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conservé l'air farouche qu'on lui avait connu de son vivant. Plusieurs de ses compagnons qui ne périrent pas dans ce combat, furent jugés militairement et fusillés à Bruxelles. Tout ce qui put s'échapper disparut entièrement. Jacquemin portait sur la poitrine une croix en sautoir, qu'il se vantait d'avoir reçue du gouvernement autrichien.

JACQUEMINOT (JEAN-JACQUES-IGNACE), naquit à Naives, près de Bar-le-Duc, en 1754. Il exerçait à Nanci la profession d'avocat avant la révolution, dont il se montra le partisan, mais avec assez de prudence pour ne jamais se compromettre. Le département de la Meurthe, où il avait exercé quelques fonctions, le nomma député au conseil des cinq-cents en 1797. Il s'occupa de l'administration intérieure, fit quelques rapports sur cet objet, vota l'impôt sur le sel, et s'opposa constamment à la liberté de la presse. Jusqu'au 18 fructidor, il parut lié avec le parti de Clichy, dont on l'appelait le tambour-ma jor; mais il s'en sépara à propos pour s'attacher au directoire, et se déroba ainsi aux proscriptions de cette journée. Ce député avait un tact adinirable pour juger la disposition des esprits; il prévit les événemens des 18 et 19 brumaire an 8, et fut assez heureux pour s'y associer. Immédiatement après ces deux journées, il fut nommé membre et président de la commission intermédiaire qui remplaça alors le conseil des cinq cents, et reçut ainsi la récom pense de son entier dévouement à la personne du général Bonaparte.

Dès que le consulat fut institué, Jacqueminot devint membre du sénat-conservateur. Napoléon le nomma, en 1804, titulaire de la sénatorerie de Douai. Il est mort à Paris, le 13 juin 1813. Son fils, colonel, montra dans toutes les circonstances autant de talent que de bravoure, et un attachement inviolable à son pays.

JACQUES (LE Baron de Saint-), ancien secrétaire du duc d'Enghien. Logé dans une maison voisine de celle qu'habitait ce prince à Ettenheim, en 1804; né consultant ni son âge, ni ses forces affaiblies par la maladie, il sortit à demi vêtu de chez lui, á la première nouvelle qu'il reçut que la maison de ce prince était envahie par une troupe armée. Ne pouvant pas seul venir à son secours, il envoya son domestique à l'église pour sonner le tocsin; mais il en fut empêché par un piquet qui l'occupait et qui le repoussa en le maltraitant. N'ayant pu mettre le prince à l'abri de ce coup de main, il voulut du moins partager son sort et l'accompa gner; cette faveur lui fut d'abord refusée, mais ses instances réitérées la lui firent enfin obtenir, et il suivit le prince à Strasbourg, et de cette ville à Paris. La, il fut séparé et mis en prison, où il était encore plusieurs années après. Enfin, après une longue captivité, il a trouvé le prix de son dévouement par l'accueil affectueux qu'il a reçu des parens de ce prince infortuné. Les titres de baron et de chevalier de SaintLouis lui ont été conférés par le roi.

est encore actuellement attaché à la maison du prince de Conde.

JACQUES (MATHIEU-JOSEPH, ABBÉ), professeur de théologie, naquit à Arc, près de Salins, dé partement du Jura, le 27 octobre 1736. Après avoir terminé ses études et reçu les ordres, il fut nommé professeur de philosophie et de mathématiques au collége de Lons-le-Saulnier. Vers 1763, il remporta au concours la chaire de mathématiques établic au collège de Besançon. Dès la première année, il fit parvenir à d'Alembert l'exposé d'une découverte sur les propriétés des curvilignes. Le célèbre géomètre dit à M. Bergier, qui avait servi d'intermédiaire à cette communication: « Je ne croyais pas >> qu'on trouvât en province des » mathématiciens de cette force. » L'abbé Jacques devint successivement associé et titulaire de l'académie de Besançon, et succéda au savant abbé Bullet, dans la chaire de théologie de l'université de cette ville. L'abbé Jacques n'adopta point les principes de la révolution. Il partit pour la Suisse en 1791, et eut le malheur de ne trouver que la misère et les fatigues, sur une terre où il sollicitait l'hospitalité et les moyens honorables de gagner sa vie. Il trouva cependant enfin, à Fribourg et à Munich, les moyens de s'occuper utilement. I fut chargé de quelques éducations particulières. Après le concordat de 1801, il reutra en France et se fixa à Paris. En 1810, quoique âgé de 74 ans, il sollicita et obtint la chaire de professeur de la Faculté de théologie de Lyon; il en remplit les fonctions jusqu'à l'époque de sa mort, arrivée le 16

