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VIII. Guide pratique d'électrothérapie gynécologique, par le Dr ALBERT-WEIL, licencié ès-sciences, ancien interne de SaintLazare, préparateur adjoint à la faculté de médecine, médecin. électricien, avec préface de M. le Pr GARIEL, membre de l'académie de médecine. J.-B. Baillière, éditeur.

Ce guide se divise en deux parties. La première partie est à peu près exclusivement physique. L'auteur rappelle que les modalités électriques utilisées en thérapeutique sont le courant continu, les courants faradiques, les courants galvado-faradiques, les courants alternatifs sinusoïdaux, les courants ondulatoires, les courants de haute fréquence, les courants statiques et les courants statiques induits, qu'il fut le premier à employer en cynécologie. Il décrit minutieusement la nature de ces courants et surtout la manière de les obtenir en ne laissant dans l'ombre aucun point de technique; si bien que, suivant l'expression du professeur Gariel, toute personne qui aura compris les éléments scientifiques exposés dans cette première partie et qui se les sera assimilės, sera en état de faire utilement de l'électrothérapie pratique.

Dans la deuxième partie, l'auteur passe en revue les diverses affections gynécologiques: pour les unes, il reconnait qu'un traitement électrique est véritablement le traitement de choix, il discule quel doit être ce traitement et il l'expose dans tous ses détails; pour d'autres affections, il croit que les modalités électriques peuvent être essayées après l'échec de médications plus simples; pour d'autres, il croit que ce serait une erreur de les employer. Les procédés électriques ne constituent pas une panacée; mais ils peuvent réussir en nombre de cas et constituent la meilleure arme de la gynécologie conservatrice.

Il convient d'ajouter que des schémas fort bien faits, font comprendre, pour chaque modalité électrique, la position des appareils, la position des malades et la manière de les relier les uns aux autres. En résumé, c'est un livre clair et complet appelé à rendre les plus grands services au gynécologue et à l'électricien.

VARIA.

LES ALCOOLIQUES.

Fureur alcoolique. — Le cercle militaire de Rennes vient d'être le théâtre d'un drame de l'ivresse. Le service du café et des salons est fait par trois soldats dont deux appartiennent au 41o de ligne et le troisième au 7o d'artillerie. Hier soir, à propos d'une course à faire,

une discussion éclata entre le soldat Le Bechec, du 41o, et son camarade du 7o d'artillerie. L'autre soldat, du 41o, Boufol, donna raison à l'artilleur et adressa quelques paroles de blâme à Le Bechec en termes très vifs. Le Bechec, qui avait fait, paraît-il, de longues stations dans un cabaret situé dans les environs du cercle, était dans un état d'ivresse assez accentué. Il entra subitement dans une colère des plus violentes. L'artilleur, effrayé, s'enfuit; Boufol et Le Bechec restèrent seuls face à face. C'est alors que ce dernier se précipita sur son camarade, la baïonnette à la main, et l'en frappa. Heureusement, Boufol put parer en partie le coup qui était porté en pleine poitrine et ne fut atteint qu'au poignet. A ses cris, les officiers présents au cercle accoururent et arrachèrent le malheureux Boufol à la rage de son camarade. Le Bechec était pris d'une crise de fureur alcooliqee; ce n'est qu'à grand'peine que la police, appelée, est parvenue à le conduire à la prison militaire de la caserne Saint-Georges. Le Bechec était considéré comme un bon soldat. Ce sont toujours des soldats d'élite qui sont choisis pour le service du cercle. (Le Temps, du 25 juin 1992.)

Le nommé Launay, 40 ans, demeurant à Lannion (Côtes-duNord), ivrogne et paresseux, dans un accès d'alcoolisme, a étranglé son bébé de treize mois et essayé de tuer sa fillette de cinq ans qui a pu lui échapper en se cachant dans un coin. (Bonhomme Normand du 20 au 26 juin 1902.)

Fureur alcoolique. Un crime causé par la folie alcoolique a été commis à Cautaron, petit village près de Nice, sur la rive droite du Paillon. Un nommé Dalbera, libéré récemment du service militaire, s'adonnait à l'alcool et, devenu violent, battait souvent ses frères. Il se disputait surtout avec sa marâtre, car il était l'aîné de la famille et fils d'un premier lit. Hier, armé d'un gros couteau, il saisit la marâtre à l'improviste pendant qu'elle lavait du linge, penchée sur le ruisseau, et essaya de lui couper le cou. L'arrivée de plusieurs personnes permit d'arracher la malheureuse à l'étreinte de son meurtrier, mais sa blessure est grave. Dalbéra, ligotté, a été conduit à l'hospice des aliénés de Saint-Pons. (Le Temps, 10 février 1902.)

