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s'y distinguer, la lutte est plus apre pour eux que pour les autres, et d'autant plus dangereuse pour leur système nerveux qu'ils y apportent la ténacité héréditaire des jours de misère.

Les femmes ont subi des influences d'ordre différent, mais analogues, eu égard à leur sexe, et sont devenues bizarres et souvent perverses.

De ces diverses circonstances est résulté le récent accroissement de la paralysie générale chez les juifs. Les statistiques doivent être considérées comme trompeuses à cet égard, parce que les Juifs dissimulent souvent les cas d'aliénation mentale, soit à cause de leur antipathie pour les asiles, soit pour des raisons d'ordre social (mariage). Mais les observations personnelles des médecins révèlent plus nettement que les documents officiels l'accroissement du nombre des cas de folie chez les juifs.

R. DE MUSGRAVE-CLAY.

IX. Un arbre généalogique démonstratif de la folie et du suicide; par J.-M.-S. Woop et A.-R. URQUHART. (The Journal of Mental Science, octobre 1901.)

Il faudrait pour donner une idée exacte de ce travail reproduire l'arbre généalogique qui l'accompagne et en fournit les éléments. On peut noter toutefois qu'il est particulièrement intéressant au point de vue de la persistance dans une même famille de formes semblables d'aliénation mentale.

R. M.-C.

REVUE DE PATHOLOGIE NERVEUSE.

I. Deux cas de myélite conjugale; par le Dr GLORIEUX. (Journ. de Neurologie, 1902, no 2.)

Dans l'un des cas relatés dans cette note le mari et la femme étaient atteints de tabes dorsalis ; dans l'autre le mari était tabétique et la femme présentait tous les signes d'une myélite de la région lombaire. Chez aucun de ces quatre malades on n'a pu relever aucun antécédent syphilitique.

Ces observations semblent donc établir que dans un certain nombre de cas tout au moins l'existence de myélites conjugales peut être le fait d'une simple coïncidence.

G. D.

II. Les paralysies post-anesthésiques; par le Dr de BUCK.

(Journ. de Neurologie, 1902, n° 2.)

Les trois cas de paralysie post-anesthésiques rapportés dans cette note concernent des femmes ne présentant aucun signe d'hystérie et qui avaient subi une intervention sur les organes génitaux internes l'une a été paralysée du bras droit, l'autre du bras gauche, la troisième a été atteinte d'hémiplégie droite, avec aphasie, etc. Ces paralysies ont été observées dans les vingt-quatre heures qui ont suivi l'opération et n'ont pas duré plus de quelques jours. L'anesthésie a été obtenue dans tous les cas au moyen du chloroforme et c'est à l'action toxique de cet agent sur les centres nerveux, qu'il faudrait, d'après M. de Buck, rattacher ces accidents paralytiques il s'agirait en un mot de paralysies toxiques et non hystériques comme l'admettent quelques auteurs.

En faveur de cette origine on peut du reste invoquer la présence chez la malade qui a été atteinte d'hémiplégie du phénomène de Babinski et du clonus du pied.

G. D.

III. Scoliose neuropathique; par le Dr Buck. (Journal de Neurologie, 1901, no 23.)

Il s'agit d'un cas de scoliose neuropathique vraie d'origine traumatique. La malade n'était pas atteinte à proprement parler de sciatique, mais elle présentait des douleurs le long du membre inférieur droit et les muscles de la masse sacro-lombaire du même côté étaient le siège d'une atrophie manifeste. En outre, il existait une scoliose croisée par rapport au membre douloureux. Ce fait plaide donc en faveur de l'existence d'une scoliose par altération de l'érecteur du tronc. D'autre part de nombreux travaux ont prouvé l'existence d'une scoliose purement hystérique. L'auteur estime donc qu'il y a lieu d'admettre une scoliose neuropathique indépendante de la sciatique. Cette scoliose peut avoir une pathogénie variée. Elle peut être purement instinctive (théorie de la décharge) ou hystérique. Dans d'autres cas, elle sera réflexe et quelquefois même névritique organique. Il en est donc de la scoliose comme de la coxalgie, du torticolis, de l'hémiplégie, etc. Enfin au point de vue pathogénique, il faut encore distinguer une scoliose paralytique et une scoliose par contracture. G. D.

