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XXXIV. Troubles moteurs chez les paralytiques généraux ; par MARANDON DE MONTYEL (Revue de médecine, 1899).

Les troubles moteurs ont été observés chez 108 sujets paralytiques aux deux premières périodes de la maladie. De ces divers cas, l'auteur pense devoir dégager les conclusions suivantes : d'abord des troubles moteurs excessifs peuvent se montrer de préférence à la première période et réciproquement, les troubles légers à la seconde. L'intégrité du sphincter n'a pas de rapport direct avec les troubles moteurs. En somme on ne peut savoir par la seule inspection de la motricité si le paralytique est à la première ou à la seconde période de la maladie. A la seconde période, la fréquence des troubles est d'autant plus grande que le degré d'altération est plus élevé, le fait inverse n'a pas été observé pour la première période. A cette première période, les rémissions dans les troubes moteurs ont été bien moins accusées qu'à la seconde. Les troubles moteurs ont été trouvés beaucoup plus accusés aux deux périodes dans la paralysie générale précoce et de l'âge moyen que dans la tardive. Enfin, parmi les élements étiologiques accentuant les troubles moteurs, l'alcool semble jouer le principal rôle à la première période, puis la syphilis et le traumatisme. M. HAMEL

XXXV. Contribution à l'étude des paralysies psychiques; par HAUSER et LOSTAT JACOB. (Revue de médecine, nov. 1901.)

Quatre observations dont trois se rapportent à des sujets non hystériques, et ayant présenté une paralysie de cause vraisemblablement psychique. Ce qu'il y a de particulier à noter, c'est que ces paralysies affectaient, soit exclusivement, soit de préférence, un groupe musculaire dévolu à une fonction. Elles ont cédé facilement à un traitement psychothérapique. Comme les sujets n'étaient pas hystériques, il est peut-être préférable de les ranger simplement parmi les paralysies psychiques, afin de ne pas trop étendre le cadre de l'hystérie.

M. H.

XXXVI. Le vertige psychique; par VASCHIDE et VURPAS. (Revue

de médecine, mai 1902.)

Il s'agit ici du trouble angoissant qu'éprouvent les sujets prédisposés qui se trouvent élevés à une certaine hauteur. Il se produit non un vertige proprement dit, mais une sorte de suggestion, le sujet finissant par éprouver la sensation réelle de chute dans l'espace et commençant à esquisser les mouvements; l'idée de chute exerçant un rôle inhibiteur et envahissant complètement le champ de la conscience. Ce vertige rentre dans la catégorie des états émotifs et des obsessions propres aux dégénérés. M. H.

XXXVII. Les hallucinations unilatérales, leur fréquence relative, leurs associations, leur pathologie; par Alex. ROBERTSON. (The Journal of Mental Science. Avril 1901.)

L'auteur a pu rassembler 15 cas bien nets d'hallucinations unilatérales. Il s'agissait dans tous ces cas d'hallucinations de l'ouïe, et elles se sont manifestées douze fois du côté gauche. Il n'a jamais rencontré d'hallucinations unilatérales de la vue, non plus que du goût et de l'odorat, bien qu'il soit à sa connaissance que des faits de ce dernier genre ont été observés. Dans un certain nombre de cas, on a noté la prédominance bien marquée des hallucinations d'un côté; mais il ne s'agissait plus d'hallucinations vraiment unilatérales. Ce mémoire se termine par des considérations intéressantes sur les rapports généraux des hallucinations unilatérales et sur leur pathologie. R. DE MUSGRAVE-CLAY.

XXXVIII. L'action toxique dans la genèse de la paralysie générale; par F. ROBERTSON. (Brit. med. Journal, 26 octobre 1901.) L'auteur développe d'après des recherches histologiques personnelles, cette vue que la paralysie générale est une réaction de tous les tissus imprégnés de toxines; il établit un parallèle entre les fines lésions de capillaires des divers tissus hépatique, cérébral, stomacal, etc., comparés à l'état normal de ces mêmes tissus (8 figures). A. M.

XXXIX. Le substratum physique de la mélancolie; par J. TURNER. (Brit. med. Journ., octobre 1901.)

12 figures, montrant des altérations de cellules nerveuses à divers degrés ; l'auteur développe la théorie d'une imprégnation toxique préalable, constante dans toute folie héréditaire ou non.

