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Enfin, certaines expériences et observations semblent plaider en faveur du rôle de l'imagination dans la production des hallucinations. Mais l'examen attentif des faits et l'observation journalière des sujets ont conduit les auteurs à admettre que dans chaque hallucination il y a toujours un élément commun et généralement décélable qui entre en jeu sous l'influence, soit de la même cause, soit d'une lésion organique ou d'une idéation quelconque. G.D.

XI. Le réflexe du fascia lata; par J. CROCQ. (Journ. de Neurologie, 1902, n° 2.)

L'auteur relate dans cette note trois cas de paraplégie : dans l'un l'excitation du pied provoquait comme réaction unique une contraction réflexe du tenseur du fascia lata; dans l'autre le réflexe coexistait avec celui de Babinski; enfin chez le troisième malade la conservation du réflexe du fascia lata coïncidait avec l'abolition du rotulien, l'exagération de l'achilléen et l'affaiblissement du plantaire.

De ces faits M. Crocq tire la conclusion que le réflexe du fascia lata constitue le premier stade de la rétraction de la jambe il fait partie du groupe des réflexes défensifs rapides dont les centres sont intra-médullaires, et par conséquent il doit se rencontrer dans tous les cas de lésion transversale complète de la moelle, alors que les réflexes tendineux et cutanés sont abolis. G. D.

XII. Sur un cas de cancer vertébral; par M. le professeur RAYMOND. (Journ. de Neurologie, 1902, no 3.)

La malade dont l'observatiou sert de base à ce travail présentait une paralysie motrice des membres inférieurs et de la partie inférieure du tronc, doublée d'une anesthésie dissociée dans les parties correspondantes et accompagnée d'une abolition du réflexe achilléen et des réflexes cutanés abdominaux en même temps que d'une exagération des réflexes rotuliens.

Cette malade ayant subi un an auparavant l'extirpation du sein droit cancéreux, on est en droit de penser que des foyers cancéreux secondaires ont fait effraction dans ses vertèbres et déterminé une compression de la moelle surtout des cordons antéro-latéraux et de la substance grise centrale.

Suivent un certain nombre de considérations sur les conséquences histologiques de cette compression: ischémie et stase veineuse, œdème, ramollissement consécutif, myélite interstitielle secondaire avec terminaison par sclérose, dégénérations secondaires, etc.

Ce travail se termine par l'exposé des symptômes qui traduisent le mode de répercussion d'une lésion cancéreuse des vertèbres sur

le contenu du canal rachidien et par quelques réflexions sur le diagnostic, le pronostic et le traitement de ces lésions. G. DENY. XIII. Anesthésie des nerfs sensitifs et moteurs; par J. JOTEYKO et M. STEFANOUSKA. (Journ. de Neurologie, 1902, no 4.)

Après avoir constaté que l'anesthésie générale ne modifie pas d'une façon appréciable l'excitabilité des nerfs, les auteurs ont étudié expérimentalement l'action locale des anesthésiques (chloroforme, éther, alcool) sur les nerfs sensitifs et moteurs.

Lorsqu'un nerf est placé dans une atmosphère de vapeurs anesthésiques l'excitation de la partie supérieure de ce nerf cesse d'être efficace avant l'excitation de sa partie inférieure. Plus un point du nerf est éloigné du muscle et plus vite disparaît son excitabilité. L'ordre inverse est suivi pour le rétablissement des fonctions: c'est la partie inférieure du nerf, voisine du muscle, qui récupère la première son excitabilité.

Lorsque, au contraire l'action de l'anesthésique au lieu de porter sur la totalité du nerf est circonscrite à un point de son trajet, on constate que l'excitabilité des fibres sensitives disparait avant celle des fibres motrices et que le réveil de celles-ci a lieu avant celui des fibres sensitives. D'une façon générale, la fibre sensitive est plus sensible la fibre motrice plus résistante à l'action des anesthésiques. En outre l'action de l'agent anesthésique reste localisée à la portion du nerf anesthésié; il n'y a pas, à proprement parler, de propagation centrifuge ou centripete.

En ce qui concerne les différences d'action des divers agents anesthésiques, les auteurs ont constaté que l'éther agit plus rapidement que le chloroforme; que la phase d'excitation est bien plus accentuée avec l'éther qu'avec le chloroforme, etc.

