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exprimés par les cahiers des trois ordres, et les noms des députés. Il raconte ensuite l'envoi d'une députation par le conseil municipal de Chauny (18 février 1790), pour féliciter l'assemblée nationale, et lui demander le maintien du bailliage de Chauny; et enfin, la réunion à Chauny (17 mai 1790) des électeurs du département, convoqués pour fixer définitivement le chef-lieu du département de l'Aisne. L'assemblée nationale ayant confisqué tous les biens ecclésiastiques, à la charge pour l'Etat de subvenir aux frais du culte et d'assurer à chaque curé une dotation minimum de 1200 livres, le deuxième chapitre donne pour chaque commune du canton de Chauny l'état exact des revenus, et le chiffre définitif du traitement alloué à chaque cure. Ces chiffres établissent, d'une manière catégorique, que le mince traitement alloué aujourd'hui aux desservants, et encore avec quelles difficultés, ne répond nullement aux intentions de l'assemblée nationale elle-même. La loi du 12 juillet 1790 ne permettant plus qu'une seule paroisse dans les villes au-dessous de 6 000 âmes, suscita à Chauny une violente tempête. Alors, comme aujourd'hui, la ville était partagée en 2 paroisses principales, SaintMartin et Notre-Dame. Laquelle des deux serait conservée, et laquelle disparaîtrait? C'était, pour chaque paroisse, une question de vie ou de mort. On le comprit, et les deux parties tentérent toutes les démarches possibles pour conserver leur église.

L'heure avancée oblige d'interrompre la lecture de cet intéressant travail, et la séance est levée à trois heures et demie.

Le Secrétaire,

A. VAUCHELLE.

Le mauvais temps a empêché les membres de se réunir pour la séance de décembre.

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SÉANCE DU 14 JANVIER 1880.

Présidence de M. BECU, vice-président.

I. La séance s'ouvre à une heure et demie, dans la salle du Conseil.

Etaient présents: MM. Bécu Sainte-Marie, l'abbé Blond, Bougon du Castel, Bry, l'abbé Caron, l'abbé Chrétien, Derivry. l'abbé Gordière, l'abbé Pillon, Poissonnier, l'abbé Tassus et l'abbé Vauchelle.

Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.

II. — Le Comité a reçu depuis la dernière séance:

1o Bulletin de la Commission des Antiquités de Seine-Inférieure, année 1878, tome IV, 2e et 3e livraisons;

2o Bulletin de la Société des Antiquaires de Picardie, année 1879, no 3;

3o Bulletin de la Société des Antiquaires de la Morinie, 3o livraison, 3o trimestre 1879;

4o Bulletin de la Société Académique de l'arrondissement de Boulogne-sur-Mer, 3o volume, 2o livraison, 2o trimestre 1879. Mémoires, tome Ier, 1re partie;

5° Revue des Sociétés Savantes, 7a série, tome Ier, 1re et 2e livraisons;

6° Journal des Savants, octobre 1879.

M. le président donne communication d'une lettre par laquelle M. Meyer quittant Ourscamp, donne sa démission de membre de la Société. Ce départ sera vivement regretté de tous ceux qui ont pu apprécier les connaissances profondes de M. Meyer, spécialement en numismatique.

III. M. Poissonnier présente deux chartes: Par l'une, datée du 16 janvier 1595, le roi Henry IV ordonne de prendre

dans sa forêt de Chauny cinquante pieds d'arbres propres à bastir, afin qu'il soit promptement pourvu à la réfection des ponts, portes, bascules, et plusieurs autres ouvrages à faire en la clôture et pour la fortification d'icelle ville de Chauny. Cette charte, écrite sur parchemin, est scellée du grand sceau de Majesté, le roy sous pavillon, en cire brune, retenu par une languette de parchemin. La seconde, de novembre 1596, porte donation par le même roy à la ville de Chauny, d'une portion de prairie dans les Navoirs, provenant du redressenient du cours de la rivière d'Oise. Cette charte, également sur parchemin, porte le grand sceau en cire verte, avec lacs de soie rouge et verte.

