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XVIII. Auto-intoxication et délire; par M. J. SÉGLAS (Presse Mé·licale, 31 décembre 1898).

M. Séglas a résumé en ces termes dans ce travail son opinion sur l'influence exercée par l'auto-intoxication sur la genèse et la forme des troubles psychiques: « Dans certaines circonstances, on peut admettre l'auto-intoxication au nombre des données étiologiques, mais en ne lui assignant que la valeur d'une cause occasionnelle banale. Elle ne crée pas les accidents délirants; elle n'est à leur égard qu'un simple agent provocateur et ils gardent la physionomie qu'ils eussent pu revêtir en toute autre occasion. Quelquefois, cependant, son rôle peut être plus actif en pareil cas. Si elle ne crée pas à elle seule les desordres psychiques et ne détermine pas leur forme essentielle, elle intervient cependant pour en modifier quelque peu la marche et le tableau clinique habituels. Dans un autre groupe de faits, l'auto-intoxication joue, au contraire, un rôle prépondérant. C'est elle qui, non seulement provoque, mais encore crée les accidents délirants qu'elle tient sous sa dépendance, à qui elle imprime un aspect clinique tout à fait spécial; car, vant la remarque importante, souvent faite par les observateurs, il rappelle celui des délires exo-toxiques. Ces délires auto-toxiques, plus généralement étudiés et relativement faciles aujourdhui à reconnaître lorsqu'ils se développent chez des individus en période de santé mentale, peuvent se montrer aussi sous le même aspect, du fait d'une auto-intoxication intercurrente, au cours d'un état d'aliénation mentale préexistant, à titre d'épisode transitoire, de complication. Le tableau clinique de l'affection se trouve ainsi brusquement modifié dans ses phases successives et peut donner lieu parfois à des hésitations de diagnostic difficiles à trancher, si l'on n'est pas sur ses gardes. »>

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L'auteur rapporte l'observation d'un malade chez qui ont évolué parallèlement une auto-intoxication d'origine gastro-intestinale et des troubles mentaux caractérisés par un état de mélancolie anxieuse d'abord, de confusion mentale ensuite. Malgré l'existence d'une prédisposition héréditaire, il ne croit pas devoir faire intervenir la dégénérescence pour expliquer le développement de ces désordres psychiques. Mélancolie et confusion mentale relèvent, à son avis, de l'auto-intoxication. L'évolution des troubles cérébraux a paru subordonnée à celle de l'auto-intoxication: le passage de la mélancolie à la confusion mentale s'est produit à l'occasion d'une augmentation d'intensité de l'auto-intoxication; lorsque celle-ci a été en décroissance, la physionomie clinique des manifestations délirantes s'est modifiée à son tour et la confusion mentale a cédé la place à la mélancolie; enfin, tandis que les fonctions gastro-intestinales sont redevenues normales, les désordres intellectuels ont disparu. A. FENAYROU.

XIX. Sur les névrites périphériques des aliénés; par le Dr ANGLADE (Annales médico-psychologiques, octobre 1899.)

Les aliénés se présentent souvent avec des symptômes de polynévrite et ces mêmes aliénés présentent effectivement des lésions de polynévrite avec retentissement sur la moelle l'auteur en rapporte trois observations probantes.

La lésion du nerf est-elle primitive ou secondaire à une lésion centrale? La moelle est incontestablement lésée: on ne peut dire s'il en est de même pour le cerveau.

Il était, en tout cas, intéressant de constater la lésion des nerfs périphériques d'une catégorie d'aliénés qui ne sont pas sous le coup d'une intoxication banale comme l'alcoolisme. le saturnisme ou la tuberculose.

Peut-être, du reste, ne sont-ils que des auto-intoxiqués qui délirent, parce qu'ils sont un terrain favorables à l'éclosion de conceptions délirantes nées d'une sensation réelle ?

E. B.

XX. De l'épilepsie consciente et mnésique; par le Dr MINIER. (Annales médico-psychologiques, février 1900.)

Analyse complète de l'intéressante thèse du Dr Ducosté sur : l'Epilepsie consciente et mnésique et, en particulier, d'un de ses équivalents psychiques, le suicide impulsif conscient. E. B.

