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ceptes. J'ai cru devoir combiner les idées de ces excellens observateurs, en y joignant celles des auteurs qui ont le mieux écrit sur ce sujet, tels que Raphaël MENGS, LAIRESSE, HAGEDORN, HOME, RICHARDSON, FÜESSLY, GOTHE, LÉONARD DE VINCI, DE PILES, etc. etc.

La pratique ne pouvant s'acquérir que par l'usage, vouloir en assigner les règles seroit s'ériger, non en historien, mais en maître de l'art; aussi n'ai-je pas prétendu les donner toutes, je me suis prinéipalement attaché à l'explication de celles qu'il faut savoir pour connoître la pratique des différens arts chez les anciens et chez les modernes, et l'explication des termes techniques que l'on trouvera dans ce Dictionnaire, en facilitera l'étude.

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Mon intention étoit de me borner aux arts relatifs au dessin ; les instances seules du Libraire m'ont engagé à y joindre la musique. J'avoue que j'ai très-peu de connoissances dans la théorie et la pratique de cet art, aussi me suis-je borné sur ce dernier point à extraire les meilleurs auteurs; mais sur la partie historique, on y trouvera des articles nouveaux et curieux. J'ai cherché à réunir autant que je le pouvois dans un seul cadre, tout ce qui peut servir à l'artiste pour le diriger dans la composition de ses ouvrages, et à l'amateur, pour porter des jugemens sains et motivés. J'ai donc cru devoir y joindre des détails assez étendus sur les mœurs, les usages et les costumes des différentes nations. Ces détails sont absolument nécessaires aux artistes pour éviter les anachronismes et les fautes dans lesquelles des hommes d'un grand talent sont malheureusement tombés, et à l'amateur, pour décider de la nation à laquelle appartient un objet d'art, et da temps dans lequel il a été exécuté. Ils sont sur-tout utiles à ceux qui voyagent pour leur instruction, et à ceux qui veulent visiter avec fruit les galeries et les cabinets.

Mon Dictionnaire de la Fable étant entre les mains de la plupart de ceux qui achèteront celui-ci, lorsqu'il y est question des objets d'arts relatifs à la Mythologie, j'ai cru devoir y renvoyer quelquefois.

J'ai cru devoir encore ajouter à cet ouvrage un autre degré d'utilité. Les articles d'un Dictionnaire paroissent souvent complets à celui qui n'y cherche qu'un délassement, mais ils ne semblent quelquefois pas assez étendus à celui qui s'occupe spécialement d'un sujet. C'est alors qu'on sent vivement le reproche qui a été fait à ce genre d'ouvrage, d'y trouver le plus souvent ce qu'on n'y cherche pas, et pas toujours ce qu'on y cherche. Pour obvier à cet inconvénient, j'ai joint à chaque article l'indication des livres, qu'on peut consulter avec fruit. Ainsi, celui qui aura pris des idées générales en lisant l'article qui l'intéresse dans ce

Dictionnaire, pourra s'instruire à fond en recourant aux ou vrages qui y sont indiqués. J'ai fait usage, pour cette partie, de l'excellente Bibliographie que M. DE BLANKENBURG a jointe à celui de Sulzer, et j'y ai fait un grand nombre d'additions.

Cette partie bibliographique me dispense de rendre compte ici des ouvrages dont je me suis servi; il est aisé de voir que j'ai fait usage de la plupart de ceux que j'ai indiqués, et principalement des plus accrédités, en y joignant mes propres obser

vations.

Je ne chercherai point à combattre les reproches qu'on a faits aux Dictionnaires; cependant s'ils peuvent être véritablement utiles, c'est aux artistes qui n'ont pas le temps de lire et de méditer de longs ouvrages théoriques, et qui ont souvent besoin d'être éclairés à l'instant et sans étude, sur un point ou sur un fait qui les embarrasse.

Je serai dédommagé du long et pénible travail auquel je me suis livré, si j'ai pu faire approcher cet ouvrage du degré d'utilité dont je le crois susceptible, et fonder un édifice qu'une main plus habile saura un jour perfectionner.

OUVRAGES DU MÊME AUTEUR.

MAGASIN ENCYCLOPÉDIQUE, ou Journal des Sciences, des Lettres et des Arts.

Ce Journal, auquel la plupart des hommes qui ont un nom distingué, une réputation justement acquise, fournissent des Mémoires, contient l'extrait ou la notice des principaux ouvrages nationaux et étrangers; on s'attache sur-tout à en donner une analyse exacte, et à la faire paroître le plus promptement possible après leur publication.