T. IX.

février 1821. Outre différens ouvrages théologiques en latin, il a publié : 1° Preuves convaincantes de la vérité de la religion chrétienne, en forme de dialogue à la portée de tout le monde, 1" édition, en Suisse, 1793; 2 édition, 1804, Paris; 3 édition, 1812, Dôle. La première édition a cela de particulier, qu'elle renferm l'essai d'une réfutation des principes de l'église constitutionnelle. Les opinions de l'abbé Jacques s'étaient sans doute bien modifiées, puisqu'il ne jugea pas à propos de soutenir sa doctrine en réimprimant la Réfutation de la première édition. 2° Nouvelle Grammaire allemande, avec un petit dictionnaire français -allemand; plusieurs éditions, Strasbourg et Paris. On rapporte qu'il avait appris par cœur, non-seulement la grammaire de Gottsched, mais encore l'énorme dictionnaire de la langue allemande, en 2 gros vol. in-4o; et à quelque ligne de ces deux livres qu'on le mit, il continuait sans manquer ni déplacer un mot. 3° Élémens de la grammaire française, Paris, 1804, in-12; 4° Moyens de doubler au moins les progrès de la langue latine, Paris, 1804, in-12; 5° Démonstration simple et directe des propriétés des parallèles rencontrées par une sécante, Paris, 1804, in-8°; 6° la Logique et la Metaphysique rappelées à leurs principes, Paris, 1805, in-12; 7° les Traits les plus intéressans de l'histoire ancienne et de l'histoire moderne, tirés des meilleurs auteurs, Justin, Cornélius-Népos, Quinte-Curce, César, Salluste, Tite-Live, etc., liés par des som

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maires des autres faits historiques, que, tant la végétation y est bel 2 vol. in-12; 8° Grammaire ita- »le et imposante. L'illusion est lienne; elle n'a point été publiée. »d'autant plus complète, qu'au JACQUIN (NICOLAS-JOSEPH ), >> milieu des palmiers, des bamcélèbre botaniste et médecin al- >>bous et des cannes à sucre volemand, naquit à Leyde, en fé- »>lent les oiseaux du tropique.› vrier 1727, et mourut dans sa 90° On doit à Jacquin la description année, le 24 octobre 1817; il a- de ces jardins, et celle du jardin vait été fait baron, en 1806, et de l'université de Vienne, dont la décoré de la croix de Saint-Étien- direction lui avait été confiée. ́ne; il a occupé, jusqu'à sa mort, Son activité lui permettait de sufla place de conseiller des mines fire, non-seulement à ses nomet des monnaies. L'académie des breux travaux comme botaniste sciences de Paris le comptait par- et comme professeur de cette mi ses membres correspondans, science à l'université, mais encoet il appartenait à la plupart des re d'exercer la médecine avec la corps académiques de l'Europe. réputation d'un homme habile et Jacquin avait acquis et justifiait savant. On lui doit les ouvrages ces titres par les nombreux servi-suivans: 1o Enumeratio systematices qu'il a rendus à la science, et par une vie toute laborieuse. S'étant rendu à Vienne, sur les instances de son compatriote Van Swieten, l'empereur François Ier, qui fut informé de son mérite, le chargea d'aller en Amérique recueillir des végétaux pour ses jardins de Vienne et de Schoen-8°, 1762; 3° Selectarum stirpium brunn. Jacquin partit en 1754, et parcourut les Antilles, depuis la Jamaïque et Saint-Domingue jusqu'à Curaçao. Après une absence de 6 ans, il revint à Vienne, possesseur d'une belle et rare collection de plantes, qu'il décrivit et dessina avec le plus grand soin. Les jardins de Vienne et de Schoen- brunn, enrichis des productions apportées par Jacquin, passent pour être des plus beaux de l'Europe, et ont fait dire à un voyageur qui les avait plusieurs fois visités : « En entrant dans ces ser-, »res, les plus vastes qui existent, on pourrait facilement se croire transporté au milieu de l'Améri

