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XXIII. Un cas de gliome du cerveau; par W.-J.-A. ERSKINE. (The Journal of Mental Science, juillet 1901).

Observation: Femme de vingt-cinq ans, déraisonnable, bruyante, violente, attaques fréquentes pendant et après lesquelles elle est dangereuse pour elle-même et pour les autres. Trois enfants bien portants. Pas de fausse couche. Bien réglée, Pas d'antécédents héréditaires de tuberculose, d'alcoolisme ou de folie. A onze ans, chute de trois mètres sur la tête, commotion cérébrale. Les attaques ont commencé après la naissance de son second enfant, il y a sept ans, elles ont été d'abord légères.

Il y a trois ans, après avoir appris subitement la mort de son mari, elles sont devenues plus graves et sa raison a commencé à se troubler.

Trois ans après son admission elle se plaint un matin de malaise et de céphalalgie; on la fait recoucher et peu d'heures après, elle tombe en état d'inconscience, puis de coma et meurt. A l'autopsie, on trouve les sinus de la dure-mère et les veines de la pie-mère et de l'arachnoïde gorgés de sang noir fluide. La moitié ou les deux tiers inférieurs du lobe frontal droit et presque toute la moitié antérieure du lobe temporo-sphénoïdal droit sont occupés par une tumeur gélatineuse qui s'étend à la surface inférieure du lobe frontal droit, où les sillons sont oblitérés, et à la surface opposée de la scissure de Sylvius droite. Les ganglions centraux droits étaient aussi envahis par la tumeur qui avait ainsi une surface libre dans le ventricule latéral droit et le troisième ventricule. Les autres organes étaient sains, mais congestionnés. Une coupe de la tumeur, près de son centre, montre qu'elle est formée d'une masse serrée de fibrilles fines entrelacées, au milieu desquelles se trouvent des cellules nombreuses, des éléments nerveux altérés et des vaisseaux malades. Les cellules sont de deux variétés les unes sont de forme irrégulière, à noyau relativement volumineux; leur protoplasma se colore assez bien, et leur réseau nucléaire est bien accusé. Ce sont les cellules gliomateuses. Les autres, moins nombreuses, sont arrondies, leur noyau est plus petit des trois quarts que le noyau des précédentes, et se colore mal et peu distinctement.

Le protoplasma se colore à peine; elles paraissent représenter les cellules de la névroglie envahie par les cellules gliomateuses. Les éléments nerveux présentent un aspect qui varie suivant la date à laquelle ils ont été atteints.

L'état des vaisseaux atteste aussi des processus de date différente les uns sont chargés de cellules granuleuses; les autres sont entourés d'une mosaïque de cellules de la névroglie qui ne tardent pas à envahir leurs parois et à les rendre fibreuses. A une période encore plus avancée, les vaisseaux n'ont plus de lumière,

ils sont remplacés par un simple filament hyalin. Quelquefois enfin, les parois artérielles sont calcifiées.

Il résulte de ces constatations que les cellules gliomateuses ne se rencontrent pas in situ, mais qu'elles envahissent les autres tissus. R. DE MUSGRAVE-CLAY.

XXIV. Un cas de fracture spontanée: par HERbert Spicer. (The Journal of Mental Science, octobre 1901.)

Il s'agit d'une fracture du fémur, survenue au cours d'une attaque, chez une femme de trente-trois ans, atteinte de manie chronique la gravité de la lésion paraît ici en désaccord avec la violence du traumatisme, presque nulle dans le cas actuel, puisque la malade était au lit, au moment de la fracture: mais il n'y a plus lieu de s'étonner lorsque l'auteur nous apprend que cette malade était cancéreuse. R. DE MUSGRAVE-CLAY.

XXV. Des interférences de la sensibilité; par A. ADAMKIEWICZ. (Neurolog. Centralblatt, XIX, 1900.)

Il existe deux espèces de troubles de la sensibilité des troubles objectifs et des troubles subjectifs. Les premiers sont en rapport avec les objets; ils tiennent à un état pathologique des nerfs centripètes chargés de conduire les excitations émanées des objets, ou à un état pathologique des centres de ces nerfs. Les seconds, indépendants des objets, sont produits par l'état maladif du sujet; ils naissent dans les affections des centres nerveux, surtout des cornes postérieures de la substance grise, et sont tantôt associés aux troubles objectifs (tabes parenchymateux), tantôt seuls (tabes interstitiel). En ce dernier cas, les malades sentent parfaitement les objets, mais ils sont atteints de paresthésie. Celle-ci provient de l'irritation morbide et spontanée des derniers postes de l'appareil conducteur de la sensation, placés dans la moelle.