On y insère les Mémoires les plus importans sur toutes les parties des Arts et des Sciences; on choisit principalement ceux qui sont propres à en accélérer les progrès; on y publie également les Découvertes ingénieuses, les Inventions utiles dans tous les genres; on y rend compte des Expériences nouvelles; on y donne un précis de ce que les Séances des Sociétés littéraires ont offert de plus intéressant; une description de ce que les dépôts d'objets d'Arts et de Sciences renferment de plus curieux. On y trouve des Notices sur la Vie et les Ouvrages des Savans, des Littérateurs et des Artistes distingués dont on regrette la perte; enfin les Nouvelles littéraires de toute espèce.

Ce Journal est composé de six vol. in-8°. par an. Il paroît le premier de chaque mois une livraison de 15 feuilles, faisant 240 pages.

Le prix de ce Journal est fixé à 9 fr. pour 3 mois, 18 fr. pour 6 mois, 36 fr. pour un an, tant pour Paris que pour les départem., franc de port. MONUMENS ANTIQUES, tant inédits que nouvellement expliqués, ou collection de Statues, Bas-reliefs, Bustes, Peintures, Mosaïques, Gravures, Vases, Inscriptions et Instrumens tirés des collections nationales et particulières, et accompagnés d'un texte explicatif. De l'Imprim. impériale, 2 vol. in - 4o. de 800 pag. ornés d'env. 80 planches.

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72 fr. Les gravures sont de la plus grande fidélité, et plus ou moins terminées, selon la nature et l'intérêt des objets qu'elles représentent. Plusieurs sont gravés an burin, d'autres à l'eau-forte et plusieurs au simple trait.

Cette collection de Monumens inédits est destinée à faire suite aux Recueils de Caylus et de M. Gualtani, qui sont dans le même format, et contiennent un grand nombre de monumens, dont les Gens de lettres et les Artistes ont fait un usage utile pour l'explication d'une foule de faits relatifs à l'Histoire des arts et de l'antiquité.

ANTIQUITÉS NATIONALES ou MONUMENS FRANÇAIS, tels que Tombeaux, Inscriptions, Statues, Mosaïques, Fresques, tirés des Abbayes, Monastères, Châteaux et autres lieux (presque tous monumens détruits ), 5 vol. in-fol. fig. prem. épr. br. en carton. 250 fr. DICTIONNAIRe de la FablE, par CHOMPRÉ, nouv. édit. revue, corrigée et augmentée de plus du double, 2 vol. in-8°. br. 7 fr. HISTOIRE MÉTALLIQUE de la Révolution française, depuis 1789 jusqu'aux premières campagnes d'Italie, 1 vol. petit in-fol., avec 26 planches.

SOUS PRESSE.

...

HISTOIRE MÉTALLIQUE de l'empereur NAPOLÉON, depuis ses premières campagnes en Italie jusqu'à ce jour.

VOYAGE dans les départen, du midi de la France, 4 v. in-8°. avec atlas.

DICTIONNAIRE

DICTIONNAIRE

DES

BEAUX ARTS.

A BA

A; les peuples qui solfient avec

les lettres, comme les Allemands, les Anglais, etc., désignent ainsi le sixième ton de notre gamme, auquel les Italiens et les Français donnent le nom de La. La lettre A, appliquée au ton de La, paroît prouver que ce ton étoit le premier dans la composition de l'échelle des anciens. Il est devenu le sixième de notre gamme, par une suite des changemens que Guido d'Arezzo au onzième siècle, et d'autres savans après lui, y ont introduits pour la perfectionner.

Lorsque la lettre majuscule A est écrite sur l'enveloppe d'une partie de musique, ou sur la partie mème, elle indique la haute-contre (alto). Lorsque dans le courant de la bassecontinue (B. C.) d'une pièce de chant à plusieurs parties, on trouve la lettre A, elle indique que la hautecontre chante seule.

ABAQUE. Ce terme est dérivé du mot grec abax, qui signifie tablette, table, damier, buffet. Vitruve appelle de ce nom des tablettes de bronze carrées, don' on couvroit le toit des maisons somptueuses. Voy.

DALES.

L'abaque est plus particulière

ABA

ment le couronnement du chapiteau de la colonne, ou du pilastre. Sa forme a beaucoup varié chez les différens peuples: dans les monumens ægyptiens, ce n'est souvent qu'un dé de pierre; quelquefois il y en a deux ou trois, nus ou ornés, l'un sur l'autre. L'abaque est devenu chez les Grecs une partie essentielle du chapiteau. Ce couronnement a une forme différente, selon les ordres d'architecture. Dans le toscan, le dorique, l'ionique, il est carré; dans le corinthien et le composite, il est échancré sur les faces: ses angles s'appellent alors cornes, le milieu se nomme balai, et la courbure arc ou ove. Voy. ces mots.

