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ayant proposé de former une enquête contre les ministres auxquels il attribuait les revers essuyés en Espagne par l'armée anglaise, il s'éleva avec force contre cette motion. Lord Har. rowby publia, en 1810, un ouvrage intitulé: Discours pour la reproduction d'un bill, pour le meilleur mode de soutenir les curés. Le comte de Harrowby a montré en plusieurs occasions des talens oratoires très-distingués, et passe pour manier surtout avec adresse l'arme de l'ironie.

HARTIG (FRANÇOIS-DE-PAULEANTOINE, COMTE D'), naquit à Prague, en 1758. 11 se livra dès sa jeunesse à l'étude des sciences, et devint le protecteur zélé des hommes de lettres et des savans. Le cabinet de Vienne l'envoya, en 1787, en qualité de ministre plénipotentiaire, près de l'électeur de Saxe, où il resta jusqu'en 1790. Revenu en Autriche, l'empereur le nomma chambellan et conseiller intime, le décora du grand-cordon de l'ordrede St-Etienne et de celui de l'ordre Militaire de Toscane. En 1794, il fut élu président perpétuel de la société royale des sciences de Prague. On a de lui un Essai sur les avantages que la culture des beaux-arts pourrait procurer aux femmes, et des Observations historiques sur le perfectionnement ou la décadence de l'agriculture, chez les différens peuples. Il a encore publié plusieurs autres ouvrages estimés. Il mourut à la fleur de son âge, le 1o mai 1797. HARTLEY (DAVID), membre du parlement d'Angleterre, s'y distingua par son éloquence et son patriotisme. La ville de Hull

le nomma plusieurs fois son député à la chambre des communes; il s'opposa constamment aux mesures de rigueur prises par le gou. vernement, et enfin à la guerre portée dans les colonies de l'Amérique septentrionale. Lorsque les Etats-Unis eurent conquis leur indépendance, il fut du nombre des plénipotentiaires que le cabinet de Londres envoya à Paris pour traiter de la paix avec le célèbre Franklin. M. Hartley appuya avec énergie les nombreuses motions de Wilberforce contre la traite des Nègres, plaida lui-même cette cause avec talent, et obtint enfin le décret parlementaire sanctionné par le roi qui abolit ce trafic honteux. On lui doit une méthode employée avec succès pour garantir les bâtimens des incendies, et plusieurs autres inventions utiles. Il mourut à l'âge de 84 ans, à Bath, le 19 décembre 1803.

HARTY (OLIVIER, BARON), maréchal-de-camp, entra au service comme simple soldat, et ne dut qu'à son mérite et à sa valeur le grade supérieur auquel il parviut. Employé dans la 15 division militaire, contre les chouans, en 1799 et 1800, il obtint dans cette guerre d'un genre particulier, des succès qui en hâtèrent la fin. Le 25 janvier 1800, il remporta sur la bande la plus nombreuse des chouans un avantage décisif, leur tua 400 hommes et leur enleva 1000 fusils. Le général Harty a continué à servir depuis avec distinction. Napoléon le nomma commandant de la légion d'honneur le 14 juin 1804, et le roi lui a

donné la croix de Saint-Louis.

HARVILLE (LE COMTE D'), pair de France, fut destiné dès son enfance à la carrière des armes, et entra au service très-jeune. Après avoir été pendant plusieurs années major dans la gendarmerie, il fut nommé maréchal de-camp, quelque temps avant la révolution. Il embrassa avec ardeur la cause de la liberté, et la servit avec courage et intégrité. En 1791, il envoya à l'assemblée constituante son serment de fidélité, et en 1792, on lui confia le commandement d'un camp retranché sous Valenciennes. Il fit ensuite toutes les campagnes de la Belgique sous les ordres de Dumouriez, et se distingua par sa valeur en plusieurs circonstances; mais après la défection de ce général, il fut accusé de complicité avec lui et traduit au tribunal révolutionnaire. Il trouva quelques défenseurs même au sein de la convention qui n'était point encore entièrement asservie sous le joug des hommes de sang des comités de Robespierre. Renvoyé devant le comité de salut public, il fut bientôt remis en liberté, et employé de nouveau à l'armée de Sambre-et-Meuse. En 1795, il commanda la cavalerie sur le Mein. Nommé inspecteur-général de la cavalerie en 1798, il fut chargé du commandement des troupes de réserve au camp de Dijon en 1800. Le 12 mars 1801, il fut appelé par Napoléon au sénatconservateur; présida, en 1803 et 1804, le collége électoral du département de Seine-et-Marne; fut ensuite nommé titulaire de la sénatorerie de Turin, grand-officier