XXI. Essai sur la pathogénie du délire de la paralysie générale ; par le Dr LALANDE. (Annales médico-psychologiques, février 1900.)

Le délire de la paralysie générale, quelle que soit sa forme, possède sept caractères constants tout d'abord, la multiplicité, la mobilité, l'absence de motifs et la contradiction des idées délirantes, signalées par M. Falret; d'autre part, la tendance à l'infini, la perte des notions élémentaires de l'espace et de la durée, et enfin l'auto-psychisme.

Quelle est la cause psychologique de ce délire?

De son étude l'auteur fait ressortir les deux conclusions suivantes :

1o Le phénomène de l'hallucination excepté, le délire de la paralysie générale est expliqué par la perte graduelle de la faculté de comparer les données de l'expérience entre elles. Il semble donc que l'on doive rapporter à cette cause la pathogénie du délire.

2o Si cette première conclusion est vraie, il est probable que la faculté de comparer est localisée dans la couche moléculaire de l'écorce cérébrale et qu'elle est effectuée par les petites cellules qui occupent cette région.

E. B.

XXII. De la démence précoce des jeunes gens. Contribution à l'étude de l'hébéphrénie; par le Dr CHRISTIAN. (Annales médicopsychologiques, janvier à octobre 1899.

Chez les jeunes gens de quinze à vingt-cinq ans, survient fréquemment une affection mentale qui se termine rapidement par la démence.

A cette affection s'applique, mais dans une certaine mesure seulement, la description que Kahlbaum puis Hecker ont donnée de l'hébéphrénie en effet, les débuts à forme maniaque ou mélancolique ne sont pas les plus fréquents, si bien qu'avec Stery et Fink on peut considérer le début de la maladie comme véritablement protéiforme.

En outre Kahlbaum et Hecker ont négligé de signaler l'un des caractères les plus constants et les plus importants de la maladie, à savoir les impulsions soudaines, symptôme qui domine la scène et persiste même dans la période de démence terminale.

En résumé: apparition constante à l'âge de la puberté ; manifestations délirantes variables au début; impulsions soudaines constantes; terminaison rapide par une démence plus ou moins complete.

Telles sont les manifestations constantes et caractéristiques de la maladie dont l'auteur donne la monographie, dans une longue étude aussi documentée qu'intéressante, accompagnée de nombreuses observations personnelles.

A cette espèce morbide distincte, faut-il conserver le nom d'hébéphrénie? Pour éviter toute confusion, M. Christian préfère s'en tenir à l'expression : démence juvénile ou démence précoce des jeunes gens.

Il convient d'ajouter qu'il s'agit, non pas d'un simple arrêt de développement, mais bel et bien d'une régression, d'une destruction plus ou moins complète des facultés.

La démence juvénile ne répond pas à un type unique, invariable elle offre l'image de toutes les nuances qui vont de l'imbécile, du faible d'esprit, à l'idiot complet.

Trois périodes sont à considérer dans son histoire la période d'incubation, la période délirante, et la période terminale de démence.

L'enfance des malades prédisposés à la démence précoce n'a présenté le plus souvent aucune particularité digne de remarque. Dans le plus grand nombre des cas, après une première période de fatigue, d'énervement, de neurasthénie, le délire éclate variable, mobile, fugace; il peut y avoir des idées de persécution, des idées de grandeur, du délire mystique, il n'y a pas de délire systématisé. Toutes les manifestations délirantes, flottantes,

incertaines, portent déjà l'empreinte de l'affaiblissement intellectuel qu'elles masquent pour un temps.

Quelquefois c'est par une phobie, d'autres fois par la confusion mentale que se manifeste le début, mais, en tout cas, il est un symptôme qui ne manque jamais, c'est la tendance impulsive, l'impulsion soudaine.

La démence précoce peut revêtir deux formes, grave et légère, et la forme grave comprend elle-même deux variétés la forme simple, dans laquelle les muscles ne sont pas atteints, et la forme catatonique, dans laquelle le système musculaire est profondément troublé dans son fonctionnement.

Quelle que soit la forme du délire, il se produit, au bout d'un certain temps, une amélioration trompeuse, puis de nouvelles bouffées délirantes surviennent, qui, chaque fois, laissent l'intelligence plus affaiblie; la santé physique peut, d'ailleurs, rester excellente.

