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Et trouver le repos dedans la solitude,
Quand ce Dieu qui fait mon tourment,

Me conduit insensiblement
Au milieu d'un bois solitaire,
Dont le feuillage était si beau,
Que cet astre qui nous éclaire
N'eût pu méme y voir sans flambeau.

Outre le prix qui lui fut décerné,
Busens reçut les complimens poé-

CABANES (N.), avocat au parlement de Toulouse: il nous reste de lui des Sonnets peu connus, et plusieurs pièces en vers patois. Cet auteur a concouru plusieurs fois pour les prix décernés par le corps des Jeux Floraux. Quelques-uns de ses ouvrages portent la date de l'an 1667, et d'autres celle de 1683.* CABARET (BERTRAND), âgé de vingt-un ans, natif de PuyMorin, département de la HauteGaronne, élève en chirurgie domicilié à Lyon, condamné à mort, comme royaliste, le 21 Décembre 1793, par le tribunal révolutionnaire de Lyon.

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tiques de MM. d'Olive SaintSauveur, P. Boysse, J. Fontrouge, P. Merle et Ducros, écrivains qui vivaient alors à Toulouse ; mais les ouvrages de Busens, et les éloges que ses amis lui adressèrent, sont également tombés dans l'oubli. *

de vingt-quatre ans. L'estime qu'il s'acquit dans cette grande ville, engagea, sans autre recommandation, l'université d'Orléans à l'appeler peu de temps après dans son sein. C'est là que malgré les troubles de la ligue, aussi appliqué à l'étude que si l'on eut joui d'une paix parfaite, il remplit ses fonctions avec beaucoup d'honneur, et composa une partie de ses ouvrages. Cabot resta pendant quatorze ans à Orléans, où il enseigna alternativement le droit canon et le droit civil. Duffaur de Saint-Jory, alors président du parlement de Toulouse, instruit de la réputation qu'il acquérait de jour en jour, l'engagea à revenir à Toulouse, où il le fit nommer à une chaire de professeur alors vacante; il la remplit pendant vingt-deux ans avec autant d'assiduité que d'utilité pour ses disciples. On rapporte qu'il disait à ceux qui auraient désiré plus d'ornement et d'éloquence dans ses leçons,

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qu'il était seulement gagé du public pour enseigner avec >> fruit, et non pour paraître vai>> nement éloquent ou savant.

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(C'est Léonard Campistron qui rapporte ce fait.) Il aimait malgré cela l'éloquence; mais il préférait une clarté simple à la pompe des paroles. Il mourut en 162... On a de lui plusieurs ouvrages I. Laudatio funebris Michaelis Violai Orléans 1592, in-4.°; II. Variarum Juris publici et privati dissertationem libri duo Orléans 1598, in-8.; III. Traité des Bénéfices, que Jean Doujat Jean Doujat publia en 1656, sous le nom de Jean Dart, et dont il a reconnu depuis pour auteur Cabot ; IV. Les Politiques de Vincent Cabot, Tolosain; il fut imprimé à Toulouse chez Pierre Bosc, imprimeur-libraire, en 1630, 1 vol. in-8. Léonard Campistron, ami de l'auteur, l'avait dédié au cardinal de Richelieu. Cabot laissa son ouvrage, en mourant, à Campistron, qui après l'avoir mis en ordre, et revu les manuscrits, dressa un plan de l'ouvrage. Il vint à Paris en 1624, le présenta à ceux qui composaient le conseil du roi, et aux principaux membres du parlement de Paris, de même qu'aux ministres, qui l'acceptèrent avec empressement; on regretta seulement que Cabot n'eût pas terminé cet excellent livre. Campistron étant venu à Toulouse, fut obligé d'en sortir à cause d'une maladie contagieuse qui désola cette ville en 1629; il se retira à la campagne, où il mit tous les soins possibles pour la publication de ses six livres qu'il avait en son pouvoir:

l'ouvrage complet devait en avoir vingt-huit... Il y a d'excellentes maximes dans cet ouvrage : on y voit une vaste lecture; mais l'érudition sacrée et profane y est trop prodiguée; on désirerait y trouver plus d'ordre et de méthode, et moins de diffusion. Ce traité, présenté aux ministres en 1724, leur fit dire que Cabot y avait mis «< plus de secret de >> cette science (la politique ), » qu'on n'en trouvait dans tous » les autres livres qui en avaient >> traité jusqu'alors. >>

CADRELS (MARIE DE), baronne d'ENCAUSSÉ, célèbre muse toulousaine, remporta le prix de l'élégie, dans l'académie des Jeux Floraux, en 1698 et 99. Ses ouvrages semblent dictés par le bon goût, et la versification en est également aisée, élégante et harmonieuse. On ignore l'époque de sa mort. Cette dame mérite d'être placée au nombre des muses toulousaines.

