Imágenes de páginas
PDF
EPUB

III. M. l'abbé Manuel, curé de Cires-les-Mello, communique au Comité des renseignements pleins d'intérêt sur Tracyle-Val, son pays natal. Commençant par le château, il trace rapidement l'histoire de la noble maison de l'Aigle. Il nous montre cette antique famille, originaire de la Normandie, combattant au xr° siècle en Angleterre, sous Guillaume-leConquérant, et s'alliant aux familles souveraines de Portugal et de Bretagne. En 1625, son unique héritière transmet son nom et ses armes au seigneur des Acres, son époux, dont les glorieux ancêtres avaient gagné leur nom au siège de SaintJean-d'Acre, pendant les Croisades. Le seigneur des Acres de l'Aigle brille à Versailles, à la cour du grand roi, et sa famille acquiert en 1770 le château de Tracy-le-Val. La tourmente révolutionnaire disperse les membres de l'illustre maison: l'un, victime de la trahison, périt sur l'échafaud; les autres peuvent échapper aux bourreaux et gagner la frontière, Nous arrivons ainsi, à travers d'intéressants détails, à ce vénérable comte de l'Aigle qui avait reçu dans son enfance les caresses de Louis XV, au château de Compiègne, et qui s'éteignait doucement, il y a à peine quelques années, dans sa terre de Tracy, à l'âge de 101 ans.

M. l'abbé Manuel arrive ensuite à l'Eglise et fait une description complète de cet élégant édifice qui attire à juste titre l'attention de l'artiste et de l'archéologue. Dégradée par les années, il fut, vers le milieu de ce siècle, grâce au dévouement intelligent de M. l'abbé Gourdin, classé au nombre des monuments historiques et restauré avec beaucoup de goût. Puisse cette restauration se compléter et conserver cette charmante Eglise à l'admiration des amis du beau !

IV. M. Poissonnier présente au Comité une charte empruntée aux archives de Chauny. Elle relate la donation faite en septembre 1286, devant le clerc Alain, notaire de l'officialité de Noyon, par Thierry, dit Davins, bourgeois de Chauny, et Hélinde sa femme. Les deux époux, pour le remède de leurs âmes, donnent aux échevins de Chauny 4 setiers et 7 verges de terre sur le territoire d'Ognes, à charge d'en distri

buer les revenus aux pauvres. Cette charte, parfaitement conservée, est écrite sur parchemin et porte encore son sceau presque intact, en cire verte, de forme orbiculaire, aux armes de l'officialité de Noyon.

L'ordre du jour se trouvant épuisé, la séance est levée à trois heures et demie.

Le Secrétaire,

A. VAUCHELLE.

SÉANCE DU 12 MARS 1879.

Présidence de M. BECU, vice-président

[ocr errors]

1. La séance s'ouvre à une heure un quart, dans la salle du Conseil.

Etaient présents: MM. Bécu Sainte-Marie, Bécu Paul, l'abbé Brucelles, Bry, l'abbé Carlet, Derivry, Desmajaux-Bacquet, Mazière, Poissonnier, l'abbé Tassus et l'abbé Vauchelle.

Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.

II. Le Comité a reçu depuis la dernière séance :

[ocr errors]

A. De la Préfecture, avis de l'allocation de 325 francs accordée par le Conseil général dans sa session de 1878.

B. Du Ministère de l'Instruction publique et des BeauxArts:

1o Une circulaire annonçant pour la réunion annuelle à la Sorbonne des lectures spéciales sur les Beaux-Arts;

2o Le Journal des Savants, janvier 1879.

C. De la Société des Antiquaires de la Morinie :
Bulletin Historique, 108 livraison.

D. Diverses publications périodiques françaises et étrangères à titre de spécimen.

[ocr errors]

M. Derivry et M. l'abbé Blond se font inscrire pour les lectures de la Sorbonne, dans l'espoir de pouvoir assister aux séances.

IV. M. l'abbé Tassus commence la lecture de son Etude sur Babœuf. Après avoir décrit rapidement le pays et proposé une étymologie assez rationnelle de son nom, M. l'abbé Tassus en retrace l'histoire. A l'époque de la conquête romaine, un camp fortifié, placé sur la montagne. dominait la vallée. De nombreuses trouvailles, poteries, médailles, statuettes en bronze, attestent d'une manière certaine l'existence de ce camp permanent. Lorsqu'au vre siècle le siége épiscopal de Saint-Médard fut transporté de Vermand à Noyon, la foi chrétienne se développa et se fortifia dans les régions environnantes. Une église fut élevée vers cette époque sur la montagne de Babœuf, sous le vocable de Saint-Médard. La nouvelle paroisse, qui comprenait les trois villages de Babœuf, Béhéricourt et Grandrù, prit elle-mème le nom de Paroisse du Mont-Médard, qui devint, par des altérations diverses, Paroisse de Médard-Mont. Marmont, et, par une dernière corruption, Mormont. L'abbaye Saint-Eloi, de Noyon, possédait au x° siècle, à Babœuf, un moulin, des terres et des prés, comme l'attestent un décret du roi Lothaire de 982, et une bulle du pape Jean XV.

