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dans une partition les portées de toutes les différentes parties. Comme toutes ces parties doivent s'exécuter en même temps, on compte les lignes d'une partition, non par le nombre des portées, mais par celui des accolades. Tout ce qui est sous la même accolade ne forme qu'une seule ligne.

ACCOLER. On appelle ainsi entrelacer des branches de palmes, de lauriers, de pampres, etc. autour d'une colonne.

ACCOMPAGNATEUR, celui qui dans un concert accompagne de l'orgue, du clavecin ou de tout autre instrument d'accompagnement, et qui donne le ton aux voix et le mouvement à l'orchestre. On appelle encore ainsi celui qui sur un instrument, comme violon, flûte, basse, etc. exécute une seule partie, pour accompagner la voix ou un autre instrument. On demande du premier plus de connoissances en musique que de celui-ci, qui doit seulement être bon lecteur, avoir l'oreille délicate, et ne pas vouloir briller aux dépens de la partie principale.

ACCOMPAGNEMENT, exécution d'une harmonie complète et régulière sur un instrument propre à la rendre, tel que l'orgue, le clavecin, le théorbe, la guitarre, etc. On appelle encore accompagnement, toute partie de basse ou d'autre instrument, qui est composée sous un chant pour y faire harmonie. L'accompagnement de la voix par un instrument est non-seulement agréable, mais encore utile pour la maintenir dans le même diapason, ou l'y rappeller aussi-tôt, quand elle s'égare; car l'expérience a prouvé que les voix les plus justes ont de la peine à garder long-temps la justesse du ton, quand rien ne les soutient.

ACCOMPAGNEMENT FIGURE: c'est l'accompagnement qui, exécuté par l'orchestre, est destiné à soutenir,

à embellir, à seconder le chant, quelquefois à le contrarier, à suppléer à ce qui lui manque, à le compléter.

ACCOMPAGNEMENS. Voyez Ac

CESSOIRES.

ACCOMPAGNER, c'est en général jouer les parties d'accompagnement dans l'exécution d'un morceau de musique; c'est plus particulièrement, sur un instrument convenable, frapper avec chaque note de la basse les accords qu'elle doit porter, et qui s'appellent l'accompagnement. Ce mot même averlit celui qui accompagne dans un concert, qu'il n'est chargé que d'une partie accessoire, qu'il ne doit s'at— lacher qu'à en faire valoir d'autres qu'il ne doit pas détourner à soi l'attention due à la partie principale.

ACCORD. On appelle ainsi dans les arts, l'effet qui résulte de l'heureuse disposition de toutes les parties d'un ouvrage.

Dans la peinture, l'accord est l'effet général et satisfaisant que produisent la disposition des couleurs, le choix qu'en fait l'artiste, leur dégradation, l'harmonie du clairobscur combinée avec celle du coloris. Le mot accord se prend aussi dans un sens plus étendu; mais alors on y joint un mot qui désigne cette différente exception. Ainsi on dit: l'accord de la composition, l'accord de l'expression, enfin, l'accord du tout ensemble.

Dans l'architecture, ce terme s'applique à l'art de dessiner et d'ombrer les objets, à la disposition du plan, à la distribution des ornemens, à l'arrangement des parties et à l'unité de caractère et de style. On distingue l'accord de composi– tion, et l'accord de goût et de style. Le premier consiste à ne rien admettre d'inutile, à combiner le plan avec l'élévation, la décoration extérieure avec les dispositions inté– rieures, à être sévère sur le choix et le nombre des ornemens, à re

jeter tous les détails qui peuvent détruire l'unité et l'harmonie. Cet accord procure un extrême plaisir à la vue des édifices des Grecs, et sur-tout de leurs temples doriques. Il ne se trouve que rarement dans les édifices modernes les plus importans.

L'accord de goût et de style tient à l'union des arts entr'eux. Il exige de l'artiste la connoissance pratique et même l'exercice des autres arts qui contribuent à l'embellissement de l'architecture. Il en résulte cette identité de caractère, cette unité de style, qui se rencontrent sur-tout dans les beaux ouvrages des anciens. Ce mérite manque trop souvent aux ouvrages modernes, où le style de l'architecte diffère quelquefois infiniment du style de ceux auxquels il abandonne la décoration, comme une chose qui lui est étrangère et dont il ne se croit pás responsable.

ACCORD, ce terme dans un sens général, désigne en musique l'assemblage de divers sons entendus tout à-la-fois; mais dans le sens propre et ordinaire, c'est l'assemblage de sons régulièrement combinés qui conviennent au genre de la pièce de musique. Les accords immédiats sont ceux qui sont pris dans l'étendue d'une seule octave; les accords médiats en embrassent plusieurs.

