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Deux génies à genoux, marchant vers la gauche, portent une pièce de bois autour de laquelle est encoulée une peau de lion. Sans nom.

H', 74 millim. L', 70.

Il y a entre cette gravure et celles que Collin fils a signées, des airs de famille qui permettent de la lui attribuer jusqu'à plus ample informé.

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L'un offre la vue d'un village au milieu duquel coule une rivière. Vers la droite, une femme filant au fuseau, conduit deux chèvres à l'abreuvoir. Dans l'autre où l'on voit un port de mer défendu par divers travaux que domine un rocher fortifié, la gauche est occupée par un vaisseau, la droite par une tour ronde qui s'élève sur le rivage.

Ces deux paysages, d'inégales dimensions, ont été gravés sur la même planche dont la hauteur est de 130 millimètres et la largeur de 109.

Même motif d'attribution que ci-dessus.

Nous trouvons mentionnée au catalogue de M. Noël, supplément, no 6475, une gravure de Yves-Dominique Collin, qui a pour titre 2e vue d'Italie. Au reste, les numéros, les traces de chiffres et les mots effacés que portent quelques-unes des pièces ci-dessus décrites, indiquent assez qu'elles étaient, à l'éqoque de leur émission, comprises dans des suites de gravures dispersées plus tard, et qu'il en a été fait plus d'un tirage.

P.-S. Nos 114-124. Peut-être devons-nous dire que les inscriptions de ces médaillons sont en lettres d'égale hauteur, et qu'en les reproduisant nous avons, pour nous conformer à l'orthographe, agrandi les initiales des noms propres.

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CINQ CHARTES INÉDITES

DE

L'ABBAYE DE BOUXIÈRES

PAR M. HENRI LEPAGE.

A la suite de ma notice sur l'abbaye de Bouxières1, j'ai publié quelques chartes anciennes relatives à cette abbaye; i en est d'autres que j'avais eu le regret de ne pouvoir que mentionner, d'après des inventaires qui en donnent l'analyse. Parmi ces dernières, j'en indiquais trois qui datent du xe siècle et une du x1o, époques pour lesquelles les documents conservés dans nos Archives départementales sont généralement assez rares.

Aussi ai-je éprouvé une vive satisfaction lorsque, après avoir vu mon travail, un membre de l'Institut, M. Léopold Delisle, a bien voulu me révéler l'existence d'une partie de celles que je croyais perdues.

1. Nancy, L. Wiener, 1859; Mémoires de la Société d'Archéologie, seconde série, Jer vol.

Ce ne sont pas, il est vrai, les originaux qu'un heureux hasard m'a fait ainsi découvrir, mais seulement des copies de la fin du siècle dernier. Elles se trouvent à la Bibliothèque impériale, dans un recueil de pièces connu sous le nom de Collection Moreau1, et ont été faites par Dom Hilaire de Puibusque. Ce religieux, qui était né à Nancy, fit profession chez les Bénédictins de Saint-Mihiel, le 20 juin 1757; en 1785, il était conventuel au Saint-Mont; peu après, il entra dans l'abbaye de Saint-Léopold, à Nancy, devint archiviste du chapitre de Bouxières, et fut, à ce qu'il paraît, chargé d'une sorte de mission scientifique, puisqu'il se qualifie d'archiviste, « destiné à la recherche des chartres et monuments concernant le droit public et l'histoire de la monarchie française ». En 1788, il explora les titres de l'abbaye de Bouxières et transcrivit, sans doute pour le recueil que Moreau avait été chargé de former, ceux qui lui parurent les plus intéressants.

Ses copies, quoique faites avec soin, laissent bien quelque chose à désirer; cependant elles n'en sont pas moins précieuses, et il m'a semblé utile de les mettre au jour pour compléter l'espèce de cartulaire qui accompagne ma notice. Je me suis contenté de les rectifier en plusieurs endroits, et de les faire précéder d'un commentaire portant principalement sur les renseignements géographiques qu'elles contiennent.