En somme l'action des anesthésiques sur les troncs nerveux serait comparable à celle des mêmes agents sur le système nerveux central (anesthésie chirurgicale). Il est certain que le chloroforme est un poison plus violent que l'éther pour le système nerveux aussi bien central que périphérique, et cela probablement parce qu'il est moins volatil. G. DENY.

XIV. A propos du signe de Ch. Bell dans la paralysie faciale périphérique; par le Dr BOUCHAUD (de Lille.) (Journal de Neurologie 1901, no 24.)

Chez la patiente atteinte de paralysie faciale périphérique dont l'histoire est rapportée dans cette note, les mouvements du globe oculaire, lorsqu'on lui disait de fermer l'œil du côté malade, étaient tout différents de ceux qui caractérisent les signes de Ch. Bell: le globe oculaire au lieu de se diriger en haut et en dehors se déviait en bas.

La même déviation du globe oculaire a été observée par l'auteur chez un homme atteint de tabes. Ce phénomène n'est donc pas spécial à la paralysie faciale périphérique, mais son interprétation reste encore très obscure. G. D.

XV. Contribution à l'étude du réflexe cutané du pied; par F. SANO. (Journal de Neurologie, 1901, no 21.)

Chez un malade atteint d'hémiplégie gauche, l'auteur a vu l'excitation de la plante du pied parésié déterminer l'extension des orteils du pied droit normal. Chez un autre hémiplégique la même excitation portée sur le pied normal a déterminé la flexion des orteils du pied paralysé. Pour expliquer ces faits M. Sano suppose que l'excitation de la peau sur un point donné se transmet à la fois aux deux hémisphères et que les muscles mis en activité par l'hémisphère situé du même côté que la région excitée sur les antagonistes des muscles mis en activité par l'hémisphère du côté correspondant. G. DENY.

XVI. Tumeur cérébelleuse et épilepsie; par L. MARCHAND. (Journal de Neurologie, 1901, no 21.)

Communiqué au congrès de Limoges.

XVII. Un cas de tremblement fonctionnel de la main droite; par le Dr HELDENBERGB (de Lille.) (Journal de Neurologie, 1901, no 22.)

Localisé dans la main droite, ce tremblement ne survient qu'a l'occasion de l'acte d'écrire et au moment où la main munie d'un crayon ou d'un porte-plume s'efforce d'écrire sur un plan fixe. Aucun tremblement au repos ni quand le patient trace des caractères d'écritures dans le vide; il ne tremble pas davantage quand il écrit avec un morceau de craie. Ce tremblement n'est nullement influencé par des causes psychiques, il augmente au contraire par l'ischémie expérimentale des muscles de l'avant-bras et diminue par l'électrisation des muscles radiaux. Se fondant sur ces différents caractères l'auteur admet que le trouble moteur de son malade doit être attribué à une lésion fonctionnelle irritative du système téléneuronal autrement dit du système spino neuro-musculaire, susceptible d'être sérieusement amendée par l'électricité, le massage, les vibrations mécaniques, les frictions stimulantes, le repos prolongé, etc.

XVIII. Analyse des mouvements et de la sensibilité dans l'anesthésie par l'éther; par JOTEYKO et STEFANOWSKA. (Journal de Neurologie, 1902, no 6.)

Les auteurs ont constaté, en plaçant des souris et des grenouilles dans une atmosphère chargée de vapeurs d'éther, que le mouvement spontané (fonction psychomotrice) peut exister en l'absence de toute perception sensitive (fonction psycho-sensitive). En d'autres termes, il existe une graduation dans l'envahissement des hémisphères cérébraux par les vapeurs anesthésiques; la sensibilité disparait avant la motilité, le réveil de la motilité précède celui de la sensibilité.

On sait d'autre part que chez les parturientes, en graduant convenablement l'administration de l'anesthésique, on arrive à produire une analgésie complète sans porter atteinte aux mouvements volontaires. La disparition de la sensibilité à la douleur précède donc, chez l'homme comme chez les animaux, l'abolition du mouvement volontaire.

