il ne subsiste plus que cinq pages de texte, sept épitaphes et quatre portraits, mais dont la date parait plus récente. Il portait en vieux langage une note dont voici le résumé: Heures de Madame d'Hauteville, données par elle à sa fille Ysabeau de Brée, dame de Mathefelon, qui les donna elle-même à sa petite-fille Marie de Brée, femme de Monsieur de Loudon 1. Sans connaître ces deux derniers ouvrages, nous pensons que les Heures d'Anne de Mathefelon pourraient facilement, au point de vue artistique, soutenir la comparaison avec eux. Rappelons enfin que les Rochers dont il a été question ici à diverses reprises et qui furent apportés aux Sévigné par Anne de Mathefelon, doivent leur véritable notoriété aux descriptions charmantes qui en ont été faites au XVIIe siècle par la plus connue de leurs anciens propriétaires, la célèbre marquise de Sévigné. 1. Ysabeau de Brée, épousa Jehan de Mathefelon. Leur fille, Anne de Mathefelon, se maria à Ponthus de Brie, seigneur de Bois-Serrant. Leur fille, Madame de Loudon, fut l'aïeule au quatrième degré d'Elisabeth de Loudon, qui épousa François de Mathefelon, seigneur de Pouet et de la Boutelière en 1669. (Pièce non signée. Nantes. Queraud, 1862, in-8°. Extrait de la Revue des Provinces de l'Ouest, 1858-59, article de M. de Marchegay.) NOTE SUR UNE INSCRIPTION DE L'HOTEL LALLEMANT A BOURGES (XVI® SIÈCLE) Par Jacques SOYER Les archéologues et les artistes qui ont visité l'hôtel Lallemant connaissent bien le médaillon sculpté au fronton de la porte de l'escalier qui conduit à la salle des séances de la Société Historique du Cher. C'est, dit Buhot de Kersers dans son Histoire et Statistique monumentale du département du Cher, « un mé<«< daillon ovale, chargé d'une belle tête de profil à <«< droite, coiffée d'un casque à cornes de bélier. Autour « de la tête est la légende bizarre: PARBIVS FILI << PRIAM REX TRECENECN MAGNAM. Cette sculpture a est énergique et belle1». 1. Tome II, Bourges, 1883, p. 319. Il faut lire exactement : PARBIVS. FILI. PRIAM. REX TRECENCEN. MAGNAM. L'e de rex est oncial ou semi-lunaire, de même le troisième e de trecencen. Cf. GEMAHLING, Notice historique sur l'hôtel Lalemant, à Bourges, dans Compte rendu des travaux de la Société du Berry à Paris, 5e année, 1857-1858, Paris, 1858, p. 172 et suiv.: « La devise, en lettres onciales », dit Gemahling, « paraît faire allusion à la légende d'après laquelle les rois de France descendraient de Priam, dont un fils aurait fondé la ville de Buhot de Kersers en donne le dessin à la planche X, figure 2 du tome II, mais ce dessin ne permet pas de lire la légende. En réalité, le casque affecte la forme d'une tête de bélier. La sculpture en question, comme l'hôtel Lallemant lui-même, date des premières années du xvi° siècle. La « légende bizarre » a intrigué et intrigue encore bien des curieux. Grâce à une aimable et obligeante communication de M. Adrien Blanchet, secrétaire de la Revue Numismatique, je crois être arrivé à une solution quelque peu satisfaisante. L'artiste a dû emprunter l'inscription à une médaille de l'époque, médaille dont M. Blanchet m'a signalé l'existence dans le Catalogue de la Collection H. Hoffmann'. En voici la description textuelle: « Pâris et Hélène. PARISIVS. FILI. PRIAM. REX. TRECENCEN. MAGNAM. Buste casqué et cuirassé. Au revers: HELENA. REGINA. IN. GREGE. ANTE. XPS. MVS. Buste drapé, à gauche. Médaille ovale en bronze; hauteur 0,068 ». Troyes, en Champagne... ». Il est à remarquer que Gemahling a ici copié textuellement, sans citer l'auteur, un passage de Prosper Mérimée (Notes d'un voyage en Auvergne; extrait d'un rapport adressé à M. le Ministre de l'Intérieur, Paris, 1838, p. 34). Cf. Guide de l'étranger dans la ville de Bourges, 5e édition, Bourges, 1894, p. 122 : « Médaillon où l'artiste a représenté, dans un relief peu saillant, le portrait de Pâris, fils de Priam roi de Troie, comme l'indique l'inscription latine qui entoure cette figure >> 1. Médailles grecques et romaines, françaises et étrangères, dont la vente aura lieu à l'hôtel Drouot, salle n° 7, du lundi 2 au mercredi 11 mai 1898; page 209 du catalogue, no 2885. Il n'est pas dit de quel côté est tourné le buste de Pâris. 1 Mais il faut se méfier de la lecture donnée par le rédacteur de ce catalogue; car, d'après une plaquette de bronze de la Renaissance, que possède M. Blanchet dans sa collection, et qui reproduit un des côtés de la médaille du Catalogue Hoffmann, la véritable légende est celle-ci : HELENA. REGINA. IN. GRECIE. ANTE. XPS. MVC. Ce qui est très compréhensible, malgré les solécismes « Hélène, reine en Grèce, 1.500 ans avant le Christ »; tandis que GREGE et MVS du Catalogue n'ont aucun sens. Il est regrettable que M. Blanchet n'ait pu jusqu'à ce jour trouver d'exemplaire du côté PARISIVS. Que la sculpture en question représente Pâris, c'est ce qui n'est pas douteux. Mais le sens de la légende? Mon opinion est que le médailleur, peu lettré, a voulu graver l'inscription latine suivante : PARIS. FILIVS. PRIAMI. REGIS. TROIANORVM. MAGNI (Pâris, fils de Priam le grand roi des Troyens). 1. M. Blanchet me dit, en m'adressant un moulage de cette plaquette, qu'on ne peut la dater avec certitude, mais que par certains détails de costume, par le style et par la comparaison avec d'autres plaquettes de la Renaissance, on peut la placer au commencement du xvre siècle. C'est peut-être la date de 1500 après J.-C. qui a porté à indiquer celle de 1500 avant J-C., comme époque de la vie d'Hélène (hypothèse de M. Blanchet). Voici la description: buste à gauche, tête diadémée et couverte d'une riche parure; une mèche de cheveux, passant devant l'oreille gauche, retombe sur la gorge qu'une unique ornée d'une broderie couvre au-dessus des seins. La plaquette est ovale et uniface. Le second E de Helena est oncial ou semilunaire, de même celui de regina et de ante. 2. Ou encore Trojae magnae, Troie la Grant, comme on disait au moyen âge. (V. les Chroniques de Saint-Denis, I, 1.) |