1. CAFFARELLI DU FALGA (LOUIS-MARIE-JOSEPH-MAXIMILIEN DE ), né d'une famille noble au Falga dans le HautLanguedoc le 13 Février 1756, fit ses études à l'école de Sorèze, et entra dans le corps royal du génie, où il se distingua par son zèle et ses talens. A l'époque de la révolution, il embrassa les principes sur lesquels elle se fondait, sans jamais en outrer les conséquences, ni accepter les fausses explications. En 1792, il refusa hautement, devant toute l'armée du Rhin où il était em

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écrits à l'impression. Ce fut en
Septembre 1789, qu'il fut connu
et apprécié par Buonaparte lors
de son expédition en Egypte. Il
le seconda, avec zèle, dans ses
préparatifs, et l'accompagna en
qualité de général de division
et comme chef de l'arme du
génie : il eut une part honorable
à la prise d'Alexandrie et aux
succès de nos armes; mais il s'oc-
cupa spécialement de tout ce qui
avait rapport aux sciences et à
l'administration. L'auteur de la
préface du grand ouvrage sur
l'Egypte, en parle en ces termes :
«L'institut du Kaire dirigeait tou
tes les recherches; ceux qui le
composaient avaient constamment
en vue les avantages de l'armée, et
les intérêts des arts et des sciences.

ployé, de reconnaître les décrets du 10 Août, par lesquels l'assemblée législative prononçait la déchéance du roi, et déclara avec fermeté qu'étant l'ennemi des factieux, il était prêt à marcher, avec l'armée, pour délivrer l'assemblée de la violence qu'ils lui faisaient. Destitué par les commissaires de l'assemblée, il retourna dans sa patrie. Echappé aux proscriptions de 1793, après une arrestation de plus d'un an, il travailla d'abord dans les bureaux du comité militaire, et ses conseils contribuèrent beaucoup aux succès des opérations; bientôt il obtint d'être de nouveau employé aux armées, et il se distingua, en Septembre 1795, au passage du Rhin près de Dusseldorf, avec le géneral Championnet. Peu Ils étaient encouragés dans leurs après se trouvant à une affaire travaux par l'amitié attentive sur les bords de la Nahe près de et le concours d'un officier généCrutznech, aux côtés du général du caractère le plus noble et ral Marceau, il fut atteint à la jambe gauche d'un boulet de canon qui nécessita l'amputation. Il souffrit cette opération avec le même calme qu'il avait souffert celle de la pierre étant encore enfant. Il fut nommé vers ce même temps, membre associé de l'institut national qui se formait. D'excellens mémoires sur diverses branches d'adninistration, sur des matières de philosophie, et particulièrement sur l'instruction publique, objet le plus chéri de sa méditation et de ses travaux, l'avaient fait connaltre avantageusement, bien qu'il ait toujours refusé de livrer ses

le plus élevé, qu'une mort glorieuse, et qui a excité de si justes regrets, attendait dans les champs de la Syrie. Modèle presque inimitable de désintéressement, de constance et de vertu, et né pour toutes les affections généreuses, il oubliait sans effort ses peines personnelles, et ressentait vivement celles des autres. Digne appréciateur des grands hommes, et digne de seconder les desseins du héros qui commandait l'armée française, personne n'a fait des vœux plus sincères pour le bonheur de son pays, et les progrès de la raison et des arts. Il a contribué aux succès de toutes les

recherches littéraires que l'on entreprit alors; et la fidélité de l'histoire veut que son souvenir soit attaché aux découvertes qui en ont été le fruit. » Une mort glorieuse l'attendait devant SaintJean-d'Acre, que l'armée française attaqua en Mars 1799. Le 9 Avril, étant à la tranchée, il eut le coude droit fracassé d'une balle, et le bras encore lui fut amputé. Malgré tous les secours de l'art, il mourut des suites de cette blessure le 27 du même mois. L'ordre du jour du lendemain s'exprime en ces termes : << Il emporte au tombeau les re>grets universels; l'armée perd » un de ses plus braves chefs, » l'Egypte un de ses législateurs, >> la France un de ses meilleurs » citoyens, les sciences un hom» me qui y remplissait un rôle » célèbre. » Les Turcs ont respecté le monument simple que l'armée lui a érigé; on le voit encore dans la plaine de Saint-Jeand'Acre. M. Degerando a fait imprimer une notice sur le général L. M. J. M. Caffarelli du Falga, etc. Paris 1801, in-8.; elle n'est pas complète, et contient quelques inexactitudes.

