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lume des études et des renseignements d'un intérêt particulier pour notre société.

M. Bécu communique ensuite au Comité plusieurs pièces concernant Noyon trouvées par un intelligent employé de la Mairie. M. Bécu lit quelques-unes de ces pièces.

1° De l'an 1400, 9 factures d'anciens hôteliers de Noyon, offrant l'indication des menus des diners offerts par la ville à ses officiers municipaux, à la suite du renouvellement annuel de la Mairie ;

2o De l'an 1404. Supplique d'un chevaucheur de Mgr le Dauphin à la municipalité de Noyon, pour l'obtention d'un secours pécuniaire, ledit chevaucheur « ayant été desiroussé, mis à pied, et ayant perdu la montanche de 36 mailles de Reims. »

3o De 1591. Traité entre la ville et Charles Philippon, chirurgien, pour assurer pendant l'année le soin des pestiférés. Moyennant un traitement convenu, Philippon promet « de visiter toutes et chacunes des personnes qui seront malades de peste, charbons, pustules, étincelles, etc... de leur appliquer, si besoin est, emplastres, ungentes, drogues et médicaments... les phlébotomer, percer, ichtoser, inciser et cautériser, s'il en est besoin, et généralement de les panser et médicamenter, au mieux qu'il lui sera possible...

4o De 1732. Un état du diocèse de Noyon indiquant pour chaque doyenné, les paroisses qui le composaient alors, les diverses églises et monastères, avec une courte appréciation sur chacun des membres du clergé.

5o De 1788. Un exemplaire des affiches de Compiègne et du Beauvaisis, racontant le couronnement de l'héroïne Noyonnaise, Catherine Vassent, sous ce titre : Le Triomphe de la Vertu.

6o De 1793. Un extrait des Minutes du greffe du Tribunal criminel du département de l'Oise, portant sentence d'acquittement à l'égard de Auguste Goupil, maréchal-des-logis au cidevant régiment de cavalerie Royal-Picardie, et Jean-Baptiste Tugault, cultivateur à Noyon, faubourg Saint-Jacques, accusés d'avoir gravé à Guiscard, « des inscriptions inciviques contre

révolutionnaires et exprimant un vau par le rétablissement de la Roiauté. »

Après ces intéressantes communication dont nous espérons la suite pour la prochaine séance, la séance est levée à trois heures.

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A sages et hounourables et tres hounourez seigneurs messigneurs les Mayeur et eschevins de la bonne ville et cité de Noyon.

Suplie tres humblement vostre tres humble serviteur Jehan de Chimegny? messagier chevacheur de l'esquyrie de tres hault et tres excellent et tres puissant prince et mon tres redoubté seigneur Monseigneur le Dalphin, iceluy venant des Allemaignes a esté destroussé et desmonté et mis à piet et a perdut le montanche de XXXVI mailles de Reims, pourquoy il vous plaise mes tres hounourez seigneurs de aidier et conforter pour passer son chemin, le dit suppliant, et le dit suppliant priera Dieu pour vous et sy s'envorra remerchier et louer à son dit Seigneur et maistre, que le Père et le Fil et le benoit Saint-Esprit vous doint boune vie et longue durée et accomplissement de tous vos bons desirs et en la fin sa hanlte, divine et très durable gloire.

23 JANVIER 1405. - Et le jouesdy xxIII° jour de janvier 1405, après disner, fut ceste supplique leue et baillée à l'ostel de la ville de Noyon à nos présents honorable maire et jurez Jehan Lefournier, Jehan Desportes, Jehan du Brule, Pierre de Suslefon. Jehan Crart, Jehan Le Vasseur, Baudelot et Jehan du Moncel et est ordonné que par Jehan Du Moncel, argentier,

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sera donné au suppliant XVI sols X deniers, lesquelz seize sols luy furent présentement payés par le dit argentier-trésorier.

(Signé) FOUCHART.

Traité entre la ville et le chirurgien Philippon (22 octobre 1591)

A tous ceulx qui ces presentes lettres verront, Jean Martine licenciez es loix, conseiller du Roy, prevost royal, juge ordinaire, civil et criminel en la ville et prevostez royalle de Noyon, et garde des sceaulx royaulx du baillage de Vermandois estably audit Noyon, salut. Sçavoir faisons que pardevant Jean le Conte et Jacques Simon, notaires royaulx audit lieux, comparut personnellement maistre Charles Philippon chirur giez de present demeurant à Noyon, lequel a promis et promet à messieurs les maires et eschevins, manants et habitants de la ville de Noyon, comparants et acceptants par honnorables hommes Jacques Gilles, maire, Mathieu Langlet, François de Louvain et Gabriel Desgrez, à ce présents, que des et aussitôt que commandement luy sera faict de la part des dicts sieurs maire et eschevins il ira regarder et visiter toutes et chacunes les personnes qui seront malades de peste, charbons, pustules, estincelles, plaies et tout ce qui dépend de la maladie contagieuse mesme ceux qui en seront suspicionnez, leurs appliquer, si besoin est, emplastres, ungentes, drogues, médicaments requis et nécessaires pour leurs santées et guarisons. Les phlobotomer, percer, soigner, ichtoser, inciser et cauteriser sil en est besoin et generallement de les penser et medicamenter au mieux qu'il luy sera possible en sorte qu'il n'en arrivera inconvénient par sa faute et négligence. Et ne pourra ledit Philippon sortir hors les fauxbourgs de la ditte ville sans la permission expresse desdicts maire et eschevins, lesquels de leur part ont promis et seront tenus bailler et payer de gage par chascun mois audit Philippon ou

