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cuspidienne disparaissent et tout rentre dans l'ordre. Il ne persiste qu'un léger tremblement. Le sujet a fait des excès alcooliques. S'agit-il d'un cas de Basedow fruste ou d'une névrite pneumogastrique alcoolique isolée?

M. DÉJERINE a vu plusieurs cas de névrite alcoolique du pneumogastrique mais toujours chez des malades paralysés des quatre membres et jamais isolées.

Suit une discussion sur l'influence réciproque du tremblement et de la tachycardie à laquelle prennent part MM. Babinski, Ballet Marie, Raymond et Joffroy, d'après laquelle l'un de ces phénomènes n'est nullement proportionnel à l'autre et le rapport de cause à effet n'est ni constant ni absolu.

Paralysie radiculaire traumatique du plexus brachial avec atrophies osseuses et troubles de la pression artérielle duns le membre paralysé.

MM. GUILLAIN et CROUZON présentent un malade de soixante-dix ans atteint d'une paralysie radiculaire du plexus brachial survenue à l'âge de quatorze mois par une traction sur le bras. La paralysie radiculaire a été primitivement totale et s'est localisée dans la suite sur le groupe radiculaire supérieur. On constate chez ce malade une atrophie osseuse très apparente de l'omoplate, de l'humérus, des os de l'avant-bras et de la main, en plus de l'hémiatrophie faciale. Aucun trouble de la sensibilité. La pression artérielle sur le membre paralysé est inférieure de 3 centimètres de mercure à la pression artérielle sur le membre sain.

Les auteurs insistent sur l'absence des troubles de la sensibilité dans cette paralysie radiculaire, qui s'explique par l'adultération moins facile des racines postérieures dans les tractions sur le plexus.

L'hypotension artérielle du côté paralysé trouve son explication. dans un trouble de l'innervation sympathique vasculaire.

Quant à l'atrophie osseuse, rarement signalée dans les paralysies radiculaires, elle est sous la dépendance ou bien des filets nourriciers des os, dans leur trajet radiculaire, ou bien à une adulteration de la moelle elle-même. L'expérimentation d'ailleurs prouve que les tractions sur le plexus amènent des lésions radiculaires et médulaires. I.'on s'explique ainsi les analogies cliniques qui existent entre la paralysie infantile et les paralysies radiculaires, la topographie des troubles moteurs dans la paralysie infantile affectant d'ailleurs une topographie radiculaire.

Hypertrophie du faisceau pyramidul.

M. et Mme DÉJERINE montrent les préparations d'un cas d'agénésie absolue et complète d'une pyramide avec hypertrophie énorme de ARCHIVES, 2 série, t. XIV.

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la pyramide du côté opposé! Hypertrophie numérique vraie par accroissement du nombre des fibres dont le volume reste normal. Le membre inférieur innervé par la pyramide agénésique était à peine diminué de volume et remplissait toutes ses fonctions, le faisceau homolatéral de ce côté étant intact et volumineux. De tels cas sont rares chez l'homme et ne peuvent exister que quand la lésion s'est produite à un âge où la suppléance est encore possible. Monatrow en a vu un cas chez le chien.

M. RAYMOND admet dans certains cas la possibilité de la suppléance chez l'adulte et en rappelle un exemple.

Action des sérums toxiques sur l'écorce cérébrale du cobaye. M. DOPTER. Des travaux antérieurs ont montré à M. Dopter que l'injection de sérums toxiques au niveau des nerfs périphériques du cobaye donnait lieu à des altérations de la fibre nerveuse.

Restait à se demander comment se comportait le corps cellulaire du neurone ayant subi la même action que son prolongement cylindraxile. Pour observer le fait, des injections de 2 à 4 gouttes de sérums toxiques divers (diabétiques, addisoniens, urémiques, cancéreux, etc.,) ont été pratiquées après trepanation cranienne, dans la cavité arachnoïdienne du cobaye.

Des témoins ont reçu dans des conditions identiques une même quantité d'eau physiologique, de sérum normal sans que des lésions se manifestent. Au contraire, les injections des sérums toxiques ont été suivies d'altérations variables en intensité suivant les cas. Les dernières ont porté sur l'écorce cérébrale et atteint surtout les grandes cellules pyramidales et les petites cellules névrogliques.

Les préparations colorées par la méthode de Nissl montrent les aspects suivants. Au début, le corps cellulaire se gonfle, devient hydropique, puis c'est la chromatolyse qui commence. Elle peut être totale d'emblée le plus souvent elle est partielle et débute alors par les régions paranucléaire, périphérique ou avoisinant le cylindraxe; ayant commencé par être partielle, cette dissolution des éléments chromatophiles peut arriver à être totale et donner lieu à de l'achromatose. Des vacuoles sont parfois perceptibles. Les prolongements cellulaires gonflés, irréguliers, sont parfois chromophiles, le cylindraxe ne peut plus être perceptible.

Le noyau présente le plus souvent le phénomène connu sous le nom d'homogénéisation, la membrane nucléaire peut cesser d'être régulièrement circulaire, et même parfois d'être visible; le noyau est rarement excentrique.