En 1206, Etienne de Nemours, évêque de Noyon, détache Babœuf de la Paroisse du Mont-Médard, et l'érige en paroisse particulière sous le patronage de Saint-Nicolas. Le seigneur de Coucy, Renaud de Magny, aida, par ses largesses, à la construction de la première église de Baboeuf. Plus tard, Béhéricourt se détache à son tour, et se construit aussi une église dédiée à Saint-Martin. Saint Médard demeura alors le patron spécial de Grandrù, et l'église de la montagne, abandonnée par les trois villages, n'est plus qu'une simple chapelle désignée dans quelques titres sous le nom de Chapelle des Trois Monts, et dont une simple croix rappelle aujourd'hui le souvenir. De la première église de Baboeuf, ainsi construite

en 1206, il ne reste plus aucune trace. Elle fut remplacée vers la fin du xve siècle par celle que nous voyons aujourd'hui ; et encore l'incendie a-t-il exercé sur cette dernière de grands ravages. En même temps que le château et l'abbaye, un bascôté fut brûlé, et ne fut pas relevé. Seuls le clocher et le chœur demeurèrent intacts, et la nef fût rebâtie en plusieurs fois. M. l'abbé Tassus termine, par la description de l'église actuelle et de ses pierres tombales, la première partie de son étude, écoutée avec le plus grand intérêt.

Cette lecture donne lieu à une discussion sur la situation de la Gaule sous Jules César, et l'époque de la translation du siége épiscopal de Vermand à Noyon.

[ocr errors]

V. M. Poissonnier présente ensuite à ses collègues deux chartes empruntées aux Archives de Chauny, et que la parfaite conservation de leurs sceaux rend précieuses pour les archéologues.

La première, datée de novembre 1282, est une charte du roi Philippe III, dit le Hardi, réservant au justicier de Viry le droit de punir les habitants de Viry, même ceux qui auraient été arrêtés à Chauny. A l'original, écrit sur parchemin, append le grand sceau royal en cire verte avec lacs de soie mi-partie rouge et verte.

La seconde, datée de juillet 1373 est une transcription légalisée par le Bailli, de l'acte de donation de 4 arpents de bois, faite à la ville de Chauny par Philippe d'Orléans, pour réparer les fortifications de la ville. L'original en parchemin a gardé le sceau et le contre-sceau, en cire brune. Le Comité admire l'habile reproduction de ces sceaux et se propose d'en enrichir son Bulletin.

L'ordre du jour étant épuisé, la séance est levée à trois heures un quart.

Le Secrétaire,

A. VAUCHELLE.

SÉANCE DU 14 MAI 1879.

Présidence de M. BÉCU.

I.

La séance s'ouvre à une heure et demie dans la salle du Conseil.

Elaient présents: MM. Bécu, Bougon, Fernand Brière, Bry, l'abbé Carlet et Derivry, M. l'abbé Vauchelle.

Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.

II. Depuis lors, le Comité a reçu:

-

A. Du Ministère de l'Instruction publique, le Journal des Savants, Février 1879.

B. Des Sociétés correspondantes :

1o Le Bulletin de la Société historique de Compiègne, t. IV. 2o Le Bulletin de la Société de Cherbourg, année 1878.

3o Le Bulletin de la Société des Antiquaires de la Morinie, 109€ livraison.

4o Le Bulletin de la Société archéologique de Tarn-et-Garonne, 1878, 4o livraison.

C. De M. Elie Fleury, de Ham, une petite brochure intitulée le Loup dans la Bergerie, relatant un curieux incident amené à Ham par la Constitution civile du clergé.

D. Différents spécimens et prospectus.

III. - Sur la présentation de MM. Adrien de Roucy et Derivry, le Comité adopte au nombre de ses membres, M. Coppeaux, référendaire à la Cour des Comptes.

M. l'abbé Carlet propose à son tour comme membre M. Dufour, clerc de notaire à Guiscard. Le Comité aura à statuer sur cette admission dans sa prochaine séance.

Les diverses lectures mises à l'ordre du jour ne pouvant être faites, M. le secrétaire rend compte du dernier volume publié par la Société historique de Compiègne, et signale dans ce vo

« AnteriorContinuar »