Imágenes de páginas
PDF
EPUB

du Loiret, député au conseil des cinq-cents. Il demanda, au mois de juin de la même année, qu'Imbert Colomès, porté sur la liste des émigrés, en fût définitivement rayé. Le 14 juillet suivant, après qu'un orateur eut célébré l'anniversaire de cette journée, et fait l'éloge des vainqueurs de la Bastille, M. Johanet monta à la tribune, et dit : « que la meilleure manière de célébrer cette fameuse journée serait de détruire toutes les Bastilles qui ont été élevées depuis, de rendre la liberté à tous les citoyens qui en étaient privés, de briser les fers des prêtres déportés ou reclus, et de rappeler tous les Français qui gémissaient dans l'exil. » Il combattit le projet de loi relatif à la vente des maisons curiales ou des presbytères, et se joignit à Willot pour demander que la gendarmerie fût réorganisée. Il était secrétaire de l'assemblée à l'époque du 18 fructidor, et fut exclu du conseil après cette journée. M. Johanet revint alors à Orléans, où il reprit les fonctions d'avocat, et où il jouit de beaucoup de considération. Il a depuis été nommé juge suppléant au tribunal de première instance de cette ville.

JOHANNEAU (ELOI), naquit, le 2 octobre 1770, à Loutres, près de Blois. Il fut d'abord professeur, et ensuite directeur d'une pension dans cette ville; le departe ment de Loir-et-Cher, dans le quel il était né, l'envoya, en 1795, à l'école Normale, et il fut nommé, quelque temps après, membre de la commission des arts et monumens. De retour

à Blois, il y établit un jardin des plantes, et fut chargé de rétablir la bibliothéque qui avait été-anéantie. Il organisa ensuite l'école militaire de Pont-le-Roi, et fut en même temps professeur d'histoire naturelle et sous-directeur de cet établissement. En 1814 et 1815, il conserva, comme place honoraire, la censure de la librairie, qu'il avait exercée comme titulaire pendant la direction du baron de Pommereuil. M. Johanneau est l'un des principaux fondateurs de l'académie Celtique, et c'est lui qui, en sa qualité de secrétaire perpétuel, a été chargé de publier les mémoires de cette société. On a de lui, entre autres écrits: 1° Monumens celtiques, in-8°, 1805; 2o deux Tableaux analytiques de botanique, dont le plus grand présente la comparaison des quatre principaux systèmes de botanique : ces tableaux furent imprimés, en 1796, aux frais du gouvernement. 3° Un Projet de Cœnobium littéraire, pour la continuation des grands ouvrages que les bénédictins avaient commencés, 1805, in-8°; 4° une édition de l'Index ornithologicus de Latham, in-12, 1809, accompagné de notes, de tableaux synoptiques et de tables très-utiles; 5o une édition des Essais de Montaigne: cet ouvrage, qui s'imprime chez Crapelet, contiendra 5 volumes; on trouvera un glossaire entièrement neuf dans le dernier; 6o une édition des Selecta è profanis, in-8", 1814. M. Johanneau a travaillé au Manuel interprète de correspondance; il a fourni un grand nombre d'articles littéraires au Magasin ency

1

en

clopédique, au Moniteur, au Manuel des amateurs de la langue française, et à différentes autres feuilles périodiques. Il est encore auteur de deux ouvrages inédits, et qui sont, une traduction en vers de Martial, et une édition de Rabelais, avec notes. Les journaux français publièrent, 1817. une lettre de M. Johanneau, relative au nom que devait, selon lui, porter le nouveau royaume, composé de la Hollande et de la Belgique réunies. Il proposa celui de Batavo-Belge, qui aurait au moins en l'avantage de ne forcer aucune des deux nations à sacrifier un nom qui rappelle d'honorables souvenirs et de beaux faits historiques. La dénomination, moins convenable sous bien des rapports, de royaume des Pays-Bas a depuis été préférée.