On entend encore par abaque, un ornement gothique avec un filet ou chapelet, ou bien la plinthe qui est autour de l'échine, ou enfin la moulure en creux qui couronne le piédestal de l'ordre toscan. L'abaque s'appelle aussi trapèze ou tailloir. Voy. ces mots.

On appelle encore abaque, le couvercle carré d'une corbeille de fleurs; enfin on donne ce nom à toutes les tablettes carrées posées sur un corps rond.

ABATON, c'est-à-dire, inacces

A

sible, nom que, selon Vitruve, on donnoit à Rhodes à un édifice dont l'entrée n'étoit point permise à tout le monde, parce qu'il renfermoit un trophée et deux statues de bronze, que la reine Artemise y avoit placés après avoir surpris cette ville.

ABRAXAS. On appelle ainsi des petites statues, des plaques de métal, et principalement des pierres gravées chargées de figures de divinités ægyptiennes combinées avec des symboles zoroastriques et judaïques, et des caractères qui offrent une association bizarre de lettres grecques, phéniciennes, hébraïques et latines, lesquelles ne présentent aucun sens. Les abraxas sont un symbole du soleil, désigné par les mols abrasax ou abraxas, dont les lettres forment en grec le nombre des 365 cieux, qui, selon les Gnostiques, concentroient le premier ciel, siége de la divinité. (Dict. de Mythologie, au mot ABRAXAS.) Ces espèces d'amulètes sont, pour la plupart, d'un très-mauvais travail, et ne remontent pas plus haut que le temps de la secte des Gnostiques Basilidiens, sous le règne d'Hadrien. Si les figures principales sont d'un meilleur goût, c'est qu'elles ont été exécutées plus anciennement et que les lettres et les symboles accessoires y ont été ajoutés depuis, pour former ces espèces de talismans. Ces monumens ne sont pas rares, la bibliothèque nationale en possède plusieurs. Macarius (l'heureux), et Jean Chiflet ont publié des traités sur les Abraxas, l'ouvrage de ce dernier en offre un assez grand nombre de figures. Montfaucon les a reproduites presque toutes, et il en a ajouté plusieurs autres.

ABRÉVIATION. Les abréviations les plus usitées en musique sont les crochets, le mot crome, le mot arpeggio, et le mot segue, qu'on employe lorsque le même passage est répété souvent, soit avec les memes notes, soit avec d'autres.

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Voy. ces différens mots.) L’emploi des abréviations est sur-tout utile dans les partitions pour faire moins perdre de temps au compositeur, mais il ne doit pas être admis dans les parties séparées.

ABSIS. Voy. Arsis. ACACIA. Voy. ACANTHE. ACADÉMIE ou modèle vivant. Voy, ACADÉMIES.

ACADÉMIE, réunion d'artistes. Voy. ACADÉMIES.

ACADÉMIE DE MUSIQUE. C'est ainsi qu'on appeloit autrefois en France, et qu'on appelle encore en Italie, une assemblée de musiciens ou d'amateurs à laquelle les Français ont donné depuis le nom de concert. C'est à l'Italie que l'Europe doit la renaissance de la musique comme celle de tous les arts; c'est aussi dans ce pays que les associations formées pour exécuter de la musique, devinrent d'abord permanentes, el furent munies de la sanction du gouvernement. En 1543, l'académie des philarmoniques fut instituée à Vicence, d'où elle passa depuis à Vérone. En 1565, une autre académie, sous le nom degli incatenati ( des enchaînés) fut incorporée avec la première, et leurs membres réunis obtinrent du magistrat de Vérone, la concession d'un terrein sur lequel ils firent bâtir un grand et bel édifice, où l'on donnoit un concert public toutes les semaines. Vers l'an 1732, on y a ajouté un théâtre pour y exécuter des opéra. En 1662, il se forma à Bologne une société du même genre, sous le titre d'académie des philomuses, laquelle prit pour symbole une colline couverte de roseaux avec cette devise: vocis dulcedine captant. En 1663, il s'établit par émulation dans la même ville, une autre société qui s'appela l'académie des musiciens philachisis ( de' musici Filachisi), ayant pour symbole deux tambours de basque, et pour devise: orbem demulcet at

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