II. CAFFARELLI DU FALGA (PHILIPPE-JACQUES DE), frère du précédent, né au Falga en Février 1757, entra au régiment de Bretagne, et se fit remarquer aux siéges de Mahon et de Gibraltar. A la révolution nommé successivement lieutenant-colonel du régiment de Dauphiné, et adjudant-général, l'époque du

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10 Août décida son émigration. Lors de la formation de la légion de Béon, il aida M. d'Anceau

son oncle, dans le travail de son organisation, le suivit à Quiberon, et partagea le sort de tant d'officiers français victimes de leur zèle pour la monarchie, et des fureurs révolutionnaires.

CAILHAVA DE LESTANDOUX (JEAN-FRANÇOIS), auteur dramatique, membre de l'académie française, naquit à Toulouse en 1731, le 21 Avril. Sa jeunesse, passée toute entière dans la province, fut consacrée aux plaisirs ; habile dans l'art de l'escrime, gai, entreprenant et aimable, il sut plaire, et profita de cet heureux don. Cependant appelé par son goût pour la carrière du théâtre, il travaillait avec opiniâtreté au milieu même du tourbillon qui l'entraînait. Sa première pièce, intitulée l' Allégresse champêtre, mêlée de chants et de danses, fut représentée à Toulouse en 1757 elle avait été inspirée au jeune poëte par la nouvelle du crime affreux de Damien ; elle servit à célébrer la convalescence de Louis XV. Cailhava débuta par un succès, et fier de sa réussite, emportant avec lui un porte-feuille poétique bien garni, peu d'argent, mais beaucoup d'espérances, il se mit en route pour Paris, rêvant des triomphes, ne se méfiant pas des hommes, parce qu'il était bon, et qu'il ne les connaissait pas. Il présenta une première pièce, Crispin gou

vernante; les comédiens ne l'accueillirent pas. Le Jeune présomptueux fut plus heureux au comité, mais non sur la scène. Représenté le 2 Août 1763, il tomba, et l'auteur attribua cette chute, non à son ouvrage, mais à la mauvaise volonté des acteurs; en cela, il suivit la marche commune du cœur humain. Loin de se laisser décourager par le revers, il s'arma de fermeté, travailla sur nouveaux frais, et la Maison à deux Portes ou le Tuteur dupé, joué au théâtre français le 30 Septembre 1765, annonça un vrai poëte comique, et le public en demeura convaincu. Cette comédie fut accueillie avec acclamation, soit à Paris, soit à Fontainebleau, sur le théàtre de la cour; et Cailhava jouit le premier, en ce lieu, de la distinction flatteuse d'être présenté aux spectateurs, chose qui ne s'était point encore faite dans les salles des palais royaux. L'Egoïsme, comédie en cinq actes et en vers, représentée par les comédiens français le 19 Juin 1777, éprouva plus de difficultés à la réussite; le sujet, très-difficile à traiter, ne fut pas approfondi par Cailhava, comme il aurait pu l'être. La pièce tomba, et Barthe, qui ayant eu connais sance de l'ouvrage dont nous parlons, avait cherché à l'imiter sous le titre de l'Homme personnel, ne fut pas plus heureux. Des démélés, dont la cause ne nous est pas bien connue, rendirent l'acteur Molé ennemi de

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Cailhava: ils causèrent à ce dernier de violens chagrins; car Molé le poursuivant avec un acharnement sans exemple, parvint à le priver de la gloire et des avantages qu'il pouvait retirer de ses pièces. Le théâtre de Cailhava ne fut plus joué par la comédie française; aussi chercha-t-il dans plusieurs brochures bien écrites et bien pensées, à prouver la nécessité d'élever un second théâtre qui pût rivaliser avec le premier. En 1789, il publia un ouvrage sur la décadence du théâtre. Il avait déjà donné successivement aux Italiens plusieurs pièces qui, pour la plupart, furent applaudies beaucoup de gaieté, une vraie entente de la scène, des situations comiques, en assurèrent le succès. Dans leur nombre, on distingua Arlequin Mahomet, ou le Cabriolet volant, la Bonne Fille, imitée de Goldoni, etc. Cailhava crut avoir assez étudié l'art dramatique, pour pouvoir en donner des préceptes; il les recueillit en un ouvrage intitulé, l'Art de la Comédie, qui eut deux éditions, la première en 4 vol. in-8.°, la seconde fut réduite à 2 vol. du même format. Notre auteur, rempli de bonnes intentions, ne réussit cependant pas dans cette circonstance, autant qu'il aurait fallu, pour obtenir le titre de législateur du théâtre cependant son œuvre est loin d'être à dédaigner; on y trouve d'excellentes remarques, des vues profondes. Les jeunes gens peuvent beaucoup appren

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