Le nucléole peut se déplacer et quitter le centre du les cas les plus graves, il se résout en granulations.

noyau, dans

Les petites cellules de la névroglie se multiplient, deviennent

abondantes et pénètrent souvent dans les cellules pyramidales où un halo clair les sépare de la masse protoplasmique. Toutes ces lésions sont obtenues indifféremment avec tel ou tel sérum; il n'existe pas de spécificité bien définie. Ces altérations, si marquées qu'elles soient, ne semblent pas de nature pour la plupart d'entre elles à être irrémédiables; et. de fait, les cerveaux d'animaux ayant été sacrifiés plus ou moins longtemps après l'injection, montrent successivement des cellules en voie de régénération ou en restauration complètes. Quelques cellules seulement gravement atteintes sont vouées à une destruction certaine. Ces expériences et les altérations qu'elles provoquent semblent de nature à éclairer la pathogénie non seulement des paralysies centrales survenant aux cours des états toxiques, mais aussi de leur caractère habituellement transitoire. L'encéphalite aiguë non suppurée est justiciable d'une même interprétation.

Syndrome du cône terminal.

MM. RAYMOND et CESTAN présentent l'examen histologique d'un homme ayant présenté le syndrome du cône terminal. Cet homme était tombé en 1893 d'une hauteur de 10 mètres et avait été atteint de troubles sphinctériens, de troubles de l'éjaculation, d'anesthésie des muqueuses uréthrale et rectale, d'anesthésie cutanée de la région périneo-anale. Il est mort en 1900 sans que son état se soit modifié. A l'autopsie les auteurs ont trouvé un foyer de sclérose névroglique ayant détruit les cinquième et quatrième segments sacrés. Ils insistent sur le mécanisme particulier de ces myélites traumatiques du cône terminal dans le cas actuel, absence d'hématomyélie ou d'allusion directe de la moelle par une fracture de la colonne vertébrale, mais bien myélite par contre-coup et élongation des racines sacrées inférieures dans la flexion forcée du tronc comme le leur a montré l'expérimentation. Eufin, par l'analyse des lésions histologiques, ils estiment que dans leur cas la gliose post-traumatique ne peut être assimilée à la gliose syringomyélique.

Syndrome occipital double.

M. DIDE rapporte le cas d'un malade ayant présenté de l'amnésie continue avec cécité verbale pure, cécité générale avec conservation de la vision centrale. Perte du sens stéréognostique, du sens de l'orientation et du sens topographique. Les diverses sensibilités étaient altérées à droite. Il existait un ramollissement des deux lobes occipitaux siégeant à la partie postérieure du lobule lingual jusqu'à la scissure calcarine.

Reproduction expérimentale de la méningite et de la paraplégie pottiques, au moyen de poisons tuberculeux.

M. P.-ARMAND DELILLE présente des coupes de méningites spinales, provoquées chez les chiens, par l'introduction épidurale ou sous-arachnoïdienne, des poisons à action locale du bacille tuberculeux (poison caséifiant éthéro-bacilline et poison sclérosant : chloroformo-bacilline d'Auclair).

L'aspect des lésions est particulièrement intéressant, à cause de l'épaisseur considérable de la gaine de tissu pathologique qui entoure la moelle; quant à l'évolution clinique, elle est caractérisée par l'apparition, trois semaines après l'inoculation, de paralysie avec troubles sphinctériens et amyotrophie, qui reproduisent trait pour trait la paraplégie du mal de Pott ou de la pachyméningite tuberculeuse primitive.

M. LONDE rapporte un cas de paralysie générale à marche rapide avec crises d'angoisse.

M. LEREDDE revient sur sa communication antérieure, tabes et syphilis, insistant sur l'utilité du traitement intensif maximum appliqué avec énergie dès le début au moyen du calomel, à haute dose, souvent répétée.

M. DÉJERINE. On voit un si grand nombre de cas de tabes restés sans aucune progression à la période de début sans traitement, qu'on peut hésiter à déterminer quelle est l'influence vraiment heureuse du traitement lui-même.

M. MARIE, rangé à la même opinion, a longtemps appliqué ce que propose M. Leredde et a vu souvent ce mode d'action amener une cachexie rapide chez des tabétiques et des paralytiques généraux. La chose n'est donc pas nouvelle et l'enthousiasme de M. Leredde lui semble un peu excessif.

La prochaine séance est fixée au 6 novembre.

F. BOISSIER

DOUZIÈME CONGRÈS DES MÉDECINS ALIÉNISTES ET NEUROLOGISTES

SECTION DE GRENOBLE. Secrétaire général : Dr J. BONNET, médecin en chef de l'asile de Saint-Robert (Isère). (Voir le programme dans le dernier numéro.)

Nous prions instamment tous les auteurs de communications à ce CONGRÈS de bien vouloir nous en envoyer le plus tôt possible un résumé.

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La mort vient de nous enlever récemment un aliéniste des plus éminents, un de nos maîtres les plus respectés et les plus aimés, M. Jules FALRET, décédé à Vanves, le 28 mai dernier, après quelques jours de maladie.

Né à Vanves, le 18 avril 1824, dans la Maison de santé fondée par son père et par Félix Voisin, Jules Falret, sous la ferme direction de son père, dont l'exemple lui était un simulant et un guide, fit de fortes études classiques; il s'adonna aussi, ce qui était alors une exception, aux langues étrangères. Son esprit, fin et pénétrant, s'adaptait merveilleusement aux recherches de psychologie mor

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