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damoiselle Fémie doit aver de doayre viij.m. besans sarrazinas valiant en telu qui le soit payée en terre é en rente, par tel covent qui notre filie damoiselle Fémie avant dite aura son doayre franchement, sans omage é sans estage é sans servize é sans nule destrance, é qu'ale puisse ester là o ale vodra franchement, é qu'ale non soit tenue d'autre servize se non de tres chevaliers, é ssur so auruns fors priviliges, sayélé de sayel de plump é de cire de l'avant dit sire Julian é de l'avant dite dame Margarite é de sa filie é de son serorge é d'autres qui saura li tres religios maistre de la sainte maisson de l'ospital de saint Johan, é li gentil conte de Jafe avant dit. Sauront qui cerunt profitables por l'avant motis convenansces, é ce sunt nos fermes é estables lettres, qui quant il aurunt compli les avant dites convenansces, ci cerunt complis auci de par nos sans nule demorance; é les noces quant il le vodrunt à la Sainte Crux, ò en là. É por so qui cestes lettres soient fermes é estables, ci avuns escrit l'escrit de nostre main vermoil é sayelé de nostre ceau pendant.

* Հեթում՝ թագաւոր Հայոց..

1 Héthoum, roi des Arméniens. Cette signature du roi était tracée en cinabre sur l'original.

APPENDICE.

Dossier relatif au pillage d'une galère par l'amiral génois L. de Grimaldi, contenant un résumé de toutes les pièces de la procédure de cette affaire.

[À la fin du règne de Héthoum, un événement dont les suites auraient pu devenir trèsgraves, troubla pendant quelque temps la bonne harmonie qui régnait entre les Arméniens et la République de Gênes. En 1268, l'amiral génois Luchetto de Grimaldi, ayant eu à Gôrigos une difficulté avec le capitaine d'une galère, s'empara de vive force du navire qui était chargé d'importantes valeurs, appartenant à des marchands arméniens, chypriotes, syriens et musulmans. Les marchands dépouillés portèrent plainte contre Luchetto de Grimaldi, et remirent une requête entre les mains des juges composant le tribunal du roi. Le roi d'Armé nie, ayant fait droit à leurs réclamations, rompit toute espèce de relations avec les Génois et déclara qu'il ne traiterait désormais avec eux qu'autant qu'il aurait obtenu une satisfaction pleine et entière pour les marchands de Gèrigos. Le gouvernement génois, ayant eu connaissance des faits qui s'étaient passés en Arménie, s'empressa d'envoyer dans ce pays un commissaire, muni de pleins pouvoirs, afin d'arranger le différend. La procuration est signée du 3 octobre 1270, et fut rédigée par ordre du podestat de Gênes. Jacques Palavicino, c'était le nom du commissaire génois, étant arrivé à Lajazzo, se mit directement en rapport avec les officiers du roi et les marchands dépossédés, et acquitta les sommes réclamées par eux. Il obtint le 6 octobre 1271, quittance des sommes dûes, et fit dresser le lendemain même un acte en vertu duquel, il déclara avoir satisfait entièrement aux réclamations des plaignants. L'affaire étant ainsi arrangée, le roi d'Arménie, Léon III, qui avait succédé à son père Héthoum, lorsque le procès était encore pendant, rendit ses bonnes grâces aux Génois, et les relations entre les deux états, quelque temps interrompues, furent reprises. Cependant la république de Venise, rivale de celle de Gênes, avait adroitement profité de ces événements pour se faire octroyer en 1271, de nouveaux priviléges par la cour de Sis (Arch. de Venise, Liber pactorum; II, f.o 41), et elle les avait obtenus, avec d'autant plus de facilité, que les Génois avaient alors perdu toute l'influence qu'ils exerçaient auparavant dans les affaires du royaume d'Arménie 1 ].

