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Olivétan, ou pour mieux dire à Jean Calvin pour l'édition de la Bible de Neufchatel: elle est imprimée en lettres gothiques, et ornée de mauvaises petites figures gravées en bois. Elle était autrefois recherchée, mais elle a beaucoup perdu de son ancienne valeur.

BIBLE de Mayence. C'est l'un des monumens les plus précieux de la typographie naissante: cette Bible est 'exécutée magnifiquement, quoiqu'en lettres gothiques. Il y a des exemplaires sur vélin, et ils sont plus communs et mieux exécutés que les exemplaires sur papier; aussi les amateurs donnent la préférence aux exemplaires en vélin, quoique plus communs, parce qu'ils sont plus beaux. On connaît cette Bible sous ce titre : Biblia sacra latina vulgatæ editionis (ex translatione et cum præfationibus sancti Hieronimi). Moguntiæ, per Joannem Fust et Petrum Schoiffer de Gernsheym, 1462, 2 vol. in-folio. Un exemplaire sur vélin de cette Bible a été vendu 4085 livres chez le duc de la Vallière, en 1784, et un exemplaire en papier a été vendu 2500 livres chez le même duc de la Vallière, en 1767. Il était relié en 4 vol., grand papier. On appelle encore Bible de Mayence une autre Bible qui a beaucoup de rapport à la précédente, et qui a été imprimée par Pierre Schoeffer en 1472. Son prix ne va guère que de 3 à 400 livres.

BIBLE Mazarine. Elle est ainsi nommée parce qu'elle a été découverte dans la bibliothèque mazarine, ou du collége des Quatre-Nations. M. Debure la croit le premier ouvrage sorti du berceau de l'imprimerie; voici comme il l'a désignée dans sa Bibliographie: BIBLIA SACRA LATINA VULGATA: editio primæ vetu statis, æneis caracteribus, absque loci et anni notâ, sed typis Moguntinis Johannis Fust evulgata : opus longè rarissimum, cujus Parisiis adservatur exemplar in bibliotheca Mazarinaa a vol. in-fol. de 637 feuillets en tout. Il en existe à Paris

trois exemplaires, l'un aux Quatre-Nations, et les deux autres à la bibliothèque nationale: sur l'un de ces derniers On lit des notes manuscrites qui apprennent que cet exemplaire a été enluminé et relié en 1456 (1). Presque tous les bibliographes pensent que cette Bible a été imprimée vers 1450. Le caractère est un gothique singulier, taillé quarrément et comme à facettes; il est le même, quant à la forme, que celui employé dans le Speculum humanæ salvationis, et dans les Psautiers de 1457 et 1459; mais le corps de la lettre est différent; il est plus petit dans le Speculum, un peu plus gros dans la Bible, et plus gros encore dans les Psautiers. (Voyez, pour la former de ces caractères, les esquisses gravées par les soins de M. de Boze, et insérées dans le tome XIV des Mémoires de l'académie des inscriptions et belles-lettres.) Nous renvoyons, pour plus amples détails sur cette Bible, au no 25 de la Bibliographie instructive. Passons à une autre Bible non moins célèbre dans les annales de la typographie je veux dire celle rapportée dans le Catalogue de Gaignat, n.o 16, sous ce titre ; BIBLIA SACRA LATINA VULGATE EDITIONIS, editio primæ vetustatis, æneis caracteribus, absque loci et. anni notâ, sed typis Moguntinis Johannis Fust evulgata; circa ann. 1450 1455, a vol, in-folio. Le caractère de cette Bible est un peu plus petit que celui de la précédente, et par conséquent il y a plus de lignes dans les pages. Les abréviations ne portent pas sur les mêmes

:

(1) Cette Bible, dont il existe encore un exemplaire à la bibliothèque de Saint-Blaise, dans la Forêt-Noire, commence par quatre feuillets dont les colonnes ont 40 lignes, et qui contiennent l'épitre à Paulin et la préface sur la Genèse. On compte également 40 lignes dans les deux colonnes du recto du cinquième feuillet, 41 lignes au verso de ce feuillet, et 42 lignes dans toutes les colonnes entières, jusqu'à la fin, (Catalogue de la Vallière, additions, tome, page 67.)

mots dans l'une et dans l'autre ; mais le type qui les caractérise toutes les deux étant exactement conforme, dans tous ses points et toutes ses figures, à celui que l'on remarque dans les premiers essais de l'imprimerie naissante, et notamment dans les Psautiers de 1457 et 1459, il y'a lieu de croire que l'une doit être aussi ancienne que l'autre, et qu'elles ont dû être exécutées à-peu-près dans le même temps. Il existe encore une troisième Bible, qui dispute de primauté avec les deux précédentes: c'est celle dito de Schelhorne (Voyez plus bas.)

