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un cahier en parchemin coté KK. 324 et intitulé « compte parti<< cullier et unicque de Me Robert de Beauvais, procureur en la « Chambre des comptes, commis par le Roy, à la distribution de « la somme de 3600 livres pour l'achapt d'un logis et faire la des« pence des enfants tirez de l'Hostel-Dieu de Paris appelez les << enfans de Dieu autrement les Enfans-Rouges pour les années « M. ve XXXV, Xxxxvi, xxxvII, XXXVIII, XXXIX. »

HÔPITAL DE LA CHARITÉ.

Dans la section historique, aux Archives de l'Empire, il y a un carton L 736, qui renferme un dossier de quelques pièces relatives aux religieux de la Charité et à la chapelle Saint-Pierre; une opposition du 6 mai 1615 aux constructions faites par les religieux de la Charité, opposition formée par les religieux de SaintGermain; l'autorisation d'établissement du 13 septembre 1602; les lettres patentes du mois d'août 1628 qui établissent l'hôpital de la Charité.

Dans la section administrative, il y a six cartons (S. 6102-6107), renfermant des déclarations de biens, un état de rentes dues aux ci-devant maisons de l'ordre de la Charité par l'hospice national de l'Unité, et enfin un grand nombre de dossiers contenant des aveux et dénombrements et autres pièces concernant la seigneurie du Pré-du-But, Villenauxe, Montaiguillon, les fiefs des Salles et de Rieux, dans la paroisse d'Escardes.

HOSPICE DES INCURABLES.

On trouve dans le carton L. 766 de la section historique, aux Archives de l'Empire, un dossier de quelques pièces sur l'hospice des Incurables, telles que lettres patentes, lettre d'établissements, institutions de vicaires, procès-verbaux de visite, etc.

Un carton de la section administrative, coté F. 1681, renferme des lettres patentes, un mémoire contenant les noms des fondateurs de l'hôpital des Incurables en 1761, un « extrait d'un << manuscrit ayant pour titre : Mémorial historique sur l'hôpital << des Incurables, communiqué par M. Langlard, conseiller <<< administrateur du département des hôpitaux, rédigé par « M. Maillet, receveur général et greffier de l'hospice des Incu<< rables » et quelques pièces imprimées.

HOSPITALIÈRES DE LA ROQUETTE.

Il n'y a que deux cartons aux Archives de l'Empire sur les hospitalières de la Roquette.

Le premier carton de la section administrative (S. 6149) renferme la déclaration de 1790, un contrat d'acquisition du 30 janvier 1636, par lequel messire Thomas Morant, baron de MesnilGarnier, et Françoise de Vieux-Pont, son épouse, ont vendu à Jacques Bordier plusieurs corps d'hôtel et dépendances situés à Paris, au lieu dit la Roquette et ci-devant la Rochette, moyennant 18,000 livres tournois, l'acte d'acquisition par Jacques Bordier, au nom des dames hospitalières de la Charité de NotreDame, établies près la place Royale, des procédures entamées contre les religieuses, à cause de leur acquisition de la maison de la Roquette; le 2o (S. 6150), des pièces de procédure relatives au décret volontaire de la maison de la Roquette, à une propriété de la rue Traversière et aux revenus de l'hôpital.

Les documents que nous venons d'énumérer auraient leur place naturelle dans nos archives. Aussi nous espérons qu'une équitable révision des archives parisiennes rectifiera tôt ou tard les vices d'une répartition qui est due uniquement aux circonstances et au hasard, et qui crée un obstacle réel aux recherches utiles.

Peut-être aussi des recherches faites avec soin dans les dépôts de l'Administration générale des domaines amèneraient-elles la découverte d'autres documents. Nous comptons la provoquer et réclamer de la bienveillance de l'autorité supérieure les titres et archives qui nous intéresseraient et qui viendraient ainsi compléter nos collections.

LE COLLÉGE

DU CARDINAL LEMOINE.

I.

Parmi les quarante colléges que l'Université de Paris possédait encore au XVIIIe siècle et dont les murs vénérables avaient vu passer une longue suite de générations accourues non-seulement de toutes les parties de la France, mais de l'Europe, pour se former aux lettres profanes et sacrées, un des plus anciens, et sans contredit un des plus illustres, était le collége du Cardinal Lemoine.

Qu'était-ce que cette maison naguères célèbre entre toutes, mais dont il n'existe aujourd'hui pas même une ruine, et que les habitants de Paris ne connaissent plus que par une rue qui s'ouvre sur la rive gauche de la Seine, en face du pont de la Tournelle? Comment et par qui fut-elle fondée ? Quels étaient ses règlements? Quelles furent ses destinées ? C'est là ce que nous nous proposons de faire connaître dans les pages qui suivent.