1. Moreau (Jacob-Nicolas), historiographe de France, né à SaintFlorentin en 1717, mort à Chambourcy, près de Saint-Germain-enLaye, en 1803, auteur d'un grand nombre d'ouvrages littéraires, politiques et historiques, fut chargé par le gouvernement de rassembler les chartes, les monuments historiques, les édits et les déclarations qui avaient formé la législation française depuis Charlemagne. C'est à cette occasion, sans doute, que fut formé le recueil de pièces auquel il a laissé son nom.

D'après l'époque où Dom Hilaire de Puibusque travailla dans les archives de Bouxières, il est permis de supposer que les documents qu'il eut sous les yeux furent détruits à la Révolution, ou peut-être sauvés avec une partie du trésor du chapitre. Dans ce dernier cas, que sont-ils devenus? on l'ignore complétement, et, en attendant qu'une circonstance inespérée les fasse retrouver, il faut s'estimer heureux d'en avoir pu obtenir une reproduction passablement satisfaisante.

Les copies que j'en possède ont été faites à la Bibliothèque impériale, par les soins de M. de Stadler, inspecteur général des Archives, et il y a tout lieu de garantir leur parfaite exactitude.

Les chartes en question sont au nombre de cinq trois du xe siècle, une du xie et une du siècle suivant, laquelle est loin d'être dépourvue d'intérêt, malgré sa date relativement récente.

I.

La plus ancienne est de 923; elle est indiquée de la manière suivante dans le « Sommier contenant l'analyse des titres de l'insigne chapitre de Bouxières», conservé à la Bibliothèque publique de Nancy : « Lettres de saint » Gauzlin, données la seconde année de son pontificat et » la première du règne de Rodolphe, par lesquelles il » confirme certaines donations faites par Angelramne, son

archidiacre, à l'église de Notre-Dame et de Saint» Etienne (la cathédrale de Toul), de tous ses biens situés » dans le Chaumontois, au village de Port-sur-Meurthe. » L'intitulé placé en tête de la copie de Dom Hilaire de Puibusque n'est pas plus exact que le précédent; il est ainsi conçu Charte de la donation précaire que fait » saint Gauzelin, évêque de Toul, à Angelramne et à Hu

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» non, son neveu, de l'église de Sazerey, leur vie durante, » moyennant un cens de 12 deniers. »

Voici quel est le vrai sens de cette pièce : Saint Gauzlin déclare qu'Angelramne lui a donné, pour son église, les choses qui étaient sa propriété; savoir au lieu nommé Port, dans les canton et comté du Chaumontois, sur le fleuve de Meurthe, deux manses avec les maisons et la terre en dépendant, cent journaux, des prés pour douze chars de foin, une forêt pour l'usage du bétail, dix-sept serfs, l'un avec sa femme et ses fils, l'autre avec sa femme ; à Saizerais, l'église dédiée à saint Amand et plusieurs serfs, dont quelques-uns avec leurs femmes et leurs enfants; laquelle donation a été faite et acceptée sous la condition que, tant qu'ils vivront, Angelramne et Hunon, son neveu, jouiront de cette église et des serfs à titre d'usufruit, percevront les revenus de la terre sans pouvoir rien en diminuer ou aliéner, et paieront un cens annuel de douze deniers à la cathédrale de Toul, à qui, après leur mort, ces choses retourneront.

Deux localités seulement sont mentionnées dans cette charte Saint-Nicolas, alors appelé Port (Portus), et Saizerais-Saint-Amand (Sasiriaca), l'un des deux villages qui forment aujourd'hui la commune de Saizerais. La mention de ces localités dès la première moitié du xe siècle, permet de faire remonter leur existence beaucoup plus haut, c'est-à-dire jusqu'à la période gallo-romaine, sans qu'il soit besoin, pour la dernière, d'attribuer à son nom l'étymologie de Cæsarea arces, imaginée par quelques antiquaires. Qu'il y ait eu un camp romain dans le voisinage; que son territoire ait été traversé par une voie antique, sur le bord de laquelle ont été trouvés des statuettes de Mercure, des restes de constructions, des armes,

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