ACCORD PARFAIT, nom qu'on donne aux accords qui renferment les trois principaux intervalles consonans; savoir, la tierce, la quinte et l'octave. On compte trois espèces d'accords parfaits; l'accord majeur, qui joint la tierce majeure à l'octave et à la quinte juste; l'accord mineur, où ces deux intervalles sont accompagnés de la tierce mineure; et l'accord diminué, composé de l'octave, de la quinte diminuée, et de la tierce mineure.

ACCORD DE L'ORGUE; c'est l'accord respectif de tous les jeux.

ACCORDER, c'est tendre ou lâcher les cordes d'un instrument, alonger

ou raccourcir les tuyaux, jusqu'à ce que toutes les parties de l'ins-, trument soient au ton qu'elles doivent avoir. Pour accorder un instrument, il faut d'abord déterminer un son qui doit servir aux autres de terme de comparaison; c'est ce qu'on appelle prendre ou donner le ton. Quand le ton est déterminé, on y fait rapporter tous les autres sons de l'instrument, qui doivent être fixés par l'accord, selon les intervalles consonans et harmonieux qui leur sont assignés.

ACCORDEURS d'orgues ou de clavecin; on appelle ainsi ceux qui vont dans les églises ou les maisons, accommoder ou accorder ces instrumens, et qui pour l'ordinaire en sont aussi les facteurs.

ACCOUDOIR. Balustrade, ou mur à hauteur d'appui, pratiqué devant une croisée, sur l'extrémité d'une terrasse, ou entre les piédestaux à socles des colonnes. L'accoudoir s'appelle encore appui, allège. Voy. BALUSTRADE.

ACCOUPLEMENT, (Archit.), manière d'espacer les colonnes le plus près qu'il est possible, sans que les bases et les chapiteaux s'engagent les uns dans les autres. Cette manière de disposer les colonnes étoit absolument inconnue aux anciens. La colonnade du Louvre offre un exemple et un modèle d'accouplement.

ACERRA. Petit coffret de bronze carré et plus ou moins orné, qui servoit à mettre l'encens. L'acerra avec les autres instrumens des sacrifices, sert d'ornement à la frise de plusieurs temples.

ACHATE. ACHATONYX. V. AGATHE, AGATHONYX.

ACHE. (Apium.) Cette plante dont on tressoit les couronnes des vainqueurs dans les jeux isthmiques, étoit en grand honneur chez les anciens; elle fait partie des parterres d'Alcinous; on en ornoit les vases, les habits, et on en fait encore le même usage dans les arts, sous le

nom de FEUILLE DE PERSIL. Voy.

ce mot.

ACHEVÉ. Un ouvrage mécanique est achevé, lorsqu'il est terminé, et que l'artisan croit n'avoir plus rien à y faire. Dans les arts libéraux, un ouvrage achevé est celui qui approche, autant qu'il est possible, de cette perfection, que l'on conçoit plus qu'on n'y peut atteindre!

Les mots fini et terminé, s'employent aussi relativement aux ouvrages des beaux-arts à-peu-près dans le même sens que le mot achevé. Cependant avec cette différence que fini et terminé, donnent quelquefois l'idée d'un ouvrage fait avec grand soin. V. ces mots.

ACHILLE, fils de Pélée. Le plus bel idéal de sa figure se trouve dans la tête publiée par Tischbein dans ses peintures homériques; malgré sa jeunesse on remarque ordinairement dans ses regards une gravité virile, et il paroît toujours profondément occupé des passions de son cœur. Il se trouve dans un grand nombre de compositions anciennes et modernes qui représentent ses diverses actions depuis sa naissance jusqu'à sa mort. Voy. mon Dictionnaire de Mythologie.

ACOUSTIQUE; ce mot désigne la doctrine ou théorie des sons; il est dérivé d'un verbe grec qui signifie j'entends. L'acoustique est propre nent la partie théorique de la musique, qui doit donner les raisons du plaisir que nous font l'harmonie et le chant, et qui détermine les rapports des intervalles harmoniques, qui découvre les affections ou propriétés des cordes vibrantes, etc. Acoustique est aussi quel quefois adjectif; on dit l'organe acoustique, un phénomène acoustique, etc.

ACROAMA; les Romains donnoient ce nom aux musiciens qui jouoient d'un instrument, pour les distinguer de ceux qui chantoient. Ils appeloient aussi acroama la mu

sique instrumentale, et sur-tout celle qui étoit gaie.

