Le pape Pascal II déclare que quiconque aurait l'audace de s'emparer de la terre de Mesves, donnée à l'abbaye de Saint-Satur par Mathilde, fondatrice du monastère, serait sacrilège et excommunié. La terre de Mesves avait été usurpée plusieurs fois Renaud, seigneur de La Marche, s'en était emparé; tombé mortellement malade, le prieur de La Charité, Girard, lui avait fait visite et lui avait remontré qu'il ne pouvait lui donner le viatique s'il ne rendait ladite terre. Renaud, reconnaissant sa faute, fit à l'abbaye la restitution demandée, en la présence de plusieurs témoins. A sa mort et après la mort de ses deux fils, Guy, fils de Salon, et Humbaud Le Blanc, gendres de Renaud, causèrent de nouveaux dommages à l'abbaye. Peu de temps après « par un jugement divin », est-il dit dans la bulle, trois des enfants de Guy, sa femme et Humbaud Le Blanc moururent prématurément. Guy et ses deux enfants survivants, Fromond et Hugues, ainsi que Renaud, fils de Humbaud Le Blanc, redoutant la justice de Dieu, après avoir reçu quelque argent de l'abbé de Saint-Satur, rendirent enfin la terre de Mesves qu'ils avaient prise. La bulle est adressée à l'abbé Guillaume. Innocentius, episcopus, servus servorum Dei, dilectis filiis Petro abbati et fratribus in ecclesia Beati Satiri divino famulatui mancipatis tam presentibus quam futuris, in perpetuum. In Apostolice Sedis specula, disponente Domino, constituti ex injuncto nobis a Deo apostolatus officio religiosos viros debemus diligere et ad religionem propagandam libenter operam dare. Quo circa, dilecti in Domino filii, quieti et utilitati ecclesie Beati Satyri, in qua divino vacatis servitio, salubriter providentes, eam Sancte Romane Ecclesie suffragio duximus muniendam inprimis siquidem statuentes ut ordo canonicus secundum beati Augustini regulam ibidem perpetuis temporibus irrefragabiliter conservetur, sane decedentibus canonicis secularibus qui ibi sunt, prebendis eorum in usum regularium fratrum. redactis, nullus nisi canonicam vitam professus eis substituatur; quascumque preterea possessiones aut bona inpresentiarum juste et canonice possidere videmini aut in futurum concessione pontificum, largitione regum vel principum, oblatione fidelium seu aliis justis modis, prestante Domino, poteritis adipisci, firma vobis in perpetuum et illibata permaneant. Decernimus ergo ut nulli omnino hominum liceat prefatam ecclesiam temere perturbare aut ejus possessiones auferre vel ablatas retinere, minuere aut aliquibus vexationibus fatigare, sed omnia integra conserventur eorum pro quorum sustentatione et gubernatione concessa sunt usibus profutura, sane obeunte te, dilecte in Domino fili Petre, nunc ejusdem loci abbate, nullus ibi per subreptionem vel violentiam preponatur, nisi quem fratres ipsius loci secundum Dei timorem et Beati Augustini regulam sibi providerint eligendum. Statuimus etiam ut ipsius ecclesie bona nullus sibi audeat usurpare, sed in tua et eorum qui post te regulariter successerint libera dispositione permaneant, salva nimirum diocesani episcopi justitia et reverentia. Si qua igitur in futurum ecclesiastica secularisve persona, hanc nostre constitutionis paginam sciens, contra eam temere venire temptaverit, secundo tertiove commonita, si non satisfactione congrua emendaverit, potestatis honorisque sui dignitate careat reainque se divino judicio existere de perpetrata iniquitate cognoscat, et a sacratissimo corpore et sanguine Dei ac domini redemptoris nostri Jhesu Xpisti aliena fiat atque in extremo examine districte ultioni subjaceat. Cunctis autem eidem loco justa servantibus sit pax domini nostri Jhesu Xpisti, quatenus et hic fructum bone actionis percipiant et apud districtum judicem premia æterne pacis inveniant. Amen, amen, amen. (A gauche, la rota avec la légende :) Sanctus Petrus, Sanctus Paulus. Innocentius papa II. Adjuva nos, Deus, salutaris noster! (A droite, le monogramme de :) Bene valete. (Entre la rota et le bene valete :) Ego, Innocentius, catholice ecclesie episcopus, subscripsi. Datum Remis, per manum Aimerici, Sanctæ Romanæ ecclesiæ diaconi cardinalis et cancellarii, nonis novembris, indictione Xa, incarnationis dominice anno M° C° XXXI, pontificatus vero domni Innocentii II pape anno II. Parchemin, original; bulle sur lacs de soie verdâtre disparue. Cet acte a été transcrit inexactement dans la Gallia christiana, t. II, col. 52 des instrumenta; dans Coquelines, II, 205; dans Migne, 179, p. 112; dans le Compte-rendu des travaux de la Société du Berry à Paris, 13o année, 1866, p. 313, Monographie de l'abbaye de Saint-Satur, par Gemahling). La transcription de Gemahling est absurde. Acte mentionné dans Jaffé, I, p. 852, no 1506. — Catherinot dans son travail ridicule intitulé pompeusement Le Bullaire de Berry, paru à Bourges en septembre 1683, mentionne à la date de 1130 « une bulle d'Innocent II pour l'abbaye de Saint-Satur. » Il est probable qu'il s'agit de celle-ci. L'æ est généralement noté par un e cédillé. III Pise, 9 novembre 1136. Le pape Innocent II, à la demande de Raoul, abbé de Saint-Satur, confirme et prend sous sa protection tous les biens et droits acquis ou à acquérir par le monastère, et spécialement Villechaton; le bois des Fouilleux; le droit à percevoir par l'abbaye sur le fleuve de Loire; les quatre églises ou chapelles sises dans la place forte de Sancerre, savoir l'église de Saint-Père ou Saint-Pierre; l'église de Saint-Denis, l'église de Saint-Ithier, la chapelle de SaintHilaire, sise dans le château du comte; l'église de Ménétréol-sous-Sancerre; l'église de Thauvenay; le domaine de Frétoy; l'église de Saint-Bouize; l'église de Couargues; l'église d'Herry; l'église de Vinon; l'église de Feux; l'église de Lugny-Champagne; l'église de Groises; l'église de Jalognes; la terre et les prés des Bordes; la terre labourable, les cens et les coutumes à Voisy; les hommes le cens, les prés, le bois et la terre arable à Epignol; la terre et les prés à Ville donnet; l'église de Jars; le droit de pacage dans le domaine de Villegenon; le domaine de Coucy; la chapelle Notre-Dame, dans le château de Concressault appartenant à Bernard La Foudre; l'église de Blancafort; l'église de Barlieu; l'église de Pierrefitte-ès Bois; l'église de Sury-ès-Bois; le domaine de Courjouan; l'église de Belleville; l'église de Savigny; l'église d'Assigny; l'église de Sainte-Gemme; le domaine de La Chappe; le domaine de Léchy; dans l'Auxerrois, le domaine de Mesves-sur-Loire et la chapelle Saint-Martin sise en ce domaine; une prébende canoniale en l'église SaintEtienne de Bourges, etc.. Le pape confirme, en outre, l'immunité qu'avait l'église de Saint Satur. Le bourg sera exempt de tout impôt depuis la petite place forte de Fontenay jusqu'à et y compris la chapelle et les maisons de Saint Thibault. Innocentius, episcopus, servus servorum Dei, dilecto filio Rodulfo, abbati ecclesie Sancti Satiri ejusque successoribus regulariter substituendis, in perpetuum. Pie postulatio voluntatis effectu debet prosequente compleri, ut et fidelis devotio laudabiliter enitescat et utilitas postulata vires indubitanter assumat. Eapropter, dilecte in Domino fili Radulfe abbas, postulationibus. tuis clementer annuimus et ecclesiam Beati Satiri, cui, Deo auctore, preesse dinosceris, presentis scripti patrocinio communimus, statuentes ut quecumque bona, quascunque possessiones eadem ecclesia inpresentiarum juste et canonice possidet aut in futurum concessione. pontificum, largitione regum vel principum, oblatione fidelium seu aliis justis modis, prestante Domino, poterit adipisci firma tibi tuisque successoribus et illibata permaneant, in quibus hec propriis nominibus duximus exprimenda videlicet: Villam que dicitur. Catonis; nemus quod dicitur Foliosum; redditum quem jure consuetudinario in Ligeri fluvio possidetis; ecclesias quattuor sive capellas quas in castro Sanceri possidetis, ecclesiam Sancti Petri, ecclesiam Sancti Dyonisii, |