Imágenes de páginas
PDF
EPUB

le 24 janvier de 1900. Son père boit très fort, l'oncle paternel aussi.

La malade ne boit pas. Le père avait des plaies (syphilitiques ?) aux jambes. La malade avait la réputation d'une fille d'esprit jusqu'au début de sa maladie. En été de 1899 la malade faisait encore bien tous les ouvrages de la maison et les ouvrages champêtres; ses parents ne remarquaient rien d'extraordinaire dans son maintien. Deux mois et demi de cela la malade devint oublieuse, distraite; il lui était difficile de marcher, elle commença à parler mal, se plaignait d'un mal de tête et d'un tremblement des mains. La malade parlait peu et si on ne lui donnait pas à manger, elle ne le demandait pas elle-même; elle ne pouvait plus s'occuper d'affaires. Si elle se mettait à faire quelque chose, ses mains tremblaient, et elle ne pouvait combiner ce qu'elle doit faire. Elle-même elle ne demande aucun ouvrage.

Etat présent. Sa face a un aspect d'un masque, elle marche mal, en chancelant; ses mouvements sont maladroits, la langue et les mains tremblent. La force musculaire des mains est affaiblie. Les réflexes patellaires exagérés, les pupilles réagissent à la lumière. La parole est paralytique.

La malade combine mal, ne sait pas, quand elle est arrivée de la campagne, remarque elle-mème qu'elle a une mauvaise mémoire, peut définir le jour, mais ne connait pas le quantieme.

La malade peut seulement répondre aux questions, mais ne peut pas elle-même entretenir une conversation bien suivie. Point d'hallucinations. Démence profonde.

OBSERVATION III. Le malade N..., de dix-neuf ans, paysan, commis dans une boutique de viande, s'adressa dans la salle de consultation de la clinique psychiatrique de Moscou, le 10 mars 1892. Son père buvait peu, sa mère était aliénée. Lui-même buvait aussi peu. Jusqu'à la dernière semaine on le regardait comme bien portant. Une semaine de cela après un vol d'argent de la boutique par quelqu'un, il s'imagina qu'on le soupçonnait de ce vol et depuis lors devint agité, s'enfuyait de la chambre, ne dormait pas la nuit.

Etat présent. Des tiraillements fibrillaires dans les muscles faciaux et dans la langue. Tremblement des membres supérieurs. Ataxie des membres inférieurs. Les réflexes rotuliens sont abolis. La pupille gauche est plus grande que la droite.

Les pupilles ne réagissent pas à la lumière. La parole est paralytique. Démence profonde.

Les 572 hommes paralytiques et les 91 femmes paralytiques d'après les histoires de maladie, où a été inscrite leur position de famille, peuvent être répartis ainsi :

[merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small]

N'ayant pas de données justes pour la Russie sur la distribution du genre de l'état de famille en général, nous nous contenterons, concernant les paralytiques, de citer seulement les chiffres, sans nous décider de faire des conclusions quelconques.

D'après les occupations, 538 hommes et 65 femmes se divisent ainsi :

[merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small]

Ici non plus nous ne nous comptons pas en droit de faire des conclusions quelconques pour la même raison.

La seule conclusion qui nous paraît indubitable, conclu

sion qui répond aux opinions des autres auteurs, c'est que l'occupation par les travaux champêtres, à condition de la vie à la campagne, ne prédispose pas à la paralysie générale.

En examinant la signification de l'hérédité dans la paralysie générale d'après nos données, nous eûmes les résultats suivants :

[blocks in formation]

1

17,09

18,965

Frères, sœurs, oncles, tantes, grands-pères et grand'mères.

Les groupes II et III ensemble donnent 75,88 chez les hommes et 81,03 chez les femmes; l'alcoolisme du père et de la mère donne 41,96 chez les hommes et 50,00 chez les femmes.

De ces données (nous donnons surtout la signification aux données concernant les hommes, car le nombre des femmes est trop petit) il résulte que dans l'anamnèse des paralytiques pour plus de 75 p. 100 existe une hérédité psychopathique et neuropathique et que, particulièrement, presque dans la moitié de tous les cas il y avait une indication sur l'alcoolisme du père et de la mère, 75 p. 100, c'est aussi approximativement le chiffre qui est cité aussi par la plupart des psychiatres, comme indiquant sur la fréquence de la prédisposition héréditaire dans toutes les maladies psychiques sans les différencier; c'est pour cela que nous trouvons possible, en nous basant sur les données obtenues par nous, d'affirmer que le rôle de l'hérédité dans le développe

ment de la paralysie générale, comme moment étiologique, doit être envisagé, comme tout aussi grave, que dans d'autres maladies mentales.

Passons à présent à l'examen de la fréquence de la syphilis dans l'anamnèse de la paralysie générale. 520 hommes et 67 femmes ont été répartis de la manière suivante :

[merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small]

Si pour représenter la fréquence de la syphilis dans la paralysie générale d'une manière plus visible, nous l'aurions. exprimée par deux rubriques, dont dans l'une on pourrait présupposer l'existence de la syphilis avec plus ou moins de vraisemblance, proche de l'authenticité, dans la seconde, il n'y aurait aucune indication sur la syphilis passée; alors nous aurions dû rapporter dans la première rubrique tous les cas où la syphilis était indubitable ou vraisemblable, et les cas où la syphilis était possible de partager entre ces deux rubriques en parties égales.

Les chiffres en ce cas seraient pour les paralytiques hommes suivants : pour la première rubrique 75,50 p. 100, pour la seconde 24,42 p. 100. L'existence de la syphilis dans plus de 75 p. 100, sans doute, ne pouvait pas être occasion

nelle.

Le temps passé de l'intoxication par la syphilis jusqu'à l'apparition de la paralysie générale était chez 265 hommes qui ont :

[blocks in formation]

La période la plus longue (dans un cas) était de trente-trois ans et la plus courte de trois ans (trois cas).

Ainsi donc, dans 90 p. 100 de paralysie générale chez les hommes, les périodes entre l'infection par la syphilis et l'apparition de la maladie mentale en question passent de six à vingt ans.

Concernant l'alcoolisme dans l'anamnèse des paralytiques en nous basant sur nos données, nous avons pu obtenir ce qui suit:

[blocks in formation]

Ainsi, l'alcoolisme joue aussi un rôle dans l'évolution de la paralysie générale, chez les hommes; car on le rencontre dans l'un et l'autre degré presque dans 80 p. 100.

Ce qui concerne la manifestation externe de la paralysie générale pour tout le temps enregistré, il y avait chez 497 paralytiques:

[blocks in formation]

Ces chiffres indiquent que le plus souvent (dans la moitié des cas) on observe chez les paralytiques hommes la forme démente de paralysie générale; ensuite, c'est le tour de la forme maniaque. On rencontre les autres formes bien plus rarement; encore un peu plus souvent c'est la forme mélancolique que l'on observe.

« AnteriorContinuar »