1 Voir notre Mémoire sur les relations de la république de Génes avec le royaume chrétien de la Petite-Arménie, dans les Memorie della

reale Accademia delle Scienze di Torino, Serie II, T. XIX, (Turin, 1861, 4.o).

XXI.

Pièce n.o 1. - 3 octobre 1270.

Procuration délivrée par le podestat de Gênes à Jacques Palavicino, chargé de s'entendre avec le roi d'Arménie, au sujet de l'affaire du pillage de la galère et désintéresser les marchands dépouillés par Luchetto de Grimaldi.

[Bibliothèque du Roi, à Turin, msc. de S. Nicolita, Memorie sopra il commercio dei Genovesi nelle scale marittime e terre del Levante, pg. 37].

In nomine etc. Nos Rolandinus Putagius, Janue civitatis potestas, nec non et Abram Pitavicinus et Robertus Nepitella, nomine et vice comunis Janue et pro ipso comuni facimus, constituimus ac ordinamus nobilem virum Jacobum Palavicinum, civem Januensem, ad se representandum pro nobis et nostro nomine, coram excellentissimo rege Armenie domino [Hetomo,] Dei gratia, rege Armenie et coram ejus filio domino Leone ejusdem regni domino', et prefere ad paciscendum, componendum, tranxigendum cum dictis dominis et quolibet ipsorum et quacumque alia persona, collegio et universitate, occasione rerum vel mercationum que dicebantur ablate in portu Curchi, et quacumque alia ex causa, ita quod possit nos et dictum comune et bona comunis obligare, et quacumque promissionem et obligationem facere, et generaliter transigere, et pacisci super predictis et quolibet predicta, promittens habere ratum,....... sub obligatione, etc..........

1 En 1269, Héthoum, déjà fort avancé en âge, remit à son fils aîné, Léon III, le gouvernement du royaume et se retira dans un cloitre où il mourut bientôt après. Léon ne fut sacré à Tarse qu'en 1271; c'est pourquoi nous voyons que la procuration donnée à J. Palavicino, par les autorités génoises, mentionne le roi Héthoum et son fils Léon, auquel elle ne don

ne pas le titre de roi, mais simplement la qua-
lification de seigneur d'Arménie. Cette pièce
est fort importante, parce qu'elle corrobore le
témoignage des chroniqueurs arméniens qui
disent que Léon III gouverna pendant deux
ans le royaume, avant de vouloir prendre la
couronne et le titre de roi.
2 Gôrigos.

XXII.

Pièce n.o 2.22 octobre 1268.

Transaction entre divers marchands de Damas, de S. Jean d'Acre et de Lajazzo, sujets ou fidèles du prince de Tyr, d'Abagha, khan des Tatars, du roi d'Arménie, du patriarche et du prince d'Antioche, qui renoncent par leurs mandataires à exercer tout recours ultérieur, en raison de la prise d'une galère par L. de Grimaldi, près de Gôrigos d'une part, et la république de Gênes d'autre part, qui s'engage à payer aux réclamants une dernière somme de 14,900 livres génoises, quand les princes ci-dessus mentionnés, ainsi que le roi de Jérusalem, auront ratifié la présente transaction. [Archives de Turin; Trattati diversi, mazzo 2o.- Publié par M. de Mas-Latrie, Histoire de Chypre, T. II, pg. 74-77].

XXIII.

Pièce n.o 3.6 octobre 1271.

Quittance des marchands dépouillés à Gôrigos, qui reconnaissent avoir reçu une entière satisfaction de J. Palavicino, mandataire de la république de Gênes.

[Archives de Turin; Trattati diversi, mazzo 2o.— Biblioth. du Roi, à Turin; msc. de S. Nicolita, pg. 38. —Publié par M. de Mas-Latrie, op. cit. T. II, pg. 78-79].