ACROTÈRES. Ce terme d'architecture est dérivé d'un mot grec, qui si gnifie extrémité. Dans les édifices, on appelle ainsi des piédestaux, souvent sans base et sans corniche, qu'on met au milieu et aux côtés des frontons, ou au-dessus d'autres parties élevées d'un édifice, qui sont destinées à porter des figures. On en voit de semblables au fronton du portique dorique d'Athènes. Souvent ce mot ne signifie que les extrémités ou faites d'un bâtiment. On nomme aussi Acrotères, les petits murs ou dosserets, placés à côté des piédestaux, entre le socle et la tablette des balustrades.

ACROLITHE. Statue dont les extrémités éloient de pierre. Selon Trebellius-Pollio, Calpurnia avoit dans le temple de Vénus une statue acrolithe dorée. Vitruve, après avoir parlé du palais que Mausolus, roi de Carie, fit construire à Halicarnasse, ajoute qu'il y avoit un temple de Mars, avec une statue acrolithe de ce dieu.

ACTEON. Les monumens qui représentent la fable d'Acteon sont rares, les peintres modernes l'ont choisi plus souvent pour sujet de leurs compositions, mais ils se sont éloignés des idées des anciens. Les artistes anciens lui ont toujours donné un corps humain, et ont seulement placé sur sa tête un bois de cerf naissant, signe de sa mélamorphose

parce que s'ils l'avoient figuré comme les poètes, entièrement métamorphosé, ils n'auroient présenté à l'imagination d'autre idée que celle d'une chasse aux cerfs. Le Titien, dans son tableau qui étoit dans la galerie d'Orléans, s'est conformé en cela aux idées justes des anciens. Voy. sur Actæon el ses monumens, mon Dictionnaire de Mythologie.

ACTION. Le sujet ou la matière de l'action est ce qu'on appelle ta

fable (Voyez SUJET); l'action 'est ce qui donne de la réalité à la fable; c'est le moment que l'auteur a choisi pour la représenter. On confond souvent le mouvement avec l'action, en disant cette figure a de l'action, pour dire elle a du mouvement. (V. ce mot.) Cependant il y a bien de la différence entre ces denx mots; puisque l'un exprime le moment du sujet choisi par l'artiste, et l'autre l'action, la chaleur avec laquelle les personnages l'exécutent. Dans les arts comme dans la littérature, l'action doit être vraie, altachante, naturelle et simple, la duplicité d'action nuit toujours à l'intérêt.

ADAGIO, adverbe italien qui signifie à l'aise, posément, et qu'on écrit à la tête des airs dont la mesure doit être battue de cette manière. Le mot adagio se prend quelquefois substantivement, et s'applique par métaphore aux morceaux de musique dont il détermine le mouvement. Il en est de même des autres mots semblables. C'est ainsi qu'on dit: un adagio, un andante, un allegro d'un tel compositeur, etc. L'adagio convient à une expression calme, langoureuse, triste et douloureuse. Dans l'adagio, le compositeur doit s'attacher à toucher le cœur, non à flatter seulement l'oreille. La longueur dans les adagio fatigue bientôt l'auditeur. Aussi la monotonie et la tristesse sont le défaut ordinaire des adagios. L'adagio demande une exécution d'autant plus parfaite que dans un mouvement lent, les plus petites fautes deviennent sensibles.

ADAMAS. Voy. DIAMANT. ADONIDIE, c'étoit le nom que les Grecs donnoient à une chanson consacrée à la mémoire d'Adonis. ADONIE, air que les Lacédémoniens jouvient sur des flûtes appelées embalériennes, quand ils alloient au combat.

ADOUCIR. C'est fondre habile

ment les couleurs, de sorte que les demi-teintes ne tranchent point avec les ombres, ni les clairs avec les demi-teintes, et que rien ne paroisse dur à la vue. Ou adoucit les couleurs, en affoiblissant leur éclat, en les accordant entr'elles d'une manière intelligente, et avec une finesse qui produise sur l'oeil un effet harmouieux. Les moyens de l'art, pour parvenir à ce but, sont des liaisons de tons, des passages, des couleurs rompues, et des dégradations de nuances insensibles; (Voy. ces mots.) le choix même des couleurs qu'on approche les unes des autres, et qui doivent être ce qu'on appelle des couleurs amies: V. COULeurs.

ADOUCISSEMENT, terme d'architecture qui exprime la réunion d'un membre à un autre, par le moyen d'une moulure circulaire.

ADRIANI. Voy. VILLA.

