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Suit la NOTE OFFICIELLE remise, le 2 août 1796, par l'ambassadeur de Suède au ministre des relations extérieures.

CITOYEN MINISTRE,

C'est par ordre exprès de ma cour, que j'ai l'honneur de renouveler auprès du Directoire les démarches que j'avais déjà faites pour l'admission de M. de Rehausen, en qualité de chargé d'affaires de S. M. auprès de la République.

En vous invitant, citoyen ministre, à prendre de nouveau en considération une démarche aussi conforme à la bonne intelligence qui subsiste entre les deux pays, je vous prie de me permettre quelques observations que je soumets au Direc

toire.

La confiance que se doivent réciproquement les Puissances amies et alliées, les égards qui en sont la suite, avaient toujours été indistinctement accordés à la personne choisie par son Souverain pour le représenter; ils en sont même inséparables cependant, ils ont été l'un et l'autre méconnus en la personne de M. de Rehausen. Ses sentimens particuliers peuvent d'autant moins causer de l'ombrage au Gouvernement, que dans l'exercice de ses fonctions, il en ferait certaine

ment le sacrifice, s'ils pouvaient être contraires aux instructions qu'il a reçues et si, dans sa conduite ou dans son langage, il manquait au traité subsistant entre la Suède et la France, c'est dans le cas seulement où il en serait résulté une mésintelligence entre les deux Gouvernemens, que son rappel pourrait devenir nécessaire; mais ce cas n'existant pas, ses sentimens personnels ne peuvent être regardés comme un motif d'exclusion valable, et le refus devient, par conséquent, moins un tort fait à M. de Rehausen, qu'un manque d'égard à son Souverain.

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Je dois également observer que M. de Rehausen se trouvant à Paris, a été nommé pour vaquer ad interim aux affaires de la Suède, lorsque l'on s'attendait à chaque instant à une rupture avec la Russie; lorsque l'ambassadeur de Suède à cette cour était sur le point de quitter son poste. Sa nomination ne pouvait donc pas avoir été influencée par l'impératrice de Russie, à laquelle il est d'ailleurs absolument inconnu.,

C'est par ces raisons, citoyen ministre, que ne pouvant attribuer au personnel de M. de Rehausen le refus qu'a fait le Directoire de le reconnaître dans son caractère public, ce refus paraît énoncer évidemment l'intention de désobliger, aux yeux de l'Europe, les plus anciens amis de

la France. J'hésite à prononcer une supposition plus décisive; elle répugne trop aux vœux connus des Suédois et des Français eux-mêmes, ainsi qu'à leurs intérêts respectifs; et cependant, il serait difficile que les ennemis des deux pays ne trouvassent pas une grande satisfaction dans la désunion dont la République française aurait donné le signal. Il m'est prescrit de déclarer que si M. de Rehausen n'est point reconnu, S. M. se trouvera forcée, pour le maintien de sa dignité, d'user de réciprocité vis-à-vis du citoyen Perrochel. Cette nécessité n'influera pas, d'ailleurs, sur le desir que S. M. aura toujours de continuer et même de raffermir les liaisons d'amitié et de bonne intelligence qui ne devraient jamais être troublées entre les deux Puissances. Agréez, citoyen ministre, l'assurance de mon très-sincère attachement.

Signé E. N. STAEL DE HOLSTEIN.

Pour copie conforme, signé CH. DELACROIX.

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OBSERVATIONS.

<<< La position respective de la Suède, à l'égard de la France, est celle d'un État

» sans moyens, sans ressources de son » propre fonds, encore divisé, déchiré au » dedans, menacé au-dehors, exposé à

l'attaque de plusieurs ennemis puissans. » et voisins, et qui n'a pour appui qu'un » allié unique, puissant aussi, mais éloigné, » et dans des circonstances où il est, dit»on, difficile, peut-être impossible, de le >> secourir par mer ». (Favier)

En reconnaissant l'exactitude des faits énoncés par Favier dans son article Suède, Ségur l'aîné n'accorde pas le même mérite à ses raisonnemens : il pense que « l'union » de la France et de la Suède est nécessaire. » pour l'équilibre du nord, lorsque le roi » de Suède n'est pas ambitieux, et lorsque. » les Français ont une marine capable de donner quelqu'efficacité à cette alliance »

RÉPUBLIQUE BATAVE.

NOTICE STATISTIQUE.

Position géographique.

LA République Batave est située entre le 2o. et le 1er degrés de longitude Est, le 52o. et le 54°. deg. de latitude Nord.

Étendue territoriale.

Son territoire a 50 lieues de longueur, sur 45 de largeur ( Guthrie).

Templemann donne à la Hollande, au total, 1669 lieues carrées.

Parmi les auteurs, les uns portent l'estimation de la surface du territoire de la République batave en arpens, à 6,796,000 arpens carrés; d'autres à 8,367,000.

Rivières et Fleuves.

Les principaux sont le Rhin, la Meuse, la Schledt et la Vecht. Le Rhin se divise

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