L'irritation varie d'intensité, et cesse aussi tout à fait par moments. Cesse-t-elle, les sensations des objets sont normalement perçues; existe-t-elle, elle entrave la sensibilité objective. De sorte que, la fonction de la sensibilité objective a beau être intacte, elle est altérée par la paresthésie et dans les proportions de l'intensité de l'anomalie de la sensibilité subjective. Tel est le résultat physiologique de deux ondes sensibles qui sont lancées sur les mêmes voies, mais sont provoquées en des points différents (périphérie et cornes postérieures grises), par des causes distinctes (excitants périphériques normaux, altérations morbides de la substance grise), et tendent l'une vers l'autre. Ce sont de véritables interférences de la sensibilité. P. KERAVAL.

XXVI. La conductibilité des os du crâne à l'égard des sons dans les affections du cerveau et de ses membranes; par F. WANNER et H. GUDDEN. (Neurolog. Centralbl., XIX, 1900.)

Application de la méthode d'examen de l'ouïe de Bezold (série continue de divers diapasons et flûtes formant la gamme), à la recherche des affections du cerveau et des méninges. On constate, par exemple, une abréviation de la transmission du son par les os du crâne dans la paralysie infantile cérébrale, la syphilis cérébrale, l'alcoolisme chronique avancé, l'épilepsie, ainsi que dans certains cas de névrose traumatique où l'on soupçonnerait volontiers une lésion, sans oser l'affirmer, en l'absence de signes objectifs. Les auteurs donnent le détail des opérations chez 17 malades. Si, dans l'espèce, la transmission par les os est très raccourcie, alors qu'il n'existe pas de signes d'une affection de l'oreille interne et que l'acuité auditive est normale, on est autorisé à admettre une altération organique à l'intérieur du crâne ou sur ses téguments. En plaçant les diapasons sonores à divers endroits du crâne et en déterminant les points à partir desquels décroît l'abréviation de la transmission osseuse, on peut en quelque sorte localiser la surface des altérations.

Quelles sont les altérations qui produisent ce raccourcissement de la transmission osseuse indépendant des affections de l'oreille interne? Avant tout les adhérences et épaississements des méninges et les tumeurs. Il est à penser que, par suite de ces altérations intracraniennes, l'écoulement des ondes sonores est plus rapide, ce qui diminue la durée de la perception. Si l'on applique un diapason en marche non directement sur le crâne, mais en interposant de une à trois parois crâniennes naturalisées, la durée de la transmission du son n'est guère ou point modifiée. Elle est au contraire abrégée de huit à dix secondes, dès que l'on garnit l'intérieur de la calotte de ouate, de gaze ou de toute autre substance soudée à l'os sur une surface grande comme la moitié de la paume de la main à l'aide de caoutchouc; ce résultat est encore obtenu si, sur le vivant, on place une couche semblable entre le diapason et la peau. Alignez 6 personnes dont les têtes sont appliquées les unes contre les autres, posez le diapason en marche sur le pariétal de la première, vous trouverez la transmission du son abrégée de deux secondes sur ce crâne; l'abréviation augmentera progressivement sur les crânes suivants, le son ne se transmettra pas à travers plus de 6 têtes. L'âge produit une petite abréviation de la transmission osseuse, à raison de la plus grande sécheresse des parties molles du crâne et de l'os. Un diapason vibre moitié moins longtemps sur un support neuf de caoutchouc dur que sur un support ramolli par l'usage. P. KERAVAL.

REVUE DE PATHOLOGIE MENTALE.

I. Contribution à l'étude de la maladie de Korsakoff. Un cas de psychose polynévritique post-typhoïdique; par le Dr SOUKHANOFF. (Journal de Neurologie, 1902, no 7.)

