3 à 4 mètres, dite le Grand-Gouillat'. A l'opposite, vers le couchant, et dans la rue dite alors du PetitGouillat et aujourd'hui rue de Beaumont, une autre mare analogue paraît avoir existé jusque vers le siècle dernier. Ces deux pièces d'eau semblent avoir marqué à peu près les deux pointes extrêmes du camp du côté de la ville... »

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Il n'y a pas de doute, à mon avis, que les Fossata Romanorum ne désignent les fossés de ce camp romain du Château-lez-Bourges. Les érudits les plus sérieux admettent l'assimilation du Château avec le camp de César (colonel Saint-Hypolite3, Louis Raynal', Léon Fallue, Hippolyte Boyer, Camille Jullian"); et du reste, d'après la topographie d'Avaricum et le texte même des Commentaires, il est impossible de trouver ailleurs son emplacement; la ville, défendue naturellement par les marais de l'Yèvre et de l'Auron, n'était accessible que du côté du quartier actuel du Château : prope ex omnibus partibus flumine et palude circum

1. Gouillat, dans le parler local, signifie mare, fondrière, (V. Jaubert, Glossaire du centre de la France, 2e édition, Paris, 1864, p. 337).

2. Ainsi s'exprimait, en 1890, Hippolyte Boyer, dans son étude sur le Château-lès-Bourges, (extrait des Mémoires de la Société historique du Cher), p. 17 du tirage à part. Il n'a pas connu l'acte que nous publions.

3. Ainsi s'orthographie son nom; Recherches sur quelques points historiques relatifs au siège d'Avaricum, 1845.

4. Histoire du Berry, t. I, 1845, p. 56 et p. 89.

5. Conquête des Gaules, 1862, p. 229-230.

6. Op. cit., p. 16-22.

7. Vercingétorix, 2e édition, Paris, 1902. Voir le chap. x intitulé Avaricum (remarquable récit du siège de Bourges), p. 156-184, et l'importante note II intitulée Bourges, p. 358-364.

data unum habeat et perangustum aditum (Comm. VII, 15) et plus loin castris ad eam partem oppidi positis, Cæsar, quæ intermissa a flumine et palude aditum, ut supra diximus, angustum habebat... (Comm. VII, 17).

Ce camp ne fut probablement pas abandonné après la prise de Bourges; il est supposable que dans les premiers temps de l'occupation romaine des troupes furent maintenues en cet endroit pour surveiller la ville et la région'.

On voit combien, pour la topographie gallo-romaine, l'étude patiente et minutieuse des chartes du haut moyen âge est indispensable, car elle supplée parfois à la pénurie des textes de l'antiquité et fournit des renseignements que les archéologues et les historiens n'ont pas encore songé à utiliser.

I

ACTE DE DÉCEMBRE 1262

MENTIONNANT LES «<< FOSSÉS DES ROMAINS ».

Universis presentes litteras inspecturis, magister Symon de Ruppe Cavardi, decanus, et, capitulum ecclesie de Castro Bituricensi, salutem in Domino. No

1. Buhot de Kersers, qui n'accepte pas l'assimilation du Château avec le camp de César, soutient que ce castrum date des premiers temps de l'occupation (Histoire et Statistique monumentale du département du Cher, t. II, Bourges 1883, p. 5, p. 33 et 344). Voir aussi sa carte archéologique de Bourges au même t. II. Voir encore du même auteur, Les enceintes en terre dans le département du Cher, dans Mémoires de la Société des Antiquaires du Centre, t. I, 1867, p. 43 et suivante. La planche VII reproduit le vallum du Château.