Vers le milieu du XIe siècle, à une date qui n'est pas connue, naissait dans le diocèse d'Amiens, à Crécy, où les Français furent au siècle suivant défaits par les Anglais, un enfant dont le père s'appelait Lemoine, et qui reçut le prénom de Jean. Il était issu d'une famille qui tenait un certain rang parmi la noblesse de Picardie, et qui devait posséder d'assez grands biens, si l'on en juge par la fortune dont lui-même a joui dans la suite. Les historiens racontent qu'un des membres de cette famille, étant passé en Italie, se mit au service d'Alphonse Ier d'Aragon, roi de Naples; qu'il devint grand maître de l'artillerie sous Ferdinand I", fils

d'Alphonse, et qu'après lui sa parenté continua d'occuper une haute situation à Naples et en Sicile. Nous ne saurions nous prononcer sur l'authenticité de cette tradition recueillie par François Duchesne1. Ce qui est constant, c'est que Jean Lemoine avait un frère plus jeune que lui, appelé André, qui fut évêque de Noyon et que nous retrouverons plus loin. Un ancien compte publié au tome XXII du Recueil des historiens de France 2 lui donne pour neveu un personnage du nom de Henri, dont le surnom est à peu près effacé dans les manuscrits. Un autre de ses neveux, Jean Blassel, chanoine d'Amiens, est mentionné dans un document cité par Duchesne3. Enfin parmi les témoins qui furent près de lui à Avignon, le 21 juillet 1313, et dont les noms figurent au bas d'un acte sur lequel nous aurons à revenir, on remarque un certain Jean Lemoine, Johannes Monachi, du diocèse d'Amiens, qui paraît bien avoir été de sa parenté comme de son pays, et que nous inclinons fort à confondre avec Jean Blassel.

Jean Lemoine fut-il, dès sa première jeunesse, envoyé par ses parents aux écoles de Paris? Sans l'affirmer ni le nier, bornonsnous à dire qu'il fréquenta certainement ces écoles, alors si florissantes; que ses études furent dirigées surtout vers la théologie et le droit canon, et que s'étant voué à la carrière ecclésiastique, il acquit par ses vertus et par ses talents une assez grande renommée pour être devenu chanoine de l'église de Paris et doyen de celle de Bayeux, titre sous lequel il figure de l'année 1288 à l'année 1292. Mais Dubreul avance une assertion erronée et tout-à-fait gratuite, en disant qu'il fut évêque de Poitiers ; François Duchesne commet une faute semblable en faisant de lui un évêque de Meaux la liste des prélats de ces deux diocèses n'a jamais donné lieu à aucun doute, et Jean Lemoine n'y figure pas, non plus que dans aucune autre liste épiscopale. A partir de 1291, nous le retrouvons à Rome, où il avait été bien reçu, pour emprunter les expressions de Dubreul, « d'aucuns cardinaux ». Appelé

1. Histoire de tous les cardinaux françois de naissance, Paris, 1660, in-fol., t. I, p. 325 et suiv.

2. Recueil des historiens de France, t. XXII, p. 767; « Henricus de Mont... nepos Johannis Monachi Cardinalis. »

3. Duchesne, 1. 1., t. II, p. 250.

4. Duchesne, 1. 1. Gallia Christiana, t. XI, col. 400.

5. Théâtre des Antiquitez de Paris, Paris, 1612, in-4°, p. 654.

d'abord par le pape Nicolas IV au poste de vice-chancelier de l'église romaine, il fut lui-même élevé en 1294, sous le pontificat de Célestin V, à la dignité de cardinal-prêtre, du titre de saint Marcellin et de saint Pierre. Sa faveur continua et son autorité grandit sous Boniface VIII. Lorsque celui-ci eut adressé en 1298 à l'Université de Bologne la collection de Décrétales, connue sous le nom de Sexte, parce qu'elle forme en quelque sorte la sixième partie du recueil analogue publié par Grégoire IX, Jean Lemoine se fit l'interprète du recueil nouveau dans un commentaire qui reproduisait avec force la pensée et les prétentions de Boniface VIII, et qui se répandit rapidement dans toutes les écoles de la chrétienté. On lui doit un autre commentaire, animé du même esprit, sur quelques décrétales isolées, qu'il adressa lui-même par les mains de Me Geoffroi de Fontaine, à la date du 16 février 1301, avec son explication du Sexte, aux écoliers de l'Université de Paris. Mais s'il s'était placé par ces deux ouvrages au premier rang des canonistes de son temps, il s'était fait connaître, d'une manière non moins avantageuse, pour son habileté dans le maniement des affaires. Boniface VIII n'avait pas de conseiller plus fidèle, de serviteur plus dévoué. Aussi lors des démêlés entre le pape et le roi de France, Jean Lemoine, bien que sujet du roi, prit parti pour le pape; bien plus, il fut envoyé par Boniface VIII à la cour de Philippe le Bel, sur la fin de 1302, avec la délicate mission de convertir ce prince et de le ramener à de meilleurs sentiments envers la papauté. Il est vrai qu'il échoua dans cette négociation; il ne persuada pas à Philippe le Bel la soumission et l'obéissance; il se laissa lui-même soupçonner de menées occultes tendant à soulever le clergé du royaume contre le roi; et redoutant la colère du prince, il quitta Paris nuitamment, au mois de juin 1303, un peu avant la Saint-Jean-Baptiste, et se hâta de retourner en Italie, six mois environ après l'avoir quittée 2.

Tel est le personnage éminent dans l'Église, éminent aussi dans l'Etat, qui fut le fondateur du collége destiné à porter son nom pendant près de cinq cents ans.

Ce fut à Rome, à la cour des papes, que le cardinal Lemoine

1. Voyez notre Index chronologicus chartarum pertinentium ad historiam Universitatis Parisiensis, in-fol., p. 73, note 2.

2. Recueil des hist. de France, t. XXI, p. 640: «Ante festum Sancti Johannis Baptistæ recessit ab Francia legatus prædictus, Johannes Monachus, in nocte arripiens iter de urbe Parisius. »

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