Après avoir relaté un cas de psychose avec polynévrite observée chez un homme de trente-quatre ans, convalescent de fièvre typhoïde, l'auteur fait remarquer que malgré la diversité des causes qui peuvent la provoquer, la maladie de Korsakoff n'en constitue pas moins une véritable entité morbide. Les agents infectieux ou toxiques que l'on rencontre à l'origine de cette maladie, ne la provoquent pas directement, mais par l'intermédiaire des glandes à sécrétion interne. Quelle que soit la cause de l'affaiblissement ou de l'abolition des fonctions de ces organes, on voit alors apparaitre l'autointoxication et une altération de tout le système nerveux périphérique et central; tantôt c'est le système périphérique qui souffre le plus, tantôt c'est le système central. C'est pourquoi on observe des cas de polynévrite où les troubles psychiques sont peu marqués et au contraire des cas de psychoses polynévritiques où les phénomènes de polynévrite sont réduits au minimum.

G. D.

II. La situation sociale de l'uraniste; par J. CROCQ. (Journal de Neurologie, 1901, no 20.)

Dans cette note qui est une réponse au rapport présenté au dernier congrès d'anthropologie criminelle par M. Alébrino, l'auteur définit l'uranisme, le penchant sexuel d'une personne pour une personne du même sexe et il montre que ce penchant ne s'observe que chez les sujets anormaux, dégénérés, ce dont il est facile de se convaincre en étudiant leurs antécédents héréditaires et personnels. Très souvent leurs fonctions génitales sont anormales, l'organisme est provoqué par l'attouchement, la vue, l'odeur même de ceux qu'ils aiment. L'homoseoualité est donc incontestablement une anomolie, un fait contre nature qui doit être l'objet de notre réprobation. G. D.

III. Remarques sur la catatonie; par le Dr P. MASOIN.
(Journ. de Neurologie, 1902. no 4.)

D'après les idées généralement reçues en France, le terme de catatonie ne s'appliquerait qu'à la conservation des attitudes pas

sives, à la flexibilitas cerea des Allemands; tel n'est par l'avis de l'auteur qui fait rentrer dans la catatonie toutes les manifestations psychomotrices: mouvements impulsifs, tics, grimaces, bizarreries de manières, particularités du langage, négativisme, stéréotypie des actes, etc., etc.

Les symptômes catatoniques ainsi entendus, se rencontrent surtout, mais non exclusivement, dans les formes hallucinatoires de la démence précoce, chez les hystériques, les épileptiques, les paralytiques généraux et surtout chez les idiots.

Ce qui caractérise les troubles du système musculaire dits catatoniques si fréquents dans la démence précoce et dans l'idiotie c'est leur absence de signification, et de relation soit entre eux, soit avec une idée directrice quelconque. Ces troubles sont donc dans les deux cas le produit ou l'expression de l'automatisme cérébral pur et on doit les rencontrer dans tous les états passagers ou définitifs où l'intelligence est obnubilée, ou la conscience est annihilée, en un mot, dans tous les cas de stupeur cérébrale. C'est pour ce motif qu'ils sont d'autant plus rares que le sujet possède davantage la libre possession de lui-même ; qu'ils sont d'autant plus fréquents que l'inertie cérébrale est plus grande.

Cette manière de comprendre la catatonie rend compte des conditions apparemment si diverses de son apparition; elle permet d'expliquer la variabilité si grande de ses manifestations suivant les sujets; elle rend compte aussi ses modifications qui se présentent chez un seul et même individu : automatisme des centres moteurs qui produit des actes plus ou moins complexes (impulsions, crises) et dans un ordre opposé de faits état cataleptique. négativisme, oppositions diverses. G. DENY.

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IV. Deux cas d'idiotie syphilitique par L. HARRIS LISTON; (The Journal of Mental Science, octobre 1901).

Obs. I. Femme de vingt-sept ans; comme signes de syphilis congénitale, on trouve le crâne volumineux, le front carré, les proéminences frontales très saillantes, bosses sur les pariétaux, cicatrices linéaires irradiées aux angles de la bouche, incisives petites et dentelées; il y a deux ans kératite interstitielle à un œil, gagnant l'autre au bout de quinze jours. Parmi les autres stigmates de dégénérescence on note un palais étroit et à voûte surelevée, un iris vert brun, l'autre bleu; l'épaississement des paupières, la rareté et la brièveté des cheveux, la petitesse des seins, l'irrégularité et la faible abondance des règles. Au point de vue mental, dès l'âge de deux ans on la trouve en retard, elle ne peut apprendre ni à lire ni à écrire, mais elle sait compter. Elle s'occupe un peu du ménage, mais elle est paresseuse et somnolente. A la puberté (dix-sept ans) on l'envoie au Workhouse où elle

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