Imágenes de páginas
PDF
EPUB

un grand traité sur l'art chirurgical. La mort le surprit avant qu'il y eût mis la dernière main. Il avait toujours conservé un tendre attachement pour sa ville natale, à laquelle en mourant, il légua, à titrede souvenir, un beau portrait de Blondel, la mort de Phocion. Le conseil municipal d'Auxerre a fait placer sur la maison où cet illustre savant était né, place de l'Hôtel-de-Ville, une inscription commémorative, comme un hommage de reconnaissance et de vénération.

PIERRE BERNARD, né à Héry, le 3 juillet 1785, décédé le 23 avril 1833, était attaché, avant la révolution, à la maison du comte d'Artois et cultivait les lettres avec prédilection. Membre de la première administration départementale de l'Yonne, il fut élu, en 1794, à l'assemblée législative où il siégea dans les rangs des amis de la royauté constitutionnelle et se fit remarquer par son esprit de modération et de sagesse. Il défendit à la tribune la prérogative royale violemment attaquée. Son rapport à l'assemblée, le 13 juin 1792, sur l'organisation générale des secours publics et la destruction de la mendicité, fut apprécié comme l'œuvre d'un esprit judicieux et éclairé. Le 7 août 1792, il rédigeait au nom des députés de l'Yonne une Lettre à ses commettants, où il protestait énergiquement contre l'esprit de désordre qui allait renverser le trône. Rendu bientôt après à la vie privée, il demanda aux sciences et aux lettres un dédommagement contre les amertumes et les déceptions de la vie publique. Il forma une riche bibliothèque et une galerie curieuse d'objets d'art et d'antiquités. En 4800, il fut un des fondateurs de la société scientifique et littéraire qui se réunit à Auxerre sous le nom du Lycée et il en resta le secrétaire. A la même époque, il fut nommé conseiller de préfecture et conserva cette place jusqu'en 1831, époque où son grand âge le décida à s'en démettre. Il était membre de la Légion-d'Honneur.

Ses œuvres imprimées sont: Lettres de Jousse à M. Linguet, 19 juillet 1780; œuvre polémique sur un sujet du temps, à l'occasion de deux articles des annales de Linguet. Préludes poétiques, in-48, Paris, Crousier et Troubli, 4789, et Londres 1786. Ce recueil contient des poésies légères et une traduction de l'Edipe-roi de Sophocle. Les journaux du temps en ont parlé favorablement. Voyage d'Auxerre à Troyes, prose et vers, dans le genre de Chapelle et Bachaumont; in-8°, Troyes, Saintot, 1803. La Jérusalem délivrée, traduction en vers, Auxerre, Gallot-Fournier, 1832, 2 vol. in-12, tirés à un petit nombre d'exemplaires et distribués seulement à ses amis.

Bernard d'Héry a publié en outre, de 4783 à 1785, les OEuvres choisies de l'abbé Prévost, 39 vol. in-8°, avec un Essai sur les ouvrages et la vie de cet écrivain; et de 1800 à 4803, une édition de l'Histoire naturelle de Buffon réduite à ce qu'elle contient de plus instructif et de plus intéressant, 44 vol. in-8°, Paris, Hacquart, avec un discours préliminaire, une vie de Buffon, une notice sur Montbelliard et un choix de ses œuvres.

Il a de plus laissé en manuscrit des poésies fugitives et deux tragédies lyriques qui sont conservées dans sa famille, et dont on dit beaucoup de bien.

CATALOGUE

DES PERSONNES ORIGINAIRES DU DIOCÈSE D'AUXERRE,

Ou domiciliées, qui ont été élevées aux dignités, soit ecclésiastiques, soit séculières monastiques, ou autres; ou qui ont procuré de pieux établissements dans la ville de Paris, etc.

PRÉLIMINAIRE

Sur le nom d'AUXERRE, envisagé comme étant devenu nom particulier de famille.

On a du apercevoir, dans le catalogue précédent, que les écrivains nés à Auxerre, dans les siècles reculés, étoient souvent désignés par le nom de cette ville, ainsi que cela se pratiquoit à l'égard des autres lieux, et même des bourgades et villages. C'étoit un usage assez commun dans les chapitres, dans les colléges, aussi bien que dans les cloîtres; et un simple religieux devenant supérieur de sa communauté, ne cessoit point d'être désigné par le nom de son pays natal (1). Il est aussi arrivé que des laïques ont adopté le nom du lieu d'où ils étoient natifs, lequel a continué de se perpétuer dans leurs descendants, quoique souvent transplantés bien loin. On en a un exemple dans le nom de Sens, de La Charité et de plusieurs autres villes. Mais l'un de ceux qui paroît s'être multiplié le plus dans Paris, est celui d'Auxerre, que l'on écrivit différemment selon les siècles, tantôt d'Ausseurre ou d'Ausserre, tantôt d'Aucerre, et même d'Auxoire. L'origine de l'extension de ce nom vient d'une noble famille Auxerroise appelée Humbauld, laquelle avoit un droit de censive très-ample sur un grand nombre de maisons et de biens, tant à Auxerre que dans la campagne, prérogative peu commune du temps des anciens comtes d'Auxerre, et à laquelle ces seigneurs attachoient même la permission de porter le surnom d'Auxerre. Ce surnom et celui de