BIBLE de Mortier. Cette Bible est ornée de superbes gravures. Chaque planche in-folio renferme deux sujets. Elle tire son nom de son imprimeur. Le titre est : Histoire du vieux et du nouveau Testament, par David Martin, enrichie de plus de 400 figures gravées en taille-douce. Anvers (Amsterdam), Mortier, 1700, 2 vol. in-folio. Cette Bible n'a été imprimée qu'une seule fois mais tous les exemplaires ne sont pas du même prix. La dernière planche de l'apocalypse a été brisée pendant le tirage. On a réparé cet accident en clouant ensemble les deux moitiés, mais les clous paraissent dans les épreuves, et dénotent par conséquent qu'elles sont postérieures à celles sans clous, ce qui diminue la valeur des exemplaires à clous; cependant il faut avouer que dans quelques exemplaires les épreuves de premier et de dernier tirage ont été confondues, et je connais, dans la bibliothèque de M. Chevassu, à Vesoul, un exemplaire à clous dont les gravures sont magnifiques, tandis que des exemplaires sans clous offrent des épreuves usées. Il faut donc bien faire attention à la qualité des gravures, sans trop s'arrêter aux clous de la dernière planche.

BIBLE de l'Ours. On connaît sous cette dénomination upe Bible espagnole qui est très-rare; en voici le titre : La Biblia que es los sacros libros del viejo y nuevo

Testamento, transladada en espanol (por Cassiodoro deRegna), 1569, in-4. Cette édition n'a point été mutilée comme celles qui l'ont suivie. On la nomme Bible de P'Ours, parce que cet animal est gravé dans le fleuron du frontispice. Son prix est de 40 à 50 francs.

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BIBLE de Richelieu. C'est ainsi qu'on appelle une petite Bible exécutée par ordre du duc de Richelieu, format in-12, avec des caractères très-fins et d'une netteté admirable; elle est généralement estimée. Voici son titre : Biblia sacra vulgatæ editionis (minutissimis characteribus jussu ducis de Richelieu edita ). Parisiis, Martin, 1656, in-12. Elle se vend ordinairement 18 à 24 francs, et plus cher lorsque les deux ouvrages suivans y sont réunis, comme cela. arrive quelquefois, parce qu'ils ont été imprimés avec les mêmes caractères (1). Le premier est : Thomæ-àKempis de imitatione Christi, libri IV (minutissimis characteribus editi). Parisiis, Martin, in-12; et le second, Senita paradisi et pugna spiritualis ex italico latinè, per Jod. Lorichium. Parisiis, Sebas Martin, 1662, in-12. BIBLE de Schelhorn. On nomme ainsi cette Bible parce que le bibliographe Schelhorn est le premier qui l'ait décrite dans son De antiquis lat. bib. Ulmæ, 1760, in-4. Elle a été quelquefois annoncée comme la plus ancienne qui existe, et par conséquent attribuée aux presses de Gutenberg, à Mayence; mais on pense aujourd'hui qu'elle ' a été exécutée à Bamberg, par Albert Pfister, vers 1461;

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(1) On a dit que ces caractères étaient d'argent, ou du moins qu'il en était entré une partie dans leur composition : cette assertion doit être mise au rang des fables.

les observations que le citoyen Camus a publiées sur cette Bible, et sur sa ressemblance avec les livres de Bamberg (dans sa Notice du livre de Bamberg, pag. 30), rendent cette opinion assez vraisemblable. Quoi qu'il en soit, cette Bible a 870 feuillets, et 36 lignes par colonne; le caractère en est un peu plus gros que celui de la Bible mazarine. Ces deux Bibles, ainsi que celle de Gaignat, dont j'ai parlé plus haut, peuvent le disputer d'ancienneté, et tenir le premier rang parmi toutes les Bibles du 15 siecle, non datées.

BIBLE sixtine. Cette Bible a été publiée sous ce titre : Biblia sacra latina, vulgatæ editionis, jussu Sexti recognita et edita, et tribus tomis distincta. Romæ, ex typographiâ apostolicâ Vaticanâ ( operá Aidi Manutii, Aldi abnepotis), 1590, in-folio. Cette Bible a été faite sous la direction et par les ordres de Sixte-Quint; c'est de là que lui vient son nom. A peine parut-elle qu'elle excita`une grande rumeur dans l'église, à cause des fautes nombreuses qui en altéraient le texte. On répara ce defaut en faisant imprimer séparément sur de petites bandes de papier les mots qui avaient été défigurés, et en collant ensuite ces corrections sur les passages mêmes répandus de côté et d'autre dans le courant du volume. Cette édition fut supprimée après la mort de Sixte - Quint par les ordres de Grégoire XIV, son successeur, qui la proscrivit. Elle est très - rare, et sa rareté singulière a fait naitre quelques supercheries qui se rencontrent dans des exemplaires què l'on a voulu faire passer, à la faveur d'un titre supposé, pour être de l'édition originale, et qui n'étaient que des exemplaires de celle dont nous allons parler.

BIBLE sixtine corrigée. Clément VIII, successeur de Grégoire XIV dans le portificat, fit faire en 1592 unė nouvelle édition de la Bible sixtine; mais il eut soin d'en faire corriger les fautes. Les exemplaires n'en sont pas

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