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Les Archives du département de la Vienne, renferment une liasse de documents concernant la même abbaye, dont les plus anciens ne remontent qu'au XVIe siècle; j'ai donné l'analyse des principaux sous les n°: CCLXXXVI (an. 1563); CCCXXXIII (an. 1732); CCCXXXV (an. 1742); CCCXXXVI (an. 1743).

Deux collections de la Bibliothèque impériale m'ont fourni quelques extraits. Les n° LIV bis (an 1235); LVIII bis (an. 1236); LXXVIII bis (an. 1269); et CXXXV bis (an. 1371), sont tirés du fonds des manuscrits, connu sous le nom de Résidu de SaintGermain-des-Prés, no 1011. Je dois aussi à l'extrême obligeance de mon savant confrère, M. Léopold Delisle, l'analyse des quatre pièces suivantes, qui font partie de la collection de Gaignières : n° CCVII (an. 1452); CCXVII (an. 1462); CCXL (an. 1471); CCLXVII (an. 1514). Une troisième collection, le fonds Bouhier (n° 22,477 du fonds latin, ancienne cote, no 12), renferme un registre in-folio, intitulé: Estat et mémoire pour l'abbaye royalle des Chasteliers, rédigé vers 1784, où j'ai puisé plusieurs renseignements au sujet des bâtiments et des possessions de l'abbaye.

Un inventaire, dressé en 1615, des Archives communales de la ville de Niort, m'a fourni la cote d'une charte de 1238 (no LXIII), et j'ai emprunté aux Archives hospitalières de la même ville deux pièces, que j'ai insérées dans l'Appendice, sous les n° CCCXXX bis et CCCXXX ter (an. 1725).

Enfin, pour ne rien omettre, j'ai cru devoir reproduire, d'après l'Histoire de la Maison des Chasteigners, de Du Chesne, et l'Histoire des Familles nobles du Poitou, de M. BeauchetFilleau, les extraits que l'on trouvera dans l'Appendice, aux nos XC bis (an. 1270) et CXXXV bis (an. 1374). J'ai également emprunté aux Actes du Parlement de Paris, publiés par M. E. Boutaric, l'extrait donné par lui d'une transaction faite en 1323 entre l'abbaye des Châtelliers et Simon de Lezay, chevalier. M. Boutaric ayant, dans sa table générale placée à la fin du tome II, indiqué par erreur cet acte comme concernant l'abbaye des Châtelliers située dans l'île de Ré, ce n'est que postérieurement à l'impression du présent Cartulaire que j'ai reconnu que cet acte

devait être restitué à l'abbaye poitevine. Cet acte figure, sous le n° CXVII bis, en tête d'un second Appendice placé à la suite de la table.

Les documents extraits des tomes 5 et 55 des manuscrits de dom Fonteneau, et ceux que j'ai pu recueillir, comme je viens de l'indiquer, ont été fondus dans une seule série suivant l'ordre chronologique, à l'exception d'un petit nombre de pièces, trouvées dans le cours de l'impression et placées dans un double Appendice, l'un à la fin du Cartulaire proprement dit, l'autre à la fin de la table.

Je me suis attaché à reproduire exactement le texte de dom Fonteneau, et je n'ai hasardé de corrections qu'aux endroits où se trouvait évidemment une erreur de copiste. Lorsque le sens m'a paru suffisamment clair pour pouvoir permettre de hasarder une restitution dans les passages où le texte présentait des lacunes, j'ai eu soin de placer entre crochets [ ] les mots intercalaires que j'ai ajoutés; dans le cas contraire, j'ai laissé des blancs. Les sommaires placés en tête des chartes de la collection de dom Fonteneau ont été reproduits; quant aux notes qui les accompagnent, j'ai dû les abréger lorsqu'elles ne contenaient qu'une observation déjà connue. Quant aux documents que j'ai ajoutés à la collection de dom Fonteneau, ils sont distingués par une note placée au bas de la page qui en indique l'origine.

