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Par dedens la cuisine ou bien se reponnoit. 140 Li dus est ens entreis, tous les keus il tuoit.

Là prist très-maile fin, che fut raison et droit : La cusine estoit fresse, esquiles ons y lavoit, Partout estoit moult fressse; et li dus qui coroit Parmi ceste fressure tout en sovien tumoit (1), 145 Si que le cuer de ventre trestout li estennoit; Tous col gisoit à terre, mie ne le sçavoit; Une garchon qui un pot de mettaul eskuroit, Celi pot de mettal à deux mains aheirdoit; Droit à dus est venus qui leveir se voloit, 150 Del pot dessus son chief tel cop se li donoit, Tout enmy la cusine la cervelle espandoit. 152 Ensi morit Henri qui fausement régnoit.

(1) Tombait par terre, supinus cadebat.

II.

Note sur le point de savoir si Charles-Quint fit célébrer ses obsèques de son vivant, et s'il y assista.

(Par M. GACHARD, membre de la Commission.)

Dans le rapport que j'eus l'honneur de faire à la Commission, le 2 août de l'année dernière (1), sur la notice de M. Bakhuizen Van den Brink concernant le séjour de Charles-Quint au monastère de Yuste, je signalai surtout à son attention le passage de cette notice où l'auteur du manuscrit analysé par M. Bakhuizen racontait, — en accompagnant son récit de circonstances qui lui donnaient une grande autorité, — que l'Empereur fit célébrer ses obsèques, et qu'il y assista. Je rappelai, toutefois, le démenti donné aux historiens qui avaient avancé le même fait, par l'un des derniers gardes des archives royales de Simancas, don Tomàs Gonzalez.

J'ai envoyé la notice de M. Bakhuizen au conservateur actuel de ce célèbre dépôt, don Manuel Garcia, ainsi qu'à M. le colonel au corps royal du génie, don José Aparici, qui, dans le temps que j'étais à Simancas, parcourut toutes les correspondances relatives au séjour de Charles-Quint à Yuste. J'ai reçu de l'un et de l'autre des réponses qui concordent en ce point, qu'aucune des nombreuses pièces conservées dans les archives ne parle de la célébration des

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obsèques. Don Manuel Garcia m'a, de plus, transmis le fac-simile d'une lettre autographe écrite, le 1er septembre 1558, par le médecin de l'Empereur, Henri Mathys, au secrétaire d'État Vasquez de Molina, et il résulte de cette lettre que le religieux hiéronymite à qui est due la relation dont M. Bakhuizen a donné l'analyse, s'il n'a pas inventé le fait de la célébration des obsèques de CharlesQuint, s'est au moins trompé dans la date qu'il lui assigne, comme il s'est trompé aussi, lorsqu'il rapporte que la maladie dont mourut l'Empereur fut occasionnée par sa présence à cette lugubre cérémonie. En effet, selon l'auteur anonyme de la relation, l'Empereur, ayant assisté, le 30 août, au service funèbre fait en l'honneur de ses aïeux et de l'Impératrice, sa femme, ordonna que, le lendemain, la même cérémonie eût lieu pour lui. Ce jour-là, 31 août, toujours d'après notre hiéronymite, « tout était prêt : un catafalque se trouvait placé dans la grande chapelle; l'Empereur fut présent, et se fit accompagner par ses gentilshommes, tous vêtus de deuil.... Après le service, qui ne se termina que vers la soirée, Charles se fit asseoir dans la cour de son habitation.... Tout à coup un frisson le prit; il se tourna vers le docteur Mathys, et lui dit : « Je » me sens indisposé. » A ces mots, ses gentilshommes accoururent, et le portèrent au lit, qu'il ne quitta plus depuis. >

Or, la lettre du docteur Mathys nous apprend que l'Empereur se sentit indisposé le 30 août (la date est importante à noter!), non pas à la suite d'un service fait en l'église du monastère de Yuste, mais après avoir dîné sur la terrasse de son habitation ; que lui, Mathys, était absent en ce moment-là; que l'auguste reclus passa une mauvaise nuit; qu'il se trouva mieux toutefois le mercredi matin, TOME II.

