Pietra-Bianca, près de Naples, le 21 septembre 1728. Après avoir fait ses premières études chez son oncle qui était curé, il alla se perfectionner au collège du séminaire dit Urbano. Il devint habile dans la littérature et les sciences, et à l'âge de 20 ans, il fut chargé d'enseigner la langue grecque et la poésie aux élèves du même séminaire. Lorsque Charles III créa l'académie Herculanèse en 1755, Ignarra fut un des 15 premiers membres qu'il choisit. En 1763, on le nomma pour remplacer Mazzocchi dans la chaire de l'université royale, destinée à l'interprétation de l'Écriture sainte, et, en 1771, il devint professeur en chef. En 1782, il fut nommé directeur de l'imprimerie royale, et 2 ans après précepteur du prince héréditaire, François de Bourbon; enfin, en 1794, Ignarra fut promu à un canoni

[ocr errors]
[ocr errors]

cat de la cathédrale de Naples. Doux et affable, il sut se concilier la bienveillance et l'estime non-seulement de la cour, mais des personnages les plus illustres de son pays et de l'étranger. Sa modestie lui fit refuser l'archevêché de Reggio, qui lui avait été offert. A l'âge de 70 ans il avait perdu tout-à-fait la mémoire, au point de ne plus se ressouvenir du nom de ses parens, de ses amis, et des titres de ses livres. Il est mort à l'âge de 80 ans. Ses ouvrages les plus importans sont: 1 De palæstra neapolitanâ commentarium, Naples, 1770; 2° Doctissimi Mazzocchi vita, Naples, 1778; 3° De fratriis neapolitanis, ouvrage dans lequel il démontre péremptoirement, contre l'avis de Reinesie, de Vandale, de Fabretti et de Martorelli, que les anciennes associations, appelées Fratriæ, n'étaient point des confréries religieuses, mais des sociétés politiques établies chez les Grecs; 4° Opusculi, Naples, 1807. Ce volume se compose de dissertations, d'inscriptions, de vers latins, et de lettres à divers personnages.

IMBAULT (J. J.), professeur et éditeur de musique, est né à Paris, le 9 mars 1753. Il n'avait pas encore atteint sa onzième année, lorsque GAVINIES (voyez ce nom) le prit en amitié et lui donna des leçons de violon. M. Imbault devint un de ses meilleurs élèves comme violoniste. Il débuta aux concerts de l'école gratuite de dessin, en 1770, à l'â– ge de 17 ans, et produisit assez de sensation pour que M. de Sartine, alors lieutenant - général de

police, qui aimait et protégeait les arts, lui accordât le droit de nommer à une place dans cette éco. le. Il parut avec le même succès au concert spirituel et au concert olympique. Ce professeur eut l'honneur d'exécuter trois fois devant la reine Marie-Antoinette, les symphonies concertantes de Viotti, concurremment avec l'auteur lui-même. M. Imbault est un des éditeurs de musique qui se font un devoir de donner des éditions remarquables par leur beauté et leur correction. On lui doit, entre autres, le Traité de la fugue et du contre-point de Marpurg, l'Ecole d'orgue par J. Martini, les méthodes de violoncelle par Tillière, Bréval et L. Duport, cinquante-six quatuors d'Haydn,qu'il donna en 1808. Il a fait graver plusieurs quintetti manuscrits de Boccherini. On doit citer, à la louange de M. Imbault, la tendre et constante reconnaissance qu'il eut ponr son maître. En 1800, quelque temps avant la mort de Gaviniès, il donna deux concerts au bénéfice de ce grand maître. Gaviniès, pour lui témoigner combien il était sensible à cet attachement, lui fit cadeau de son portrait peint par P. Guérin. Les auteurs du Dictionnaire historique des musiciens rapportent que M. Lesueur, directeur de la musique et de la chapelle de l'e.npreur Napoléon, qui estimait le talent et les qualités personnelles de M. Imbault, le nomma, en 1810, membre de la chapelle de ce prince.

IMBERT (BARTHÉLEMY), naquit à Nîmes en 1747, et vint à Paris, au sortir du collège, pour y cul

tiver les lettres, dont il avait puisé le goût dans les bons modèles. Dorat était alors le poète à la mode. Séduit par le faux éclat du style de ce bel-esprit, Imbert le prit pour modèle dans les poésies légères qu'il publia d'abord. Bientôt il fit mieux et publia le Jugement de Pâris. Ce poëme fit prendre de ses talens une opinion flatteuse. Une versification é légante distingue cette composition, et les hommes de goût pensèrent que si l'auteur se livrait à l'étude, au travail, et se tenait en garde contre cette extrême facilité qui dégénère presque tou jours en une abondance stérile, il pourrait un jour produire des ouvrages dignes de plus d'estime. On le loua pour l'encourager; on le perdit. Préférant des succès de salon aux succès du cabinet, il travailla avec une extrême rapidité, s'essaya dans tous les genres, et ne fut supérieur en rien. Tragédies, comédies, poëmes, sonnets, épîtres, épigrammes, etc., etc., il fit de tout. Le Jugement de Paris, qu'on relit quelquefois, et le Jaloux sans amour, coinédie en 5 actes en vers libres, que le jeu des acteurs fait valoir, voilà les seuls titres réels sur lesquels repose sa gloire. Cette même pièce, jouée pour la première fois sans succès en 1781, fut reprise quelques années après, et fut mieux accueillie. Cependant, au jugement de La Harpe, « Cette » comédie n'est autre chose, pour »l'intrigue, que le Préjugé à la » mode de La Chaussée, très-gau»><chement retourné; et les vers et >> le dialogue sont bien le plus » mauvais jargon, et le plus insi

pide enfantillage qui puissent >> attester les derniers progrès du » mauvais goût. » Imbert osa miême aborder la scène tragique; il fit représenter, en 1789, Marie de Brabant. Cette pièce n'est pas dénuée de beautés. On y trouve des scènes touchantes et des vers heureux; elle obtint quelques succès, malgré la sévérité avec la quelle on l'accueillit d'abord. II eût mieux fait sans doute, s'il n'avait pas été enlevé aux lettres par une mort prématurée. Imbert était doué du caractère le plus égal et de l'humeur la plus facile. Il mourut, dans un état voisin de l'indigence, le 23 août 1790. Outre les ouvrages que nous avons cités, et quelques autres qui ont échappé à nos recherches, il a publié : 1 Fables nouvelles, Paris, in-8°, 1773; 2° Historiettes, ou Nouvelles en vers, Paris, in-8°, 1774; 3* les Egaremens de l'amour, ou Lettres de Fanelli et de Milfort, roman, Amsterdam, 2 vol. in-8°, 1776; 4° Lectures du matin et du soir, ou nouvelles Historiettes, Paris, 2 vol in-8°, 1782-1783. Ce recueil de petites productions en prose a été traduit en allemand. 5° Lectu res variées, ou Bigarures littéraires, contes en prose, Paris, 1783, in-8°; 6° Choix de Fabliaux mis en vers, Paris, 1788, 2 vol. in-12; le Jaloux malgré lui, comédie en 3 actes et en vers, inférieure sous tous les rapports au Jaloux sans: amour; 8° les Rivaux, comédie en 5 actes, sifflée à la première et unique représentation, et non imprimée; 9° Marie de Brabant, tragédie; 10° l'Inauguration du Theatre-Français, pièce à tiroir en acte et en vers; 11° Ga

« AnteriorContinuar »