Une bonne table des noms de personnes et des noms de lieux étant le complément indispensable d'un Cartulaire, je me suis efforcé de rendre celle que j'ai faite aussi complète que possible. J'ai placé sous deux chefs différents le nom et le prénom dans l'ordre alphabétique. Une table, en effet, n'étant qu'un instrument de recherches, j'ai pensé que cette double indication, en facilitant les moyens de vérification, pourrait offrir quelques avantages aux travailleurs.

Il n'est personne parmi nos lecteurs qui n'ait présents à la mémoire les admirables travaux de synthèse historiques, dont les savants que nous vénérons comme nos maîtres ont enrichi la préface des] Cartulaires qu'ils ont publiés. Ces travaux qui ont ouvert à l'érudition des voies nouvelles, en faisant voir quels

secours l'histoire peut tirer des Cartulaires, me dispensent de m'étendre longuement sur l'importance de celui-ci, et tout en me faisant gloire de suivre de loin les traces de B. Guérard, je suis loin d'être en mesure de pouvoir l'imiter. Le Cartulaire de l'abbaye des Châtelliers est loin d'ailleurs d'être le plus intéressant de ceux qui pourraient être publiés en Poitou et même dans le territoire actuel du département des Deux-Sèvres. Il me suffirait de citer celui de Saint-Maixent, dont mon confrère A. Richard, archiviste de la Vienne, serait plus qu'aucun autre en mesure de tirer parti. Je ne pouvais néanmoins me dispenser de consacrer quelques pages à l'histoire de l'abbaye des Châtelliers. Ce travail m'a paru, en effet, avoir d'autant plus d'utilité que les Bénédictins n'ont donné sur cette abbaye qu'une notice très incomplète, dans le tome II du Gallia christiana nova. A la fin de cette Introduction, j'ai cru devoir placer la liste des propriétés dépendantes de l'abbaye.

Le lecteur connaît les sources où j'ai puisé et la méthode que j'ai suivie dans cette édition ; il me reste à exprimer ici la reconnaissance que je dois à tous ceux qui ont bien voulu m'aider dans l'accomplissement de ma tâche, et particulièrement à MM. Léopold Delisle, Redet, Beauchet-Filleau, A. Richard, Bonsergent, Rondier, A. Bardonnet, L. Desaivre et Delayant.

Guéret, le 15 décembre 1869.

L. D.

NOTICE

SUR

L'ABBAYE ROYALE DE NOTRE-DAME DES CHATELLIERS

En 1119, quelques ermites, disciples de Giraud de Salles, sous la conduite de l'un d'eux, nommé Pierre de Vars (1), vinrent s'établir dans une solitude située à deux lieues et demie de Saint-Maixent, à l'entrée de la Gâtine, non loin des sources de la Vonne, en un lieu désert appelé les Vieux-Châtelliers, dont le nom seul semble indiquer la présence de quelques vestiges de l'occupation romaine. Pierre de Vars, envoyé par Giraud de Salles, son maître, après avoir prêché durant le carême à Saint-Maixent, avait été invité par les principaux seigneurs du pays à choisir dans les domaines des environs un lieu où il pût se fixer avec quelques-uns de ses compagnons. Les moines, on le sait, loin de se montrer indifférents aux beautés pittoresques de la nature, ont toujours fait preuve, au contraire, d'un goût merveilleux dans le choix des lieux où ils se sont établis (2). Pierre de Vars, dit le biographe de Giraud de Salles, remarqua, aussitôt qu'on lui eut montré les Châtelliers, combien ce site paraissait propre à servir de retraite à des religieux, voués à la vie contemplative et aux travaux agricoles. Le caractère si tranché que conserve encore aujourd'hui ce pays de Gâtine,

(1) Il existe une commune de ce nom dans le département de la Charente. (2) Montalembert. Les Moines d'Occident. Introduction, p. LXXXIII.

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