IV. Un cas de névrite radiculaire double du plexus brachial avec paralysie unilatérale complète de la troisième paire simulant une pachyméningite cervicale hypertrophique; par le Dr HelDENBERG (de Gand.) (Journal de Neurologie, 1901, no 23.)

Il s'agit d'un homme de trente-six ans dont l'affection débuta par des douleurs au niveau de l'épaule et du membre supérieur

droits, douleurs qui furent bientôt suivies d'une paralysie radiculaire du type Erb, avec atrophie des muscles de la ceinture scapulaire. Quelque temps après le mal subit une nouvelle recrudescence et d'unilatéral qu'il était devint bilatéral; de plus il survint deux faits nouveaux : une paralysie graduelle et totale du nerf de la troisième paire et une véritable contracture des muscles de la nuque et de ceux des membres supérieurs innervés par le radial. Cette dernière particularité pouvait faire songer à une pachyméningite cervicale hypertrophique, mais, d'une part cette contracture n'a été que passagère, et de l'autre, s'il s'était agi d'une pachyméningite cervicale hypertrophique, la paralysie n'aurait pas suivid'aussi près les douleurs spontanées, et enfin cette paralysie n'aurait pas affecté le type d'Erb; elle aurait vraisemblablement empiété sur les muscles de l'avant-bras et de la main, dans le domaine des nerfs médian et cubitaux.

Quant à l'envahissement des filets nerveux de l'oculo-moteur commun, l'auteur l'attribue à ce fait que le malade exerçant la profession d'homme de lettres, l'appareil musculaire innervé par ce nerf réalisait chez lui un locus minoris résistentiæ.

G. D.

V. Contribution à l'étude clinique des aphasies, par A. VAN GEHCCHTEN. (Journal de Neurologie, 1900, n° 3.)

Ce travail est basé sur trois observations la 1re est un cas d'aphasie motrice avec agraphie sans hémiplégie; la 2o un cas d'aphasie motrice et sensorielle, également sans hémiplégie; et la 3o un cas d'aphasie motrice corticale qui est venue compliquer une hémiplégie droite existant depuis quatre mois et qui a entraîné de l'agraphie pour la main gauche. G. DENY.

VI. Observation d'un cas de sclérodermie dactylique; par le D' DE MAERE. (Journal de Neurologie, 1900, no 2.)

VII. Un cas de spina bifida avec agenésie radiculaire et cordonale; par F. SANO. (Journal de Neurologie, 1900, n° 2.)

Il s'agit d'un homme de quarante-six ans, qui porte depuis sa naissance à la région lombaire une tumeur sous-cutanée de consistance graisseuse. A ce niveau la sensibilité cutanée est abolie dans tous ses modes dans une vaste étendue formant comme une selle sur la région lombaire et sur les cuisses. Cette anesthésie occupe les territoires des première, deuxième et troisième racines postérieures lombaires. Il existait en même temps une légère contracture avec une exagération des réflexes tendineux au niveau des membres inférieurs.

G. D.

VIII. Paralysie labio-glosso-laryngée (Atrophie chronique des noyaux moteurs de la protubérance et du bulbe); par F. SANO. (Journal de Neurologie, 1900, no 5.

Histoire clinique d'une femme qui fut atteinte successivement à l'âge de soixante-deux ans d'une paralysie des lèvres, de la langue et des cordes vocales, avec conservation des mouvements des yeux, des membres et du tronc. L'auteur base son diagnostic sur la marche lente et progressive de la maladie, sur la symétrie parfaite des altérations fonctionnelles des noyaux bulbaires et protubérantiels, et enfin sur l'existence de tremblements fibrillaires et la diminution de l'excitabilité électrique dans les muscles paralysés. G. D.