Mère alcoolique et meurtrière. Une journalière de PontAudemer, nommée Albertine Any, âgée de trente-neuf ans, était allée samedi laver du linge à Saint-Paul-sur-Risle. Elle était accompagnée de sa fille, âgée de onze ans, et de son fils, un bébé de deux ans, nommé Edgard.

Ne la voyant pas revenir, la personne qui l'occupait envoya à la buanderie une jeune fille qui y découvrit le cadavre du petit Edgard dissimulé dans une auge. Quelques heures après, la gendarmerie, prévenue, trouvait la femme Any dans les bois et la

mettait en état d'arrestation après lui avoir fait avouer qu'elle avait tué elle-même son enfant. Ce crime doit être attribué à l'alcoolisme. (Le Temps, 18 mars 1902.)

A Henin-Liétard (Nord), Jean Legrand, quarante ans, alcoolique, rentrant ivre, a tiré deux coups de revolver sur sa femme dont l'état est désespéré. (Bonhomme Normand, du 3 au 9 janvier 1902)

- Eugène Provost, trente-quatre ans, ivrogne invétéré, demeurant à Sainte-Terre (Gironde), se prenait de querelle avec sa vieille mère, âgée de soixante-quinze ans. Soudain, Provost, fou de colère et d'alcool, saisit un fusil et tua la pauvre femme. Il se suicida ensuite. (Bonhomme Normand, du 3 au 9 janvier 1902.).

A Saint-Etienne, on a arrêté une mère indigne, Julienne Martin, femme Fournier, demeurant au Marais, qui martyrisait son enfant âgé de dix ans. La mère est une alcoolique invétérée qui privait son enfant et la rouait de coups. Il a été établi que le petit Pierre était resté cinq jours sans manger! (Indicateur de Cognac, 9 mars 1902.)

LE SANG HUMAIN CONTRE L'ÉPILEPSIE (VIII, 648).

Relativement à la phrase de FRANCK: « Sur le traitement de l'épilepsie par le sang d'un supplicié », que cite M. le Dr BREMONT dans le numéro de la Chronique du 15 octobre, je trouve, dans le tome second d'un ouvrage publié en 1691, à Lyon, chez Hilaire Baristel, avec privilège du roi, sous ce titre un peu long : Le trésor de la pratique de la médecine où le Dictionnaire médical contenant l'histoire de toutes les maladies et leurs remèdes choisis dans les observations, conseils et ordonnances des plus habiles médecins, le tout recueilli par M. Thomas Burnet, Ecossais, médecin ordinaire du roi de la Grande-Bretagne, traduit du lutin en françois par M N. P. D. M. (?), la phrase suivante à la subsection VIII, pour l'épilepsie :

Plusieurs recommandent comme un remède excellent le sang d'un homme sain et décollé, pris intérieurement, et en notre païs on regarde comme un secret contre l'épilepsie le sang même de celui qui en est attaqué. On lui tire un peu de sang du bras pendant le paroxysme qu'on lui donne à boire dans un œuf à la coque. Et cette expérience a délivré plusieurs épileptiques tant à la ville qu'aux champs, et les a préservées de l'épilepsie pour toujours », t. II, p. 749.

La phrase de Franck fait boire à un épileptique le sang d'un supplicié, versé par le bourreau. Ne vous semble-t-elle pas la paraphrase du texte de Burnet, le participe décollé impliquant l'intervention du bourreau, au moins comme sacrificateur versant réellement le sang, qu'il n'administrait probablement pas lui-même à l'épileptique? (La Chronique médicale du 1er mai 1902.)

Dr DAUVIN (Saint-Nazaire).

LES ALIENES EN LIBERTÉ

Désiré Boucherie, 43 ans, a assassiné son frère, 47 ans, cultivateur à Quesnal-sur-Deule (Nord). De crime avait pour mobile des questions d'intérêt. L'assassin est un faible d'esprit atteint de la folie de la persécution. (L'Indicateur de Cognac, 26 juin 1902.)

Folie de vieillard. Un ancien pêcheur de Grandchamp, près d'Isigny, âgé de 74 ans, a été vu par plusieurs femmes se livrant à des actes honteux sur des chèvres et des brebis. Ce vieillard a, dit-on, l'esprit un peu affaibli, à la suite de malheurs intimes. (Bonhomme Normand du 20 au 26 juin 1902.).