SOCIÉTÉS SAVANTES.

SOCIÉTÉ DE NEUROLOGIE

Séance du 6 novembre 1902. PRESIDENCE de M. GOMBAULT.

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Gigantisme et infantilisme.

MM. LAUNOIS et Roy présentent un malade qui a déjà été l'objet de diverses publications. C'est un homme âgé de trente ans et qui mesure actuellement 2 m. 15. Il est né en 1870 et n'a jamais cessé de grandir. A vingt et un ans, il mesurait 1 m. 86, à vingt-quatre

ans, 1 m. 94, à vingt-sept ans, 1 m. 99. Il présente en outre tous les signes de l'infantilisme. L'unique testicule qui occupe son scrotum est atrophié, la prostate est minuscule, la verge très petite, il n'y a de poils ni aux aisselles ni à la face, un duvet insignifiant revêt le pubis. Un génu valgum gauche empêche depuis quelque temps le sujet d'exercer sa profession de phénomène forain. Les radiographies montrent la persistance complète des cartilages de conjugaison. Il n'est pas acromégalique; mais on peut pronostiquer qu'il le deviendra quand ses épiphyses se seront soudées, selon l'évolution observée sur d'autres géants (Brissaud et Meige). Cette persistance de cartilages chez un géant de trente ans montre l'erreur possible des auteurs qui ont cru pouvoir, d'après cette persistance, établir l'âge (dix-huit ans) d'un géant dont ils n'avaient pas connu l'histoire. Il est probable que le sujet possède une glande pituitaire hypertrophiée. Ce cas pourra servir à étayer une étude poursuivie en ce moment par M. Launois sur les rapports existant entre l'état de la glande pituitaire et l'état d'atrophie ou l'absence des testicules (animaux châtrés et non chàtrés), et sur l'allongement des membres dans ce dernier cas.

Tremblement et tachycardie.

MM. GILBERT BALLET et L. DELHERM. M. Gilbert Ballet, à l'une des dernières séances de la Société, a émis l'opinion acceptée par certains (P. Marie), repoussée par quelques autres (Babinski), que le tremblement qu'on observe dans la maladie de Basedow est fonction de la tachycardie et non de la maladie elle-même, qu'on peut le rencontrer chez les tachycardiques les plus divers, que, par suite, il n'a pas de signification diagnostique et ne peut être invoqué en faveur de la nature basedowienne de l'accélération des battements du cœur.

MM. Gilbert Ballet et L. Delherm présentent un malade qui démontre précisément le bien fondé de cette manière de voir. C'est un homme de quarante-cinq ans, affecté d'un tremblement très net, généralisé, à oscillations petites et fréquentes, comme on le voit, dans le goître exophtalmique. Il existe simultanément une tachycardie des plus accusées (140 à 150 pulsations à la minute); or, on peut affirmer que cette tachycardie n'a rien à faire avec la maladie de Basedow; il n'y a trace ni d'exophtalmie, ni de tuméfaction du corps thyroïde. D'autre part, il y a dans la poitrine des lésions qui suffisent à expliquer l'accélération des battements du cœur par le mécanisme probable de la compression ou de la névrite du pneumogastrique; l'auscultation, la radiographie et l'examen bactériologique des crachats démontrent, en effet, qu'il existe chez le malade de l'induration tuberculeuse avec ramollissement partiel du poumon gauche.

Il ne semble pas douteux que la tachycardie dépende de ces altérations.

Ce cas démontre donc, comme l'avait avancé antérieurement M. Gilbert Ballet, que le tremblement est sous la dépendance de la tachycardie et qu'il n'est pas nécessaire, pour qu'il s'y associe, que celle-ci soit la manifestation de la maladie de Basedow,

M. MARIE n'admet pas que le tremblement et la tachycardie soient sous la dépendance l'un de l'autre, ce sont deux effets d'un même état du système nerveux central.