JOHANNOT (JOSEPH). député du département du Haut-Rhin à la convention nationale et au conseil des anciens. Il se prononça, dès le commencement de la révolution, pour une sage réforme de l'ordre social, et pour les principes constitutionnels. Député par ses concitoyens, en 1792, à la convention, il s'y fit remarquer, dès son début dans la carrière législative, par une opposition énergique au projet de faire imprimer la liste des citoyens qui avaient présenté et signé les pétitions improbatives de la journée du 20 juin. Son opinion était fondée sur la justice et sur l'huma nité, qui commandaient aux représentans du peuple de ne point fournir d'alimens aux persécutions, ou à de funestes listes de proscription. Dans le procès du

T. IX.

roi, il vota d'abord pour l'appel au peuple, et demanda expressément après la condamnation,un sursis à l'exécution. Depuis cette époque, il se voua, presque exclusivement, à des travaux qui avaient pour objet les finances. Membre de la, commission des finances, il présenta plusieurs rapports à l'assemblée, qui le firent accuser d'avoir contribué au discrédit des assignats; néanmoins, sa probité ne fut jamais méconnue ni soupçonnée. En 1795, les suffrages des électeurs de son département l'appelèrent au conseil des anciens, dont il sortit le 20 mai 1797Après l'amnistie du 12 janvier 1816, bien qu'il ne fût atteint par aucune mesure d'exception, il crut devoir quitter la France, et s'est fixé, dit-on, en Suisse.

JOHNES (THOMAS), savant anglais, né dans le pays de Galles, a fait ses études à Oxford, et a occupé plusieurs places importantes. Après avoir été conservateur des bâtimens de la couronne, et auditeur des revenus fonciers pour le pays de Galles, il fut fait lord-lieutenant et membre du parlement, où il représenta le comté de Cardigan. Il est membre de la société linnéenne. Il a publié : 1° Mémoires de la vie de Froissard, in-8°, 1802 et 1810; 2° Chroniques d'Angleterre, de France, d'Espagne et de différens autres pays, 4 vol. in-4°; l'édition de 1806 est de ro vol. in-8"; 3 Mêmoires de Jean, seigneur de Joinville, 2 vol. in-4o, 1807; ces ouvrages sont tous traduits du français; 4 Voyage de Bertrandon de La Broquière en Palestine, in-8°, 1807; 5 Chronique de Monstret.

22

bet, avec des notes, 5 vol. in-4, 1810. Tous ces livres sont sortis d'une très belle imprimerie, que M. Johnes a établie à Hatod, maisón de campagne charmante dans le comté de Cardigan.

JOIGNY, auteur dramatique, débuta, dans cette carrière, par le Siége de Lille, ou Cécile et Julien, comédie en 5 actes et en prose, qui parut en 1793. Il a donné de puis: De la cause et des effets, commédie en 3 actes, in-8", 1793; et M. de Groufignac, comédie en 3 actes et en vers, qui fut jouée à FOdéon. Il a depuis publié, en 1815, in-4 (avec MM. Dabadie et Joly), Garantie contre les incendies et le tonnerre.

JOINVILLE (LE BARON LOUIS), né en 1773, entra au service en qualité de commissaire des guerres, devint ensuite sous inspecteur aux revues. commissaire-or donnateur, et obtint, en 1810, le grade d'ordonnateur en chef. Il remplit, en 1812, les fonctions d'intendant - général de l'armée. On a de lui une lettre, en forme d'instruction, relative aux fonctions des commissaires des guerres, employés soit à la suite des armées, soit dans les places. Après la rentrée du roi, il fut confirmé dans sa place d'ordonnateur en chef, et chargé de l'administration de la division militaire. Le procès du maréchal Ney ayant d'abord été porté devant le conseil de guerre de cette division, le baron Joinville fit les fonctions de procureur du roi, et donna des conclusions tendantes à ce que le conseil se déclarât compétent.