de la légion-d'honneur, et écuyer de l'impératrice Joséphine. Le comte d'Harville fut créé pair de France, après le retour du roi; mais il ne siégea que peu de temps dans la chambre haute. Accablé de chagrins domestiques, poursuivi par des créanciers avides, qui saisirent jusqu'àses meubles, vendirent ses propriétés, et qui l'auraient privé de sa liberté, sans l'inviolabilité attachée à la pairie, il mourut vers la fin de 1815, laissant commehomme public d'honorables souvenirs. Ses ennemis mêmes ont été forcés de rendre justice à son caractère franc, loyal et généreux.

HARWOOD (EDOUARD), littérateur, Laquit en 1727, dans le comté de Lancastre. On a de lui, entre autres ouvrages estimés, la Revue des différentes éditions des classiques grecs et latins, qui a eu plusieurs éditions à Londres, et qui a été traduite en plusieurs langues. M. Harwood est mort en 1794.

HASE (CHARLES-BÉNÉDICT), savant helleniste, a fait ses études à Paris, sous le célèbre Dansse de Villoison. Son mérite incontestable le fit porter sur la liste des candidats présentés en remplacement de M. La Porte du Theil. M. Gail lui fut préféré, au grand étonnement des hommes qui voient dans la science seule, des droits à une pareille faveur. Parmi les Ouvrages que M. Hase a publiés, on distingue les suivans: 1° Notices, premièrement, du Traitė de Dracon de Stratonicée, sur la métrique des anciens; secondement, de l'Histoire de Léon-leDiacre; troisièmement, des En

tretiens de l'empereur Manuel-Paléologue avec un professeur mahométan (dans le tome 8 des Notices et extraits de la bibliothéque du roi). 2° Notices de 3 pièces satiriques, imitées dé la Necyomancie de Lucien (ibid., tome 9); 3° l'ouvrage de Jean Lydus, sur les magistratures des Romains, écrit en grec, et imprimé à Paris en 1812, in-8°, avec une version latine et des notes; 4° Histoire de Léon-le-Diacre, Paris, 1820, in-f°, ouvrage grec inédit, qui forme la continuation de la collection Byzantine, et répand beaucoup de lumière sur une époque importante du moyen âge. Ces différens ou vrages ont été exécutés à l'imprimerie royale. M. Hase y fait encore imprimer en ce moment(1822): 5° un Traité sur les prodiges, par Jean Lydus, tiré d'un manuscrit que le comte de Choiseul-Gouffier a apporté de Constantinople en France; 6° la Chronographie de Michel Psellus, un volume in - fo, qui fait suite à l'histoire de Léonle-Diacre. L'éditeur a compulsé, pour cet ouvrage, les bibliothéques tant de la France que de l'Italie, avec l'attention et l'exactitude les plus scrupuleuses. M. Hase est un des collaborateurs du Journal asiatique: on l'avait choisi pour rédiger le catalogue raisonné des manuscrits grecs transportés de la bibliothèque du Vatican à celle de Paris; mais cet important ouvrage, qui renferme un grand nombre d'extraits d'auteurs inédits, avec leurs traductions, n'a point été publié. M. Hase est attaché au département des manuscrits de la bibliothèque du Roi, et il est professeur de grec

moderne à l'école spéciale des langues orientales vivantes.