In nomine Domini, Amen. Nos infrascripti mercatores et homines Abagacham', domini regis Armenie, et domini regis Jherusalem et Cypri, et domini Tyri et Tyronis et patriarche Antiochie videlicet: [suivent les noms des réclamants,] nomine nostro et nomine aliorum hominum absencium......... confitemur nos habuisse et recepisse a te, Jacobo Pelavicino........ integram solutionem et satisfactionem de omni et toto eo quod nos........ amisimus in galeone quod captum fuit in Curcho....... - Testes: Baron Sebe; Baron Michali; Fredericus dugus Spinula et Jacobinus Lomellinus. Actum in Aïacio, in curia domini regis Armenie que regit curiam ducalem et bailiam regis, anno dominice nativitatis millesimo CCLXXI°, indictione xiiija, die sexta octubris, circa vesperas. Petrus de Vultabio, notarius sacri imperii, rogatus scripsi.

1 Abagha-Khan, successeur d'HoulagouKhan, régna sur les Mongols de 1265 à 1282.

2 Sur ces deux cours de justice, Cf. notre Introduction, ch. II, §. 3, pg. 34 et 35.

XXIV.

Pièce n.o 4.7 octobre 1271.

Déclaration de J. Palavicino, par laquelle il reconnaît avoir entièrement satisfait les marchands dépouillés à Gôrigos.

[Archives de Turin; Trattati diversi, mazzo 5o).

2

In nomine Domini, Amen. Ego Jacobus Pelavicinus, dico et protestor quod solvi Mosolinis' infrascriptis, videlicet mercatoribus Abagacham et hominibus regis Armenie, regis Jherusalem et Cypri, et hominibus domini Tyri et Tyronis, et patriarche Anthiochie quorum nomina sunt [suivent les noms des marchands indemnisés], bisancios viginti duo milia septingentos nonaginta septem, et chr[uxiat]os septem sara Armenie, occasione instrumenti quitationis, quod predicti perdentes et socii mihi fecerunt nomine comunis Janue [détail des indemnités accordées à chaque plaignant]. Testes: Jacobinus Petri Aurie'; Johannes Pissanus, notarius; Delovolse de Signo et Johannes Quinzanus. Actum in Aïacio, in logia Januensi, anno dominice nativitatis millesiCCLXXI°, indictione xiiij, die septima octubris, circa completorum. Ego Petrus de Vultabio, notarius sacri imperii, rogatus scripsi.

XXV.

Janvier 1271.

Chrysobulle de Léon III octroyant des priviléges aux Vénitiens.

[Archives de Venise; Liber pact., II, 41.- Archives de Vienne, Liber albus, f.o 231, Lib. pact., III, 64. Publié dans l'Arch. stor. Ital., append., n.o 29, pg. 368, n.o 3.-Fontes rerum Austriacarum, dipl. et acta. T. XIV, pg. 115 et suiv].

En nom dou Père et dou Fiz et dou Sant Espirit, Amen. Lion, en Crist Deu feel, roy de tote Hermenie, fiz dou Deu amant e bien aorant" sant roy

1 Lisez Mosolminis,_« Musulmans ».

2 Le texte porte chros, mot qui me semble être l'abréviation de chruxiatos ou cruciatos, «< croisat». C'était la monnaie d'argent d'Arménie, portant au revers une croix. On peut lire aussi ce mot, charoubios, kharoubes, nom d'une monnaie usitée en Chypre, sous les Lusignans.

3 Le mot sara, qui est surmonté dans le texte msc. d'une abréviation ou d'un sigle ayant cette forme,, me semble être le com

mencement du mot saracenos que le scribe avait voulu tracer, au lieu du mot Armenie, qui vient après. Le sigle paraît donc être mis ici pour indiquer que le mot sara doit être regardé comme nul.

4 J. Pierre Doria.

5 Léon III, fils ainé de Hethoum Ier et de Zabel, monta sur le trône en 1269, mais fut sacré seulement en 1271, et mourut en 1289. 6 Hermenye, dans les Fontes. 7 amans, dans l'Archivio.

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