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des écrivains anonymes et pseudonymes; savant et curieux. Je n'ai point parlé non plus, dans le cours de mon ouvrage, d'un M. Moris Storer, poëte latin anglais, connu par son goût pour les livres, et surtout pour le luxe des reliures. Il est mort de consomption, en 1799. Sa bibliothèque était nombreuse et intéressante tant par le choix des livres que par le rassemblement de ce qu'il ya de plus curieux en reliures anciennes et modernes : il a légué cette bibliothèque à l'école d'Eton. J'aurais dû sans doute citer encore grand nombre de littérateurs et de savans bibliothécaires, tels que MM. Langlès, Laporte Dutheil, Dacier, Viallon, Ventenat, Leblond, Saugrain Van-Hultem et beaucoup d'autres qui honorent la France par leurs travaux et qui sont bien dignes de présider aux riches dépôts qui leur sont confiés; mais les bornes de mon ouvrage ne m'ont pas permis de consacrer des articles particuliers à tous ceux qui se sont distingués ou qui se distinguent dans la république des lettres. J'ai été forcé de m'arrêter aux savans dont les ouvrages ont un rapport plus direct avec la bibliographie.

J'ai cru devoir ajouter à mon Dictionnaire un petit TABLEAU SYNOPTIQUE DE BIBLIOLOGIE qui présentât l'ensemble de toutes les parties de cette science dans un ordre méthodique, ordre qu'on ne peut observer dans un ouvrage lexique où tous les mots sont isolés et n'ont par conséquent aucun rapport direct entre eux. Ce tableau, qui n'est qu'un abrégé d'un autre beaucoup plus détaillé, que son étendue m'empêche de joindre à mon Supplément, est divisé en sept parties, ainsi qu'il suit : 1. la GLOSSOLOGIE OU science des langnes; 2.° la DIPLOMATIQUE ou science des écritures; 3. la BIBLIOPÉE, qui traite de la composition

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des livres; 4. la TYPOGRAPHIE ou connaissance de l'imprimerie et de toutes ses parties; 5.° la BIBLIOPOLIE ou science de la librairie; 6. la BIBLIOGRAPHIE proprement dite, ou connaissance, description et classification des livres; et 7. l'HISTOIRE LITTÉRAIRE universelle. J'aurais désiré que ce tableau fût imprimé sur une seule feuille et d'un seul côté; mais j'ai été obligé d'en diviser l'impression en cinq pages in-folio, par la difficulté de plier un tableau aussi étendu dans un format in-8. Je le renvoie à la fin du volume. En y jettant un coup-d'œil, ainsi que sur la table alphabétique des noms propres et sur l'ensemble de l'ouvrage, on jugera des efforts que j'ai faits pour completter mon travail autant qu'il m'a été possible.

RAISONNÉ

DE BIBLIOLOGIE,

SUPPLÉMENT.

A.

ABAQUES ou ABACUS. Tablettes servant à calculer

chez les anciens. b, page 284.

ABRÉVIATIONS dans les manuscrits. a, 1. Les auteurs, qui ont traité des abréviations hébraïques sont Mercerus, David de Pomis, Schindler, Buxtorf, etc.; des abréviations latines, Sertorius Ursatus, Valprobus, Mango, Manutius, etc.; et des abréviations plus récentes, dans les manuscrits et dans les titres, La-Curne-de-Sainte-Palaye, Ducange, Lacombe, D. Toustaint et D. Tassin, D. Devaines, Lemoine, Batteney, etc., a, 2.

ABRÉVIATIONS. Terme de librairie. a, 7.

ABRÉVIATIONS défendues par ordonnance de Philippele-Bel, de 1304, dans les minutes de notaires. a, 2. ABRÉVIATIONS ou notes tironiennes (inventeurs des ). b, 298.

ABRÉVIATIONS dans les bulles. a, 6.