(1) Voici quelques exemples de ce que j'a

vance:

Frater Guido de Autissiodoro, du conseil du roi saint Louis, avec les évêques de Beauvais et d'Orléans, en 1250. Misc. Baluz., t. IV.

Stephanus de Autissiodoro, chanoine de Sens, vers l'an 1300, selon le nécrologe de la métropole, au 8 août, ou au 5, selon le livre de la cloîtrerie.

Guillelmus de Autissiodoro, élu provincial des Dominicains au chapitre tenu à Dijon, l'an 1330, mort et inhumé à Paris.

Joannes de Autissiodoro, cordelier illustre, dont on lit l'épitaphe sur une tombe du

sanctuaire des Cordeliers de Troyes, en ces termes: Hic jacet frater Johannes de Autissiodoro, sacro theologiae doctor egregius, et verbi divini prædicator eximius, qui obiit anno Domini M.CCC.XXXIX, 11 mensis Julii. Quelques-uns le croient auteur d'une des vies d'Alpaïs de Cudot.

Egidius de Autissiodoro, et Guillelmus de Autissiodoro, deux des premiers artistes du collége de Navarre, en 1315 et 1352. Launoy, hist. Nav.

Petrus de Autissiodoro, cistercien, qui en 1479, s'opposa à l'élection de Pierre de la Fin pour abbé de Pontigny.

Baille-dard, fut joint dès le XIIe siècle à celui des Humbauld d'Auxerre, famille qui s'allia avec la maison de Brene (4), ou Brienne, anciens rois de Jérusalem. C'est ce qui fait qu'on trouve un Humbauld, clerc, qui, en 1169, souscrivit à la cession que son père Miles d'Auxerre, chevalier, fit des dixmes de Blegny, de Beine, etc. à l'abbé de Saint-Germain. De là pareillement, le nom d'Autissiodora porté dans la même année par l'épouse d'un Milon, chevalier du comte d'Auxerre (2), laquelle étoit apparemment fille d'un Humbauld. On trouve aussi un autre Humbauld, dont les enfants Gui et Hugues Baille-dard, chevaliers, surnommés d'Auxerre, promirent, en 1233, avec Jean de Brene, écuyer, à Bernard de Sully, évêque d'Auxerre, de lui faire hommage pour leurs biens situés à Appoigny. De là, enfin, un Milon d'Auxerre, chevalier, et Jean, son frère, mentionnés dans la vie d'Erard de Lésignes (3), autre évêque d'Auxerre, vers l'an 1275. Les cartulaires du pays sont remplis du nom de Baille-dard au XIIe siècle ; et nous avons leurs armoiries parmi les œuvres du Père de Montfaucon (4), à l'occasion de Robert Baille-dart du XVIe siècle. Elles sont de gueules à face d'or et six merlettes d'or. Dom Georges Viole ayant vu le surnom d'Auxerre usité parmi les chevaliers du pays, a cru devoir donner à cette famille un Pierre d'Auxerre, prieur de Saint-Valentin de Griselles, au diocèse de Langres, mort en 4274, selon l'inscription de sa tombe dans le chapitre de l'abbaye de Saint-Germain. Mais il nous eut fait plus de plaisir de découvrir comment la tige d'Auxerre a pénétré jusqu'à Paris, où, dans le siècle suivant, elle étoit l'une des illustres.

