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un cercle de savans, où chacun était reçu à discourir sur uu sujet proposé huit jours auparavant. Le père Albert, religieux de l'ordre de saint Benoit, tenait, tantôt le lundi, tantôt le samedi, au collège de Cluny, une académie où l'on s'efforçait de prouver la foi et tous les mystères de la religion catholique, par des raisons naturelles et démonstratives; mais cette académie dura peu, ayant été supprimée par les grands vicaires de l'archevêque de Paris. Il y avait aussi aux Augustins une académie de savans théologiens, fondée par un des chanceliers de l'université, et présidée par le père Hyacinte, capucin, savant controversiste; elle était à l'imitation de la congrégation de propaganda fide. Elle fut interrompue en 1637 par la guerre survenue entre la France et l'Espagne, et ensuite supprimée par un arrêt du conseil, sollicité par les jésuites et les molinistes; elle était alors dans une grande salle du collège de Bourgogne. Le père Senault tenait aussi une académie tous les lundis à Saint-Magloire, en faveur des ecclésiastiques qui voulaient se former à la prédication. Le célèbre Pascal en ouvrit chez lui une de mathématiques. Les médaillistes s'assemblaient chez de Séve, prévôt de Paris, et chez Seguin, doyen de Saint-Germain-l'Auxerrois; enfin la jurisprudence, les langues grecque et italienne, avaient aussi leurs espèces d'académies; mais elles ont peu duré, ainsi que celle des belles-lettres de l'abbé d'Aubigné, qui embrassait tant de choses, qu'on pouvait, dit Sauval, l'appeler Académie encyclopédique. Nous ne nous étendrons pas davantage sur tout ce qui a précédé les académies légales dont nous parlons dans notre 1.er volume, à la page 9, et à la notice géographique qui termine le second volume. On trouvera dans l'Erotika Biblion de Mirabeau, une longue liste des académies d'Italie M. D. G. a copié cette nomenclature dans les notes de son Eloge des Perruques.

ACCENS. 6, 14. Ginther ou Gunther Zeiner ou Zainer, imprimeur du 15° siècle à Ausbourg, s'est servi d'accens circonflexes au lieu de points sur les i dans son Catholicon de 1469. Les points des i du Catholicon de 1460 sont ronds; mais Schoeffer s'est servi de points aigus dans ses Clémentines et dans le Saint-Thomas de 1467. (Voyez ZEINER. 6, 347.)

ACCOLADE. Terme d'imprimerie. b, 14.

ACHARD (C. F. ). Membre du lycée des sciences et arts de Marseille, associé correspondant de la société d'agriculture du département de la Seine, et l'un des administrateurs du musée de Marseille. Cet estimable bibliographe se proposait de publier un ouvrage très-instructif sous le titre de Catalogue raisonné de tous les monumens littéraires et scientifiques réunis dans le musée national de Marseille. Marseille an VII, in-8. Malheureusement il n'a paru que quatre feuilles et demie du premier volume de cette utile entreprise, et l'on doit regretter que la suite n'ait point paru. Le C.en Achard a commencé son travail par le catalogue de la bibliothèque. Ce catalogue est précédé d'un système complet de bibliographie, suivant l'arbre des connaissances humaines. Il coïncide beaucoup avec l'essai du système que nous avons hasardé dans notre ouvrage. L'auteur a, comme nous, fait de la bibliographie une classe particulière qui doit servir d'introduction à tout catalogue de bibliothèque. Les 72 pages de son catalogue, que je possède, renferment, 1o un discours préliminaire de 20 pages sur les objets de sciences et d'arts de Marseille, et sur la description des locaux qui leur sont destinés; 2° le système bibliographique en 12 pages, et enfin, 3o l'introduction, c'est-à-dire, le catalogue de plusieurs articles de bibliographie, en 40 pages. Le citoyen

Achard ne s'est pas contenté de donner la simple liste des ouvrages, il ajoute à chaque titre une notice de ce que chaque volume renferme, quelques détails sur la vie de l'auteur, une critique sage de l'ouvrage entier et son évaluation. Il relève de temps en temps des erreurs échappées à Debure dans sa bib. inst.: p. ex., à l'article Photius, Debure annonce le Myriobiblon, ex versione Dav. Hoeschelii. Ce n'est point Hoeschelius qui a traduit Photius en latin; il est seulement l'éditeur du texte grec, et And. Schott est le traducteur latin à l'article de Guillaume Cave, Debure, rapportant l'édition d'Oxford 1740, a mis dans le titre Historia.... in quo au lieu d'in quâ, et il donne le titre d'éditeur à Cave, tandis qu'il est auteur, et qu'il était mort trente ans avant que cette édition parût. Cailleau s'est trompé dans le nom des éditeurs de la Bibliothèque de France du père Lelong : au lieu de Ferret et de Barbant de la Bruere, il faut lire Fevret et Barbeau de la Bruyère. A l'article Bibliotheca Telleriana, etc., Debure attribue la rédaction de ce Catalogue à Nicolas Clément 2 et il est de Philippe Dubois, bibliothécaire de l'archevêque le Tellier. A l'article de la Bibliothèque grecque de Fabricius, Debure, au lieu de copier dans le titre ces mots De medicamentis è piscibus, a mis De medicamentis et piscibus: s'il eût cherché à la page 14 du premier volume, il aurait trouvé, à la tête des vers de Marcellus Sidetes, le titre suivant Medicina ex piscibus, ce qui signifie remèdes tirés des poissons. A l'article J. A. Fabricii, bibliotheca antiquaria, Debure ne dit pas que l'édition de 1716, qu'il annonce, est la seconde, la première étant de 1713. Niceron s'est trompé en annonçant cette seconde sous la date de 1726. J'ajouterai que l'imprimeur du C.en Achard s'est trompé en mettant Bibliographia antiquaria au lieu de Bibliotheca antiquaria. La dernière édition de cette Bibliothèque est de 1760.