ca plantarum quas in insulis Caribæis vicinâque America continente detexit novas aut jam cognitas emendavit, Leyde, vol. in-8°, 1760; 2° Enumeratio stirpium plerarumque quæ sponte crescunt in agro Vindobonensi et in montibus adjacentibus, Vienne, 1 vol. in

americanarum Historia, Vienne, 1 vol. in-fol., 1763, avec 183 figures dessinées par l'auteur, ouvrage plusieurs fois réimprimé; 4° Observationes botanica, Vienne, 1764-1771, 4 vol. in-fol., avec figures; 5° Index regni vegetabilis, qui continet plantas omnes quæ habentur in Linnæi systematis editione novissima duodecimâ, Vienne. 1770, 1 vol. in-4°; 6o Hortus botanicus vindobonensis, seu plantarum rariorum in illo cultarum descriptio, Vienne, 1770-1776, 3 vol. in-fol. avec figures; 7° Floræ austriacæ, sive plantarum selectarum in Austria archiducatu sponte crescentium icones ad vivum colorate

et descriptionibus ac synonymis illustrata, Vienne, 1773-1778, infol. avec 500 planches; 8° Miscellanea austriaca ad botanicam, chemiam et historiam naturalem spec. tantia, Vienne, 1778-1781, 2 vol. in-4° avec figures; 9° Icones plantarum rariorum, Vienne, 17811795, 3 vol. in-fol. avec figures; 10° Ecloga plantarum rariorum aut minus cognitarum, etc., 40 planches; 11° Collectanea ad botanicam, chemiam et historiam naturalem spectantia, Vienne, 17861796, 5 vol. in-4°; 12° Oxalis monographia, Vienne, 1774, 1 vol. in-4°; 13° Pharmacopea austriaca provincialis emendata, Vienne, 1794, in-4°; 14° Plantarum rariorum horti Cæsarei Schonbrunnensis descriptiones et icones, Vienne, 1797-1804, 4 vol. in-fol. avec figures; 15° Fragmenta botanica', Vienne, 1801-1809, 9 vol. in-foi. avec figures; 16°Stapeliarum in hor tis vindobonensibus cultarum descriptiones figuris coloratis iliustratæ, Vienne, 1806-1807, 1. vol. infol.; 17° Selectarum stirpium americanarum historia, in quâ ad linnæanum systema determinatæ descriptæque sistuntur plantæ illæ quas in insulis Martinicâ, Jamaïcâ, Santo-Domingo, etc., observavit rariores; adjectis iconibus ab authoris archetypo pictis, Vienne, 1780, avec 264 figures; 18° enfin différens Mémoires sur les plantes et la chimie dans différens recueils. Linné a donné à un genre de la famille des sapotilliers, où se trouvent des arbrisseaux des Antilles, le nom de jacquinia. Jacquin a laissé un fils qui marche sur ses traces, et dont les talens promettent de