Au point de vue étiologique, on est obligé d'admettre un grand nombre de causes différentes dont l'action même ne s'explique pas sans cette autre inconnue, qui est la prédisposition.

Quand la maladie est à la période d'état, le seul élément de diagnostic certain réside dans les antécédents : l'idiot et l'imbécile ont toujours été dans le même état depuis leur naissance; au contraire, le dément précoce a commencé par jouir de l'intelligence.

La difficulté réelle, c'est de se prononcer au début même de l'affection il faut alors se rappeler que les jeunes gens voués à la démence précoce sont parmi ceux qui, dans leurs premières années, n'ont jamais présenté un signe quelconque de trouble moral ou d'anomalie intellectuelle.

L'auteur estime que la plupart des cas de paralysies générales juvéniles décrits au cours de ces dernières années se rapportent en réalité à la démence précoce.

La marche de la démence précoce est rapide en ce sens que l'affaiblissement intellecluel arrive vite à son point culminant, et, dès lors, il reste indéfiniment stationnaire.

La terminaison est celle qu'amène une complication quelconque.

E. BLIN.

XXIII. Prostitution et dégénérescence; par le Dr E. LAURENT. (Annales médico-psychologiques, novembre 1899.)

Certes, les causes de la prostitution son! multiples : la mauvaise éducation, la contagion de l'exemple, l'entraînement, le manque de travail, la paresse, le besoin de luxe, etc.

Pourtant il existe des femmes teur en cite de nombreux exemples

et l'intéressant travail de l'au

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qui vont à la prostitution

instinctivement, fatalement, comme les fous moraux vont au mal et au vice. Aussi bien la prostitution n'est peut-être qu'un dérivatif de la criminalité, et certaines prostituées ne sont sans doute que des malheureuses atteintes de moral insanity, des folles et des dégénérées. E. B.

XXIV. Sur un cas de catatonie, par M. le Dr CUYLITZ (Bulletin de la Soc. de méd. ment. de Belgique, mars 1902).

Observation d'un malade de vingt-six ans qui, après trois collocations pour des accès de mélancolie avec stupeur, survenus à la suite de violentes émotions, a été interné une quatrième fois pour des accidents semblables accompagnés de rigidité généralisée des muscles, de négativisme, de suggestibilité, etc.; de temps en temps ce malade redevient lucide pendant quelques heures, écrit des lettres raisonnables, se conduit correctement pour retomber ensuite dans l'immobilité et le mutisme. D'après l'auteur, ces accidents ne sont pas d'origine hystérique, les stigmates de cette névrose faisant défaut chez le malade. Celui-ci ne saurait davantage être considéré comme un dément précoce puisqu'il y a des moments où son intelligence est entière. Le tableau clinique se rapproche de celui des psychores par auto-intoxication du système nerveux, mais en l'absence de données permettant de démontrer le bien fondé de cette hypothèse, l'auteur se borne à affimer qu'il existe une maladie, à tort ou à raison, désignée sous le nom de catatonie, maladie qui a une symptomatologie et une évolution déterminées et que c'est de cette affection qu'il s'agit chez son malade. G. D.

XXV. Évolution comparée des troubles de la sensibilité aux trois périodes de la paralysie générale ; par le Dr MARANDON DE MONTYEL (Bull. de la Soc. de méd. ment. de Belgique, septembre 1901).

De l'étude des sensibilités tactile, douloureuse et génitale étudiées simultanément, à toutes les phases de la paralysie générale chez 14 malades, l'auteur tire un certain nombre de conclusions que nous résumons ainsi :

Il est tout à fait exceptionnel de trouver les trois sensibilités normales au même moment, tandis qu'on les trouve anormales toutes les trois à la fois dans 1/10° de cas environ, mais le fait le plus fréquent est l'anormalité simultanée des sensibilités douloureuse el génitale (la sensibilité tactile restant indemne), plus fréquente que l'anormalité de la sensibilité génitale seule. Jamais la sensibilité tactile seule n'est anormale.

L'altération qui persiste d'un bout à l'autre de la maladie est toujours un affaiblissement ou une abolition: celui-là plus fré

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