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d'hui le peuple d'Arles dans l'église de St-Julien. C'est d'abord Aimery d'Amboise, grand-maître de l'ordre de St-Jean-de-Jérusalem, en 1504; puis en 1515, la reine Claude de France, accompagnée de Marguerite de Valois, alors duchesse d'Alençon, plus tard reine de Navarre, et de l'évêque de Paris.

Enfin, en 1517, le pape Léon X envoie un proto-notaire à Arles pour demander une parcelle des ossements de St-Antoine. Cet envoyé ne se borne pas à formuler sa supplique au nom du pape, « nomine sanctissimi « Domini nostri pontificis maximi, » et à exprimer le vif désir qu'il lui avait manifesté; il présente de plus des lettres pontificales en forme de bref. Sur cette demande, les consuls d'Arles et les moines de Montmajour détachèrent deux phalanges des doigts de la main droite et les remirent à l'envoyé. Ce fait semble prouver que, comme beaucoup d'autres, Léon X, qui avait visité en 1493 en grande dévotion les reliques conservées par les Antonins, croyait à la réhabilitation de celles d'Arles par Alexandre VI.

Le 14 juillet 1526 l'official d'Aix rendit une sentence aux termes de laquelle les prêtres séculiers de Pertuis étaient tenus d'assister aux heures canoniales et aux processions de l'église paroissiale. Ces prêtres formè– rent appel contre Montmajour par-devant le légat d'A– vignon. Nous ignorons l'issue du procès.

Un nouveau litige soulevé en 1534 au sujet du droit relatif au premier esturgeon pêché dans le Rhône, fut décidé en faveur de l'abbaye (1).

Claude de Poitiers a laissé peu de traces; nous trouvons néanmoins, en date du 16 juin 1537 une délibération du chapitre tenu en sa présence, par laquelle le

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nombre des religieux fut fixé à quarante. En 1539, lors de l'emprunt fait par le roi au clergé de Provence, une quittance de 262 livres est délivrée à cet abbé. En 1541 il donna à François de Chasta collation de la chapellenie de N.-D -la-Blanche (1). Son procureur Louis de Chastaing, prêta hommage au Roi au nom de Montmajour, le 1er décembre 1542, entre les mains de François de Montholon, chancelier de France (2). Claude mourut le 13 août 1546.

Un arrêt du Parlement d'Aix, rendu en 1547 (3), contraint le camérier de l'abbaye à fournir leur vestiaire à tous les religieux; il ordonne en même temps la réforme du monastère et en commet le soin à l'un des conseillers et à l'évêque de Glandèves.

Aymar de Maugiron (4), d'une noble maison de Dauphiné, évêque de Glandèves, prit possession de l'abbaye en octobre 1547, par l'intermédiaire de Guillaume de Maubec, chanoine-chantre de l'église de Vienne, auquel il avait donné procuration à cet effet.

Il obtint en 1552 des lettres royales qui le maintinrent dans le droit de régales à Pélissanne contre les prétentions des maîtres des comptes Borély et de François (5). Par d'autres lettres semblables, il reçut le pouvoir de contraindre tous les emphytéotes de Montma

(1) La collation de cette chapellenie est datée du 10 juin. Arch. Dep.

(2) Privil. 118. Arch. Dép.

(3) Arrêt du 20 décembre 1547.

Arch. Dép.

(4) Il était fils de Guy de Maugiron, seigneur d'Ampuy. Beauvoir, Leyssins et Meyrieu. lieutenant-général de Dauphiné en 1528, chevalier de l'Ordre du Roi, fait prisonnier à Pavie aux côtés de François Ier, et d'Ozanne L'Hermite, petite-fille du trop célèbre Tristan L'Hermite. (V. Armorial du Dauphiné par M. G. de Rivoire de la Bastie, p. 397) Maugiron porte: Gironné de 6 pièces d'argent et de sable.

(5) Aix, 29 mars 1552.

Ch. de Pélissanne, no 50.

jour à passer reconnaissance au monastère, dont la prescription allait anéantir les droits.

Le 11 janvier 1560 Antoine d'Aiminy, religieux de l'abbaye, muni de la procuration d'Aymar, prêta hommage au roi à Orléans.

Dans un acte reçu par d'Augières, notaire, le 8 avril 1555, furent tracées les attributions de chacun des dignitaires du couvent ouvrier, infirmier, aumônier, sacristain, capiscol, corresier. Ce dernier, entre autres obligations de son emploi, est tenu « de présenter à «Messieurs en chapitre un cuisinier, auquel, s'il est

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agréable à Messieurs dudit monastère, sera baillé << seremant par M. le Prieur ou Sous-Prieur en son << absence de bien et deubement aprester les viandes, « de ne aprester poisson ou cher mauvaises ou puantes, << et autrement tout ainsi qu'il est accoutumé faire... » L'ouvrier est tenu de réparer la salle capitulaire, le dortoir, le réfectoire, le cloître, etc....