ACADÉMIE. a, 9, et b, 405. Nous n'avons dit qu'un mot sur la fondation des principales académies tant françaises

qu'étrangères; nous allons ajouter quelques détails sur les établissemens, soit anciens soit du moyen âge, qui ont rapport à ces sociétés savantes, et qui en ont porté le nom. Platon est le premier qui a donné le nom d'académie à la réunion de ses disciples, ou plutôt au lieu où il tenait son école, parce que cette espèce de parc, situé aux portes d'Athènes, lui avait été cédé par un nommé Académus. Ciceron donna aussi le nom d'académie à une maison de campagne qu'il avait près de Pouzzol: il s'y retirait pour aller philosopher ce fut là qu'il écrivit ses Questions académiques.

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Il y avait déjà des espèces d'académies en France, même du tems des Romains ; et sous la première race des rois de France, tandis que la noblesse apprenait le métier des armes, d'autres français cultivaient les sciences à Marseille, à Autun, à Bordeaux, à Tours, à Trèves, etc. Ces écoles cessèrent vers le commencement du 5° siècle, temps où les Alains, les Suèves, les Vandales, les Bourguignons et autres barbares vinrent ravager les gaules. Nos historiens rapportent que Childebert parlait bien latin, Charibert encore mieux, Chilperic parfaitement: Gontran fut harangué en hébreu, en arabe, en grec et en latin. Clotaire II était familiarisé avec les lettres; Dagobert, son fils, les aimait; mais elles furent négligées sous la tyrannie des maires du palais. Charlemagne fit revivre les sciences: il avait trente ans quand il commença à étudier; Pisan lui apprit le latin, et Alcuin la dialectique, la rhétorique et l'astronomie. Ce prince établit des grandes et des petites écoles près des cathédrales et dans les plus riches abbayes. Les chanoines et les moines enseignaient la théologie dans les grandes écoles, et les humanités dans les petites. On cessa d'étudier en France, à cause des ravages de la guerre, depuis le règne de Charles-le-Chauve, qui était instruit, jusqu'à celui du roi Robert. Sous Louis VII, qui mourut en 1180, on

parlait latin à Paris aussi bien qu'on le faisait à Rome sous l'empire des Antonins, et mieux qu'on n'a fait en France jusqu'à François I, le restaurateur des lettres. On voit dans Patru, que, sous le règne de Charles IX, il se forma une espèce d'académie de gens de lettres et de beaux esprits qui s'assemblaient à Saint-Victor. Il parait que Ronsard en était le chef; Charles IX y alla plusieurs fois. Ce ne fut que sous Louis XIII que l'académie française fut fondée par Richelieu; elle tenait d'abord ses séances chez le chancelier Seguier. Louis XIV lui donna une salle au Louvre. Outre cette académie et celle des inscriptions et belles-lettres, qui, ainsi que celle des sciences, a été fondée quelque temps après, on voyait à Paris plusieurs assemblées de savans dans tous les genres, qui formaient des espèces d'académies. Mademoiselle de Gournai, fille adoptive de Montaigne, en établit une chez elle au commen▾ cement du 17° siècle. Madame Desloges, si connue par les lettres de Balzac et de Voiture, attira à-peu-près dans ce même temps, grand nombre de beaux esprits chez elle. La vicomtesse d'Auchi avait aussi pareille assemblée; mais Balzac, dans une lettre à Chapelle, traite cette assemblée de sénat féminin, de pédanterie de l'autre sexe, de maladie de la république. Théophraste Renaudot, le premier auteur de la gazette de France (1), réunissait chez lui

(1) Cette gazette a commencé en 1631: Renaudot, médecin, ramassait de tous côtés des nouvelles pour amuser ses malades: cela le mit en grande vogue. Au bout de quelques années, il imagina de mettre par écrit ces nouvelles, de les faire imprimer et de les vendre en feuilles volantes: il lui fallait une permission, il l'obtint, et il se fit un revenu considérable avec cette entreprise nouvelle. De pareilles feuilles avaient été imaginées à Venise. L'étymologie du mot gazette vient de ce que, pour lire ces nouvelles, on payait una gazetta, petite pièce de monnaie. Le nom du prix de la chose a passé à la chose même.

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