Sans parler de Miles d'Auxerre, chevalier, qui avoit épousé Mahaud d'Arrablay, selon un titre de 4335 (5), il est fait mention de Pierre d'Auxerre, conseiller au parlement de Paris, dans le procès contre Robert d'Artois, en 4331 6). Il étoit décédé dès 1349. On lit dans les mémoriaux de la chambre des comptes, assignation aux exécuteurs de son testament pour venir compter. Jean d'Auxerre fut moins mémorable par l'office de receveur des gabelles de la prévôté et vicomté de Paris (7), qu'il exerçoit en 4356, qu'en ce que la même année, Charles, dauphin, depuis roi, sous le nom de Charles V, lui donna la maison au dauphin (8). Ce Jean d'Auxerre et Marie sa femme vendirent, l'année suivante, cette maison au prévôt et échevins de Paris pour y construire l'hôtel-de-ville. Je ne sais si ce Jean d'Auxerre, seroit le même, qui, en qualité de maître-lay en la chambre des comptes (9), prêta serment, le 26 octobre 1351, et qui porte le même titre dans des lettres du roi Jean (1355) et dans une ordonnance de 1359 (10). On voit encore le nom de Jean d'Auxerre, dans une ordonnance de la même année 1359, par laquelle le régent fixe le nombre de ceux du parlement qui resteront parmi les quinze laïques des enquêtes; et il est de ces quinze (41). Il y eut aussi, au même

(1) De Brena.

(2) Par une dame de Merry-sur-Yonne, en
1149, tabul Reigniac. ; et une autre en
1191, Cartul. capit. Autiss., fol. 211.
(3) Bibl. Labb., t. I, p 506.
(4) Biblioth. Bibl., t. II, p. 880.

(5) Anselme, t. VIII, p. 111.

(6) Mémoires de l'Acad. des Belles-Lettres, t. X, p. 615.

7 Hist. de Paris.

8) Ibid. t. III, p. 274.

9) Mem. de la chambre des comptes.
10, Ordonnances des rois, t. III, p. 10.
(11 Ibid. p. 390.

NÉS OU DOMICILIÉS AU DIOCÈSE D'AUXERRE.

449 siècle, un Simon de Autissiodoro mentionné dans les registres du parlement, comme ayant une maison au cloître de Sainte-Opportune. L'histoire de Paris (1) en fait mention aussi bien que de Dreux d'Auxerre et Elisabeth d'Auxerre, et il y avoit une rue du nom de Gui d'Auxerre, proche SaintGermain-l'Auxerrois.

Mais ce n'est point aucun de ces d'Auxerre que Sauval a en vue (2), lorsqu'il écrit que d'Ausserre fut enfermé, l'an 1368, dans la grande tour du Louvre, pour avoir entrepris de mener une armée à Henry, bâtard d'Espagne, qui vouloit déclarer la guerre au prince de Galles, sans le consentement de Charles V. Sauval veut parler apparemment de Jean de Challon, comte d'Auxerre. Quelquefois on désignoit un seigneur par le nom de son comté, et même quelquefois les plus proches de ce seigneur; c'est ainsi que la chronique de Saint-Brieu doit être entendue, lorsqu'on y lit, à l'an 1378, qu'un Louis d'Auxerre, maréchal, reçut ordre du roi de venir en Bretagne (3).

Au reste, tous les d'Auxerre de Paris n'étoient pas, au XVe siècle, revêtus des mêmes dignités que ceux du XIV, quoiqu'il y en eût de rang à devenir échevins. Tel fut Guillaume d'Ausserre, drapier, que les Bandés de Paris élurent pour remplir cette place, l'an 1445(4). Il fut décapité au mois de juin. 1449, à l'âge de 66 ans, et sa maison fut confisquée. Elle étoit située rue de la Harpe, au coin de la rue percée (5). On remarque que la maison qu'il avoit rue Vieille-Platrière, étoit chargée de 60 sols de Paris de rente annuelle envers la confrérie de S. Mamert établie en l'église de Saint-Séverin (6).

Les d'Auxerre ne provignèrent pas uniquement à Paris : il y eut quelques unes de leurs branches qui s'étendirent jusqu'à Poitiers et jusqu'à Lyon. Bouchet, auteur des Annales d'Aquitaine, rapporte dans son recueil d'épitaphes celle de Jacques d'Auxerre, échevin de Poitiers, et ensuite maire, qu'il qualifie seigneur de la Cour, et célèbre avocat. Il mourut au mois d'octobre 1520. Parmi les ancêtres du marquis de Brézé, fait maréchal de France par Louis XIV, est un Gui d'Ausseurre, assesseur à Poitiers, époux de Françoise de Mailly, morte sans enfants, l'an 1574. Mais il y a plus d'apparence qu'Ausseurre est là le nom d'une terre située vers la Touraine, ou vers le Limousin (7), et il peut se faire que ce fussent les anciens possesseurs sortis d'Auxerre qui lui eussent donné ce nom, de même que l'on croit que les des Barres, nobles Auxerrois, donnèrent au XIIe ou XIIIe siècle, le nom d'Oissery à leur terre du diocèse de Meaux. Pour ce qui est de la ville de Lyon, un Pierre d'Ausserre y étoit établi conseiller en 1579. Il prenoit aussi la qualité de maître de requêtes de la reine. Un nommé d'Auxerre étoit procureur du roi en la même ville en 1572, le même peut être que le conseiller ci-dessus nommé. Ce fut lui et non pas le procureur du roi de la ville d'Auxerre (8), qui étant arrivé de Paris en poste (9), montra l'ordre qu'il avoit de

(1) Sauval, t. 1, p. 170.