soutenir l'honneur de son nom. JACQUINOT-PAMPELUNE (CLAUDE-JOSEPH-FRANÇOIS CATHERINE), est né à Dijon, en1771. Son père était attaché au barreau. Il embrassa la profession d'avocat, et l'exerça dans sa ville natale avec succès. Quoique attaché aux principes républicains, il n'en défendit pas moins, avec énergie el avec probité, les royalistes qui demandèrent son ministère. Lié d'amitié avec le duc de Bassano, son compatriote, il fut bientôt employé comme avocat-général à Dijon, et peu de temps après, à la Haye, en qualité de procureurgénéral. Il a figuré au champ-demai dans les cent jours comme électeur de la Côte-d'Or,et l'on assure qu'à cette époque il fut nommé président à la cour impériale de Colmar. A son retour, le roi le nomma maître des requêtes en service extraordinaire, et son procureur près le tribunal de première instance de la Seine. Nommé à la présidence du collége électoral de l'Yonne, il en revint membre de la chambre des députés. Dans cette nouvelle carrière, M. Jacquinot a constamment siégé au côté droit, soutenu les différens ministères, et voté pour toutes les lois d'exception. A l'occasion de la pétition de la demoiselle Ro bert, il se prononça pour l'ordre du jour, et soutint que c'est au roi seul que les ministres doivent compte de leur administration, et qu'à l'autorité souveraine seule appartient le droit de juger si la loi a été exécutée. Il fit depuis l'éloge de l'institution des cours prévôtales. Ajoutant à la rigueur des lois anciennes, et même aux

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mesures sévères proposées par les ministres, il a demandé qu'en matière de délits de la presse, nonseulement les auteurs, mais aussi les libraires et les imprimeurs, fussent responsables. Il a voté contre l'abolition du droit d'anbaine; et dans la discussion de la loi suspensive de la liberté individuelle, il a demandé que les prévenus arrêtés fussent privés de toute communication, quand même ils ne sauraient ni lire ni écrire. Il a combattu le jury pour les délits de la presse, et s'est élevé contre les journalistes, en leur attribuant tous les crimes de la révolution, citant à ce sujet les républiques de la Grèce et celle de Rome. Il a enfin voté pour le nouveau système électoral. C'est en vertu d'une ordonnance du roi, que M. Jacquinot a été autorisé à joindre à son nom celui de son épouse, fille du comte Genouilly de Pampelune.

JACQUINOT (CHARLES-CLAUDE), baron et lieutenant-général de cavalerie, naquit le 5 août 1772. En 1806, il était colonel du ́11* régiment de chasseurs à cheval, et le 14 mai 1807, il fut nommé officier de la légion-d'honneur. Il fit la campagne de Russie en qualité de général de brigade, et se couvrit de gloire à la bataille de la Moskowa, le 2 septembre 1812. Le 26 octobre 1813, il fut élevé au grade de général de division. Le 2 janvier 1814, instrait qu'un corps russe, composé de 2 bataillons, se portait sur Boun, il marcha contre lui avec le général Albert, força ce corps A nettre bas les armies, et s'empara de son artillerie. Il se rendit

ensuite à Cologne, pour y prendre le commandement des dragons du 5 corps d'armée sous les ordres du général Sébastiani. Au mois de mai 1814, le roi l'envoya en Autriche, pour rendre à leur patric les prisonniers français; lui donna, le 27 juin, la croix de chevalier de Saint-Louis, et le décora, le 23 août suivant, de celle de grand-officier de la légiond'honneur. Étranger aux différens partis qui divisaient la France, le général Jacquinot ne consulta que l'honneur français, lorsqu'il commanda, en juin 1815, la re division de cavalerie du 1er corps de l'armée du Nord. Dans cette circonstance, il courut à la défense de sa patrie, près d'être envahie. Après le second retour du roi, le général Jacquinot a cessé d'être en activité.

JADELOT (NICOLAS), savant médecin, né à Pont-à-Mousson en 1738, était fils d'un professeur à l'université de cette ville. Après avoir fait de bonnes études, et obtenu ses grades en médecine, il se présenta au concours, et fut nommé à la chaire d'anatomie et de physiologie en 1763. Lorsque, cinq années plus tard, l'université fut transférée à Nanci, sa réputation s'accrut par de nouveaux succès. Il les dut surtout, suivant son apologiste (M. Lamoureux), à la clarté, à l'ordre, à la méthode et à la noble simplicité de son enseignement. Il ne se rendit pas moins célèbre dans la pratique de son art. Travailleur infatigable, il trouvait encore, indépendamment du temps qu'il consacrait à ses malades et à ses élèves, celui de composer un grand nombre

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