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nouvelle cathédrale. Excité par le désir d'illustrer son épiscopat autant peut-être que par le désir d'être utile à son diocèse, il arrêtait ainsi la fondation d'un monument devenu indispensable et donnait également une impulsion, une direction louable à l'activité, à l'intelligence d'un peuple si ardent dans ses désirs et ses manifestations. Et qu'on le remarque bien, l'évêque ne se borna pas une simple formalité en ordonnant la création d'une vaste cathédrale il voulut être fondateur dans toute l'acception du mot, et ce fut avec cette pensée qu'il se créa aussitôt par lui-même et par son clergé des ressources qui devaient assurer l'exécution de son œuvre.

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Le jour où le clergé d'Alby consentit à donner une partie de ses revenus pour la construction d'une nouvelle église, il mérita les bénédictions des siècles futurs. Quant à l'évêque Bernard de Castanet, qui venait de réaliser le vœu de toute une population chrétienne, il se plaça tout d'un coup au premier rang et se fit dans l'histoire un nom assez grand pour faire pardonner quelques er

reurs.

Sans aucun doute, on dut encore officier dans l'ancienne cathédrale durant une grande partie du xiv° siècle, et les deux églises furent simultanément fréquentées par les habitants d'Alby. Il suffirait de relire avec attention les deux actes que nous venons de signaler pour en être convaincu; mais une dernière pièce, portant la date de 1370, vient nous l'attester en nous prouvant que l'on n'avait pas encore abandonné le vieux monument à cette époque. Cet acte, dont nous ne connaissons malheureusement que l'in

dication sommaire1, nous mentionne une donation faite par Me Vital à l'ancienne église, et ce document a une très-grande valeur à nos yeux. En le rapprochant de ce fait si connu que les bâtiments de la nouvelle cathédrale ne furent entièrement terminés qu'à la fin du xiv siècle, par Guillaume de la Voulte, nous pouvons du moins admettre que l'ancienne église dut encore servir au culte jusqu'à ce dernier moment.

Toutefois, nous en avons fini désormais avec la vieille Sainte-Cécile. Le jour où l'existence de la seconde est bien avérée, nous ne devons plus nous occuper de l'antique édifice qui vit Simon de Montfort s'agenouiller dans son enceinte, qui entendit la voix de saint Bernard ainsi que les prédications des Albigeois. L'ancienne église est morte avec le x siècle : elle fait place à une autre cathédrale plus vaste, plus belle, plus majestueuse, plus imposante. Puissions-nous un jour raconter fidèlement son histoire et retracer aux yeux de tous les merveilles de Sainte-Cécile d'Alby!

1 Donation faite à l'église ancienne par M° Vital, prêtre. Inventaire des titres de la cathédrale d'Alby, t. II.

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CHRONOLOGIE RECTIFIÉE

DES ÉVÊQUES D'ALBY

DEPUIS SAINT CLAIR JUSQU'À BERNARD DE CASTANET,

D'APRÈS LES OUVRAGES DES BÉNÉDICTINS ET DE NOUVEAUX DOCUMENTS INÉDITS.

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I. SAINT CLAIR. Nous n'avons rien à dire de plus sur ce martyr : on honore sa mémoire le 1 juin, non-seulement à Alby, mais encore dans les églises de Bordeaux, Auch, Limoges, Périgueux, Sarlat et Lectoure.

II. ANTHIME n'est connu que comme disciple de saint Clair.

Après ce nom, on ne trouve plus rien sur les évêques d'Alby jusqu'au commencement du v° siècle.

III. DIOGÉNIEN est compté par Grégoire de Tours au nombre des plus remarquables évêques de l'Aquitaine.

IV. ANÉMIUS signa la lettre des évêques de la Gaule adressée au pape saint Léon en 451.

V. POLYMIUS ne se trouve pas inscrit dans les catalogues donnés jusqu'à ce jour; mais la légende de sainte Martianne assure que cette vertueuse femme vécut pendant l'épiscopat de Polymius.

VI. SABINUS assista au concile d'Agde au mois de septembre 506, la vingt-deuxième année du règne d'Alaric, qui avait alors sous sa domination, outre la Touraine, les trois provinces d'Aquitaine, la première Narbonnaise et une grande partie de la Provence.

VII. AMBROISE SOUscrivit par procureur au cinquième concile d'Orléans, convoqué par Childebert au mois de novembre 549.

VIII. SAINT SALVI vivait au temps de Grégoire de Tours, dont il fut l'ami. Élevé sur le siége d'Alby l'an 574, il assista au concile de Braine en 580, et rendit son âme à Dieu le 10 septembre 584.

IX. DESIDERATUS succéda à saint Salvi sur le siége d'Alby, selon le témoignage de Grégoire de Tours.

X. CONSTANCE assista au concile de Reims en 625, et vivait encore en 647.

XI. DIDON Occupait le siége d'Alby vers l'an 664. Sa ville épiscopale paraît avoir souffert d'un incendie qui dévora vraisemblablement la bibliothèque, car ce prélat ordonna à un de ses prêtres, nommé Perpetuus, de transcrire une collection de canons que celuici acheva le 25 juillet de la quatrième année du règne de Childéric1.

XII. RICHARD Succéda à Didon et siégeait l'an 673, époque à laquelle Faustin était abbé de Castres.

XIII. CITRUIN fut élu par le peuple en 692. Il avait assisté quelques années auparavant, en 683, au concile de Tolède en qualité de député de l'évêque de Carcassonne, et mourut le 30 mai 698.

XIV. HUGUES était placé à la tête du diocèse en 722, ainsi que nous l'apprend le chronographe de l'abbaye de Castres qui, parlant de Bertrand, abbé de ce monastère, nous dit qu'il mourut l'an 722, âgé de cent six ans, sous l'épiscopat d'Hugues, évêque d'Alby.

XV. JEAN siégeait en 734, d'après le chronographe de Castres. XVI. VERDAT est mentionné en 812, après une lacune de soixante et dix-huit ans.

XVII. GUILLAUME I occupait le siége épiscopal en 825.
XVIII. BAUDOUIN est indiqué comme son successeur en 844.
XIX. PANDERE siégeait l'an 854.

XX. Loup était évêque dès l'an 869. Il assista au concile de Pontigon en 876, et paraît avoir gouverné jusqu'à l'année 879.

XXI. ÉLOI souscrivit au concile de Port, dans la Septimanie, tenu au mois de novembre 887.

XXII. ADOLÈNE OU ODOLÈNE Souscrivit en 891 au privilége que

Une copie de ce manuscrit est conservée à la bibliothèque de la ville d'Alby. On en trouve la description dans le Catalogue général des manuscrits des bibliothèques publiques des départements, t. I, p. 481.

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