veritis quod, cum inter nos et ecclesiam nostram predictam de Castro, ex parte una, et ecclesiam ac priorem et capitulum ecclesie Beate Marie de Salis Bituris, ex altera, super quibusdam censivis seu censibus dictarum ecclesiarum questio verteretur, tandem inter nos et dictos priorem et capitulum de Salis super dicta questione pacificatum et concordatum fuit in hunc modum, videlicet quod deinceps inperpetuum nos habeamus et percipiamus septem denarios parisienses censuales, quos dicebant se habere dicti prior et capitulum et ad se pertinere in locis inferius scriptis scilicet in trilia que fuit Gaufridi de Langi a parte de Cospa Orelha1 unum denarium, et quatuor denarios in medietate. tocius casalis siti ante ecclesiam nostram de Castro, quod fuit Andree Gocelini et duos denarios in domo. que fuit Geraldi de Concoret quondam vicarii ecclesie nostre, et quod dicti prior et capitulum de Salis habeant et percipiant, racione hujusmodi permutationis, duodecim denarios parisienses censuales quos dicebamus nos habere et ad nos pertinere in domo que est Medii Monasterii juxta fossata turris nove in fine burgi(s) novi et in toto casali, prout protenditur usque ad clausum Medii Monasterii; item, septem denarios parisienses quos habebamus de censu in canpo de Lamonjoya, qui fuit relicte Johannis Gime, permutavimus cum eisdem priore et capitulo de Salis cum quinque denariis parisiensibus censualibus, quos ipsi prior et capitulum de

1. Je ne connais pas de lieu dit Coupe-Oreille dans les environs de la ville. Il en existe un dans la commune de Dun-surAuron. On remarquera ces formes vulgaires, à peine latinisées par un a final Cospa Orelha (lh=11), Lamonjoya, A la Passereta.

Salis dicebant se habere in canpo Gaufridi Reborret, sito in via Duni et in canpo A la Passereta, sito subtus vineam Petri de Vico ultra Fossata Romanorum, scilicet duos denarios in canpo dicti Gaufridi et tres denarios in canpo A la Passereta, prout modo est arabilis. Preterea pacificatum fuit et concordatum inter nos et dictos priorem et capitulum de Salis quod pro quatuor denariis parisiensibus censualibus, quos habebamus in domo que fuit olim magistri Iterii, canonici de Salis, sila in quadrivio burgi novi prope fossatum dicti Castri, prout protenditur usque ad domum Gileti, et pro quinque denariis parisiensibus censualibus quos ipsi prior et capitulum de Salis habebant in duobus canpis nostris sitis in Crocesia, qui fuerant quondam Stephani de Domo Dei de Castro, posuimus inter nos ad invicem vicarium me predictum, magistrum Symonem, decanum et futuros successores decanos ecclesie nostre de Castro, ita quod, decano de Castro qui pro tempore fuerit decedente, teneantur predicte ecclesie, una versus alia, acordare de censivis predictis ad usus et consuetudines Bituricenses. In cujus rei testimonium, presentibus litteris sigilla nostra duximus apponenda. Datum anno Domini M° CC LX° secundo, mense decenbri.

Archives Départementales du Cher, série G (non invent.). Collégiale Notre-Dame de Salles (7o liasse).

(ANCIEN FOSSÉ DU CAMP ROMAIN) A LA FIN DU XVIII® SIÈCLE.

<«< Le lac vulgairement appellé le grand gouillat est une commune appartenante a la Ville; il sert d'abrevoir aux animaux du bourg et a donner de l'eau pour les incendies en la ville et rües voisinnes de la ville et a fournir la glace pour les glacieres de la ville.

Le curement du dit lac dans les tems de secheresse se fait par corvées des habitans du Chateau en vertu de l'ordonnance des maire et echevins sous peine d'amende, telle qu'elle fut prononcée et executée contre les absents en 1741 suivant l'acte du 13 novembre 1641. »

En marge « Ce lac a été curé en 1778, les 24, 25, 26, 27 jours du mois d'aoust, par les habitans du Chateau en vertu des ordres de la Ville et de la police. Mrs les prieur et chanoines demeurants en la paroisse y ont envoiés leurs domestiques pendant un jour. On a profité d'une grande secheresse qui a dûré plus de 2 mois qui a brulés (sic) tous les légumes. »

Arch. Dép. du Cher, série G, chapitre du Château-lezBourges, << nouvel inventaire et sommié historique du chapitre du Château, commencé le 1er septembre 1770 et fini le 3 janvier 1776 par le sieur Moreau Desormeaux, prieur dudit Chapitre, et écrit par Louzeau, habitué de l'église », fo 330.

V. dans ce registre les mentions de la «< rüe du petit gouillat »; « le chemin du petit gouillat » (fo 359); « la