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mai 1272; mais cette dernière supposition nous paraît moins probable que la première. En effet, nous voyons qu'une nouvelle assemblée des états de la séné chaussée de Carcassonne ayant été tenue à Béziers, le jeudi après la Saint-Laurent, c'est-à-dire au mois d'août 1271, il n'y est point fait mention de l'évêque, mais seulement des députés du chapitre de la cathédrale, ainsi que des consuls d'Alby1. Nous pouvons donc admettre déjà, comme probable, que Bernard n'existait plus à cette époque; et ce qui nous confirme dans la pensée que l'évêque était mort en 1272, ce sont les lettres données à Pamiers, le 4 juin de cette année, par Philippe le Hardi, lesquelles donnent mainlevée aux procureurs de la cathédrale d'Alby de la régale de cette église, dont le sénéchal avait mis sans motif les domaines sous la main du roi2.

Vers ce même temps, Raymond du Puy, donzel de Castelnau de Bonafous, réclama au chapitre une somme de quarante livres cahorciennes prêtées par lui à Bernard de Combret au chemin de France, « al cami de Fransa," lorsque l'évêque allait en cour pour les affaires de l'évêché. Comme on ne tenait aucun compte de sa demande, Raymond du Puy s'empara de la paix de Sestairol faisant partie des biens de l'évêché. Le 19 août 1273, Raymond de Fraissenel, prévôt de la cathédrale, et Bérenger de Montjoux, tous deux ensemble procureurs de l'évêché d'Albi

1 Hist. gen. de Languedoc, t. III; pr. p. 603. Ms. de la Bibl. impér. dit Registre de saint Louis, fol. 66, fonds Colbert, 9653, 5 A.

2 Gallia Christ. t. I,

imperii, edit. 3a,

p. 20. p. 1328.

- P. de Marca, De Concordantia sacerdotü et

geois, le siége étant vacant, transigèrent alors au sujet de cette paix, qu'ils abandonnèrent à Raymond pour le prix de quatre-vingt-cinq livres, dont il ne paya par conséquent que quarante-cinq livres, en s'engageant toutefois à résilier le susdit marché, dès qu'il y aurait un évêque, si celui-ci le jugeait convenable1.

Malgré les faits que nous venons de rapporter, pourrait croire que Bernard de Combret existait encore. en 1274, en jetant les yeux sur les actes du parlement de Paris, tenu à la Chandeleur de cette année, et dans lesquels on voit que les sénéchaux de Carcassonne et de Toulouse reçurent ordre de défendre Sicard d'Alaman contre les entreprises de l'évêque d'Alby, qui avait tenté « de se saisir à main armée de ses châteaux de Castelnau de Bonafous et de Cordes 2. » Mais on voudra bien remarquer avec nous que les nombreuses affaires sur lesquelles le parlement eut à prononcer avaient été portées depuis longtemps devant cette cour par la sénéchaussée de Carcassonne, et l'on admettra sans peine alors que l'entreprise de l'évêque ait été antérieure à l'an 1271. Dù reste, Sicard d'Alaman ne garda, à ce qu'il paraît, aucune rancune de ses différends avec l'évêque, puisque, par son testament du 1 juillet 1275, il légua à l'église SainteCécile d'Alby une partie de la somme de vingt mille sous tournois consacrée par lui à des œuvres pies 3.

er

A la fin de l'année 1274, et pendant les premiers

1 Archives de l'évêché, fol. 334, ms. 106.

Hist. gén. de Languedoc, t. IV, p. 16.

3 Ibid. t. IV, p. 14. — Archives du domaine de Montpellier.

jours de janvier 1275, une assemblée des états de la sénéchaussée de Carcassonne eut encore lieu dans le palais épiscopal de cette ville, et parmi les personnages qui y assistèrent, on remarque les procureurs de l'évêché et de l'église d'Alby, le prévôt de Saint-Salvi et les consuls de la ville1.

Enfin après une longue vacance du siége épiscopal, par suite de la mort de Bernard de Combret, le pape nomma, le 7 mars 1276, Bernard de Castanet évêque d'Alby 2. Ce prélat, qui remplissait à cette époque les fonctions d'auditeur du palais apostolique, ne put cependant pas quitter Rome tout aussitôt, et nous voyons que le 4 août 1276 Bérenger de Ferrier était son procureur à Alby. Il y reçut dans le palais épiscopal, in domo episcopali, l'abandon des dîmes de Saint-Salvi d'Aigrefeuille fait par Raymond de Lescure à l'évêque d'Alby3. Le 9 septembre suivant, B..... d'Auger (Augerii), sacristain de Saint-Paul de Narbonne, était son vicaire général (vicegérant) et reçut également diverses donations, in aula domini episcopi.

Ces deux désignations, qui semblent indiquer l'existence d'une demeure particulière affectée à l'évêque, sont les premières que nous trouvions dans les actes relatifs à l'histoire ecclésiastique d'Alby. On a précédemment vu, en

Hist. gen. de Languedoc, t. IV; pr. p. 60. Ms. de la Biblioth. impér. dit Registre de saint Louis, fol. 87 verso et seq. fonds Colbert, 9653, 5 A. 2 Gallia Christ. t. I, p. 21.

3 Archives de l'évêché, fol. 344, ms. 106.

Ibid. fol. 346 et 350.

effet, que Durand habitait des bâtiments qui lui avaient été prêtés durant sa vie par le chapitre. Il faut donc supposer que Bernard de Combret se fit bâtir une résidence particulière; mais rien ne l'indique dans les titres qui nous restent de ce prélat, et nous ne trouvons qu'un seul acte de 12671, ainsi daté, apud bastidam nostram, qui nous donne à penser qu'il fut signé dans une maison de campagne plutôt qu'à Alby même. Quoi qu'il en soit, à partir de cette époque, on trouve souvent la demeure de l'évêque désignée de diverses manières dans les actes écrits. Le cartulaire de l'évêché en fournit de nombreux exemples.

1 Archives de l'évêché, fol. 248.

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tion des limites de la juridiction d'Alby. Droits du roi et de l'évêque. Sévérité de l'évêque. Premières traces des nouvelles constructions qu'il fait élever dans la ville.

Bernard de Castanet ne quitta Rome qu'à la fin de l'année 1276; mais, avant de s'éloigner de la cour pontificale, il s'était fait donner, le 18 octobre, par le pape Jean XXI, et il emporta avec lui, des lettres qui lui accordaient 1° la faculté de créer deux tabellions dans la forme et d'après les lois de Rome; 2° la permission de disposer par testament des biens ecclésiastiques en sa possession ou qu'il pourrait avoir; 3° le pouvoir de conférer tous les bénéfices qui viendraient à vaquer dans son diocèse 1.

Ce prélat arriva à Alby le dimanche 17 janvier 1277. jour de la fête de Saint-Antoine, et le même jour il célébra une messe solennelle dans l'église de Sainte-Cécile 2. Son premier soin fut d'abord de se faire reconnaître comme seigneur temporel de la ville; puis, le lendemain, il rétablit la paix parmi les chanoines de la cathédrale et leur promit de s'occuper de la demande qu'ils avaient adressée au saint-siége depuis près de dix ans. Il engagea

1 Bullarium ecclesiæ Albiensis.

2 Gallia Christ. t. I, col. 20.

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