Imágenes de páginas
PDF
EPUB

DE

MONTMAJOUR

ÉTUDE HISTORIQUE

D'après les manuscrits de D. Chantelou et autres documents inédits

[merged small][merged small][merged small][graphic][ocr errors][ocr errors][subsumed][subsumed][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small]

Fr 7062.41

L

HARVARD UNIVERSITY LIBRARY

JUL 17 1959

Cutting.

L'ABBAYE

DE

MONTMAJOUR-LÈS-ARLES

A trois ou quatre kilomètres environ de la ville d'Arles, s'élèvent brusquement de la plaine deux collines jumelles l'une est la montagne de Cordes, dont les roches entremêlées de broussailles cachent la grotte mystérieuse; l'autre est encore aujourd'hui couronnée par les ruines imposantes et la fière tour de l'Abbaye de Montmajour (4).

Si l'on aborde cette dernière colline par son versant septentrional, on voit surgir tout-à-coup du milieu des assises de pierre et des pins, d'abord des bâtiments d'une architecture noble mais sévère, que sillonnent des lézardes profondes; puis une grande basilique de style roman, dont le soleil de Provence a revêtu les murs d'une teinte dorée. Entre l'église et les autres constructions s'ouvre un large portail, à la droite duquel s'élèvent, branlantes, les ruines du grand escalier. En avançant et en jetant un coup-d'œil du même

(1) Montmajour, comme l'a dit fort bien M. Clair, est la colline de prédilection du moyen-âge, le lieu dans lequel chaque géné«ration chrétienne a voulu élever une pierre, déposer un témoignage de son respect et de son affection. Les Monuments d'Arles antique et moderne.

côté, on voit un monceau de débris qui forme, avec des pans de murs percés de quelques ouvertures, le seul reste de la façade méridionale. C'est la partie la plus moderne du monastère, que la ruine et la main des hommes ont cependant le moins épargnée. A gauche, au contraire, s'élève la belle tour construite en 1369 par l'abbé Pons de Ulmo, dominant à la fois l'église et le cloître qui la touche. Au pied de ce donjon, et à demi taillée dans la paroi méridionale du rocher est la chapelle vénérable de Saint-Trophime, au fond de laquelle se trouve le petit réduit appelé la confession.

A l'est de la tour et de l'église, la colline s'étendait, il n'y a pas longtemps encore, pour rejoindre par une pente douce et continue le gracieux sanctuaire de Sainte Croix. Aujourd'hui le pic et la mine ont attaqué la montagne et fouillé jusqu'aux tombeaux qui environnaient cette chapelle.

La tour dont nous venons de parler est haute d'environ 30 mètres. Son plan est un parallélogramme rectangle dont les deux plus larges faces regardent le nord et le midi. Les pierres sont taillées en bossages comme les murs si remarquables de la ville d'Aigues-Mortes. Sur la porte se voient les armes de l'abbé Pons de Ulmo (4). Deux salles superposées occupent l'intérieur : celle de l'étage supérieur se fait remarquer par ses voûtes d'arêtes aux élégantes nervures. L'escalier en colimaçon conduit à une plate-forme couronnée par la vigie d'où le guetteur donnait aux jours de péril le signal d'alarme. En effet, quel meilleur observatoire eût-on pu choisir ! Au midi la montagne de Cordes abaisse ses escarpements comme pour laisser voir la vaste plaine cultivée recouverte jadis par de fiévreux marécages, plaine qui vient expirer aux remparts mê

(1) Ces armes parlantes reproduisent la figure d'un orme.

« AnteriorContinuar »