Telles sont les principales erreurs que le C.en Achard a relevées dans le peu d'articles de bibliographie que renferment les premières feuilles du catalogue qu'il a fait imprimer combien il en aurait relevé d'autres s'il eût continué son intéressant travail (1)! C'est à sa generosité que nous devons quelques notices sur l'abbé Rive: ayant connu particulièrement ce savant original, il a bien voulu nous communiquer, nou-seulement des détails biographiques, mais même des ouvrages de ce profond, mais trop mordant bibliographe.

ACROATIQUES (livres). a, 11.

ACTES des assemblées ecclésiastiques et conciles de France (continuation de la collection des). a, 136....

AD-USUM-DELPHINI. Collection d'auteurs classiques connue sous ce nom. b, 351.

ADAM. On connait plusieurs imprimeurs de ce nom au 15° siècle. L'un a imprimé un Lactance en 1471, et il porte simplement le nom d'Adam. Un autre a imprimé Orationes Ciceronis en 1472, et il s'appelle Adam de Ambergau (voyez plus bas ). Audifredi a mal-à-propos confondu ces deux Adam. Un troisième est Adam Rot, qui a imprimé Dominici de sancto Geminiano lecturam super $ecundâ parte decretalium. Les caractères dont se sont servi ces trois Adam different entre eux. Un magister Adam a imprimé, en 1470, Augustini dati elegantiolæ, in-4. Un doctus Adam a réimprimé ce même ouvrage, et doctus est

(1) J'ai oublié de dire qu'à la page 49, le C.en Achard donne l'étymologie du mot anecdote, qui vient du grec anekdotos, et signifie non imprimé encore, non publié. On a d'abord employé le mot anecdote dans hotre langue, pour signifier histoire secrète, et postérieurement on a entendu par ce mor un petit trait d'histoire détaché, un événement particulier, ce qui s'éloigne de l'étymologie.

sans doute le même que magister. On connait encore un Petrus Adamus mantuus, etc., etc. En général, les bibliographes ne sont point d'accord sur les imprimeurs qui ont porté le nom d'Adam, ni sur les éditions sorties de leurs presses.

ADAM DE AMBERGAU (1). Imprimeur du 15° siècle. On ignore le lieu où il a imprimé, et quelques bibliographes doutent si Adam Rot, célèbre imprimeur du 150 siècle à Rome (depuis 1471 jusqu'en 1475), n'est pas le même que Adam de Ambergau (2). Dans tous les cas on doit de belles éditions à ces deux noms : le Ciceronis orationes in-fol. de 1472, porte, dans quatre vers de souscription, le nom de Adam de Ambergau. Cette édition, exécutée en beaux caractères ronds, est, ainsi que les autres éditions de cet imprimeur, excessivement rare. Laire n'en a pas trouvé un seul exemplaire dans toutes les bibliothèques de Rome. M. Debure a cru que les caractères dont s'était servi Jean de Westphalie pour imprimer, en 1483, les Epitres familières de Pie II, étaient les mêmes que ceux d'Adam de Ambergau dans l'Orationes ci-dessus. L'abbé Rive l'a réfuté et a démontré (CHASSE AUX BIBLIOGRAPHES, page 15) qu'il y avait de la différence entre les caractères employés dans les épitres d'Æneas Silvius et de Gasparin, et ceux de l'Orationes, surtout dans les h, les i et les o. Nous finirons cet article par répéter que l'on a peu de détails sur ce qui regarde Adam de Ambergau, et qu'on est incertain s'il n'est pas le même que Adam Rot, magister Adam, et Adam doctus. Tous ces noms se trouvent dans des éditions très rares, qui ont paru de 1470 à

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(1) Ambergau ou Amberg est une petite ville de la Haute-Bavière. (2) Cela n'est pas présumable: Adam Rot était clerc du diocèse de Metz.

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