au porteur de ces presentes pour luy la somme de huit escus sol de rentes durant la ditte maladie et hors icelle quatre escus sol par chascun mois dont le premier mois eschera au vingt-deuxième jour de novembre prochain dont ils luy ont payez et advancez presentement la somme de seize escus sol pour deux mois qui escheront au vingt-deuxiesme jour de décembre prochain dont il sest tenu content, et seront tenus luy payer et continuer par advance la ditte somme de deux en deux mois tant et si longuement qu'il sera retenu pour le fait comme dessus au service de la ditte ville, et oultre ce seront tenus durant la dicte maladie seullement lui bailer quinze solz tournois par jour pour sa nourriture, et tenus de luy fournir en habillement decens a son estat quand il sortira hors la maison des malades. Item de le loger et chausser durant le temps qu'il sera au service de laditte ville. Item de luy fournir les emplastres, unguentes, vinaigres, huiles d'olives, médicamentes, drogues et toutes autres choses requises pour la santé et guarison des dicts maladdes et pestiferez et aultre, promis laquitter et exempter de toutes tailles et impositions a quoy il pourrait estre cottisez a la ditte ville de Noyon et le descharger de guet de portes et ne sera ledit Pilippon tenu dairer les maisons des pestiférés ni faire les fosses pour enterrer les corps morts, ains y sera pourveu daultres personnes par les dicts maire et eschevins. Auquel Philippon les dicts maire et eschevins ont permis après le dit temps de peste passez tenir boutique et y pendre bassines sans faire aucun chef d'œuvre et en faire et exercer son art de chirurgie sans qu'il soit tenu passer par examen, promettant les dittes parties comparantes et chascun d'eux respectivement par leur foy de serment des mains des dicts notaires tenir ? entretenir, payer fournir et entièrement accomplir tout le contenu cy dessus, obligeants a le faire l'un devers l'autre, scavoir les dits maire et eschevins le bien et revenu de la ditte ville, et le dit Philippon ses biens et heritages et ceux de ses ouaires presents et advenir mesme son corps emprisonner si mestier est, aussi pour rendre et payer leurs deubs a l'autre tout despens

dommages interest qui a faute de ce faire et de tout accomplir par la manière que dict est sen pourroit ensuivre. - Chascun en droit soy et a toutes choses quelconques contraires a ces lettres et ont signez le menu d'icelles en les moing et le vu... par la relation des dits notaires avons mis a ces presentes le dict scel royal. Ce fut faict et passe a Noyon le vingt deuxiesme jour d'octobre lan mil cinq cent quatre ving et onze avant midy.

LE TRIOMPHE DE LA VERTU.

AFFICHES DE COMPIÈGNE ET DU BEAUVAISIS

du Dimanche 20 Avril 1788.

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Le Dimanche 13 Avril 1788, CATHERINE VASSENT (1), Domestique, âgée de 20 ans, a reçu, des mains de ses concitoyens, la Couronne civique.

Cette Fête nationale eût mérité d'avoir un autre Jean-Jacques pour Historien. Que de légers détails, qui sont perdus pour des yeux vulgaires, nous auroient intéressé jusqu'aux larmes, s'il nous eut appris à ies voir et à les sentir!

Le Couronnement de la jeune CATHERINE avait été annoncé pour le Dimanche : tous les chemins qui conduisent à l'heureuse ville de NOYON étoient couverts d'une foule d'habitans de toutes les contrées; on eût dit que c'étoit la fête de tous les François; et le Soleii, comme si pour ce jour-là il eût été sensible, sembloit prendre plaisir à se parer de toute sa gloire.

A peine arrivés à Noyon, nous sommes allés pour voir la jeune fille, seulement pour la voir, pour s'enivrer du plaisir de la voir. Une foule d'étrangers nous précédoit et nous suivoit; on n'entendoit dans la route que le nom de CATHERINE

(1) Et non Louison Vassen. On nous avoit trompé sur le nom de la jeune fille, et sur quelques détails qui ne changent rien à sa belle action. Quant à cette Relation, nous parlons d'après notre cœur et nos yeux. (Note du Journal.)

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