(2) Tome II, p. 18.

(3) Hist. de Bret. Preuves, t. II, p. 841.

(4) Journal de Paris sous Charles VI, p. 27, édit. 1729.

(5) Sauval, t. III, ex compot. confiscationum, an. 1421. p. 295.

(6) Ibid. p. 316.

(7) Le P. Anselme, t. VIII, page 923, parle d'une Jeanne, dame d'Ausseurre, vers l'an 1470, et de la chàtellenie d'Ausseurre, SaintPardoux, Nieuil en Touraine.

(8) D'Aubigné, t. II, p. 25 et 26.

(9) L'équivoque qui se trouve dans le récit de d'Aubigné ainsi tourné, « La dessus arriva d'Auxerre, procureur du roi, en poste,

faire massacrer les Huguenots. Ce nom subsistoit encore à Lyon il y a cent ans ou environ; les religieuses de la Visitation y reconnoissent une dame appelée d'Auxerre pour leur fondatrice. On m'a assuré qu'en 1674, il y avoit encore quelques d'Auxerre à Troyes en Champagne (1)

CATALOGUE.

Comme chaque diocèse a produit ou formé des hommes qui se sont distingués par les dignités et charges dont ils ont été revêtus, il m'a paru que je pouvois conclure ce volume par le catalogue de ceux que l'on a vu se former dans le diocèse d'Auxerre, par les emplois et fonctions auxquels ils ont été élevés. Après la cathédrale et l'abbaye de Saint-Germain, deux espèces d'Archimonastères qui sont aux deux extrémités de ce diocèse, savoir: Pontigny et la Charité-sur-Loire, sont les lieux qui ont fourni un plus grand nombre d'hommes célèbres. Je ne répéterai point le nom de ceux qui ont été tirés du clergé ou de l'ordre monastique pour être élevés sur le siège épiscopal d'Auxerre; mais je tâcherai de n'oublier ici aucun des principaux auxquels les églises que j'ai nommées, ou autres du diocèse, ont servi de degré pour s'élever. J'y joindrai les anoblissements que j'ai trouvé par hasard dans les registres du Trésor des Chartes car je n'en ai pas fait de recherche expresse, et j'y insèrerai les noms des personnes qui ont procuré quelqu'établissement utile. Le tout sera rangé par ordre des temps.

(SAINT JUST, enfant Auxerrois, martyrisé au commencement da V siècle, dans le Beauvoisis, où il est encore très-venere. On conservait autrefois sa tête dans la cathedrale d'Auxerre. Il n'y reste aujourd'hui qu'un fragment de rotule provenant de Fabbaye des Isles.

On montre encore, dans la rue da Temple, maison Hugot, marchand de fer, le lieu où la tradition rapporte qu'est ne saint Just. Ce souvenir est rappele par une Statuette de martyr place en haut de la maison.

Le chapitre cathedral faisait toujours une station en cet endroit lorsqu'il allait en procession a Teguise Saint-Amatre

NowWolɛ, choyen d'Auxerre, fut fait patrie de Bourge au VI° siècle 24

S. AUSTRESISILE a te formé dans le d'urge Auxerre, à la fin du VI′ sič le, avant d'être élève sur la chaire episcopale de Bourns 3.

Arrox, qui etoit relizeux. ↑ Saint-Ge, izin d'Auxerre, sous le règne de Charlesle-Chaave, en fat tire pour être fait évêque de Verdun 4.

GERLAN, autre relicieux de Saint-Germain, fit ela archevêque de Sens en 916, mourut le 5 août 955, et fut inhume dans le monastère de l'avoit été tiré. 51.

marait fait croire que cela siga foit arriva de la ville d'Auxerre is procureur du roi, Je Tai entendu ains Cats mon 1 stoire de la prise d'Auxerre, p. 199. Je sais bien aise que ces recherches sur le nom de famille d'Auxerre mayent detrompe

(1) Une Nicole d'Auxerre, etost femme de

Claude Molé. Treyen, ler ils étoit marie à
Marguerite Pithen.

9 Greg. Tur.

3. Ex ejus vita.

Ex concil. apad. Labb.

Chrom Seno.

« AnteriorContinuar »