HASSAN, pacha, grand-vizir de l'empire ottoman, naquit en Afrique. Il servait dans la marine algérienne, quand il fut pris par les Espagnols, qui l'envoyèrent prisonnier à Naples. Ayant ensuite obtenu sa liberté, il se rendit à Constantinople, où il entra au service du grand-seigneur. Il se trouva, le 5 juillet 1770, au com-, bat mémorable de Tschesmé. Il avait, ayant l'affaire, proposé un de ces moyens extrêmes qui donnent une idée de son caractère. Il voulait que des caravelles fussent destinées à accrocher chaque vais. seau russe, et à se faire sauter avec lui: cette proposition fut rejetée d'une voix unanime; mais comme il tenait à son projet, il l'exécuta personnellement, et eut le bonheur de se sauver. Les Russes, dans cette journée, brûlèrent la flotte turque. Hassan se je. ta à la mer, tenant son cimeterre entre ses dents, et fut assez heureux pour gagner à la nage là cô – te la plus voisine. Il fut, peu de temps après, nommé capitan-pacha ou grand-amiral, et sut, par sa valeur et de grands talens,

maintenir plusieurs années dans ce poste élevé, où il ne cessa de rendre les plus utiles services. Il soumit les rebelles de l'Égypte; rétablit, en 1775, l'ordre et la tranquillité à Smyrne; s'empara de Gaza, de Jaffa et de SaintJean-d'Acre. Il fit trancher la tête au cheik de cette dernière ville, le célèbre Daher, qui s'était déclaré indépendant, et qui pendant un grand nombre d'années avait bravé toute la puissance ot

tomane. Après sa glorieuse expédition en Egypte, Hassan revint à Constantinople avec des trésors immenses et une haute renommée. Les beys de ce pays s'étant de nouveau révoltés, il retourna en Égypte au printemps de l'année 1786, débarqua à Alexandrie, attaqua les rebelles et remporta sur eux une victoire signalée. Un grand nombre des leurs fut tué sur le champ de bataille, un plus grand nombre encore fut passé au fil de l'épée après le combat. Le vainqueur entra en triomphe au Caire. En 1788, la guerre se ralluma entre la Porte et la Russie. Hassan-pacha eut le commandement en chef des troupes de terre et de mer, entra avec sa flotte dans la mer Noire, livra, les 18 et 28 juin et le 14 juillet, des combats très-meurtriers, mais qui ne furent pas décisifs. La saison vint bientôt mettre obstacle aux succès qu'il s'était promis. Dès le mois de novembre, la mer fut couverte de glaces, et la forteresse d'Oczackow ne pouvant plus recevoir de secours, tomba au pouvoir des ennemis. Le sultan, mécontent du peu de succès de ses armes sur terre et surmer, s'en prit en maître irrité à son grand-amiral. Hassan fut déposé : sa disgrâce ne fut point cependant complète; on l'envoya commander en qualité de séraskier ou de pacha à 3 queues à Ismaïl. La Porte eut bientôt une nouvelle guerre à soutenir, et à s'opposer aux efforts réunis des Autrichiens et des Russes. L'armée ottomane sous les ordres du grand -vizir fut battue à Martinesti près de Fochsan; Hassan-pacha, qui comman

dait alors en Bessarabie, n'obtint de son côté aucun avantage; mais dans l'état critique des affaires, ce fut encore à lui qu'on eut recours, et il fut promu à la premiè re dignité de l'empire. Nommé grand-vizir, en 1789, il fit, malgré son âge avancé, les plus louables efforts pour rétablir l'ordre, et soutenir un empire qui déjà menaçait ruines de toutes parts; mais son administration fut loin de répondre aux hautes espérances que le peuple et le souverain même avaient conçues. Hassan mourut au mois de mars 1790, âgé de 87 ans. Il avait toujours conservé le souvenir de la manière humaine et généreuse avec laquelle il avait été traité pendant sa captivité chez les chrétiens. Aussi montra-t-il constamment aux Francs, des égards et une bienveillance qui contrastaient avec le stupide orgueil des autres fonctionnaires musulmans.