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Pauvre vieillard. Le sieur Eugène Goubert, habitant rue Brûlée, à Honfleur, ayant la tête un peu dérangée, chercha à attenter à ses jours en se portant plusieurs coups de couteau à la gorge. Il fut arrêté dans sa tentative de suicide par une personne qui arriva chez lui. Goubert ne tardera pas se remettre de ses blessures, qui sont superficielles. (Bonhomme Normand, du 13 au 16 juin 1902.)

Les époux Coudlac, fermiers à Devèze (Hautes-Pyrénées), ont avec eux une sœur de la femme, Mme Sabathie, aujourd'hui âgée de quarante ans. Il y a une dizaine d'années, elle devint folle. Depuis ce temps, ils la tenaient enfermée et couchée dans un lit entourée d'une grosse chaine à bœufs. Le maire et le curé connaissaient ce fait et ne disaient rien. (Bonhomme Normund, du 13 au 19 juin 1902.)

Horrible accès de folie. Une veuve Labouglie, domiciliée à Courcelles-sur-Seine (Eure), a tenté de noyer dans la Seine son fils, âgé de dix ans, et, comme le pauvre petit s'était cramponné à une branche d'arbre, elle le frappa avec une baguette ramassée à terre et se pencha au bord du fleuve pour lui plonger la tête sous l'eau. L'enfant réussit heureusement à se sauver; quant à la mère elle a pris la fuite et on ne sait ce qu'elle est devenue. Cette femme doit avoir agi dans un moment d'aliénation; elle a un dérangement cérébral par suite de la vive émotion que lui a causée la mort de son mari, tué accidentellement il y a quatre ans. (Le Matin, 12 juin 1902.)

Le département de l'Eure possède un vaste asile. Mais, au lieu d'hospitaliser tous ses malades aliénés, il réserve une centaine de lits au moins aux malades de la Seine, dont il tire bénéfice, tandis que s'il hospitalisait ses malades, il faudrait payer. Le Conseil général, l'administration départe mentale et les communes sont donc coupables.

FAITS DIVERS.

ASILES D'ALIÉNÉS. Mouvement de juin. M. le Dr BONNE, médecin-adjoint à l'asile d'Auxerre, (Yonne) nommé à l'asile de Braqueville (Haute-Garonne), poste créé. M. le Dr HONEIX DE LA BROUSSE (concours de 1896), nommé médecin-adjoint du quartier des aliénés de l'hospice de Nantes (poste créé). M. PICHON, conseiller de préfecture de la Seine est nommé directeur de l'asile des aliénés de Vaucluse (Seine-et-Oise), en remplacement de M. Baudart admis à faire valoir ses droits à la retraite. M. MEILLET (Léo), ancien député, nommé directeur de l'asile d'aliénés d'Aix (Bouches-du-Rhône), poste créé. M. RA NIART, médecin-adjoint à Armentières, promu à la 1re classe du cadre. M. le Dr ROUSSET, médecin en chef à l'asile de Riom, promu à la 2e classe du cadre.

LE TUEUR DE FEMMES. Les médecins aliénistes de Lyon chargés de l'examen mental, le tueur de femmes de Nice, se sont réunis hier pour discuter les bases de leur rapport. Leurs conclusions ne sont pas identiques. Les docteurs Boyer et Rebatel concluent à la responsabilité, car ils estiment que les crimes ne présentent rien de passionnel et n'ont eu, au contraire, pour mobile que le vol banal. Quant à M. Lacassagne, après avoir, au début, admis l'irresponsabilité, il conclut maintenant à la responsabilité limitée. (Le Temps, 30 mai 1902.)

L'INTERDICTION DE Mlie BLANCHE MONNIER. On écrit de Poitiers, au Temps (1er mars) : D`un jugement rendu par défaut par le tribunal civil de première instance de Poitiers, il résulte que Mile Blanche Monnier, propriétaire, demeurant à Poitiers, rue de la visitation, 25, et actuellement résidant à l'Hôtel-Dieu de ladite ville a été déclarée en état d'interdiction.

DANS UN ASILE D'ALIÉNÉS. Mme Wodicka était venue, accompagnée de son enfant, à l'asile de Sternberg, pour y voir son mari atteint de maladie mentale. Pendant qu'elle était au parloir, un pensionnaire de la maison, l'instituteur Risanck, s'élança sur la visiteuse et l'étrangla avant que l'on eût pu dégager la pauvre femme. (Le Progrès de l'Eure, 10 juin 1902.)

LE VAMPIRE DE MUY. Un dépêche de Draguignan du 11 juillet annonce qu'Ardisson, le vampire du Muy, évadé de l'asile de Pierrefeu, a été arrêté hier soir, au Muy, par la gendarmerie. La population voulait faire un mauvais parti à Ardisson.

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