Le camérier de Montmajour, pour se libérer d'une dette contractée par lui envers Jean Cassole de Beaucaire pour les besoins de son office, vendit à Valentin de Grille-Robiac, viguier d'Arles, la basse juridiction d'Estoublon, sous la directe d'un demi-escu pistolet (1). Quelques années plus tard il aliéna en faveur du même acquéreur la haute juridiction (2). Mais le contrat fut rescindé en 1599. Une transaction mit fin au litige (3).

Une autre aliénation que nous devons signaler est celle du quart du péage de la Durance à Pertuis, en faveur de Claude d'Alagonia, seigneur de Meyrargues, par M. de Biordy, lieutenant en la sénéchaussée d'Arles, commis

(1) 13 janvier 1563, notaire Durand Raybaud à Tarascon. (2) 14 novembre 1577, Miège, notaire à Riez.

(3) 9 juillet 1602, Claude Saxi, notaire à Arles,

aux aliénations du temporel de l'Abbaye. Le prix de cette vente est de 417 écus; l'abbé, ses religieux et ses serviteurs devront, par stipulation expresse, être passés gratuitement (1). Notons encore la vente de la juridiction de Pélissane aux habitants de ce lieu, consentie au prix de 4010 écus d'or (2). Cette terre fut rachetée quelques années après (3).

Aymar de Maugiron mourut à Paris le 28 avril 1564.

Aussitôt après son décès, Charles IX envoya au lieutenant d'Arles un message ayant pour objet de faire saisir les revenus de Montmajour pendant la vacance du siége abbatial, et de nommer économe Simon de Carmagnoles (4).

Le Gallia Christiana dit que cette vacance se prolongea jusqu'en 1568. Chantelou mentionne néanmoins dans cet intervalle Gaspard de Purpurat, des comtes de Lucerne, d'une noble famille de Savoie, neveu de Jé. rôme de Purpurat, gouverneur du marquisat de Saluces pour la France. Il résigna son bénéfice en faveur de son parent Jean-François et devint lui-même gouverneur de Saluces.

Jean-François de Purpurat fut nommé abbé par une bulle du pape Saint Pie V, au mois de décembre 1568. Il constitua Claude Amodry son vicaire-général le 19 juillet 1569, et le 5 septembre suivant prit possession de son abbaye (5). En 4572 nous le voyons ratifier un accord passé entre les religieux et son vicaire-général. Enfin, par un acte dressé à Saluces en 1584, il se dé

(1) 4 décembre 1563, Cl. Saxi, not.

(2) 18 déc. 1563, Ant. Nicolay, not., ch. de Pélissane, 52, Arch. Dep

(3) 17 mai 1567, B. Catrebards, not., Ibid., 54.

(4) Bar-le-Duc, 1er mai 1564.

(5) 2° Registre des Įnsin. eccl., Dioc. d'Arles, fol. 396.

met de l'abbaye en faveur de Claude d'Anselme (1). Henri III agréa sa démission (2).

Claude d'Anselme reçut ses bulles en 1582 (3). Il prit possession de Montmajour le 11 juin de cette année. Claude était fils de Dominique d'Anselme, seigneur de Blauvac, premier Consul d'Avignon en 1515 et en 1529 et de N. de Bisqueriis-Caderousse. Il transigea en qualité d'abbé avec Dominique de Grimaldi, archevêque et vice-légat d'Avignon le 31 mars 1588.

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« Il y a lieu de croire, » dit Pithon-Curt, « qu'il ne « fut titulaire incommutable de ce bénéfice qu'après << la mort de son frère Louis, à qui le Roi l'avait donné (suivant l'usage ou plutôt l'abus de ce temps-là) lorsqu'il sortit du marquisat de Saluces... » (4). Chantelou ne parle nullement de Louis d'Anselme comme prédécesseur de son frère. L'auteur que nous venons de citer nous apprend qu'il fut premier consul d'Avignon, et commanda l'artillerie lors de l'invasion du Comtat par les Protestants en 1562. Son fils Pierre, lieutenant-général de l'infanterie du duc de Savoie sous le Maréchal de Bellegarde, livra Carmagnole à la France en se faisant donner 40000 écus et l'abbaye de Montmajour, s'il faut en croire le journal de Lesdiguières, rédigé par le Président de Calignon.

Un manuscrit arlésien, que M. L. de Crozet a bien voulu nous communiquer, dit que d'Anselme n'eût pas plus tôt pris possession de l'abbaye qu'il s'occupa à nourrir d'espérances les ligueurs d'Arles et de Marseille. En vain un arrêt du Parlement lui enjoignit-il de résider à

(1) Acte du 14 février 1581, not. Jean-Bernardin Jordan. (2) Lettres de Saint-Germain-en Laye du 27 février 1581. (3) Bulles du 1er avril 1582, annexées au Parlement d'Aix le 8 juin suivant.

(4) Hist. de la Noblesse du Comté Venaissin, T. I, p. 502. d'Anselme: d'azur fretté d'argent.

Armes

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