JOLIVEAU (Madame Adine-GeHIER, VEUVE), l'une des dames fran

çaises qui cultivent la poésie légère avec le plus de succès, est née à Bar-sur-Aube, petite ville du département de l'Aube. Elle est fille de M. Gehier, avocat du roi et subdélégué de l'intendant de Champagne, qui lui fit donner une éducation soignée. Mariée à M. Joliveau de Segrais, administrateur des messageries royales, cette dame chercha, dans les temps difficiles de la révolution, à contribuer à l'éducation de ses enfans, et elle s'est livrée tout entière à leur instruction : l'amour maternel la rendit poète. Une étude particulière des fables de La Fontaine, lui donna l'idée de s'essayer dans le genre de poésie où le bon homme est devenu l'inimitable. La Fontaine fut son guide, et cet illustre maître l'a quelque fois inspirée. Néanmoins la modestie de Me Joliveau s'est long-temps refusée à la publication du recueil de ses Fables; il parut, en 1801, divisé 6 livres. Une 2e édition,en 9 livres, corrigée et augmentée, fut imprimée en 1807, 2 vol. in-18; enfin, en 1814, une 3e édition a paru en g livres, revue, corrigée, augmentée, en un seul volume; elle est dédiée à Mme la duchesse d'Angoulême. Mme Joliveau est auteur d'un poëme de Suzanne, en 4 chants, suivi de quelques poésies fugitives, qu'elle publia en 1802. Elle a en portefeuille, et se propose de publier incessamment (1825),plusieurs autres poésies de sa composition, et un roman historique d'Alfred, mêlé de prose et de vers, en 15 chapitres.

en

JOLIVET (JEAN-BAPTISTE-MOYSE, COMTE), conseiller-d'état, com

mandant de la légion-d'honneur, etc., était avocat au commencement de la révolution. Ses concitoyens l'appelèrent, en 1790,à l'administration du département de Seine-et-Marne, et satisfaits de sa gestion, le députèrent l'année suivante à l'assemblée législative, où il siégea constamment du côté constitutionnel. Il eut le courage la veille même du 10 août 1792, de dénoncer à la tribune nationale le club des jacobins, de signaler les projets de plusieurs de ses membres, et de rapporter qu'il y avait assisté secrètement à une séance, où l'on vouait à l'exécration publique et à la mort, tous les membres de l'assemblée qui avaient voté en faveur de M. de La Fayette. Il eut le bonheur d'échapper à travers bien des dangers aux orages de cette époque. M. Jolivet fut nommé, en 1795, conservateur général des hypothèques. Il publia, en 1798, un ouvrage intitulé De l'impôt sur les successions, et de l'impôt sur le sel, et comparaison de ces deux impôts, soit entre eux, soit avec les contributions directes. Cet ouvrage fut suivi d'un second Sur l'impôt progressif et le morcellement des patrimoines. Sa conduite courageuse à l'époque la plus critique de la révolution, et ses connaissances en finances, le firent appeler au conseil-d'état, après le 18 brumaire. Il fut chargé de l'organisation des quatre nouveaux départemens de la rive gauche du Rhin; à són retour, il fut fait commandant de la légion-d'honneur, et reprit ses fonctions de conseillerd'état, jusqu'en 1814, où il cessa

de faire partie de ce corps. On lui doit, outre les ouvrages cités ci-dessus : Principes fondamentaux du régime social, comparés avec le plan de la constitution présenté à la convention nationale de France, 1793, in-8°; du Thalweg du Rhin, considéré comme limite entre la France et l'Allemagne, 1801, in-8°; de l'Expertise, 1812, in-8°. Le comte de Jolivet est mort à Paris, en 1818, à l'âge de 64 ans.