HASSENCAMP (JEAN-MATHIEU), savant mathématicien et orientaliste allemand, naquit à Marbourg ou Marburg, petite ville du cercle d'Autriche dans la Basse-Styrie, en 1743. Il fit de très-bonnes études à l'université de Goettingue, et parcourut en voyageur avide d'instruction, les provinces allemandes, la Hollande, la France et l'Angleterre. De retour dans sa patrie, il fut successivement professeur de mathématiques et de langues orientales, et bibliothécaire à l'université de Rinteln. L'électeur de Hesse-Cassel lui accorda sa bienveillance, et le nomma conseiller du consistoire protestant. Hassencamp s'est particulièrement occupé de

sciences exactes, des différentes langues de l'Orient, de l'étude et de l'explication de l'Écriture sainte. Il a publié différens ouvrages de peu d'intérêt pour l'histoire contemporaine, en ce qu'ils sont tout-à-fait étrangers aux sciences positives et d'un intérêt général. Le plus important, que sa mort, arrivée au mois d'octobre 1797, ne lui a pas permis de terminer, est intitulé: Annales de la littérature théologique. Le premier volume, et le seul qu'il ait livré à l'impression, parut en 1789.

HASSENFRATZ(JEAN-HENRI), né à Paris le 20 décembre 1755. De retour à Paris, d'un voyage qu'il avait fait très-jeune à la Martinique, il se livra à l'exécution pratique des arts. Il fut d'abord coloriste dans une fabrique d'indiennes, à Saint-Denis, puis charpentier. Il acquit de la réputation dans ce dernier état, enseigna l'art du trait, et gagna sa maîtrise. Parvenu à l'âge de 22 ans, il employa le fruit de ses épargnes pour étudier les mathématiques et perfectionner son instruction. Il dut à l'amitié du célèbre Monge, les connaissances physiques et mathématiques qu'il a pu acquérir. Employé chez le chevalier de Bauvin, géographe du roi, à la confection des plans des campagnes de Turin, il se distingua dans ce travail, et obtint l'estime et l'amitié du chevalier de Champigni, qui le mit en relation avec les deux enfans de M. le duc de Sérent, et par suite avec le chevalier de Coigni. Lié d'amitié avec les deux jeunes Sérent, il se voua, pendant la révolution, à la conservation des mem.

bres de leur famille qui étaient restés à Paris, ainsi qu'à celle du chevalier de Coigni. Employé au camp de Saint-Omer en 1780, par le chevalier de Coigni mestrede-camp-général, il fut chargé, comme ingénieur-géographe, de relever et dessiner les grandes manœuvres et les combats qui s'y exécutaient. Il se fit encore, dans ce travail, une réputation distinguée. Reçu élève des mines en 1782, il fut envoyé, en 1783, en Styrie et en Carinthie, par ordre du gouvernement, pour y étudier et rapporter en France l'art de fabriquer le fer et l'acier de ce pays. On le fit ensuite voyager en Hongrie et en Allemagne pour y apprendre l'art pratique des mines. De retour en France, il fut nommé sous-inspecteur des mines. Présenté par Monge dans la société de l'illustre et malheureux Lavoisier, il fut accueilli par ce savant, et chargé, par lui, de la direction de son laboratoire. Quelque temps après la prise de la Bastille, des savans, des hommes de lettres, persuadés de la perfectibilité de l'espèce humaine, et voulant profiter du mouvement qui s'annonçait pour y contribuer, se réunirent et formèrent le club de 1789. M. Hassenfratz y fut admis avec les Lavoisier, les Bailly, les Monge, les Vandermonde,les Condorcet, les duc de la Rochefoucault et beaucoup d'autres hommes de lettres distingués. On se proposa d'abord de publier des ouvrages sur l'instruction: mais bientôt le but de l'établissement fut changé; les membres du club se divisèrent; une partie resta dans le premier local, l'autre sui

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