IV. M. l'abbé Caron continue l'Histoire de Chauny pendant la Révolution. Nous voyons les prêtres trompés là comme dans toute la France, sur la véritable portée de leur acte, prêter d'abord serment à la constitution civile du clergé, puis, mieux éclairés, rétracter publiquement, pour la plupart, leur serment, et dès lors être traités en suspects. Les différentes églises sont successivement dépouillées de tous leurs ornements; les cloches sont descendues, malgré la résistance des habitants, les croix et les clochers sont abattus. Les clubs s'organisent. Les procès-verbaux, heureusement conservės, permettent d'assister encore, pour ainsi dire, à ces réunions tantòt burlesques, tantôt sinistres. Grâce à elles, les arrestations se multiplient, les prisons deviennent insuffisantes, et plusieurs demeures particulières sont converties en maisons de détention. La fin de ce travail, tristement intéressant, est remise à la prochaine séance.

IV. M. l'abbé Müller avait bien voulu se charger d'étudier le missel manuscrit sur lequel prêtaient serment les bourgeois et les autorités de Chauny. Il a envoyé au Comité son travail dont on commence la lecture. Notre savant confrère décrit d'abord le manuscrit, étudie les lettres gothiques historiées, barbues, capitales, rubricales et ordinaires; dresse le tableau des sigles et abréviations, et parcourt le calendrier qui précède le texte sacré. Une légende en vers marque pour chaque

mois les jours néfastes. Les noms des saints alors honorés donnent des renseignements précieux pour l'histoire locale. L'heure du train de Chauny empêchant de terminer, la séance est levée à trois heures trois quarts.

Le Secrétaire,

A. VAUCHELLE.

SÉANCE DU 18 FÉVRIER 1880.

Présidence de M. BECU, vice-président.

I. La séance s'ouvre à une heure et demie, dans la salle du Conseil.

Etaient présents: MM. Bécu Sainte-Marie, Derivry, Poissonnier, l'abbé Tassus et l'abbé Vauchelle.

M. le secrétaire donne lecture du procès-verbal de la dernière séance qui est adopté, et il présente les diverses publications adressées au Comité pendant le dernier mois.

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A. Du ministère de l'Instruction publique :

1° Journal des Savants, nos de novembre et décembre 1879; 2o Revue des Sociétés savantes, 7a série, tome Ier, 3e livraison.

B. Des Sociétés correspondantes :

1° Bulletin de la Société de l'Histoire de Paris et de l'Ile de France, juillet-août 1879;

2° Bulletin du Comité Archéologique de Senlis, année 1878; 3o Revue de la Société d'Agriculture, Sciences et Arts de Valenciennes, 32 année, 1re livraison.

C. De M. l'abbé Müller:

re

Monographie des rues, places et monuments de Senlis, 1 par

tie d'un travail très vaste et très intéressant présenté par notre savant collègue au Comité de Senlis.

III.-M. le président donne communication de la circulaire de M. le ministre de l'Instruction publique convoquant les sociétés savantes des départements à la réunion annuelle qui sera tenue à la Sorbonne, les 31 mars, 1er, 2 et 3 avril. Une seconde circulaire de M. le sous-secrétaire d'Etat pour les beaux-arts, annonce des lectures sur cette branche spéciale

Le Comité décide d'attendre la prochaine séance, pour dresser la liste de ceux de ses membres qui désireraient assister à cette réunion.

IV. M. Poissonnier présente une nouvelle charte, empruntée aux Archives de Chauny. Par cette charte, datée du 7 août 1354, Philippe de France, duc d'Orléans, comte de Valois et de Beaumont, et seigneur de Chauny, confirme les priviléges, franchises et liber tez ottroiez aux habitants de la ville de Chauny par les rois de France. A cette charte, sur parchemin, est encore appendu par une languette également en parchemin, le grand scel de Philippe de Valois, en cire rouge, avec têtes de lions dans le champ, et le contre-sceau. M. Poissonnier, avec sa patience et son talent habituels, a dessiné le sceau et le contre-sceau dont nous serons heureux d'enrichir notre Bulletin.

M. le secrétaire rend compte du dernier volume publié par le Comité de Senlis, et il signale en particulier une étude de M. l'abbé Caudel sur la première campagne de César dans la Gaule (Belgique), sujet tant de fois agité par les Sociétés de notre région. L'auteur admet, avec de légères modifications, les idées émises par notre vice-président, M. Peigné-Delacourt.

A ce propos, M. Bécu combat la théorie qui fait de Soissons le Noviodunum de César, et il montre, la carte en main, comment les distances, la configuration du terrain, et la situation respective placent nécessairement Noviodunum à Noyon ou

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