IX. Syndrome d'Erb; par le Dr DE BUCK. (Journal de Neurologie, 1900, n° 4.)

Le malade qui a servi de point de départ à ce travail présentait les symptômes suivants: 1o une parésie portant sur le domaine de presque tous les nerfs depuis la troisième paire corticale jusqu'à la moelle ianée; 2o une sensation générale de fatigue exagérée par les mouvements et le travail intellectuel; 3° une exhaustibilité des fonctions psychiques ; 4o une atrophie avec diminution de la contractilité faradique localisée aux muscles de l'épaule et du bras. Pas de troubles marqués de la sensibilité, pas d'altération des sphincters.

En attendant que l'anatomie pathologique nous éclaire sur la nature de cette affectiod, l'auteur propose de la désigner sous le nom d'Hypokinésie asthénique bulbo-spinale. Quoique d'ordre fonctionnel et partant curable, cette affection peut entraîner la mort par paralysie respiratoire.

Le traitement consiste dans le repos, une hygiène parfaite et des névrosthéniques physiques et pharmaco-dynamiques employés avec prudence et circonspection. G. D.

X. Dissociation hystérique du sens de la température avec inversion de la sensibilité au froid ; par G.-W. MAC CASKEY. The New York Medical Journal, 14 décembre 1901.)

On sait que la sensation est constituée par une série très complexe de fonctions, dont chacune se manifeste dans de très petites zones contigues de la peau, desservies par des nerfs spéciaux, lesquels traversent probablement le cerveau en suivant des trajets indépendants.

Cette dernière hypothèse paraît nécessaire notamment pour expliquer les phénomènes cliniques de la syringomyélie. Il existe au moins quatre sortes de zones sensorielles, celles du toucher,

celles de la douleur, et celles de la chaleur et du froid. L'absence de ces deux dernières fonctions constitue la thermo-anesthésie.

Dans le cas rapporté par l'auteur, les zones intéressées étaient celles qui concernent la réception des sensations de douleur et de froid, la première était altérée, et la seconde « renversée et d'une acuité morbide.

Il s'agit d'un homme de quarante-deux ans, qui se plaignait de faiblesse des membres inférieurs, de douleur lombaire, de perte d'appétit et de sommeil. La puissance génitale était complètement abolie, et la miction parfois difficile au début. Il avait perdu beaucoup de son poids : les urines étaient normales. Le signe de Romberg était légèrement accusé, le réflexe du genou un peu exagéré. Les pupilles étaient symétriques et sensibles à la lumière et à l'accommodation. La faiblesse des membres inférieurs n'était pas excessive.

Les muscles de ces membres, bien qu'un peu flasques, répondaient normalement à l'excitation électrique. Il n'y avait nulle part de renversement de la formule galvanique.

La sensation tactile et la perception de la chaleur étaient normales sur toute la suriace du corps. La sensibilité à la douleur faisait défaut sur la surface totale des extrémités inférieures. Mais ce qui est surtout remarquable c'est le résultat de l'exploration de la sensibilité thermique. La sensation de la chaleur était absolument normale et ses divers degrés étaient appréciés correctement et sans hésitation. Mais l'application du froid sur la peau était invariablement prise pour une sensation de chaleur, et les degrés de froid étaient sentis comme des degrés de chaleur.

Le froid n'était perçu comme du froid qu'à la face et au cou. Le caractère et la distribution de cette anomalie sensorielle devaient nécessairement faire penser à l'hystérie, malgré que rien dans l'histoire du malade ne plaidât dans ce sens. En cherchant d'autres stigmates, on trouva d'abord une anesthésie presque complète de la conjonctive. L'examen des champs visuels inontra une diminution irrégulière et une inversion partielle du champ de la vision colorée (ici se placent des figures explicatives): les divers champs ne furent délimités qu'à l'aide de quatre points, deux verticaux et deux latéraux, ce qui suffit pour l'exploration neurologique. Le champ du vert n'a pas été exploré, le malade étant daltoniste à l'égard de cette couleur.

Le diagnostic d'hystérie fut porté nettement.

Un examen ultérieur montra que les altérations de la sensibilité s'étaient notablement amendées.

Ces anomalies de la sensibilité et de la vision ne pouvaient dépendre que de l'hystérie; on a néanmoins exigé que le malade revint se soumettre plus tard à de nouveaux examens, parce que même en présence de phénomènes nettement hystériques, on ne

ARCHIVES, 2 série, t. XIV.

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