Un cas de paralysie radiculaire supérieure bilatérale du plexus brachial, à symptomatologie surtout sensitive, par côtes cervicales supplémentaires:

MM. J. DÉJERINE et P. ARMAND DELILLE présentent une femme chez laquelle apparurent, à l'âge de trente-trois ans, des douleurs du membre supérieur gauche, avec parésie et anesthésie en bande dans le territoire des cinquième et sixième cervicales ; tandis qu'à droite, il y avait seulement hypo-esthésie dans la même zone.

La radiographie montra la présence, de chaque côté, d'une côte cervicale supplémentaire, plus développée à gauche.

L'extrémité de la côte gauche fut enlevée chirurgicalement et l'opération amena la disparition des troubles subjectifs et objectifs de la sensibilité.

Il est difficile d'expliquer l'apparition des symptômes seulement à l'âge de trente-trois ans, à moins qu'il ne s'agisse d'une poussée ostéogénique tardive.

M. BRISSAUD, à propos de la malade présentée par M. Déjerine, ne s'étonne pas que les symptômes radiculaires aient été tardifs et se soient localisés sur les côtes supplémentaires, les processus morbides se développant plus fréquemment là où il y a des anomalies. S'il n'y a pas eu ostéite, mais seulement ostéogénie ce cas pouvait se rapprocher des poussées de croissance tardives des dents de sagesse.

Un cas de zona à topographie radiculaire rigoureuse des trois premières lombaires, avec troubles de la sensibilité dans le même tɩrritoire.

MM. P. ARMAND-DELILLE et JEAN CAMUS présentent une malade atteinte de zona. La disposition de l'éruption se superpose exactement au schéma donné par Kocher pour le territoire des trois premières racines lombaires. Fait également intéressant, il y a anesthésie sous tous les modes de la sensibilité (tactile, sensitive et thermique) dans le même territoire, même dans les parties de peau saine entre les éléments éruptifs.

Présentation d'une pièce de cholestéatome du cervelet.

MM. P. ARMAND-DELILLE et JEAN CAMUS présentent un volumineux cholesteatome, caractéristique macroscopiquement et microscopiquement, qui occupait le lobe droit du cervelet et avait refoulé la partie droite de la protubérance.

Sclérose en plaques familiale.

M. BRISSAUD présente un malade de cinquante-trois ans atteint de tous les signes objectifs de la sclérose en plaques et sujet en outre, actuellement, à des crises d'asthme qui se sont substituées à des crises d'angine de poitrine. Il a observé les mêmes faits chez le frère du patient. D'après les autopsies de cas pareils, il ne s'agirait pas de scléroses en plaques en pareille occurrence, mais de scléroses bilatérales de la moelle dans lesquelles ni la protubėrance, ni le cervelet, ni les hémisphères ne sont atteints.

M. BABINSKI estime qu'en pareil cas les fibres cérébelleuses doivent être intéressées.

M. BIENVENU rapporte une observation de chorée chronique.

Meningite tuberculeuse du bulbe avec rémission de deux ans
simulant la guérison.

M. CRUCHET (de Bordeaux) rapporte l'observation d'un jeune garçon de dix ans qui, après avoir présenté, durant un mois et demi, tous les signes d'une méningite tuberculeuse classique, parut complètement guéri pendant deux ans.

Il fit alors une rechute qui, au bout de six semaines, fut encore suivie d'un retour à l'état normal; la guérison paraissait donc de nouveau obtenue, lorsque l'enfant mourut subitement par asphyxie d'origine bulbaire, avec des signes absolument analogues à ceux que provoquent les physiologistes daus l'expérience de Flourens. L'autopsie démontra une dissémination considérable de nodules tuberculeux à la périphérie du bulbe, distribués particulièrement le long des artères vertébrales, du tronc basilaire et des cérébrales postérieures, ces dernières étant presque complètement oblitérées au niveau de leur origine.

M.HUET présente une enfant atteinte de mal de Pott lombaire simulant une myopathie. Le diagnostic de myopathie ayant cependant paru douteux, la radiographie permit d'établir celui de mal de Pott.

Paralysie pseudo-bulbaire chez un jeune homme de vingt-huit ans, apparaissant à la suite de deux ictus survenus dans la même journée. Signe des orteils.

M. DUFOUR. La paralysie pseudo-bulbaire est, le plus généralement, le résultat d'une lésion bilatérale des hémisphères. Dans

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