JOLLIVET, député du département du Morbihan à la chambre de 1815, y vota constamment avec la majorité. Faisant, au mois d'octobre de la même année, partie du bureau chargé de présenter un projet de loi sur les cris séditieux, il appuya le rapport de la commission, vota pour l'adoption de la loi, et prononça à ce sujet un assez long discours, dans lequel on remarqua les phra ses suivantes : « La chambre doit >>se tenir en garde contre la clé» mence du roi; la patrie est en »> danger, elle nous appelle; le pé>>ril est imminent,les sujets fidèles >> sont compromis. » Il appuya, au mois de mars 1816, le projet présenté par les ministres sur les contributions, et demanda qu'il ́ fût rendu une loi portant que les taxes imposées, d'après l'ordonnance du 16 août, fussent assimilées à un emprunt, et inscrites sur le grand-livre. Il fut élu de nouveau en 1816, par le département du Morbihan, et parla en faveur de la loi des élections; il fit aussi, au mois de février 1817, sur l'augmentation des contribution directes, un discours remarquable. « Les députés du Midi,

aventures de Mathurin Bonice, premier habitant de l'ile de l'Esclava ge, ancien ministre du roi de Zanfara, roman, 4 vol. in-12, Paris, 1783; 8° l'Egyptiade, ou le voya

>> dit-il, votent l'impôt qui frappe » sur les départemens du Nord; >> ceux du Nord réclament; ceux » du Midi, à leur tour, ne veulent >> pas admettre ceux qui les frap>> pent. Cependant, dans des charge de saint François d'Assise à la »ges égales,il faut des sacrifices é»gaux.... Je supplie donc la cham»>bre..... de se pénétrer des be» soins du trésor, et de mettre fin » à des déclamations qui ne peu»>vent acquérir qu'une fausse po»>pularité, etc. » Il sortit de l'assemblée après la session de 1818, et devint procureur-général près la cour d'Angers.

JOLY (LE PERE JOSEPH-ROMAIN). Après avoir fait ses humanités, et un cours de philosophie, il entra chez les capucins de Pontarlier, et devint religieux de cet ordre. É crivain des plus féconds,il a composé des ouvrages de morale et de théologie, des histoires, des critiques, des discours, des contes, des épigrammes, des satires, des tragédies, un poëme épique en 12 chants; il a aussi écrit sur les convulsionnaires et les sorciers. Parmi ses volumineuses productions, nous citerons: 1° Histoire de l'image miraculeuse de Notre Dame d'Honnoz, près d'Orgelet, in-12, 1757. Besançon; 2° Lettres historiques et critiques à mademoiselle Clairon sur les spectacles, in-8°, Paris, 1762; 3° Histoire de la prédication dans tous les siècles, in12, 1767, Paris; 4° Conférences pour servir à l'instruction du peuple, sur les principaux sujets de la morale chrétienne, 6 vol. in-12, Paris, 1768; 5°Lettres sur les mouches à miel, in-8°, 1770; 6o Dictionnaire de morale philosophique, 2 vol. in-8°, Paris, 1772; 7° les

cour du roi d'Égypte, poëme en 12 chants, nouvelle édition, 1785, in-12; 9° l'ancienne Géographie universelle comparée à la moderne, 2 vol. in-8°, Paris, 1801. Le P. Joly a fourni au Mercure, à l'Année littéraire, et à plusieurs autres feuilles périodiques, une infinité de mémoires est de poésies. Né à Saint-Claude, le 15 mars 1715, il mourut à Paris en l'année 1805, âgé de 90 ans. Il était membre de l'académie des Arcades de Rome il ne put, dans sa province, parvenir à se faire admettre à celle de Besançon; et à l'exemple de Piron, le P. Joseph se vengea de ce refus par des épigrammes.

JOLY (HUGUES-ADRIEN), né à Paris le 10 avril 1718. Il annonça de bonne heure des dispositions heureuses pour la littérature et les arts. Ses parens ne lui avaient point laissé de fortune, mais il trouva des protecteurs qui prirent soin de lui; il fut particulièrement aimé de Charles-Nicolas Coypel, premier peintre du roi, qui lui prodigua les soins d'un père et dirigea ses études. Après s'être fait connaître avantageusement, il fut nommé secrétaire des académies de sculpture, peinture et architecture, et ensuite garde du cabinet des estampes et pierres gravées de la bibliothéque du roi; il occupa ces deux places honora bles pendant la plus grande partie de sa vie, et s'y concilia la considération et l'estime générales. Il fut

« AnteriorContinuar »