ADYTUM, lieu secret et obscur dans les temples; les prêtres avoient seuls le droit d'y entrer. Le seul adytum bien conservé qui subsiste, est celui du pelit temple de Pompéii; la Diane de Portici a été trouvée dans son intérieur. Il etoit élevé de quelques marches au-dessus du sol du temple, et privé de lumière. Voy. SANCTUAIRE.

ÆDES. Selon Varron, l'ades differoit du temple chez les Romains, en ce qu'elle étoit consacrée comme lui, mais jamais inaugurée. Les ædes devoient être des édifices à-peu-près de la même forme que les temples, mais moins somptueux. Il y en avoit un grand nombre à Rome, les plus petites ædes se nommoient ædiculæ. Voy. AÆDICULA.

EDICULA. Ce mot a eu chez les Romains différentes acceptions. Diminutif d'ædes, il signifioit dans l'architecture civile une petite maison, et dans l'architecture sacrée une petite ædes. (V. ce mot.) Quel quefois on désignoit ainsi l'armoire ou la niche où la statue étoit placée, sans doute parce que sa déco

ration extérieure lui donnoit la forme d'une ædes ou petit temple. On appeloit encore ainsi ces petites représentations de temples qu'on suspendoit dans les temples véritables. On voit de ces ædicules sur un grand nombre de médailles. Quelques-unes paroissent avoir été d'or ou d'argent, et le prix des vainqueurs dans les jeux. Nos reliquaires ont quelquefois aussi la forme des édifices a..xquels ils ont appartenu; et aux portes des églises gothiques, on voit souvent la figure du prince, tenant à la main une ædicula, ou modèle en relief de l'église qu'il a fait bâtir. V. RELIQUAIRE.

ÆGICRANES; têtes de bélier dont quelques autels, ou quelques frises, ou d'autres monumens sont ornés. Voy. BUCRANES.

ÆGINE. (Ecole d') Voy. EcoLE. ENÉE. Son histoire est, comme celle d'Achille et d'Ulysse, le sujet d'un grand nombre de compositions anciennes et modernes. Voyez le Dictionnaire de Mythologie.

AERIENNE. (perspective) Voy. PERSPECTIVE.

ESCULAPE, dieu de la médecine, est ordinairement figuré à moitié nu, avec un pallium ou manteau jeté sur l'épaule gauche; son visage mâle et austère est ombragé d'une barbe épaisse. Il tient à la main un bâton noueux autour duquel s'entortille un serpent, symbole de la vie. Voyez le Dictionnaire de Mythologie.

ESTHÉTIQUE. Ce mot signifie la science des sensations; il est dérivé du mot grec aisthesis, par lequel on les désigne. On donne ce nom à la philosophie des beaux-arts ou à la science de dériver de la nature du goût, la théorie générale et les règles des beaux-aris. Aristote a été un des premiers qui d'après un grand nombre d'observations isolées a formé des règles générales, mais sa rhétorique et sa poétique ne peuvent pas être regardées comme

des théories complètes de ces deux arts. Les critiques postérieurs ont suivi ses traces; ils ont augmenté le nombre des règles sans découvrir de nouveaux principes. Parmi les modernes, l'abbé Du Bos a été le premier qui, dans ses réflexions sur la poésie et sur la peinture, a essayé de fonder la théorie des arts sur un principe général, et de démontrer d'après ce principe, la justesse des règles. Baumgarten, professeur de philosophie à Francfort sur l'Oder, a tenté le premier d'enseigner toute la philosophie des beaux arts d'après des principes généraux, et c'est lui qui a donné à cette théorie le nom d'æsthétique. (Voy. Gour.) On regrette qu'il se soit presque borné à la poésie et à l'éloquence.

L'abbé BATTEUX, dans ses BeauxArts réduits à un seul principe, et son Cours de Littérature; HOME dans son Essai sur la Critique ; SULZER dans sa Théorie des Beauxarts; KANT, dans sa Critique du Jugement; WATELET, dans son Dictionnaire de Peinture; HUмBOLDT, dans ses Essais Esthétiques, et les différens auteurs qui ont écrit sur les principes et les règles du goût dans la littérature et les beaux-arts, ont fondé les élémens de l'æsthétique.

ETERNITAS. L'éternité est représentée sur les médailles dans différentes attitudes; le soleil et la lune sont ses symboles.

AETIANOI. Nom donné aux pierres qui servoient à former l'aétos. (Voyez ce mot.) Aetianoi se trouve seulement dans l'inscription publiée par Chandler, relative à la construction du temple de Minerve-Poliade. On y voit que l'aétos étoit composé de six pierres, appelées aétianoi.

AÉTOMA. Voy. Aéros.

AÉTOS, nom que les Grecs donnoient à ce que nous appelons fronton ou tympan. Beger est le premier

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