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31 août, et qu'il se leva : toutes circonstances qui contredisent entièrement le récit du religieux hiéronymite. La controverse n'est donc pas épuisée sur ce point. Voici la lettre du docteur Mathys:

Muy illustre señor, pochos dias ha que yo escriví á V. S. como Su Magestad stava con razonable dispusicion, pero que le havia buelto la comezon, y que, por las tardes, tenia un poco de dolor de cabeça, y que tanbien havia buelto Su Magestad á los remedios repercussivos por la comezon. Agora ha de saber V. S. que, martes passado, 30 del mes de agosto, Su Magestad comió en el terrado, dove reverberava mucho el sol, y comió poco, y con poco apetito, segondo Su Magestad me dixo à las tardes, siendo yo buelto de Jarandilla, adónde por su órdine yo havia ydo, por la indispusicion del conde d'Oropesa; y stando á comer, le vinó dolor de cabeça, con el qual quedó todo aquel dia. Dormió mal en la noche, y passó mas de hora y media sin dormir, y con calor, y bevió. El miercoles, por la mañana, hallóse 'mas aliviado, pero algo pesado, y con sed; levantóse, y comió poco, y con mayor gana de bever que de comer; despues, cerca las dos horas, sentió un poco de fresco, y adormentóse quasi una hora, y despertando hallóse con mayor frio, el qual andava por las espaldas, espinaço, y lados, y cabeça, y duró hasta las siette de la tarde. Ca entonces començó una calentura, con dolor de cabeça, y gran calor en ella, la qual ha durado hasta las seis de la mañana, oy, primero de setiembre, el rezio della, con una noche travajosa, y gran calor en la cabeça, hasta casy desvariar. Hase levantado de la cama, y ha comido muy poco, y dura todavía la calentura, pero mas remissa.

Lo que yo intiendo en esto es el calor de la cabeça que me da pena, y no quitarle la calentura, y hallarse muy enflaquescida Su Magestad por esta primera. Yo stoy determinado, si por la mañana no se hallare libere della, de sangrarlo. Pleguera á Nuestro Señor de quitársela, y restituir à Su Magestad

en buena dispusicion! V. S. lo comunicará con Su Alteza, porque stea prevenida de lo que pudiere suceder. Y Nuestro Señor guarde la muy illustre persona de V. S., con la salud que dessea. De Yuste, primero de setiembre, à las ш, despues de comer.

Servidor de V. S.

HENRIQ. MATISIO.

P. S. Conócese en Su Magestad que tiene miedo, por ser cosa nueva calentura, principalmente putrida, y porque luego ha querido intender en el testamento. Hasta agora no se ve que la calentura se quiere quitar, y ya han passado xx horas.

Suscription: Al muy illustre señor el señor Juan Vazquez de Molina, en Valladolid.

Traduction.

TRÈS-ILLUSTRE Seigneur,

:

J'écrivis, il y a peu de jours, à V. S. que S. M. était assez bien, mais que les picotements lui avaient repris; que, les aprèsdiners, elle avait un peu de douleur de tête, et aussi qu'elle était revenue aux remèdes propres à répercuter ces picotements. V. S. saura maintenant que, mardi passé, 30 août, S. M. dîna sur la terrasse, où le soleil se faisait vivement sentir elle mangea peu et avec peu d'appétit, ainsi qu'elle me le dit l'aprèsmidi, à mon retour de Jarandilla, où j'étais allé, par son ordre, visiter le comte d'Oropesa, qui était malade. Pendant le repas, elle eut un mal de tête qui ne la quitta point de la journée. Elle passa une mauvaise nuit, fut sans sommeil pendant une heure et demie, avec des chaleurs, et elle but. Le mercredi matin, S. M. éprouva du soulagement; mais la tête resta un peu pesante, et S. M. eut soif. Elle se leva, prit peu d'aliments, et montra plus d'envie de boire que de manger. Vers les deux heures, elle res

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