Ces observations conduisent à rattacher la suppression de la douleur à une action des anesthésiques sur les centres supérieurs et non à une paralysie des centres médullaires. G. D.

XIX. Réflexe plantaire cortical et réflexe plantaire médullaire ; par J. CROCQ. (Journal de Neurologie, 1902, no 6.)

L'auteur conclut de ses recherches qu'il existe deux variétés distinctes de réflexes plantaires, ayant chacune leur signification propre, tant au point de vue physiologique qu'au point de vue anatomo-pathologique :

1o Le réflexe plantaire cortical ou réflexe plantaire normal de Babinski, constitué par la flexion des orteils provoquée par un attouchement très léger;

2o Le réflexe plantaire médullaire qui comprend :

a) Le réflece du fascia lata ou réflexe plantaire normal de Brissaud, provoqué par une excitation un peu plus énergique et qui n'est que le premier stade du mouvement de défense;

b) Le réflexe défensif complet, provoqué par une excitation encore plus énergique et constitué par la contraction du couturier, des adducteurs, du jambier antérieur, de l'extenseur des orteils et en particulier du gros orteil (faux réflexe pathologique de Babinski), avec flexion de la cuisse sur le bassin, de la jambe sur la cuisse, G. DENY.

etc.

XX. La contraction paradoxale de Westphall et le réflexe plantaire combiné ou paradoxo-normal; par HELDENBERGH. (Journal de Neurologie, 1902, no 6.)

Quand on fléchit vivement le pied avec la main, il arrive parfois que le muscle tibial antérieur entrant brusquement en contraction, maintient le pied en flexion pendant quelques minutes; c'est ARCHIVES, 2e série, t. XIV.

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ce phénomène connu sous le nom de contraction paradoxale de Westphall, que l'auteur a vu survenir chez une jeune fille hystérique à la suite d'une excitation partie de la plante du pied.

Chez le même sujet, l'auteur a également constaté, en même temps que le redressement du pied, la flexion des orteils; c'est à ce phénomène qu'il donne le nom de réflexe plantaire combiné ou paradoxo-normal, parce qu'il y a à la fois mise en jeu de deux muscles antagonistes: le tibial antérieur et les fléchisseurs des orteils. G. D.

XXI. Identité probable du réflexe antagoniste de Schofer et du phénomène de Babinski; par les Dr DE BUCK et DE MOOR. (Journal de Neurologie, 1900, no 5).

Chez une femme parésiée des quatre membres et des sphincters l'examen du réflexe plantaire montrait des deux côtés le phénomène des orteils de Babinski d'une manière très nette. On constatait également l'existence du réflexe antagoniste sur lequel Schoefer a récemment attiré l'attention (flexion dorsale des orteils par pincement latéral du tendon d'Achille). En outre l'irritation d'un point quelconque des téguments de la jambe donnait lieu à la flexion dorsale des orteils.

Ce fait vient donc à l'appui de l'opinion de Babinski qui soutient que le réflexe de Schofer n'est pas un réflexe tendineux, mais un simple réflexe cutané que l'on peut obtenir en irritant la peau d'un point quelconque du membre inférieur.

G. D.

XXII. Sur les troubles mentaux qui sont sous la dépendance de la toxémie; ; par Sir DYCE DUCK WORTH. (The Journal of Mental Science, Avril 1901).

L'auteur passe en revue les divers modes d'intoxication qui peuvent agir sur les centres nerveux (toxines des maladies infectieuses, de la goutte, de l'influenza, poisons divers entrés dans nos habitudes, alcool, morphine, éther, chloral, cocaïne, etc.) et il conclut que les divers agents toxiques qui pénétrent dans la circulation exercent, comme on pouvait le prévoir, leur action spécifique sur les divers tissus de l'organisme et manifestent des affinités électives pour des systèmes déterminés de neurones. Dans les maladies cérébrales d'ailleurs comme dans les autres états morbides, on se trouve souvent en présence d'infections multiples. Quiconque veut aujourd'hui étudier l'anatomie pathologique du cerveau doit compter avec ces divers états, et le clinicien doit s'attacher, dans la mesure où cela est possible, à discerner leurs rapports avec les diverses formes de troubles mentaux.

R. DE MUSGRAVE CLAY.

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